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20/03 2023
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INTÉRIM MÉDICAL EN ILE-DE-FRANCE: DES "DÉCISIONS DIFFICILES" DE RÉDUCTION CAPACITAIRE PARTIELLE OU PONCTUELLE (FHF/PCME DE CH)

PARIS, 20 mars 2023 (APMnews) - Le plafonnement de la rémunération de l'intérim médical en Ile-de-France risque de contraindre "certains" hôpitaux à prendre des "décisions difficiles de réduction capacitaire, au moins partielle voire parfois temporairement complète", ont alerté vendredi la Fédération hospitalière de France (FHF) francilienne et la conférence des présidents de CME de CH d'Ile-de-France, dans un communiqué commun.

Le ministre de la santé et de la prévention, François Braun, a affirmé jeudi sa détermination "à aller jusqu'au bout" de l'application de la loi Rist encadrant la rémunération de l'intérim médical à compter du lundi 3 avril (cf dépêche du 16/03/2023 à 11:55). Le ministère n'a pas prévu de dérogations et n'exclut pas de recourir à des réquisitions pour assurer la continuité de services en difficulté (cf dépêche du 17/03/2023 à 18:26).

D'après les remontées d'établissement, l'Ile-de-France serait "moins touchée que d'autres régions" car le recours à l'intérim y est probablement moins fort, a noté vendredi la déléguée régionale de la FHF Ile-de-France, Isabelle Persec, auprès d'APMnews.

"Plus on s'éloigne de Paris, plus on va vers la grande couronne, où il y a des zones sous-denses ou des déserts médicaux" et plus la question se pose, a-t-elle observé.

"Les services d'urgence, les blocs chirurgicaux, les réanimations, les maternités et services de pédiatrie, les services de psychiatrie seront les plus concernés", anticipent la FHF Ile-de-France et la conférence des présidents de commission médicale d'établissement (PCME) de centre hospitalier (CH) d'Ile-de-France.

Isabelle Persec a fait état d'un risque de fermetures ponctuelles de certains services, éventuellement une nuit ou un week-end, tout en insistant sur le fait que beaucoup d'établissements respectent déjà les plafonds de rémunération.

Pour elle, il reste "difficile d'anticiper l'ampleur des turbulences".

Elle a relaté que l'agence régionale de santé (ARS) avait présenté la semaine dernière son plan d'action pour accompagner et soutenir les établissements dans l'élaboration de leurs plans de continuité des soins. "On suit la situation au jour le jour", a assuré la déléguée régionale de la FHF Ile-de-France.

Des réorganisations pourraient être nécessaires sur un territoire. Par exemple, des urgences en difficultés une nuit ou un week-end pourraient s'organiser avec des services environnants soit en faisant appel à un praticien soit en transférant des patients, comme cela a pu se passer pendant l'été 2022.

La FHF IDF et la conférence régionale des PCME de CH indiquent soutenir "les initiatives des directions d'établissements et des communautés médicales qui, incarnées par le binôme" directeur/PCME, "devront témoigner d'une unité sans faille en organisant une régulation volontariste dans les territoires".

"Les établissements mobilisent d'ores et déjà toutes les solutions juridiques et réglementaires à leur disposition pour fidéliser les intérimaires sur des contrats pérennes et attractifs", notent-elles.

Elles tiennent néanmoins à apporter leur soutien à la loi Rist qui "offre l'opportunité d'assainir le marché de l'intérim médical, en mettant fin à des dérives qui pénalisent les finances des établissements, la cohésion des équipes et donc la qualité des soins".

"En cette période de pénurie sans précédent de personnels de santé, le recours à l'intérim s'impose souvent comme un mal nécessaire" mais les excès tarifaires agissent "comme un poison lent qui fragilise les établissements déjà mis à l'épreuve par la crise Covid et ses conséquences financières".

Elles en appellent à l'"esprit de responsabilité de tous les acteurs de la santé de la région et tout particulièrement à celui des praticiens intérimaires pour accepter des tarifs raisonnables et ne pas mettre en péril la continuité des soins".

"Les plannings pour le mois d'avril sont faits" (ARS Ile-de-France)

Interrogée lundi sur ce sujet, Amélie Verdier, directrice générale de l'ARS Ile-de-France, a souligné que les établissements de la région, qui "n'est pas la plus touchée" par la situation, se préparaient depuis longtemps à la mise en oeuvre de la réforme.

L'ARS "accompagne de près les services qui pourraient rencontrer des difficultés mais les plannings pour le mois d'avril sont faits".

L'agence francilienne reste très attentive au "rapport de force" que certains intérimaires "pourraient vouloir jouer" sur le sujet de la rémunération, a-t-elle seulement fait savoir.

