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06/06 2019
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INTÉRÊT DE LA DÉTECTION DES ARRÊTS CARDIAQUES EXTRAHOSPITALIERS ET DU MASSAGE CARDIAQUE GUIDÉS PAR TÉLÉPHONE

PARIS, 6 juin 2019 (APMnews) - La détection des arrêts cardiaques extrahospitaliers guidée par téléphone permet notamment d'identifier les cas difficiles et de favoriser l'initiation d'un massage cardiaque externe avant l'arrivée des secours, selon une étude de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) présentée au congrès Urgences qui se tient cette semaine à Paris.

Dans les centres de réception d'appels d'urgence, il est possible de détecter par téléphone des arrêts cardiaques extrahospitaliers afin de faire initier, par l'appelant, un massage cardiaque externe en attendant l'arrivée des secours, ce qui augmente les chances de survie de la victime, rappellent le Dr Clément Derkenne de la BSPP et ses collègues du groupe de travail sur l'arrêt cardiaque de la BSPP dans le résumé de leur communication orale.

Ils ont mis en place une nouvelle procédure pour la détection téléphonique des arrêts cardiaques extrahospitaliers, qui repose sur l'évaluation de la fréquence respiratoire: l'alertant est invité à poser sa main sur le ventre de la victime et à dire un "top" à chaque mouvement perçu. Au-delà de 7 secondes entre deux "tops", l'opérateur fait initier un massage cardiaque guidé par téléphone.

Dans cette étude observationnelle monocentrique, le Dr Derkenne et ses collègues ont voulu vérifier que la procédure améliore la détection des arrêts cardiaques extrahospitaliers et d'initiation des massages cardiaques externes.

Ils ont analysé les données recueillies prospectivement à partir des réécoutes des bandes téléphoniques d'alerte.

Après analyse de 116 patients éligibles, 53% des arrêts cardiaques extrahospitaliers étaient dépistés en 2012, avant la mise en place de la nouvelle procédure, contre 85% en 2017, après, soit une progression statistiquement significative.

Les arrêts cardiaques extrahospitaliers dépistés ont bénéficié d'un massage cardiaque guidé dans 50% des cas en 2012 contre 82,9% en 2017, une hausse significative également.

Les patients bénéficiaient d'un massage cardiaque à l'arrivée des secours dans 37% des cas en 2012 contre 78% en 2017, une différence significative également.

Les délais d'arrivée de secours n'étaient pas différents entre 2012 et 2017.

En analyse multivariée, la procédure tendait à être associée à une détection réussie, avec un risque relatif rapproché ajusté de 4,92 mais à la limite du seuil de significativité statistique.

Cette évaluation indique que la procédure mise en place a permis d'améliorer les taux de dépistage des arrêts cardiaques extrahospitaliers et de guidage du massage cardiaque externe. Les résultats obtenus sont proches des recommandations de l'American Heart Association (AHA), avec un objectif de 95% pour le taux de dépistage et de 75% pour le taux de massage cardiaque externe chez les arrêts cardiaques extrahospitaliers dépistés, commentent les auteurs.

Cette procédure permet un haut taux de massage cardiaque externe à l'arrivée des secours, en dépistant en particulier des arrêts cardiaques difficiles à détecter, ceux avec un "gasp". Sa diffusion et son évaluation à l'échelle nationale sont les prochains défis, ajoutent-ils.

Le rôle clé du premier témoin dans la survie

Une autre étude présentée lors de la même session montre par ailleurs le rôle clé du premier témoin d'un arrêt cardiaque extrahospitalier avant l'arrivée des secours sur la survie à 30 jours.

Teresa Magalhaes Colaço Falcao de Campos de l'université de Lille et ses collègues ont utilisé le registre électronique des arrêts cardiaques, analysant les données de 24.885 arrêts survenus en présence de témoin entre le 1er janvier 2012 et le 1er mai 2018.

Le témoin a réalisé une réanimation cardiopulmonaire dans 14.904 cas (59,9%), avec un taux de survie à 30 jours de 10,2%, contre 3,9% parmi les cas pour lesquels le témoin n'est pas intervenu, soit une différence statistiquement significative. Une réanimation cardiopulmonaire était associée à une augmentation du taux de survie à 30 jours (risque relatif rapproché OR de 1,3).

