Actualités de l'Urgence - APM

07/04 2023
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INTÉRIM MÉDICAL: DES DIFFICULTÉS MAIS PAS DE RUPTURE DE L'OFFRE DE SOINS

PARIS, 7 avril 2023 (APMnews) - Plusieurs établissements ont rencontré cette semaine des difficultés depuis la mise en oeuvre, lundi, du contrôle des dépenses d'intérim médical dans les hôpitaux, nécessitant des réajustements dans le fonctionnement de services ou des réorganisations, mais aucune situation de rupture de l'offre de soins ne semblait avoir été enregistrée, selon les informations recueillies par la rédaction d'APMnews.

Depuis plusieurs semaines, les agences régionales de santé (ARS) et les établissements de santé anticipaient l'entrée en application de la loi Rist lundi 3 avril pour lutter contre les dérives de l'intérim médical.

Le ministre de la santé et de la prévention, François Braun, avait dit à plusieurs reprises qu'il n'y aurait pas de "fermetures sèches" de services hospitaliers au cours des trois premières semaines d'avril (cf dépêche du 03/04/2023 à 10:47).

Le Syndicat national des médecins remplaçants hospitaliers (SNMRH) a diffusé une liste de services fermés ou menacés de fermeture.

C'est le cas à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence) où le centre hospitalier (CH) a été contraint de fermer ses urgences la nuit pendant la première quinzaine d'avril et de réguler en journée sur une série de jours par manque d'urgentistes, a indiqué son directeur mardi (cf dépêche du 05/04/2023 à 17:54). Vendredi, le CH a annoncé que la fermeture des urgences la nuit serait aussi effective du samedi 15 au dimanche 30 avril et la régulation de jour du 15 au mardi 25 avril, plus jeudi 27 avril.

Ailleurs, des difficultés sont constatées mais les établissements ont pu y faire face, selon une enquête réalisée par APMnews.

En Normandie, région bien touchée par la désertification médicale, David Trouchaud, directeur du CH de Flers (Orne), établissement support du groupement hospitalier de territoire (GHT) Les Collines de Normandie, rapporte "une situation maîtrisée sur avril". "Tous les plannings sont pleins. Il n'y a pas de dégradation de l'offre de soins", a-t-il déclaré.

Au CH de Flers, les urgences fonctionnent avec 50% d'intérimaires, la gynécologie-obstétrique 30%, l'anesthésie réanimation 20%-30% et la radiologie 100%. L'intérim représente un coût de 3,5 millions d'euros (M€) pour le CH de Flers et 1,5 M€ pour le CH de Vire (Calvados) et la même somme pour le CH intercommunal des Andaines à La Ferté-Macé (Orne).

Pour l'imagerie, tout est basculé en télé-interprétation avec une offre privée. En médecine, "nous avons des difficultés à trouver des remplaçants. Il y aura quelques difficultés sur les vacances scolaires (15 derniers jours d'avril) mais on ne ferme pas de lits. Nous sommes bien dotés en médecins polyvalents qui iront aider les spécialités médicales pour tenir les lits", a-t-il décrit.

Le CH de Flers a pu faire signer six contrats de motif 2; des intérimaires ont accepté les nouvelles règles de rémunération de l'intérim; d'autres ont refusé. Le directeur a aussi recours à la solidarité territoriale: le CH de Flers vient en aide aux établissements du GHT et est aidé par des professionnels du CH d'Argentan (Orne) qui recevront la prime de solidarité territoriale (PST).

Le programme de chirurgie n'a pas été touché mais il sera allégé comme prévu pendant les vacances scolaires selon les absences des chirurgiens, en orthopédie notamment.

"Au Chic des Andaines, on passe de trois lignes de garde à deux avec une EPMU [équipe paramédicale d'urgence] à Domfront-en-Poiraie, un des trois sites de cet établissement", a aussi indiqué David Trouchaud.

Pour avril, "ça tient et on fait tout pour", mais le directeur reste "très prudent pour mai", n'ayant pas beaucoup de visibilité.

Une équipe paramédicale de médecine d'urgence (EPMU) est déployée à Domfront (Orne) en fonction des besoins, a confirmé l'ARS Normandie. Au 1er avril, dans la région, cette solution est également utilisée sur deux autres sites: "un véhicule léger d'intervention (VLI) est déployé à Bernay et un véhicule paramédical d'urgence (VPMU) à Pont-Audemer" dans l'Eure, a précisé l'ARS à APMnews.

