Actualités de l'Urgence - APM

Elle a donné cette information mardi matin sur RMC et BFM TV, puis lors de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale dans l'après-midi.

Plusieurs syndicats ont appelé les Iade à faire grève et à manifester à Paris mardi. Ils réclament notamment des revalorisations salariales pour faire suite à la reconnaissance de leur formation au niveau master fin 2014.

Le cortège parisien a réuni environ 1.700 personnes selon la police et 3.250 selon le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia), joints par l'APM.

A titre de comparaison, la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) dénombrait 9.187 infirmiers anesthésistes en France métropolitaine au 1er janvier 2014.

Interrogée à l'Assemblée par Jean-Pierre Decool (Les Républicains, Nord) sur les suites que le ministère donnerait aux demandes des Iade, Marisol Touraine a expliqué qu'un travail en cours vise à "réfléchir aux évolutions qui peuvent être apportées à leur exercice".

La grille statutaire des Iade "a évolué" en 2012 et 2015. "Si nous voulons aller au-delà [...] il est d'abord indispensable de faire aboutir" ce travail. "C'est à partir de cette étape qu'il nous sera possible à partir de l'été prochain d'ouvrir le chantier sur l'architecture de la grille et donc de l'évolution indiciaire possible", a-t-elle déclaré.

Elle a néanmoins signalé que les Iade bénéficieront, comme tous les fonctionnaires, du dégel du point d'indice (+1,2% en deux temps, 1er juillet 2016 puis 1er février 2017, cf APM CLT4O46CIK).

"Il y a des discussions sur l'organisation du métier, la manière dont s'organisent les relations entre les médecins et les infirmiers anesthésistes et il y a des discussions sur les salaires", a aussi rapporté Marisol Touraine sur RMC et BFM TV. "C'est de tout cela dont nous discutons mais les discussions doivent aussi avoir lieu avec les médecins", a-t-elle ajouté.

VERS UN CORPS SPÉCIFIQUE AUX IADE (SNIA)

Une délégation intersyndicale (CGT, FO, Snia, Unsa et étudiants de l'association Aneia) a été reçue après la manifestation par le cabinet de Marisol Touraine, a indiqué à l'APM Arnaud Warot, conseiller national du Snia et Iade au centre hospitalier (CH) de Douai (Nord).

Le cabinet a annoncé "une chose positive", la "garantie" que les Iade vont pouvoir "récupérer un corps spécifique", a rapporté le syndicaliste.

Un décret du 29 septembre 2010 a créé un corps unique pour les infirmiers de soins généraux et spécialisés, dans lequel les Iade sont les seuls à accéder au quatrième grade, note-t-on.

Hors de cette annonce, "nous avons beaucoup d'amertume" car "le gouvernement veut gagner du temps" et tente de "monter les médecins contre les paramédicaux", a regretté Arnaud Warot.

Les travaux sur l'évolution de la grille devraient commencer "fin juin", a-t-il précisé.

Les discussions en cours sur l'évolution des pratiques, associant aussi les représentants des médecins anesthésistes et urgentistes, ont commencé mi-mars. Deux réunions ont eu lieu sur les sept prévues.

Arnaud Warot a fait état de désaccords entre syndicats et pouvoirs publics sur la question des pratiques avancées, auxquelles la loi de santé a donné un cadre juridique. "Le ministère veut créer des pratiques avancées en nous mettant du côté des cliniciens mais pour nous, l'Iade est déjà en pratique avancée", a-t-il assuré.

Le Snia est "favorable à des discussions" tendant à élargir le champ d'exercice des Iade, mais "il faut déjà reconnaître l'existant", a averti le représentant du Snia. "On ne veut pas forcément prendre des choses aux médecins anesthésistes, avec lesquels on travaille en bonne intelligence".

Il a décrit une discussion "constructive" avec les médecins urgentistes sur une autre revendication des syndicats: garantir la possibilité pour les Iade de rester les professionnels "de choix" pour intervenir en urgence préhospitalière en complément du médecin, et de voir reconnue la "plus-value" qu'ils apportent.

"Beaucoup d'hôpitaux et CHU travaillent avec des Iade en Smur, et nous souhaitons asseoir cette présence", a expliqué Arnaud Warot.

Les syndicats vont désormais débattre des suites à donner à la mobilisation de mardi. Le Snia entend poursuivre les travaux avec le ministère et les médecins, mais il n'est "pas exclu" que de nouvelles mobilisations soient décidées.

Les organisations d'infirmiers anesthésistes mènent un "lobbying" auprès des élus. Ces derniers mois, plus de 90 parlementaires "de toutes couleurs politiques" ont posé des questions écrites au gouvernement en faveur des Iade, a salué Arnaud Warot.

Il a dit ne pas encore disposer de remontées chiffrées sur l'impact de la grève de mardi, tout en soulignant que "beaucoup d'interventions programmées ont été annulées".

nc/ab/APM polsan