Actualités de l'Urgence - APM

29/03 2024
Retour

INTÉRÊT D'UNE INTERVENTION AUX URGENCES POUR LE SEVRAGE TABAGIQUE AVEC LA VAPE

LONDRES, 29 mars 2024 (APMnews) - Le passage de patients fumeurs aux urgences apparaît comme une bonne opportunité pour proposer un sevrage tabagique à l'aide notamment d'un kit d'initiation au vapotage, selon les résultats d'un essai clinique britannique.

Les passages aux services d'accueil des urgences (SAU) sont élevés et le tabagisme est plus fréquent parmi la population qui s'y rend. Or, de précédentes études ont donné des résultats prometteurs d'un sevrage tabagique initié aux urgences avec des substituts nicotiniques et un soutien comportemental, rappellent Ian Pope de l'University of East Anglia à Norwich et ses collègues dans l'Emergency Medical Journal (EMJ).

Dans cette étude, ils ont voulu évaluer l'efficacité d'une intervention brève aux urgences, à l'aide de la cigarette électronique, sur l'arrêt du tabac à six mois.

Pour cela, ils ont inclus 972 adultes fumeurs quotidiens se présentant dans six SAU pour se faire soigner ou pour accompagner un proche puis les ont randomisés entre l'intervention et un simple document sur les services d'aide au sevrage tabagique.

L'intervention consistait en un entretien face à face de 15 minutes maximum, avec des conseils pour arrêter de fumer, la remise d'un kit d'initiation à la vape ainsi que des conseils sur son utilisation et un adressage aux services d'aide de sevrage tabagique proches du domicile du patient.

Le kit d'initiation à la vape, qui n'est pas un produit des cigarettiers, contenait un système rechargeable avec 11 cartouches dont trois au parfum tabac, quatre au parfum fruits rouges et quatre au menthol, avec un taux de nicotine de 20 mg/mL.

Parmi les patients inclus, 17 ont finalement quitté l'étude t 287 ont été perdus de vue.

Il apparaît qu'à six mois de suivi, le taux d'abstinence vérifié par mesure du monoxyde de carbone (CO) était de 7,2% chez les patients ayant bénéficié de l'intervention, contre 4,1% dans le groupe contrôle.

Dans l'analyse en intention de traiter, la probabilité d'être abstinent était statistiquement accrue avec l'intervention, multipliée par 1,8 par rapport à la simple remise d'informations. Le nombre de patients à "traiter" était de 30 pour obtenir l'abstinence objectivement vérifiée à six mois.

Ils étaient encore 39,4% à continuer à utiliser la vape à six mois de suivi.

Ces résultats indiquent qu'il est possible de recruter des candidats au sevrage tabagique dans les SAU et de leur proposer une intervention brève à l'occasion de leur passage, concluent les chercheurs.

Dans un éditorial accompagnant l'article, la Dr Gina Kruse de l'University of Colorado Anschutz Medical Campus School of Medicine à Aurora et ses collègues notent qu'environ la moitié des personnes qui se sont rendues aux urgences et leurs accompagnateurs sollicités ont accepté de participer à l'étude, ce qui est "un taux étonnamment élevé" pour des fumeurs qui ne sont pas dans une démarche de sevrage et suggère que la remise d'un kit d'initiation à la vape en a fortement motivé certains.

Cependant, il est difficile de généraliser ces résultats à l'ensemble des e-cigarettes disponibles. Il faudrait également déterminer quelle est l'efficacité des différents parfums, avec différentes concentrations de nicotine, et évaluer le rapport bénéfice/risque du vapotage au long cours.

Il est essentiel de prendre en considération l'impact de la vape sur la santé publique au-delà de son usage pour le sevrage chez un fumeur, estiment les chercheurs, estimant que la question de leur utilisation chez les adolescents pose encore question.