Des situations tendues en Bretagne mais qui tiennent

En Bretagne, à Noyal-Pontivy (Morbihan), au groupe hospitalier du Centre Bretagne, "les équipes et la direction font leur maximum pour recruter en conséquence et permettre de maintenir l'offre de soins publique sur son territoire de santé", a indiqué la direction.

"Des ajustements ont été réalisés, à titre temporaire" avec des lits de médecine fermés provisoirement (12 lits de médecine post-urgence, 2 de néonatalogie et 4 de pédiatrie) sur le site de Kério et une réduction des entrées sur le site de Guémené-sur-Scorff pour 16 lits. Il n'y a pas d'impact sur les soins de suite et de rééducation (SSR) de Pontivy, Loudéac et Plémet. Le SSR de Guémené reste également ouvert (20 lits en pleine capacité).

La situation est susceptible d'évoluer si les recherches engagées par l'établissement aboutissent à de nouveaux recrutements. La direction souligne "de belles avancées sur les recrutements médicaux" en cardiologie, gynécologie, aux urgences, en pneumologie, néphrologie notamment.

À Morlaix (Finistère), "c'est tendu mais nous avons quelques intérimaires qui ont accepté de revenir", indique la direction qui signale "des difficultés mais pas de fermeture et un très fort manque de visibilité avec des réponses au jour le jour".

Pour les blocs opératoires, le bloc urgences et le bloc gynécologie sont assurés. Pour les trois autres blocs, "pour l'instant, on arrive à compléter les plannings mais il est probable qu'un allégement du programme soit réalisé pour soulager les anesthésistes qui soutiennent l'activité". L'addictologie était menacée mais les deux départs en congé maternité sont en cours de remplacement.

"Notre SSR n'est pas fermé, contrairement à ce qui a pu être écrit", indique aussi la direction. Le CH des Pays de Morlaix prévoit de fermer 20 lits de SSR sur 80 du 24 avril au 4 juin si la situation ne s'améliore pas d'ici là. Le problème est lié au départ d'un médecin de l'établissement qui vient d'être annoncé pour fin avril.

Le CH espère aussi voir revenir certains intérimaires avec l'annonce de la revalorisation du plafond de l'intérim.

En Pays de la Loire, au CH Nord-Mayenne à Mayenne, très touché par des difficultés de recrutement, la direction a annoncé que "des réorganisations sont prévisibles pour les semaines à venir en lien avec des carences en médecins anesthésistes et en médecins généralistes".

"À compter du lundi 3 avril jusqu'au dimanche 9 avril, seul le service de médecine 1 polyvalente à orientation gériatrique est impacté par une réduction de son activité avec sa capacité d'accueil réduite de 10 lits sur 33. Le fonctionnement du service urgences/Smur reste habituel, maintenu jusqu'au dimanche 30 avril inclus. Le pôle santé mentale maintien son capacitaire jusqu'au 30 juin", a indiqué le CH Nord-Mayenne en début de semaine sur son site.

L'établissement publie un point de situation hebdomadaire tous les jeudis. Pour la huitaine à venir, l'organisation reste la même que pour la semaine écoulée, a-t-il indiqué jeudi.

Ile-de-France: délestage des urgences de l'hôpital Saint-Camille

Sollicitée par APMnews, l'ARS Ile-de-France a fait savoir jeudi qu'un "comité inter-fédérations" s'était tenu à l'agence mardi, qui a été l'occasion de "rappeler que la réforme n'occasionne pas de difficultés majeures cette semaine sur le territoire francilien".

Elle confirme néanmoins que le service des urgences de l'établissement de santé privé d'intérêt collectif (Espic) Saint-Camille à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) "connaît des difficultés cette semaine".

"Compte tenu d'un grand nombre d'arrêts maladie de médecins urgentistes", le service des urgences adultes de l'établissement, qui compte en moyenne 140 passages par jour, "a dû suspendre l'accueil de nouveaux patients" à partir de lundi.

Parmi les patients qui se rendent aux urgences "par leurs propres moyens", ceux suivis dans les services de l'hôpital Saint-Camille "sont pris en charge au sein de l'établissement" tandis que les autres "sont orientés vers d'autres établissements". Un délestage du service "est organisé avec le soutien des six SAU du territoire Est du Val-de-Marne" pour "assurer la prise en charge des patients régulés par le Samu 94".

Des structures du groupe Ramsay Santé "viennent également en soutien du dispositif ", souligne l'ARS.

