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06/02 2024
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L'AP-HM A ROUVERT L'ESSENTIEL DE SES LITS FIN 2023

(Par Bruno DECOTTIGNIES, à Marseille)

MARSEILLE, 6 février 2024 (APMnews) - L'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) a complété courant 2023 ses effectifs dans la plupart des secteurs, ce qui lui a permis de rouvrir la grande majorité de ses lits, malgré quelques difficultés persistantes localisées, ont fait savoir lundi ses dirigeants lors d'une conférence de presse.

Les dirigeants de l'AP-HM dresse le bilan de l'année 2023 et évoque les perspectives 2024 face à la presse. Photo: Bruno Decottignies
Les dirigeants de l'AP-HM dresse le bilan de l'année 2023 et évoque les perspectives 2024 face à la presse. Photo: Bruno Decottignies

L'AP-HM a au total recruté 1.426 professionnels non médicaux en 2023, soit une centaine de plus qu'en 2022. Parmi eux, 631 infirmiers (y compris spécialisés), pour un solde annuel de +123 (contre +50 en 2022 et -132 en 2021).

Le directeur général de l'AP-HM, François Crémieux, s'est notamment réjoui que 38% des élèves des instituts de formation aux soins infirmiers (Ifsi) de l'AP-HM aient été recrutés par cette dernière en fin de formation, contre 19% l'année précédente.

"On a mis en place un gros projet, dès le début de l'année 2023, notamment autour de la qualité d'accueil à l'AP-HM des élèves d'Ifsi", a-t-il fait valoir, et se félicite que le nombre d'heures supplémentaires ait drastiquement baissé, bien qu'il soit toujours élevé.

Le taux d'absentéisme est par ailleurs passé de 13,3% en 2022 à 11,5% en 2023, rompant ainsi une croissance continue depuis 2019 (10,8%).

François Crémieux a insisté sur la nécessité d'installer des "pools" de remplacement pour réduire le taux d'absentéisme de courte durée et éviter les remplacements au pied levé, sources de perte de qualité de vie au travail.

Recrutements partagés

Le solde des arrivées et départs de médecins au sein de l'AP-HM est de +50 équivalents temps pleins (ETP) en 2023, à 1.290 ETP, notamment du fait de recrutements pour "porter certaines priorités de santé publique", parmi lesquelles le développement de l'assistance médicale à la procréation (AMP), celui de postes partagés au sein du groupement hospitalier de territoire (GHT) des Bouches-du-Rhône ou encore les recrutements pour les centres de référence maladies rares.

Les postes d'assistants médicaux partagés au sein du GHT sont au nombre de 18 en 2023, mais 25 en comptant les GHT partenaires du Var et du Vaucluse, et une trentaine en comptant Ajaccio, Mayotte, l'hôpital d'instruction des armées Laveran et l'hôpital privé Saint-Joseph, et concernent 15 spécialités différentes.

S'y ajoutent huit praticiens contractuels partagés en gynécologie, urologie, chirurgie digestive, hépato-gastro-entérologie, pédopsychiatrie et allergologie (avec Aubagne, La Ciotat, Martigues, Aix-Pertuis, et l'hôpital Edouard Toulouse à Marseille), cofinancés par l'agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), dont l'objectif est qu'ils soient titularisés par les établissements parties au bout de deux ans, en gardant une vacation au CHU.

François Crémieux a par ailleurs affirmé que les difficultés de démographie médicale rencontrées aux urgences en 2022 ont été dépassées, avec respectivement 28,2 et 22,8 ETP urgentistes à la Timone et à l'hôpital Nord en 2023, contre 22,7 et 20,7 ETP en 2022.

Certaines difficultés persistent, notamment pour compléter les effectifs d'infirmiers de bloc opératoire diplômés d'Etat (Ibode), infirmiers d'anesthésie-réanimation (Iade), manipulateurs radio, soumis à une rude concurrence du secteur privé, et pour les postes de nuit ou en psychiatrie (environ 50 postes paramédicaux vacants, et 30 lits encore fermés, après avoir atteint jusqu'à 60 lits fermés), en particulier en pédopsychiatrie.

