Actualités de l'Urgence - APM

INTÉRÊT DE LA TITRATION AUTOMATIQUE D'OXYGÈNE AUX URGENCES
Une oxygénothérapie est administrée quotidiennement à un large nombre de patients dans le cadre d'une prise en charge en urgence, que ce soit lors du transport sanitaire ou à l'hôpital. Mais il est difficile d'obtenir rapidement un contrôle précis du flux d'oxygène (O2) en pratique clinique. Or l'hyperoxie peut avoir des effets délétères, rappellent le Dr Erwan L'Her de l'Inserm UMR 1101 au CHRU de Brest et ses collègues français et canadiens dans l'European Respiratory Journal (ERJ).
Dans cette étude, qui a bénéficié notamment d'un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), ils ont comparé un système d'ajustement automatique de l'O2 administrée, à l'aide du dispositif FreeO2*, et un ajustement automatique.
Le Dr L'Her a développé ce système de titration automatique avec le Dr François Lellouche de l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ, université de Laval) puis tous deux ont fondé la société Oxynov pour commercialiser leur dispositif médical, rappelle-t-on.
Les chercheurs ont inclus 187 patients évalués dans quatre services d'accueil des urgences français et canadiens pour une insuffisance respiratoire aiguë, ayant besoin d'un apport en O2 égal ou supérieur à 3 L/min puis les ont randomisés entre l'ajustement automatique et l'ajustement manuel du débit en O2 pendant trois heures.
L'oxymétrie de pouls (SpO2) cible était de 92-96% pour les patients en hypoxémie et de 88-92% pour ceux en hypercapnie.
L'analyse des données montre que l'ajustement automatique de l'O2 administré a permis d'allonger la durée passé dans la SpO2 cible, avec 81,3% du temps, contre 51,8% avec la titration manuelle, soit une différence statistiquement significative.
Le temps passé en hypoxémie et en hyperoxie était significativement plus court avec la titration automatique, de respectivement 3% et 4%, contre 5% et 22% avec la titration manuelle.
Enfin, à la fin des trois heures de prise en charge aux urgences, 14,1% des patients ont pu être sevrés en O2 après la titration automatique, contre 4,3% des patients avec la titration manuelle.
Globalement, la durée du séjour était plus courte pour les patients ayant reçu de l'O2 ajustée automatiquement par rapport à ceux dont l'O2 était ajustée manuellement, de respectivement 5,6 et 7,1 jours. Cependant, la différence n'était plus significative en tenant compte des données de décès.
Cette étude montre que la titration automatique pour l'administration d'oxygène permet d'améliorer les paramètres d'oxygénation des patients pris en charge aux urgences par rapport à un ajustement manuel, concluent les chercheurs.
D'autres travaux sont nécessaires pour documenter les bénéfices potentiels de cette titration automatique à la fois pour le patient et pour le système de santé, ajoutent-ils.
(ERJ, édition en ligne du 20 juillet)
ld/ab/APMnews
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INTÉRÊT DE LA TITRATION AUTOMATIQUE D'OXYGÈNE AUX URGENCES
Une oxygénothérapie est administrée quotidiennement à un large nombre de patients dans le cadre d'une prise en charge en urgence, que ce soit lors du transport sanitaire ou à l'hôpital. Mais il est difficile d'obtenir rapidement un contrôle précis du flux d'oxygène (O2) en pratique clinique. Or l'hyperoxie peut avoir des effets délétères, rappellent le Dr Erwan L'Her de l'Inserm UMR 1101 au CHRU de Brest et ses collègues français et canadiens dans l'European Respiratory Journal (ERJ).
Dans cette étude, qui a bénéficié notamment d'un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), ils ont comparé un système d'ajustement automatique de l'O2 administrée, à l'aide du dispositif FreeO2*, et un ajustement automatique.
Le Dr L'Her a développé ce système de titration automatique avec le Dr François Lellouche de l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ, université de Laval) puis tous deux ont fondé la société Oxynov pour commercialiser leur dispositif médical, rappelle-t-on.
Les chercheurs ont inclus 187 patients évalués dans quatre services d'accueil des urgences français et canadiens pour une insuffisance respiratoire aiguë, ayant besoin d'un apport en O2 égal ou supérieur à 3 L/min puis les ont randomisés entre l'ajustement automatique et l'ajustement manuel du débit en O2 pendant trois heures.
L'oxymétrie de pouls (SpO2) cible était de 92-96% pour les patients en hypoxémie et de 88-92% pour ceux en hypercapnie.
L'analyse des données montre que l'ajustement automatique de l'O2 administré a permis d'allonger la durée passé dans la SpO2 cible, avec 81,3% du temps, contre 51,8% avec la titration manuelle, soit une différence statistiquement significative.
Le temps passé en hypoxémie et en hyperoxie était significativement plus court avec la titration automatique, de respectivement 3% et 4%, contre 5% et 22% avec la titration manuelle.
Enfin, à la fin des trois heures de prise en charge aux urgences, 14,1% des patients ont pu être sevrés en O2 après la titration automatique, contre 4,3% des patients avec la titration manuelle.
Globalement, la durée du séjour était plus courte pour les patients ayant reçu de l'O2 ajustée automatiquement par rapport à ceux dont l'O2 était ajustée manuellement, de respectivement 5,6 et 7,1 jours. Cependant, la différence n'était plus significative en tenant compte des données de décès.
Cette étude montre que la titration automatique pour l'administration d'oxygène permet d'améliorer les paramètres d'oxygénation des patients pris en charge aux urgences par rapport à un ajustement manuel, concluent les chercheurs.
D'autres travaux sont nécessaires pour documenter les bénéfices potentiels de cette titration automatique à la fois pour le patient et pour le système de santé, ajoutent-ils.
(ERJ, édition en ligne du 20 juillet)
ld/ab/APMnews