"Grâce à la mobilisation de l'association des Sami [Service d'accueil médical initial], en charge des maisons médicales de garde du département, et de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) 'Autour du patient', une seconde ligne de garde a été ouverte à compter de lundi, le soir de 20h à minuit, au Sami de Bry-sur-Marne", installé dans les locaux de l'hôpital Saint-Camille, "pour prendre en charge le cas échéant des patients piétons".

La CPTS de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) a également été "mobilisée dans le cadre de son dispositif de soins non programmés".

La situation de l'hôpital Saint-Camille et "la procédure de délestage sont évaluées quotidiennement par l'agence", avec l'objectif "d'une reprise d'activité la plus rapide possible", assure l'ARS.

Elle souligne être "en lien permanent avec les fédérations (FHF, FHP et Fehap), les établissements et les élus concernés pour identifier et résoudre les situations difficiles, qui existent mais restent limitées", se félicitant de "l'esprit de responsabilité des acteurs franciliens qui appliquent tous les plafonds tarifaires et mettent tout en oeuvre pour garantir l'accès aux soins".

Auvergne-Rhône-Alpes: fermeture des urgences de l'hôpital de Feurs

Dans la Loire, le centre hospitalier du Forez a fermé ses urgences le 1er avril sur son site de Feurs et a effectué une réorganisation pour maintenir trois lignes de garde sur le site de Montbrison.

Dans une motion adoptée lundi, le conseil de surveillance de l'établissement a estimé que cette situation était due à l'application de la loi Rist et a "demandé au gouvernement de la modifier ou de l'ajourner".

Selon lui, le plafonnement du montant de la rémunération "a conduit les nombreux intérimaires qui travaillaient dans de nombreux services à arrêter leur collaboration du jour au lendemain". "Pourtant, leur présence était nécessaire pour combler des postes vacants et surtout assurer la permanence des soins, comme aux urgences", a-t-il insisté. Aux urgences, il a conduit au retrait de 50% des médecins rendant impossible le maintien de quatre lignes de garde.

Tout en prenant acte de la décision de réunir sur le site de Montbrison les "ressources médicales disponibles, avec le soutien du GHT Loire, et de maintenir ainsi un service public des urgences complet", le conseil de surveillance prévient qu'il demandera la réouverture des lignes de garde prévues au projet médical sur les deux sites, "dès que le nombre de médecins urgentistes sera suffisant".

Interrogé le 5 avril sur France Bleu, François Braun a estimé que les problèmes rencontrés par l'hôpital de Feurs étaient "anciens" et n'étaient pas liés à la loi Rist. Il a aussi souligné qu'une solution alternative avait été trouvée, avec l'hôpital de Montbrison, situé à "15 minutes à peine".

Il a considéré qu'à Sarlat (Dordogne) où la maternité est touchée par une fermeture temporaire (cf dépêche du 31/03/2023 à 16:24), les difficultés n'étaient pas liées non plus à la loi Rist.

Au CH de Rodez, où le ministre s'est rendu vendredi avec la première ministre, Elisabeth Borne, des déprogrammations ont dû être réalisées (cf dépêche du 07/04/2023 à 18:07).

CH de Bastia: "l'ensemble" de l'offre de soins garantie malgré une "tension forte"

Au CH de Bastia, une note de service faisait état en fin de semaine dernière de la fermeture de l'unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) du 3 au 10 avril, avec des patients orientés au sein du secteur post-urgence. Une autre évoquait la fermeture du 3 au 30 avril de l'unité de surveillance continue, avec une réorientation des patients au sein du service de réanimation.

Dans un communiqué diffusé sur son compte LinkedIn, l'établissement assure que "malgré une tension forte sur ses effectifs médicaux, [il] a pu construire des réponses adaptées pour garantir l'ensemble de son offre de soins". La "mobilisation des acteurs médicaux en interne et le travail de collaboration" avec l'ARS Corse ont "permis de limiter les impacts de la loi Rist".

