Actualités de l'Urgence - APM
L'AP-HP DONNE SA VERSION, APRÈS LE TÉMOIGNAGE ACCABLANT DE L'ANCIENNE RÉSISTANTE MADELEINE RIFFAUD SUR SA PRISE EN CHARGE AUX URGENCES DE L'HÔPITAL LARIBOISIÈRE
Le témoignage de Madeleine Riffaud, qui est âgée de 98 ans, a été publié par le quotidien La Croix, sur son site internet le 19 septembre.
"Début septembre, j’ai dû me rendre aux urgences pour un examen important dû à un Covid long, variant Omicron. Le Samu m’a emmenée à l’hôpital Lariboisière, à midi et demi, le dimanche 4 septembre pour examens", explique-t-elle.
Elle raconte qu'elle a passé "vingt-quatre heures sur le même brancard, sans rien manger", avant d’être enfin transférée dans une clinique privée.
"Je me suis retrouvée couchée au milieu de malades qui hurlaient de douleur, de rage, d’abandon (...). Et les infirmières couraient là-dedans, débordées… Elles distribuaient des ’j’arrive!’ et des ’ça marche !’. ’J’arrive, j’arrive!’ Mais personne n’arrivait. Jamais", raconte notamment Madeleine Riffaud, qui indique aussi avoir dû attendre 12 heures "pour obtenir la moitié d’un verre d’une eau douteuse" et "tiède".
"Rendez-vous compte: je suis aveugle. Je sentais parfois qu’on emportait mon brancard, que je traversais une cour, peut-être? Il faisait plus froid, c’est tout ce que je peux dire. Et puis on m’a laissée là, sans aucune affaire, sans moyen de communication avec mes proches (qu’on ne prévenait d’ailleurs pas de l’évolution de la situation)", décrit encore la résistante dans La Croix. "Étais-je dans un couloir? Dans une salle commune? Au bout d’un moment, j’ai vraiment cru que je devenais folle."
"Ah, si j’avais eu un appareil photo comme quand j’étais reporter de guerre…", ajoute-t-elle.
"Le lendemain après-midi, l’hôpital n’ayant pas de lit disponible pour moi, on m’a transférée dans une clinique privée, sans jamais avoir prévenu mes proches. J’étais la troisième âme errante que cette clinique réceptionnait ce jour-là", souligne-t-elle.
"Ma mésaventure, c’est une histoire quotidienne dans l’hôpital en France. Mon sort est celui de millions de Parisiens et de Français", insiste Madeleine Riffaud qui rappelle qu'elle avait publié un livre sur l'hôpital en 1974 dans lequel elle avait déjà fait les mêmes constats.
Les gestes étaient adaptés, selon l'AP-HP
Dans un communiqué diffusé mercredi matin, l'AP-HP indique qu'à la suite de ces déclarations, elle a "immédiatement souhaité faire la lumière sur les étapes de cette prise en charge et leur conformité aux bonnes pratiques et aux recommandations médicales".
Sur le déroulé des faits, l'institution explique que "la patiente s’est présentée seule en ambulance aux urgences de l’hôpital Lariboisière le 4 septembre 2022 à 12h10".
"Elle a été accueillie par l’infirmière d’accueil et d’orientation, enregistrée dans le circuit de prise en charge du service puis auscultée par le médecin senior à 12h25, lequel lui a prescrit un certain nombre d’examens. Les prélèvements biologiques ont été réalisés à 12h43 et un scanner a été effectué à 17h25. Dans la soirée, la patiente a été transférée dans le secteur d’hospitalisation de courte durée des urgences. Le 5 septembre au matin, après l’examen clinique du médecin, la patiente a été transférée vers un autre établissement de santé adapté à sa situation médicale".
L'AP-HP assure que "des gestes techniques, de soins et de surveillance ont ainsi été dispensés à la patiente de façon régulière tout au long de sa prise en charge", de même que "des médicaments adaptés à sa situation".
