Actualités de l'Urgence - APM
L'ADMISSION SYSTÉMATIQUE DES SENIORS AVEC UNE DÉFAILLANCE VISCÉRALE EN RÉANIMATION EST SANS BÉNÉFICE
La mortalité élevée des patients âgés présentant une défaillance viscérale aiguë pose la question de l'effet bénéfique d'une hospitalisation en réanimation, indiquent Dominique Pateron de l'hôpital Saint-Antoine à Paris (AP-HP) et ses collègues dans le résumé de leur communication orale.
Dans cette étude nationale, ils ont voulu déterminer l'effet de l'admission systématique en réanimation des patients âgés de plus de 75 ans vus initialement aux urgences et présentant une défaillance viscérale aiguë sur la mortalité à six mois par rapport à l'hospitalisation selon les pratiques habituelles.
Il s'agit d'une étude multicentrique, randomisée, menée dans 24 établissements. Face à un patient de 75 ans et plus, consultant aux urgences pour une défaillance viscérale aiguë, sans cancer actif, ni cachexie, ayant un score ADL d'autonomie dans les activités de la vie quotidienne de plus 4 points.
Chaque établissement devait tenter d'admettre au maximum ces malades en réanimation ou les faire hospitaliser selon leurs pratiques habituelles. Les patients ont été suivis 6 mois après leur inclusion.
Un total de 1.518 patients (45% d'hommes, âge médian de 85 ans) ont été inclus dans chacun des groupes. Mais finalement le taux d'hospitalisation en réanimation était de 61% en admission systématique et de 34% en suivant les pratiques habituelles.
Parmi les patients hospitalisés d'emblée en réanimation, la mortalité apparaît plus élevée à six mois, avec un taux de 45%, contre 39% dans le groupe contrôle.
Mais après ajustement sur les caractéristiques initiales du patient, notamment la gravité de son état, la mortalité, de même que l'autonomie et la qualité de vie, étaient similaires à six mois entre les deux groupes.
Ces données suggèrent que favoriser systématiquement l'hospitalisation en réanimation des patients âgés, se présentant aux urgences avec une détresse vitale aiguë, ne semble pas réduire la mortalité à six mois. Des études supplémentaires sont nécessaires pour affiner les critères d’une admission justifiée de ces malades, commentent les chercheurs.
ld/ab/APMnews
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L'ADMISSION SYSTÉMATIQUE DES SENIORS AVEC UNE DÉFAILLANCE VISCÉRALE EN RÉANIMATION EST SANS BÉNÉFICE
La mortalité élevée des patients âgés présentant une défaillance viscérale aiguë pose la question de l'effet bénéfique d'une hospitalisation en réanimation, indiquent Dominique Pateron de l'hôpital Saint-Antoine à Paris (AP-HP) et ses collègues dans le résumé de leur communication orale.
Dans cette étude nationale, ils ont voulu déterminer l'effet de l'admission systématique en réanimation des patients âgés de plus de 75 ans vus initialement aux urgences et présentant une défaillance viscérale aiguë sur la mortalité à six mois par rapport à l'hospitalisation selon les pratiques habituelles.
Il s'agit d'une étude multicentrique, randomisée, menée dans 24 établissements. Face à un patient de 75 ans et plus, consultant aux urgences pour une défaillance viscérale aiguë, sans cancer actif, ni cachexie, ayant un score ADL d'autonomie dans les activités de la vie quotidienne de plus 4 points.
Chaque établissement devait tenter d'admettre au maximum ces malades en réanimation ou les faire hospitaliser selon leurs pratiques habituelles. Les patients ont été suivis 6 mois après leur inclusion.
Un total de 1.518 patients (45% d'hommes, âge médian de 85 ans) ont été inclus dans chacun des groupes. Mais finalement le taux d'hospitalisation en réanimation était de 61% en admission systématique et de 34% en suivant les pratiques habituelles.
Parmi les patients hospitalisés d'emblée en réanimation, la mortalité apparaît plus élevée à six mois, avec un taux de 45%, contre 39% dans le groupe contrôle.
Mais après ajustement sur les caractéristiques initiales du patient, notamment la gravité de son état, la mortalité, de même que l'autonomie et la qualité de vie, étaient similaires à six mois entre les deux groupes.
Ces données suggèrent que favoriser systématiquement l'hospitalisation en réanimation des patients âgés, se présentant aux urgences avec une détresse vitale aiguë, ne semble pas réduire la mortalité à six mois. Des études supplémentaires sont nécessaires pour affiner les critères d’une admission justifiée de ces malades, commentent les chercheurs.
ld/ab/APMnews