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05/09 2017
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INTÉRÊT DE LA STIMULATION MAGNÉTIQUE À HAUTE FRÉQUENCE SUR LES HALLUCINATIONS AUDITIVES DES SCHIZOPHRÈNES

PARIS, 5 septembre 2017 (APMnews) - La stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) à haute fréquence guidée par IRM a permis d'augmenter le taux de patients obtenant une réduction de leurs hallucinations auditives, dans un petit essai clinique français, dont les résultats sont présentés mardi au congrès de l'European College of Neuropsychopharmacology (ECNP) à Paris.

C'est la première fois que des chercheurs parviennent à identifier et à cibler une zone du cerveau impliquée dans les hallucinations auditives chez les schizophrènes, note dans un communiqué la société savante européenne, qui a sélectionné ces travaux en amont de leur publication dans Schizophrenia Bulletin.

Et il s'agit aussi du premier essai clinique contrôlé à déterminer précisément une zone cérébrale définie où des pulsations magnétiques à haute fréquence peuvent réduire les voix que les schizophrènes entendent, ajoute le premier auteur, le Pr Sonia Dollfus du CHU de Caen et de l'UMR 6301 CNRS/CEA/Centre Cyceron/Université de Caen-Normandie, dans le communiqué.

D'un côté, la rTMS à basse fréquence a été largement testée en ciblant des zones temporo-pariétales mais sans succès. De l'autre, la rTMS à haute fréquence ou guidée par neuronavigation a donné des résultats prometteurs mais dans des études pilotes uniquement, rappellent les chercheurs dans leur article et leur poster.

Dans cette étude, ils ont évalué la rTMS à haute fréquence en double aveugle, contre stimulation factice auprès de 74 patients atteints de schizophrénie ou de trouble schizo-affectif. L'analyse a porté finalement sur les 59 patients qui ont achevé les 4 semaines d'étude, 26 dans le groupement actif et 33 dans le groupe contrôle.

La rTMS à haute fréquence (20 Hz) était appliquée sur une région cérébrale identifiée par IRM fonctionnelle lors d'une tâche de langage (cortex temporal gauche). Les patients devaient suivre pendant quatre semaines deux séances de rTMS par jour, chacune comprenant quatre séries de stimulation pendant 13 minutes.

La même procédure était utilisée dans le groupe contrôle, mais des bobines de très faible puissance étaient utilisées.

A l'issue de l'étude, le critère principal d'évaluation n'était pas atteint : la part des patients obtenant une baisse d'au moins 30% de la fréquence des hallucinations auditives sur l'échelle AHRS lors de deux évaluations successives à une semaine d'intervalle était de 50% dans le groupe actif et de 48,5% dans le groupe contrôle, sans différence statistiquement significative.

En revanche, 34,6% des patients traités par rTMS présentaient une réponse au traitement à J14, c'est-à-dire une baisse d'au moins 30% du score total AHRS, contre seulement 9,1% dans le groupe contrôle.

Cette différence restait significative après ajustement pour d'autres facteurs potentiels de confusion.

Selon les données de sécurité et de tolérance, la rTMS était légèrement plus douloureuse que le traitement contrôle, avec des mâchoires serrées, des douleurs locales ou un blépharospasme.

Ces résultats confirment l'intérêt de la rTMS à haute fréquence appliquée au niveau du cortex temporal gauche pour le traitement des hallucinations auditives. Cependant, cet effet était transitoire et doit être confirmé dans d'autres essais cliniques, concluent les chercheurs.

ld/ab/APMnews

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INTÉRÊT DE LA STIMULATION MAGNÉTIQUE À HAUTE FRÉQUENCE SUR LES HALLUCINATIONS AUDITIVES DES SCHIZOPHRÈNES

PARIS, 5 septembre 2017 (APMnews) - La stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) à haute fréquence guidée par IRM a permis d'augmenter le taux de patients obtenant une réduction de leurs hallucinations auditives, dans un petit essai clinique français, dont les résultats sont présentés mardi au congrès de l'European College of Neuropsychopharmacology (ECNP) à Paris.

C'est la première fois que des chercheurs parviennent à identifier et à cibler une zone du cerveau impliquée dans les hallucinations auditives chez les schizophrènes, note dans un communiqué la société savante européenne, qui a sélectionné ces travaux en amont de leur publication dans Schizophrenia Bulletin.

Et il s'agit aussi du premier essai clinique contrôlé à déterminer précisément une zone cérébrale définie où des pulsations magnétiques à haute fréquence peuvent réduire les voix que les schizophrènes entendent, ajoute le premier auteur, le Pr Sonia Dollfus du CHU de Caen et de l'UMR 6301 CNRS/CEA/Centre Cyceron/Université de Caen-Normandie, dans le communiqué.

D'un côté, la rTMS à basse fréquence a été largement testée en ciblant des zones temporo-pariétales mais sans succès. De l'autre, la rTMS à haute fréquence ou guidée par neuronavigation a donné des résultats prometteurs mais dans des études pilotes uniquement, rappellent les chercheurs dans leur article et leur poster.

Dans cette étude, ils ont évalué la rTMS à haute fréquence en double aveugle, contre stimulation factice auprès de 74 patients atteints de schizophrénie ou de trouble schizo-affectif. L'analyse a porté finalement sur les 59 patients qui ont achevé les 4 semaines d'étude, 26 dans le groupement actif et 33 dans le groupe contrôle.

La rTMS à haute fréquence (20 Hz) était appliquée sur une région cérébrale identifiée par IRM fonctionnelle lors d'une tâche de langage (cortex temporal gauche). Les patients devaient suivre pendant quatre semaines deux séances de rTMS par jour, chacune comprenant quatre séries de stimulation pendant 13 minutes.

La même procédure était utilisée dans le groupe contrôle, mais des bobines de très faible puissance étaient utilisées.

A l'issue de l'étude, le critère principal d'évaluation n'était pas atteint : la part des patients obtenant une baisse d'au moins 30% de la fréquence des hallucinations auditives sur l'échelle AHRS lors de deux évaluations successives à une semaine d'intervalle était de 50% dans le groupe actif et de 48,5% dans le groupe contrôle, sans différence statistiquement significative.

En revanche, 34,6% des patients traités par rTMS présentaient une réponse au traitement à J14, c'est-à-dire une baisse d'au moins 30% du score total AHRS, contre seulement 9,1% dans le groupe contrôle.

Cette différence restait significative après ajustement pour d'autres facteurs potentiels de confusion.

Selon les données de sécurité et de tolérance, la rTMS était légèrement plus douloureuse que le traitement contrôle, avec des mâchoires serrées, des douleurs locales ou un blépharospasme.

Ces résultats confirment l'intérêt de la rTMS à haute fréquence appliquée au niveau du cortex temporal gauche pour le traitement des hallucinations auditives. Cependant, cet effet était transitoire et doit être confirmé dans d'autres essais cliniques, concluent les chercheurs.

ld/ab/APMnews

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