Le président de la commission médicale d'établissement (CME) de l'AP-HM, le Pr Jean-Luc Jouve, a expliqué que le manque d'Ibode et d'Iade était l'"élément bloquant" pour rouvrir l'ensemble des salles de bloc opératoire aujourd'hui fermées, sur l'ensemble des sites de l'AP-HM, entraînant de fait une perte de recettes pour le CHU.

Toutefois la reconstitution globale des équipes a permis à l'AP-HM de disposer fin 2023 des mêmes capacités d'hospitalisation et de bloc opératoire qu'avant la crise sanitaire, époque à laquelle l'hôpital public connaissait déjà des difficultés, a-t-il rappelé.

"Au cours de l'hiver 2023, que ce soit en pédiatrie ou du côté de la prise en charge des adultes, les capacités d'hospitalisation de l'AP-HM ont permis de répondre aux besoins", s'est satisfait François Crémieux.

Comme de nombreux établissements, l'AP-HM a constaté en 2023 une "forte accélération de l'activité ambulatoire en médecine comme en chirurgie".

Son directeur général s'est par ailleurs félicité qu'en 2023, l'AP-HM ait réalisé à la fois le plus de greffes (260) et le plus de prélèvements (49) de son histoire, pour 319 transplantations, et ait pris en charge 14.000 patients en cancérologie, pour près de 100.000 séjours, soit 5% à 6% de plus qu'en 2022, et près de 1.100 patients inclus parmi 330 essais cliniques en cancérologie.

La relance de l'activité porte donc "sur les activités courantes mais également sur des activités d'excellence et de recours", a-t-il déclaré.

Ces progrès ont permis à l'AP-HM de retrouver un rythme de croisière en termes d'activité au second semestre 2023.

L'AP-HM table toutefois sur un doublement de son déficit entre 2022 et 2023 (cf dépêche du 06/02/2024 à 18:44).

L'année 2024 devrait constituer la première année pleine, depuis la crise sanitaire, avec un niveau d'activité normal.

Baisse légère du nombre de passages aux urgences

Dans le même temps, "le nombre de passages aux urgences a légèrement diminué à la Timone en 2023", probablement grâce à l'ouverture d'une maison médicale de garde opérée par des médecins libéraux, principalement les soirs et week-ends, et qui représente environ 8% du nombre de passages cumulés aux urgences et à la maison médicale de garde.

Le centre de santé André Roussin, repris par l'AP-HM cette année (il était auparavant géré par le centre hospitalier spécialisé -CHS- Edouard Toulouse), compte environ 18.000 patients, celui des Aygalades 11.000 patients, et celui du Grand Saint-Barthélemy, 400 patients (il a ouvert en novembre 2023).

François Crémieux a précisé que l'ouverture ou la reprise de ces centres de santé, ainsi que de celui d'Aubagne, répondaient à un manque de structures identifié.

Un premier bilan doit être fait avec l'assurance maladie, afin d'identifier si ce manque de structure est toujours prégnant, auquel cas l'AP-HM sera volontaire pour ouvrir d'autres centres de santé si le besoin se faisait sentir, notamment dans l'ouest du département, en appui du centre hospitalier (CH) de Martigues.

Au total, 45 professionnels de l'AP-HM travaillent dans ses quatre centres de santé.

Son directeur général a par ailleurs estimé que la halte soins addictions constitue une "nécessité", quand bien même le projet était suspendu (cf dépêche du 24/01/2024 à 17:49).

L'IHU de Marseille retrouve une atmosphère sereine

Interrogé sur le devenir de l'institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Marseille, François Crémieux a souligné que le renouvellement de son conseil d'administration avait permis un changement majeur d'ambiance de travail au sein de l'instance, faite de "débats sereins, transparents et pertinents".