(EMJ, publication en ligne du 26 mars  et éditorial associé)

ld/sl/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

29/03 2024
Retour

INTÉRÊT D'UNE INTERVENTION AUX URGENCES POUR LE SEVRAGE TABAGIQUE AVEC LA VAPE

LONDRES, 29 mars 2024 (APMnews) - Le passage de patients fumeurs aux urgences apparaît comme une bonne opportunité pour proposer un sevrage tabagique à l'aide notamment d'un kit d'initiation au vapotage, selon les résultats d'un essai clinique britannique.

Les passages aux services d'accueil des urgences (SAU) sont élevés et le tabagisme est plus fréquent parmi la population qui s'y rend. Or, de précédentes études ont donné des résultats prometteurs d'un sevrage tabagique initié aux urgences avec des substituts nicotiniques et un soutien comportemental, rappellent Ian Pope de l'University of East Anglia à Norwich et ses collègues dans l'Emergency Medical Journal (EMJ).

Dans cette étude, ils ont voulu évaluer l'efficacité d'une intervention brève aux urgences, à l'aide de la cigarette électronique, sur l'arrêt du tabac à six mois.

Pour cela, ils ont inclus 972 adultes fumeurs quotidiens se présentant dans six SAU pour se faire soigner ou pour accompagner un proche puis les ont randomisés entre l'intervention et un simple document sur les services d'aide au sevrage tabagique.

L'intervention consistait en un entretien face à face de 15 minutes maximum, avec des conseils pour arrêter de fumer, la remise d'un kit d'initiation à la vape ainsi que des conseils sur son utilisation et un adressage aux services d'aide de sevrage tabagique proches du domicile du patient.

Le kit d'initiation à la vape, qui n'est pas un produit des cigarettiers, contenait un système rechargeable avec 11 cartouches dont trois au parfum tabac, quatre au parfum fruits rouges et quatre au menthol, avec un taux de nicotine de 20 mg/mL.

Parmi les patients inclus, 17 ont finalement quitté l'étude t 287 ont été perdus de vue.

Il apparaît qu'à six mois de suivi, le taux d'abstinence vérifié par mesure du monoxyde de carbone (CO) était de 7,2% chez les patients ayant bénéficié de l'intervention, contre 4,1% dans le groupe contrôle.

Dans l'analyse en intention de traiter, la probabilité d'être abstinent était statistiquement accrue avec l'intervention, multipliée par 1,8 par rapport à la simple remise d'informations. Le nombre de patients à "traiter" était de 30 pour obtenir l'abstinence objectivement vérifiée à six mois.

Ils étaient encore 39,4% à continuer à utiliser la vape à six mois de suivi.

Ces résultats indiquent qu'il est possible de recruter des candidats au sevrage tabagique dans les SAU et de leur proposer une intervention brève à l'occasion de leur passage, concluent les chercheurs.

Dans un éditorial accompagnant l'article, la Dr Gina Kruse de l'University of Colorado Anschutz Medical Campus School of Medicine à Aurora et ses collègues notent qu'environ la moitié des personnes qui se sont rendues aux urgences et leurs accompagnateurs sollicités ont accepté de participer à l'étude, ce qui est "un taux étonnamment élevé" pour des fumeurs qui ne sont pas dans une démarche de sevrage et suggère que la remise d'un kit d'initiation à la vape en a fortement motivé certains.

Cependant, il est difficile de généraliser ces résultats à l'ensemble des e-cigarettes disponibles. Il faudrait également déterminer quelle est l'efficacité des différents parfums, avec différentes concentrations de nicotine, et évaluer le rapport bénéfice/risque du vapotage au long cours.

Il est essentiel de prendre en considération l'impact de la vape sur la santé publique au-delà de son usage pour le sevrage chez un fumeur, estiment les chercheurs, estimant que la question de leur utilisation chez les adolescents pose encore question.

(EMJ, publication en ligne du 26 mars  et éditorial associé)

ld/sl/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.