L'agence devrait s'exprimer plus précisément d'ici une quinzaine de jours sur la question.

cb-mlb/ab/APMnews

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INTÉRIM MÉDICAL EN ILE-DE-FRANCE: DES "DÉCISIONS DIFFICILES" DE RÉDUCTION CAPACITAIRE PARTIELLE OU PONCTUELLE (FHF/PCME DE CH)

PARIS, 20 mars 2023 (APMnews) - Le plafonnement de la rémunération de l'intérim médical en Ile-de-France risque de contraindre "certains" hôpitaux à prendre des "décisions difficiles de réduction capacitaire, au moins partielle voire parfois temporairement complète", ont alerté vendredi la Fédération hospitalière de France (FHF) francilienne et la conférence des présidents de CME de CH d'Ile-de-France, dans un communiqué commun.

Le ministre de la santé et de la prévention, François Braun, a affirmé jeudi sa détermination "à aller jusqu'au bout" de l'application de la loi Rist encadrant la rémunération de l'intérim médical à compter du lundi 3 avril (cf dépêche du 16/03/2023 à 11:55). Le ministère n'a pas prévu de dérogations et n'exclut pas de recourir à des réquisitions pour assurer la continuité de services en difficulté (cf dépêche du 17/03/2023 à 18:26).

D'après les remontées d'établissement, l'Ile-de-France serait "moins touchée que d'autres régions" car le recours à l'intérim y est probablement moins fort, a noté vendredi la déléguée régionale de la FHF Ile-de-France, Isabelle Persec, auprès d'APMnews.

"Plus on s'éloigne de Paris, plus on va vers la grande couronne, où il y a des zones sous-denses ou des déserts médicaux" et plus la question se pose, a-t-elle observé.

"Les services d'urgence, les blocs chirurgicaux, les réanimations, les maternités et services de pédiatrie, les services de psychiatrie seront les plus concernés", anticipent la FHF Ile-de-France et la conférence des présidents de commission médicale d'établissement (PCME) de centre hospitalier (CH) d'Ile-de-France.

Isabelle Persec a fait état d'un risque de fermetures ponctuelles de certains services, éventuellement une nuit ou un week-end, tout en insistant sur le fait que beaucoup d'établissements respectent déjà les plafonds de rémunération.

Pour elle, il reste "difficile d'anticiper l'ampleur des turbulences".

Elle a relaté que l'agence régionale de santé (ARS) avait présenté la semaine dernière son plan d'action pour accompagner et soutenir les établissements dans l'élaboration de leurs plans de continuité des soins. "On suit la situation au jour le jour", a assuré la déléguée régionale de la FHF Ile-de-France.

Des réorganisations pourraient être nécessaires sur un territoire. Par exemple, des urgences en difficultés une nuit ou un week-end pourraient s'organiser avec des services environnants soit en faisant appel à un praticien soit en transférant des patients, comme cela a pu se passer pendant l'été 2022.

La FHF IDF et la conférence régionale des PCME de CH indiquent soutenir "les initiatives des directions d'établissements et des communautés médicales qui, incarnées par le binôme" directeur/PCME, "devront témoigner d'une unité sans faille en organisant une régulation volontariste dans les territoires".

"Les établissements mobilisent d'ores et déjà toutes les solutions juridiques et réglementaires à leur disposition pour fidéliser les intérimaires sur des contrats pérennes et attractifs", notent-elles.

Elles tiennent néanmoins à apporter leur soutien à la loi Rist qui "offre l'opportunité d'assainir le marché de l'intérim médical, en mettant fin à des dérives qui pénalisent les finances des établissements, la cohésion des équipes et donc la qualité des soins".

"En cette période de pénurie sans précédent de personnels de santé, le recours à l'intérim s'impose souvent comme un mal nécessaire" mais les excès tarifaires agissent "comme un poison lent qui fragilise les établissements déjà mis à l'épreuve par la crise Covid et ses conséquences financières".

Elles en appellent à l'"esprit de responsabilité de tous les acteurs de la santé de la région et tout particulièrement à celui des praticiens intérimaires pour accepter des tarifs raisonnables et ne pas mettre en péril la continuité des soins".

"Les plannings pour le mois d'avril sont faits" (ARS Ile-de-France)

Interrogée lundi sur ce sujet, Amélie Verdier, directrice générale de l'ARS Ile-de-France, a souligné que les établissements de la région, qui "n'est pas la plus touchée" par la situation, se préparaient depuis longtemps à la mise en oeuvre de la réforme.

L'ARS "accompagne de près les services qui pourraient rencontrer des difficultés mais les plannings pour le mois d'avril sont faits".

L'agence francilienne reste très attentive au "rapport de force" que certains intérimaires "pourraient vouloir jouer" sur le sujet de la rémunération, a-t-elle seulement fait savoir.

L'agence devrait s'exprimer plus précisément d'ici une quinzaine de jours sur la question.

cb-mlb/ab/APMnews

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