Ainsi "les lignes de gardes et d'astreintes sur l'ensemble des spécialités médicales sont assurées" et "les activités de recours sont sécurisées" (réanimation, urgences cardiaques, prise en charge des AVC, urgences, Samu/Smur et périnatalité). Par ailleurs, "les activités ambulatoires, de court et de moyen séjour sont maintenues" sans réduction de capacitaire pour les unités d'hospitalisation traditionnelles (chirurgie, médecine, obstétrique, pédiatrie, psychiatrie) ni de réduction d'activité programmée, ambulatoire et de consultations.

mlb-sl-san-syl-cb/sl/ab/APMnews

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INTÉRIM MÉDICAL: DES DIFFICULTÉS MAIS PAS DE RUPTURE DE L'OFFRE DE SOINS

PARIS, 7 avril 2023 (APMnews) - Plusieurs établissements ont rencontré cette semaine des difficultés depuis la mise en oeuvre, lundi, du contrôle des dépenses d'intérim médical dans les hôpitaux, nécessitant des réajustements dans le fonctionnement de services ou des réorganisations, mais aucune situation de rupture de l'offre de soins ne semblait avoir été enregistrée, selon les informations recueillies par la rédaction d'APMnews.

Depuis plusieurs semaines, les agences régionales de santé (ARS) et les établissements de santé anticipaient l'entrée en application de la loi Rist lundi 3 avril pour lutter contre les dérives de l'intérim médical.

Le ministre de la santé et de la prévention, François Braun, avait dit à plusieurs reprises qu'il n'y aurait pas de "fermetures sèches" de services hospitaliers au cours des trois premières semaines d'avril (cf dépêche du 03/04/2023 à 10:47).

Le Syndicat national des médecins remplaçants hospitaliers (SNMRH) a diffusé une liste de services fermés ou menacés de fermeture.

C'est le cas à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence) où le centre hospitalier (CH) a été contraint de fermer ses urgences la nuit pendant la première quinzaine d'avril et de réguler en journée sur une série de jours par manque d'urgentistes, a indiqué son directeur mardi (cf dépêche du 05/04/2023 à 17:54). Vendredi, le CH a annoncé que la fermeture des urgences la nuit serait aussi effective du samedi 15 au dimanche 30 avril et la régulation de jour du 15 au mardi 25 avril, plus jeudi 27 avril.

Ailleurs, des difficultés sont constatées mais les établissements ont pu y faire face, selon une enquête réalisée par APMnews.

En Normandie, région bien touchée par la désertification médicale, David Trouchaud, directeur du CH de Flers (Orne), établissement support du groupement hospitalier de territoire (GHT) Les Collines de Normandie, rapporte "une situation maîtrisée sur avril". "Tous les plannings sont pleins. Il n'y a pas de dégradation de l'offre de soins", a-t-il déclaré.

Au CH de Flers, les urgences fonctionnent avec 50% d'intérimaires, la gynécologie-obstétrique 30%, l'anesthésie réanimation 20%-30% et la radiologie 100%. L'intérim représente un coût de 3,5 millions d'euros (M€) pour le CH de Flers et 1,5 M€ pour le CH de Vire (Calvados) et la même somme pour le CH intercommunal des Andaines à La Ferté-Macé (Orne).

Pour l'imagerie, tout est basculé en télé-interprétation avec une offre privée. En médecine, "nous avons des difficultés à trouver des remplaçants. Il y aura quelques difficultés sur les vacances scolaires (15 derniers jours d'avril) mais on ne ferme pas de lits. Nous sommes bien dotés en médecins polyvalents qui iront aider les spécialités médicales pour tenir les lits", a-t-il décrit.

Le CH de Flers a pu faire signer six contrats de motif 2; des intérimaires ont accepté les nouvelles règles de rémunération de l'intérim; d'autres ont refusé. Le directeur a aussi recours à la solidarité territoriale: le CH de Flers vient en aide aux établissements du GHT et est aidé par des professionnels du CH d'Argentan (Orne) qui recevront la prime de solidarité territoriale (PST).

Le programme de chirurgie n'a pas été touché mais il sera allégé comme prévu pendant les vacances scolaires selon les absences des chirurgiens, en orthopédie notamment.

"Au Chic des Andaines, on passe de trois lignes de garde à deux avec une EPMU [équipe paramédicale d'urgence] à Domfront-en-Poiraie, un des trois sites de cet établissement", a aussi indiqué David Trouchaud.

Pour avril, "ça tient et on fait tout pour", mais le directeur reste "très prudent pour mai", n'ayant pas beaucoup de visibilité.

Une équipe paramédicale de médecine d'urgence (EPMU) est déployée à Domfront (Orne) en fonction des besoins, a confirmé l'ARS Normandie. Au 1er avril, dans la région, cette solution est également utilisée sur deux autres sites: "un véhicule léger d'intervention (VLI) est déployé à Bernay et un véhicule paramédical d'urgence (VPMU) à Pont-Audemer" dans l'Eure, a précisé l'ARS à APMnews.