Le renouvellement de la convention associant l'IHU à l'AP-HM au second semestre 2023 a permis au premier de reprendre une activité de recherche clinique, mais il reste à reconstituer ses équipes, à "relancer une dynamique de recherche", à impliquer l'IHU dans la dynamique du "biocluster immunologie Marseille" (BIM) et à ce qu'il "retrouve la capacité" à nouer des partenariats pour susciter des cofinancements, inexistants au cours des 10 dernières années.

bd/ab/APMnews

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(Par Bruno DECOTTIGNIES, à Marseille)

MARSEILLE, 6 février 2024 (APMnews) - L'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) a complété courant 2023 ses effectifs dans la plupart des secteurs, ce qui lui a permis de rouvrir la grande majorité de ses lits, malgré quelques difficultés persistantes localisées, ont fait savoir lundi ses dirigeants lors d'une conférence de presse.

Les dirigeants de l'AP-HM dresse le bilan de l'année 2023 et évoque les perspectives 2024 face à la presse. Photo: Bruno Decottignies
Les dirigeants de l'AP-HM dresse le bilan de l'année 2023 et évoque les perspectives 2024 face à la presse. Photo: Bruno Decottignies

L'AP-HM a au total recruté 1.426 professionnels non médicaux en 2023, soit une centaine de plus qu'en 2022. Parmi eux, 631 infirmiers (y compris spécialisés), pour un solde annuel de +123 (contre +50 en 2022 et -132 en 2021).

Le directeur général de l'AP-HM, François Crémieux, s'est notamment réjoui que 38% des élèves des instituts de formation aux soins infirmiers (Ifsi) de l'AP-HM aient été recrutés par cette dernière en fin de formation, contre 19% l'année précédente.

"On a mis en place un gros projet, dès le début de l'année 2023, notamment autour de la qualité d'accueil à l'AP-HM des élèves d'Ifsi", a-t-il fait valoir, et se félicite que le nombre d'heures supplémentaires ait drastiquement baissé, bien qu'il soit toujours élevé.

Le taux d'absentéisme est par ailleurs passé de 13,3% en 2022 à 11,5% en 2023, rompant ainsi une croissance continue depuis 2019 (10,8%).

François Crémieux a insisté sur la nécessité d'installer des "pools" de remplacement pour réduire le taux d'absentéisme de courte durée et éviter les remplacements au pied levé, sources de perte de qualité de vie au travail.

Recrutements partagés

Le solde des arrivées et départs de médecins au sein de l'AP-HM est de +50 équivalents temps pleins (ETP) en 2023, à 1.290 ETP, notamment du fait de recrutements pour "porter certaines priorités de santé publique", parmi lesquelles le développement de l'assistance médicale à la procréation (AMP), celui de postes partagés au sein du groupement hospitalier de territoire (GHT) des Bouches-du-Rhône ou encore les recrutements pour les centres de référence maladies rares.

Les postes d'assistants médicaux partagés au sein du GHT sont au nombre de 18 en 2023, mais 25 en comptant les GHT partenaires du Var et du Vaucluse, et une trentaine en comptant Ajaccio, Mayotte, l'hôpital d'instruction des armées Laveran et l'hôpital privé Saint-Joseph, et concernent 15 spécialités différentes.

S'y ajoutent huit praticiens contractuels partagés en gynécologie, urologie, chirurgie digestive, hépato-gastro-entérologie, pédopsychiatrie et allergologie (avec Aubagne, La Ciotat, Martigues, Aix-Pertuis, et l'hôpital Edouard Toulouse à Marseille), cofinancés par l'agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), dont l'objectif est qu'ils soient titularisés par les établissements parties au bout de deux ans, en gardant une vacation au CHU.

François Crémieux a par ailleurs affirmé que les difficultés de démographie médicale rencontrées aux urgences en 2022 ont été dépassées, avec respectivement 28,2 et 22,8 ETP urgentistes à la Timone et à l'hôpital Nord en 2023, contre 22,7 et 20,7 ETP en 2022.

Certaines difficultés persistent, notamment pour compléter les effectifs d'infirmiers de bloc opératoire diplômés d'Etat (Ibode), infirmiers d'anesthésie-réanimation (Iade), manipulateurs radio, soumis à une rude concurrence du secteur privé, et pour les postes de nuit ou en psychiatrie (environ 50 postes paramédicaux vacants, et 30 lits encore fermés, après avoir atteint jusqu'à 60 lits fermés), en particulier en pédopsychiatrie.

