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INFECTIONS RESPIRATOIRES AIGUËS: SPF SE TOURNE VERS UNE SURVEILLANCE "PLUS GLOBALE" ET INTÈGRE L'ANALYSE DES EAUX USÉES
La publication du premier bulletin épidémiologique de la saison hivernale 2023-2024, qui sera donc consacré aux infections respiratoires aiguës (IRA) dans leur ensemble et remplacera les bulletins hebdomadaires individuels grippe, Covid et bronchiolite, est prévue pour le mercredi 11 octobre.
Le recours à une approche différenciée "se justifiait parce qu'on avait des besoins de connaissances fines, en particulier pour un virus émergent tel que le Sars-CoV-2, et de suivi de l'épidémiologie de chaque virus semaine après semaine", a pointé Bruno Coignard, directeur des maladies infectieuses chez SPF.
"Aujourd'hui cependant, nous ne sommes plus en crise, mais le Sars-CoV-2 est là pour durer et nous avons besoin d'une approche plus globale permettant de mesurer l'impact des IRA virales", a-t-il poursuivi, estimant qu'une "approche individualisée par virus n'[était] pas suffisante" pour "guider la décision en santé publique et notamment aider à gérer l'offre de soins", comme les accueils aux urgences, les passages en réanimation ou dans les services de pédiatrie.
Le bulletin épidémiologique compilera donc désormais les données disponibles pour les différents virus et issues de différentes sources (laboratoires, médecins de ville, médecins hospitaliers, données de mortalité…), dans une "approche multisources -qui caractérise depuis de nombreuses années nos systèmes de surveillance-", et avec des indicateurs qui "apportent des éclairages complémentaires avec des temporalités parfois différentes", a exposé Bruno Coignard.
Il a fait savoir que certains indicateurs ne seraient pas disponibles tout de suite, notamment les niveaux d'alerte régionaux pour le Covid-19. Ces niveaux d'alerte, actuellement utilisés pour la grippe et la bronchiolite, "reposent sur des seuils statistiques qui sont calculés à partir des données historiques régionales" et "nous n'avons pas encore assez de recul pour appliquer les mêmes méthodes" au Covid-19, a-t-il justifié, ajoutant que des travaux méthodologiques étaient "en cours" à ce sujet.
De même, les données de surveillance virologique ("dans les suites de Sidep") et génomique (consortium Emergen) ne concernent pour l'heure que le Covid-19, mais doivent à terme inclure la grippe et le virus respiratoire syncytial (VRS).
"On est en capacité de fournir des données utiles à la décision"
Le bulletin intégrera également -et ce, dès la semaine prochaine- les données de surveillance microbiologique des eaux usées réalisée dans le cadre du dispositif SUM'EAU. Les objectifs de cette surveillance sont de "détecter précocement la présence du génome du Sars-CoV-2 en population générale" et de "suivre les tendances de la circulation virale au sein d'une population", a rappelé Damien Mouly, responsable de la cellule régionale Occitanie et en charge de la coordination nationale de ce projet pour SPF.
Rappelant que 50% à 60% des personnes infectées par le Sars-CoV-2 excrétaient du virus, il a fait valoir que la surveillance de ce pathogène dans les eaux usées urbaines permettrait d'avoir un "indicateur complémentaire" à la surveillance globale et indépendant des pratiques de dépistage et de recours aux soins.
Dans un premier temps, la surveillance reposera sur un réseau de 12 stations de traitement des eaux usées (une dans chaque région de métropole à part la Corse) et les analyses seront réalisées à un rythme hebdomadaire par le laboratoire d'hydrologie de Nancy, qui est le laboratoire national de référence des analyses des eaux usées.
Le délai entre le prélèvement et l'analyse est d'une semaine, et le dispositif a pour vocation de monter en charge, avec à terme le suivi d'autres pathogènes ainsi que le prélèvement des eaux usées dans davantage de sites (potentiellement une centaine) pour permettre un "maillage territorial plus fin", a précisé Damien Mouly.
Dans l'ensemble, Bruno Coignard s'est dit "convaincu" que l'on pouvait "se satisfaire du système de surveillance actuel".