Des situations tendues en Bretagne mais qui tiennent

En Bretagne, à Noyal-Pontivy (Morbihan), au groupe hospitalier du Centre Bretagne, "les équipes et la direction font leur maximum pour recruter en conséquence et permettre de maintenir l'offre de soins publique sur son territoire de santé", a indiqué la direction.

"Des ajustements ont été réalisés, à titre temporaire" avec des lits de médecine fermés provisoirement (12 lits de médecine post-urgence, 2 de néonatalogie et 4 de pédiatrie) sur le site de Kério et une réduction des entrées sur le site de Guémené-sur-Scorff pour 16 lits. Il n'y a pas d'impact sur les soins de suite et de rééducation (SSR) de Pontivy, Loudéac et Plémet. Le SSR de Guémené reste également ouvert (20 lits en pleine capacité).

La situation est susceptible d'évoluer si les recherches engagées par l'établissement aboutissent à de nouveaux recrutements. La direction souligne "de belles avancées sur les recrutements médicaux" en cardiologie, gynécologie, aux urgences, en pneumologie, néphrologie notamment.

À Morlaix (Finistère), "c'est tendu mais nous avons quelques intérimaires qui ont accepté de revenir", indique la direction qui signale "des difficultés mais pas de fermeture et un très fort manque de visibilité avec des réponses au jour le jour".

Pour les blocs opératoires, le bloc urgences et le bloc gynécologie sont assurés. Pour les trois autres blocs, "pour l'instant, on arrive à compléter les plannings mais il est probable qu'un allégement du programme soit réalisé pour soulager les anesthésistes qui soutiennent l'activité". L'addictologie était menacée mais les deux départs en congé maternité sont en cours de remplacement.

"Notre SSR n'est pas fermé, contrairement à ce qui a pu être écrit", indique aussi la direction. Le CH des Pays de Morlaix prévoit de fermer 20 lits de SSR sur 80 du 24 avril au 4 juin si la situation ne s'améliore pas d'ici là. Le problème est lié au départ d'un médecin de l'établissement qui vient d'être annoncé pour fin avril.

Le CH espère aussi voir revenir certains intérimaires avec l'annonce de la revalorisation du plafond de l'intérim.

En Pays de la Loire, au CH Nord-Mayenne à Mayenne, très touché par des difficultés de recrutement, la direction a annoncé que "des réorganisations sont prévisibles pour les semaines à venir en lien avec des carences en médecins anesthésistes et en médecins généralistes".

"À compter du lundi 3 avril jusqu'au dimanche 9 avril, seul le service de médecine 1 polyvalente à orientation gériatrique est impacté par une réduction de son activité avec sa capacité d'accueil réduite de 10 lits sur 33. Le fonctionnement du service urgences/Smur reste habituel, maintenu jusqu'au dimanche 30 avril inclus. Le pôle santé mentale maintien son capacitaire jusqu'au 30 juin", a indiqué le CH Nord-Mayenne en début de semaine sur son site.

L'établissement publie un point de situation hebdomadaire tous les jeudis. Pour la huitaine à venir, l'organisation reste la même que pour la semaine écoulée, a-t-il indiqué jeudi.

Ile-de-France: délestage des urgences de l'hôpital Saint-Camille

Sollicitée par APMnews, l'ARS Ile-de-France a fait savoir jeudi qu'un "comité inter-fédérations" s'était tenu à l'agence mardi, qui a été l'occasion de "rappeler que la réforme n'occasionne pas de difficultés majeures cette semaine sur le territoire francilien".

Elle confirme néanmoins que le service des urgences de l'établissement de santé privé d'intérêt collectif (Espic) Saint-Camille à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) "connaît des difficultés cette semaine".

"Compte tenu d'un grand nombre d'arrêts maladie de médecins urgentistes", le service des urgences adultes de l'établissement, qui compte en moyenne 140 passages par jour, "a dû suspendre l'accueil de nouveaux patients" à partir de lundi.

Parmi les patients qui se rendent aux urgences "par leurs propres moyens", ceux suivis dans les services de l'hôpital Saint-Camille "sont pris en charge au sein de l'établissement" tandis que les autres "sont orientés vers d'autres établissements". Un délestage du service "est organisé avec le soutien des six SAU du territoire Est du Val-de-Marne" pour "assurer la prise en charge des patients régulés par le Samu 94".

Des structures du groupe Ramsay Santé "viennent également en soutien du dispositif ", souligne l'ARS.