Le président de la commission médicale d'établissement (CME) de l'AP-HM, le Pr Jean-Luc Jouve, a expliqué que le manque d'Ibode et d'Iade était l'"élément bloquant" pour rouvrir l'ensemble des salles de bloc opératoire aujourd'hui fermées, sur l'ensemble des sites de l'AP-HM, entraînant de fait une perte de recettes pour le CHU.

Toutefois la reconstitution globale des équipes a permis à l'AP-HM de disposer fin 2023 des mêmes capacités d'hospitalisation et de bloc opératoire qu'avant la crise sanitaire, époque à laquelle l'hôpital public connaissait déjà des difficultés, a-t-il rappelé.

"Au cours de l'hiver 2023, que ce soit en pédiatrie ou du côté de la prise en charge des adultes, les capacités d'hospitalisation de l'AP-HM ont permis de répondre aux besoins", s'est satisfait François Crémieux.

Comme de nombreux établissements, l'AP-HM a constaté en 2023 une "forte accélération de l'activité ambulatoire en médecine comme en chirurgie".

Son directeur général s'est par ailleurs félicité qu'en 2023, l'AP-HM ait réalisé à la fois le plus de greffes (260) et le plus de prélèvements (49) de son histoire, pour 319 transplantations, et ait pris en charge 14.000 patients en cancérologie, pour près de 100.000 séjours, soit 5% à 6% de plus qu'en 2022, et près de 1.100 patients inclus parmi 330 essais cliniques en cancérologie.

La relance de l'activité porte donc "sur les activités courantes mais également sur des activités d'excellence et de recours", a-t-il déclaré.

Ces progrès ont permis à l'AP-HM de retrouver un rythme de croisière en termes d'activité au second semestre 2023.

L'AP-HM table toutefois sur un doublement de son déficit entre 2022 et 2023 (cf dépêche du 06/02/2024 à 18:44).

L'année 2024 devrait constituer la première année pleine, depuis la crise sanitaire, avec un niveau d'activité normal.

Baisse légère du nombre de passages aux urgences

Dans le même temps, "le nombre de passages aux urgences a légèrement diminué à la Timone en 2023", probablement grâce à l'ouverture d'une maison médicale de garde opérée par des médecins libéraux, principalement les soirs et week-ends, et qui représente environ 8% du nombre de passages cumulés aux urgences et à la maison médicale de garde.

Le centre de santé André Roussin, repris par l'AP-HM cette année (il était auparavant géré par le centre hospitalier spécialisé -CHS- Edouard Toulouse), compte environ 18.000 patients, celui des Aygalades 11.000 patients, et celui du Grand Saint-Barthélemy, 400 patients (il a ouvert en novembre 2023).

François Crémieux a précisé que l'ouverture ou la reprise de ces centres de santé, ainsi que de celui d'Aubagne, répondaient à un manque de structures identifié.

Un premier bilan doit être fait avec l'assurance maladie, afin d'identifier si ce manque de structure est toujours prégnant, auquel cas l'AP-HM sera volontaire pour ouvrir d'autres centres de santé si le besoin se faisait sentir, notamment dans l'ouest du département, en appui du centre hospitalier (CH) de Martigues.

Au total, 45 professionnels de l'AP-HM travaillent dans ses quatre centres de santé.

Son directeur général a par ailleurs estimé que la halte soins addictions constitue une "nécessité", quand bien même le projet était suspendu (cf dépêche du 24/01/2024 à 17:49).

L'IHU de Marseille retrouve une atmosphère sereine

Interrogé sur le devenir de l'institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Marseille, François Crémieux a souligné que le renouvellement de son conseil d'administration avait permis un changement majeur d'ambiance de travail au sein de l'instance, faite de "débats sereins, transparents et pertinents".

Le renouvellement de la convention associant l'IHU à l'AP-HM au second semestre 2023 a permis au premier de reprendre une activité de recherche clinique, mais il reste à reconstituer ses équipes, à "relancer une dynamique de recherche", à impliquer l'IHU dans la dynamique du "biocluster immunologie Marseille" (BIM) et à ce qu'il "retrouve la capacité" à nouer des partenariats pour susciter des cofinancements, inexistants au cours des 10 dernières années.

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