"On est tout à fait en capacité de fournir des données utiles à la décision, aussi bien concernant le fardeau et l'impact de ces épidémies en population générale en médecine de ville, que sur le système de soins, et on est capables de caractériser les cas concernés, y compris les virus par la surveillance génomique", a-t-il assuré. "On a donc un système de surveillance qui permet d'explorer différentes dimensions nécessaires à la caractérisation de ces épidémies."
sb/ab/APMnews
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INFECTIONS RESPIRATOIRES AIGUËS: SPF SE TOURNE VERS UNE SURVEILLANCE "PLUS GLOBALE" ET INTÈGRE L'ANALYSE DES EAUX USÉES
La publication du premier bulletin épidémiologique de la saison hivernale 2023-2024, qui sera donc consacré aux infections respiratoires aiguës (IRA) dans leur ensemble et remplacera les bulletins hebdomadaires individuels grippe, Covid et bronchiolite, est prévue pour le mercredi 11 octobre.
Le recours à une approche différenciée "se justifiait parce qu'on avait des besoins de connaissances fines, en particulier pour un virus émergent tel que le Sars-CoV-2, et de suivi de l'épidémiologie de chaque virus semaine après semaine", a pointé Bruno Coignard, directeur des maladies infectieuses chez SPF.
"Aujourd'hui cependant, nous ne sommes plus en crise, mais le Sars-CoV-2 est là pour durer et nous avons besoin d'une approche plus globale permettant de mesurer l'impact des IRA virales", a-t-il poursuivi, estimant qu'une "approche individualisée par virus n'[était] pas suffisante" pour "guider la décision en santé publique et notamment aider à gérer l'offre de soins", comme les accueils aux urgences, les passages en réanimation ou dans les services de pédiatrie.
Le bulletin épidémiologique compilera donc désormais les données disponibles pour les différents virus et issues de différentes sources (laboratoires, médecins de ville, médecins hospitaliers, données de mortalité…), dans une "approche multisources -qui caractérise depuis de nombreuses années nos systèmes de surveillance-", et avec des indicateurs qui "apportent des éclairages complémentaires avec des temporalités parfois différentes", a exposé Bruno Coignard.
Il a fait savoir que certains indicateurs ne seraient pas disponibles tout de suite, notamment les niveaux d'alerte régionaux pour le Covid-19. Ces niveaux d'alerte, actuellement utilisés pour la grippe et la bronchiolite, "reposent sur des seuils statistiques qui sont calculés à partir des données historiques régionales" et "nous n'avons pas encore assez de recul pour appliquer les mêmes méthodes" au Covid-19, a-t-il justifié, ajoutant que des travaux méthodologiques étaient "en cours" à ce sujet.
De même, les données de surveillance virologique ("dans les suites de Sidep") et génomique (consortium Emergen) ne concernent pour l'heure que le Covid-19, mais doivent à terme inclure la grippe et le virus respiratoire syncytial (VRS).
"On est en capacité de fournir des données utiles à la décision"
Le bulletin intégrera également -et ce, dès la semaine prochaine- les données de surveillance microbiologique des eaux usées réalisée dans le cadre du dispositif SUM'EAU. Les objectifs de cette surveillance sont de "détecter précocement la présence du génome du Sars-CoV-2 en population générale" et de "suivre les tendances de la circulation virale au sein d'une population", a rappelé Damien Mouly, responsable de la cellule régionale Occitanie et en charge de la coordination nationale de ce projet pour SPF.
Rappelant que 50% à 60% des personnes infectées par le Sars-CoV-2 excrétaient du virus, il a fait valoir que la surveillance de ce pathogène dans les eaux usées urbaines permettrait d'avoir un "indicateur complémentaire" à la surveillance globale et indépendant des pratiques de dépistage et de recours aux soins.
Dans un premier temps, la surveillance reposera sur un réseau de 12 stations de traitement des eaux usées (une dans chaque région de métropole à part la Corse) et les analyses seront réalisées à un rythme hebdomadaire par le laboratoire d'hydrologie de Nancy, qui est le laboratoire national de référence des analyses des eaux usées.
Le délai entre le prélèvement et l'analyse est d'une semaine, et le dispositif a pour vocation de monter en charge, avec à terme le suivi d'autres pathogènes ainsi que le prélèvement des eaux usées dans davantage de sites (potentiellement une centaine) pour permettre un "maillage territorial plus fin", a précisé Damien Mouly.
Dans l'ensemble, Bruno Coignard s'est dit "convaincu" que l'on pouvait "se satisfaire du système de surveillance actuel".
"On est tout à fait en capacité de fournir des données utiles à la décision, aussi bien concernant le fardeau et l'impact de ces épidémies en population générale en médecine de ville, que sur le système de soins, et on est capables de caractériser les cas concernés, y compris les virus par la surveillance génomique", a-t-il assuré. "On a donc un système de surveillance qui permet d'explorer différentes dimensions nécessaires à la caractérisation de ces épidémies."
sb/ab/APMnews