Regrettant "très sincèrement" la façon dont la patiente "a vécu sa prise en charge et le fait qu’elle ait eu le sentiment d’avoir été insuffisamment accompagnée", l'AP-HP affirme qu'elle s'attachera à "clarifier rapidement et complétement les conditions dans lesquelles elle a été informée et accompagnée tout au long de sa présence à l’hôpital Lariboisière AP-HP".
san/sl/APMnews
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L'AP-HP DONNE SA VERSION, APRÈS LE TÉMOIGNAGE ACCABLANT DE L'ANCIENNE RÉSISTANTE MADELEINE RIFFAUD SUR SA PRISE EN CHARGE AUX URGENCES DE L'HÔPITAL LARIBOISIÈRE
Le témoignage de Madeleine Riffaud, qui est âgée de 98 ans, a été publié par le quotidien La Croix, sur son site internet le 19 septembre.
"Début septembre, j’ai dû me rendre aux urgences pour un examen important dû à un Covid long, variant Omicron. Le Samu m’a emmenée à l’hôpital Lariboisière, à midi et demi, le dimanche 4 septembre pour examens", explique-t-elle.
Elle raconte qu'elle a passé "vingt-quatre heures sur le même brancard, sans rien manger", avant d’être enfin transférée dans une clinique privée.
"Je me suis retrouvée couchée au milieu de malades qui hurlaient de douleur, de rage, d’abandon (...). Et les infirmières couraient là-dedans, débordées… Elles distribuaient des ’j’arrive!’ et des ’ça marche !’. ’J’arrive, j’arrive!’ Mais personne n’arrivait. Jamais", raconte notamment Madeleine Riffaud, qui indique aussi avoir dû attendre 12 heures "pour obtenir la moitié d’un verre d’une eau douteuse" et "tiède".
"Rendez-vous compte: je suis aveugle. Je sentais parfois qu’on emportait mon brancard, que je traversais une cour, peut-être? Il faisait plus froid, c’est tout ce que je peux dire. Et puis on m’a laissée là, sans aucune affaire, sans moyen de communication avec mes proches (qu’on ne prévenait d’ailleurs pas de l’évolution de la situation)", décrit encore la résistante dans La Croix. "Étais-je dans un couloir? Dans une salle commune? Au bout d’un moment, j’ai vraiment cru que je devenais folle."
"Ah, si j’avais eu un appareil photo comme quand j’étais reporter de guerre…", ajoute-t-elle.
"Le lendemain après-midi, l’hôpital n’ayant pas de lit disponible pour moi, on m’a transférée dans une clinique privée, sans jamais avoir prévenu mes proches. J’étais la troisième âme errante que cette clinique réceptionnait ce jour-là", souligne-t-elle.
"Ma mésaventure, c’est une histoire quotidienne dans l’hôpital en France. Mon sort est celui de millions de Parisiens et de Français", insiste Madeleine Riffaud qui rappelle qu'elle avait publié un livre sur l'hôpital en 1974 dans lequel elle avait déjà fait les mêmes constats.
Les gestes étaient adaptés, selon l'AP-HP
Dans un communiqué diffusé mercredi matin, l'AP-HP indique qu'à la suite de ces déclarations, elle a "immédiatement souhaité faire la lumière sur les étapes de cette prise en charge et leur conformité aux bonnes pratiques et aux recommandations médicales".
Sur le déroulé des faits, l'institution explique que "la patiente s’est présentée seule en ambulance aux urgences de l’hôpital Lariboisière le 4 septembre 2022 à 12h10".
"Elle a été accueillie par l’infirmière d’accueil et d’orientation, enregistrée dans le circuit de prise en charge du service puis auscultée par le médecin senior à 12h25, lequel lui a prescrit un certain nombre d’examens. Les prélèvements biologiques ont été réalisés à 12h43 et un scanner a été effectué à 17h25. Dans la soirée, la patiente a été transférée dans le secteur d’hospitalisation de courte durée des urgences. Le 5 septembre au matin, après l’examen clinique du médecin, la patiente a été transférée vers un autre établissement de santé adapté à sa situation médicale".
L'AP-HP assure que "des gestes techniques, de soins et de surveillance ont ainsi été dispensés à la patiente de façon régulière tout au long de sa prise en charge", de même que "des médicaments adaptés à sa situation".
Regrettant "très sincèrement" la façon dont la patiente "a vécu sa prise en charge et le fait qu’elle ait eu le sentiment d’avoir été insuffisamment accompagnée", l'AP-HP affirme qu'elle s'attachera à "clarifier rapidement et complétement les conditions dans lesquelles elle a été informée et accompagnée tout au long de sa présence à l’hôpital Lariboisière AP-HP".
san/sl/APMnews