"Grâce à la mobilisation de l'association des Sami [Service d'accueil médical initial], en charge des maisons médicales de garde du département, et de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) 'Autour du patient', une seconde ligne de garde a été ouverte à compter de lundi, le soir de 20h à minuit, au Sami de Bry-sur-Marne", installé dans les locaux de l'hôpital Saint-Camille, "pour prendre en charge le cas échéant des patients piétons".

La CPTS de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) a également été "mobilisée dans le cadre de son dispositif de soins non programmés".

La situation de l'hôpital Saint-Camille et "la procédure de délestage sont évaluées quotidiennement par l'agence", avec l'objectif "d'une reprise d'activité la plus rapide possible", assure l'ARS.

Elle souligne être "en lien permanent avec les fédérations (FHF, FHP et Fehap), les établissements et les élus concernés pour identifier et résoudre les situations difficiles, qui existent mais restent limitées", se félicitant de "l'esprit de responsabilité des acteurs franciliens qui appliquent tous les plafonds tarifaires et mettent tout en oeuvre pour garantir l'accès aux soins".

Auvergne-Rhône-Alpes: fermeture des urgences de l'hôpital de Feurs

Dans la Loire, le centre hospitalier du Forez a fermé ses urgences le 1er avril sur son site de Feurs et a effectué une réorganisation pour maintenir trois lignes de garde sur le site de Montbrison.

Dans une motion adoptée lundi, le conseil de surveillance de l'établissement a estimé que cette situation était due à l'application de la loi Rist et a "demandé au gouvernement de la modifier ou de l'ajourner".

Selon lui, le plafonnement du montant de la rémunération "a conduit les nombreux intérimaires qui travaillaient dans de nombreux services à arrêter leur collaboration du jour au lendemain". "Pourtant, leur présence était nécessaire pour combler des postes vacants et surtout assurer la permanence des soins, comme aux urgences", a-t-il insisté. Aux urgences, il a conduit au retrait de 50% des médecins rendant impossible le maintien de quatre lignes de garde.

Tout en prenant acte de la décision de réunir sur le site de Montbrison les "ressources médicales disponibles, avec le soutien du GHT Loire, et de maintenir ainsi un service public des urgences complet", le conseil de surveillance prévient qu'il demandera la réouverture des lignes de garde prévues au projet médical sur les deux sites, "dès que le nombre de médecins urgentistes sera suffisant".

Interrogé le 5 avril sur France Bleu, François Braun a estimé que les problèmes rencontrés par l'hôpital de Feurs étaient "anciens" et n'étaient pas liés à la loi Rist. Il a aussi souligné qu'une solution alternative avait été trouvée, avec l'hôpital de Montbrison, situé à "15 minutes à peine".

Il a considéré qu'à Sarlat (Dordogne) où la maternité est touchée par une fermeture temporaire (cf dépêche du 31/03/2023 à 16:24), les difficultés n'étaient pas liées non plus à la loi Rist.

Au CH de Rodez, où le ministre s'est rendu vendredi avec la première ministre, Elisabeth Borne, des déprogrammations ont dû être réalisées (cf dépêche du 07/04/2023 à 18:07).

CH de Bastia: "l'ensemble" de l'offre de soins garantie malgré une "tension forte"

Au CH de Bastia, une note de service faisait état en fin de semaine dernière de la fermeture de l'unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) du 3 au 10 avril, avec des patients orientés au sein du secteur post-urgence. Une autre évoquait la fermeture du 3 au 30 avril de l'unité de surveillance continue, avec une réorientation des patients au sein du service de réanimation.

Dans un communiqué diffusé sur son compte LinkedIn, l'établissement assure que "malgré une tension forte sur ses effectifs médicaux, [il] a pu construire des réponses adaptées pour garantir l'ensemble de son offre de soins". La "mobilisation des acteurs médicaux en interne et le travail de collaboration" avec l'ARS Corse ont "permis de limiter les impacts de la loi Rist".

Ainsi "les lignes de gardes et d'astreintes sur l'ensemble des spécialités médicales sont assurées" et "les activités de recours sont sécurisées" (réanimation, urgences cardiaques, prise en charge des AVC, urgences, Samu/Smur et périnatalité). Par ailleurs, "les activités ambulatoires, de court et de moyen séjour sont maintenues" sans réduction de capacitaire pour les unités d'hospitalisation traditionnelles (chirurgie, médecine, obstétrique, pédiatrie, psychiatrie) ni de réduction d'activité programmée, ambulatoire et de consultations.

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