Les arrêts cardiaques extrahospitaliers représentent un problème de santé publique en France, avec une incidence de 61,5 cas pour 100.000 habitants par an, rappellent les auteurs dans le résumé de leur communication

ld/nc/APMnews

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INTÉRÊT DE LA DÉTECTION DES ARRÊTS CARDIAQUES EXTRAHOSPITALIERS ET DU MASSAGE CARDIAQUE GUIDÉS PAR TÉLÉPHONE

PARIS, 6 juin 2019 (APMnews) - La détection des arrêts cardiaques extrahospitaliers guidée par téléphone permet notamment d'identifier les cas difficiles et de favoriser l'initiation d'un massage cardiaque externe avant l'arrivée des secours, selon une étude de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) présentée au congrès Urgences qui se tient cette semaine à Paris.

Dans les centres de réception d'appels d'urgence, il est possible de détecter par téléphone des arrêts cardiaques extrahospitaliers afin de faire initier, par l'appelant, un massage cardiaque externe en attendant l'arrivée des secours, ce qui augmente les chances de survie de la victime, rappellent le Dr Clément Derkenne de la BSPP et ses collègues du groupe de travail sur l'arrêt cardiaque de la BSPP dans le résumé de leur communication orale.

Ils ont mis en place une nouvelle procédure pour la détection téléphonique des arrêts cardiaques extrahospitaliers, qui repose sur l'évaluation de la fréquence respiratoire: l'alertant est invité à poser sa main sur le ventre de la victime et à dire un "top" à chaque mouvement perçu. Au-delà de 7 secondes entre deux "tops", l'opérateur fait initier un massage cardiaque guidé par téléphone.

Dans cette étude observationnelle monocentrique, le Dr Derkenne et ses collègues ont voulu vérifier que la procédure améliore la détection des arrêts cardiaques extrahospitaliers et d'initiation des massages cardiaques externes.

Ils ont analysé les données recueillies prospectivement à partir des réécoutes des bandes téléphoniques d'alerte.

Après analyse de 116 patients éligibles, 53% des arrêts cardiaques extrahospitaliers étaient dépistés en 2012, avant la mise en place de la nouvelle procédure, contre 85% en 2017, après, soit une progression statistiquement significative.

Les arrêts cardiaques extrahospitaliers dépistés ont bénéficié d'un massage cardiaque guidé dans 50% des cas en 2012 contre 82,9% en 2017, une hausse significative également.

Les patients bénéficiaient d'un massage cardiaque à l'arrivée des secours dans 37% des cas en 2012 contre 78% en 2017, une différence significative également.

Les délais d'arrivée de secours n'étaient pas différents entre 2012 et 2017.

En analyse multivariée, la procédure tendait à être associée à une détection réussie, avec un risque relatif rapproché ajusté de 4,92 mais à la limite du seuil de significativité statistique.

Cette évaluation indique que la procédure mise en place a permis d'améliorer les taux de dépistage des arrêts cardiaques extrahospitaliers et de guidage du massage cardiaque externe. Les résultats obtenus sont proches des recommandations de l'American Heart Association (AHA), avec un objectif de 95% pour le taux de dépistage et de 75% pour le taux de massage cardiaque externe chez les arrêts cardiaques extrahospitaliers dépistés, commentent les auteurs.

Cette procédure permet un haut taux de massage cardiaque externe à l'arrivée des secours, en dépistant en particulier des arrêts cardiaques difficiles à détecter, ceux avec un "gasp". Sa diffusion et son évaluation à l'échelle nationale sont les prochains défis, ajoutent-ils.

Le rôle clé du premier témoin dans la survie

Une autre étude présentée lors de la même session montre par ailleurs le rôle clé du premier témoin d'un arrêt cardiaque extrahospitalier avant l'arrivée des secours sur la survie à 30 jours.

Teresa Magalhaes Colaço Falcao de Campos de l'université de Lille et ses collègues ont utilisé le registre électronique des arrêts cardiaques, analysant les données de 24.885 arrêts survenus en présence de témoin entre le 1er janvier 2012 et le 1er mai 2018.

Le témoin a réalisé une réanimation cardiopulmonaire dans 14.904 cas (59,9%), avec un taux de survie à 30 jours de 10,2%, contre 3,9% parmi les cas pour lesquels le témoin n'est pas intervenu, soit une différence statistiquement significative. Une réanimation cardiopulmonaire était associée à une augmentation du taux de survie à 30 jours (risque relatif rapproché OR de 1,3).

Les arrêts cardiaques extrahospitaliers représentent un problème de santé publique en France, avec une incidence de 61,5 cas pour 100.000 habitants par an, rappellent les auteurs dans le résumé de leur communication

ld/nc/APMnews

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