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18/11 2020
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INSUFFISANCE CARDIAQUE AIGUË: LES RECOMMANDATIONS ACTUELLES SANS EFFET SUR LE PRONOSTIC (ÉTUDE FRANÇAISE)

WASHINGTON, 18 novembre 2020 (APMnews) - La mise en oeuvre des recommandations actuelles pour la prise en charge précoce de l'insuffisance cardiaque aiguë chez les patients très âgés n'améliore pas le pronostic, montre une étude française publiée mardi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Ainsi, "des recherches supplémentaires sont nécessaires pour identifier les traitements efficaces de l'insuffisance cardiaque aiguë chez les patients plus âgés", concluent Yonathan Freund de la Pitié-Salpêtrière à Paris et ses collègues dans un communiqué de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP).

Les recommandations actuelles de prise en charge se basent sur de faibles niveaux de preuves et en conséquence sont peu suivies par les médecins. C'est pour savoir si ces recommandations sont utiles ou non que l'étude ELISABETH a été conduite, financée par le programme hospitalier de recherche clinique (PHRC).

Ces recommandations mettent en avant l'utilisation d'une dose modérée de diurétique, une initiation précoce d'un dérivé nitré, une ventilation non invasive quand c'est nécessaire ainsi que la détection précoce et la prise en charge des facteurs précipitants (syndrome coronaire aigu, infection, fibrillation atriale).

L'essai a inclus 503 patients de 75 ans et plus admis aux urgences pour une insuffisance cardiaque aiguë qui ont été randomisés entre le suivi strict de ces recommandations ou une prise en charge à la discrétion du médecin.

Cela a conduit dans le groupe traité selon des recommandations à l'administration d'une dose significativement plus élevée de dérivé nitré intraveineux (27 mg au lieu de 4 mg dans les 4 premières heures) et un pourcentage plus important de patients dont le facteur précipitant a été traité (58,8% contre 31,9%).

Mais à 30 jours, le nombre médian de jours en vie hors de l'hôpital était identique dans les 2 groupes (19 jours).

De même, la mortalité à 30 jours n'était pas statistiquement différente (8% vs 9,7%), ainsi que la mortalité cardiovasculaire (5% vs 7,4%), les réadmissions non planifiées (14,3% vs 15,7%), la durée médiane d'hospitalisation (8 jours dans les 2 groupes) et le risque d'atteinte rénale (1% dans chaque groupe).

(JAMA, 17 novembre, vol.324, n°19, p1948-1956)

fb/ab/APMnews

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WASHINGTON, 18 novembre 2020 (APMnews) - La mise en oeuvre des recommandations actuelles pour la prise en charge précoce de l'insuffisance cardiaque aiguë chez les patients très âgés n'améliore pas le pronostic, montre une étude française publiée mardi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Ainsi, "des recherches supplémentaires sont nécessaires pour identifier les traitements efficaces de l'insuffisance cardiaque aiguë chez les patients plus âgés", concluent Yonathan Freund de la Pitié-Salpêtrière à Paris et ses collègues dans un communiqué de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP).

Les recommandations actuelles de prise en charge se basent sur de faibles niveaux de preuves et en conséquence sont peu suivies par les médecins. C'est pour savoir si ces recommandations sont utiles ou non que l'étude ELISABETH a été conduite, financée par le programme hospitalier de recherche clinique (PHRC).

Ces recommandations mettent en avant l'utilisation d'une dose modérée de diurétique, une initiation précoce d'un dérivé nitré, une ventilation non invasive quand c'est nécessaire ainsi que la détection précoce et la prise en charge des facteurs précipitants (syndrome coronaire aigu, infection, fibrillation atriale).

L'essai a inclus 503 patients de 75 ans et plus admis aux urgences pour une insuffisance cardiaque aiguë qui ont été randomisés entre le suivi strict de ces recommandations ou une prise en charge à la discrétion du médecin.

Cela a conduit dans le groupe traité selon des recommandations à l'administration d'une dose significativement plus élevée de dérivé nitré intraveineux (27 mg au lieu de 4 mg dans les 4 premières heures) et un pourcentage plus important de patients dont le facteur précipitant a été traité (58,8% contre 31,9%).

Mais à 30 jours, le nombre médian de jours en vie hors de l'hôpital était identique dans les 2 groupes (19 jours).

De même, la mortalité à 30 jours n'était pas statistiquement différente (8% vs 9,7%), ainsi que la mortalité cardiovasculaire (5% vs 7,4%), les réadmissions non planifiées (14,3% vs 15,7%), la durée médiane d'hospitalisation (8 jours dans les 2 groupes) et le risque d'atteinte rénale (1% dans chaque groupe).

(JAMA, 17 novembre, vol.324, n°19, p1948-1956)

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