Actualités de l'Urgence - APM

L'APPORT DES IPA DANS UN SERVICE D'URGENCES PSYCHIATRIQUES
Romain Pérot a expliqué toute l'utilité de la pratique avancée dans un service d'urgences psychiatriques, à l'occasion d'une table ronde intitulée "IPA et transmission de savoirs", organisée mercredi et retransmise en ligne.
Il a estimé que la pratique avancée devait être considérée comme une "nouvelle réponse in situ aux urgences, afin de mieux répondre à la problématique d'accès aux soins, éviter les retards de prise en charge", et permettre une meilleure "accroche des soins".
Pour étayer son constat, il s'est appuyé sur les résultats d'une étude publiée en 2021 réalisée dans les centres médico-psychologiques (CMP) du GHU.
Cette étude estimait en moyenne à 23,5 jours le délai entre le premier contact du patient (hors situation d'urgence) avec le CPOA, et l'entretien d'accueil au centre médico-psychologique (CMP) avec un infirmier.
De même, il s'écoule en moyenne 52,9 jours "entre le premier contact du patient [avec le CMP] et la consultation médicale".
Le GHU a donc mis en place en septembre 2021, des "consultations post-urgences" effectuées par des IPA pour "des patients qui passent aux urgences et qui ont besoin d'un court suivi dans l'attente d'un relais ambulatoire", a expliqué Romain Pérot.
"Ce sont les psychiatres seniors du CPOA qui adressent les patients directement vers un IPA, à la suite de leur premier passage", a-t-il précisé.
En tout sur un an, Romain Pérot s'est vu adresser "99 patients, dont 72 sont venus au premier rendez-vous". "Les troubles les plus représentés étaient ceux liés à un facteur de stress" avec des états post-traumatiques, des troubles de l'humeur et souvent un épisode dépressif.
"Je les ai orientés, dans la majorité des cas, en CMP", a-t-il précisé, ajoutant que 75% des patients ont bénéficié d'une prescription de traitements médicamenteux. "Dans 48% de ces cas, j'ai eu besoin d'un avis médical pour changer la molécule ou en introduire une nouvelle", a-t-il indiqué.
Une nécessaire satisfaction des usagers
Lors de cette table ronde, Aude Sibert, IPA au centre hospitalier (CH) Charles-Perrens à Bordeaux, secrétaire du Conseil national des infirmiers en pratique avancée (CNP-IPA) et coréférente du Collège psychiatrie et santé mentale de l'Association nationale française des infirmiers en pratique avancée (Anfipa), est revenue sur les perspectives et les enjeux de la pratique avancée en psychiatrie.
Elle a rappelé les conditions ayant permis l'émergence des IPA, évoquant "le vieillissement de la population", l"'universitarisation des études d'infirmiers", "les enjeux démographiques dans l'accès aux soins" ou encore "le manque d'attractivité dont souffre la profession d'infirmiers".
Alors que les associations et usagers font en ce moment la promotion de l'instauration de la pratique avancée, son "implantation durable", reste, selon elle, avant tout liée à "la satisfaction des patients et usagers".
Cela passe par la "réponse qu'on peut apporter à leurs besoins de santé", mais aussi "la réussite de négociations, de décisions partagées [entre le patient, son entourage et le soignant] concernant la santé du patient", a-t-elle poursuivi.
"Reste à notre charge de mettre en place des indicateurs [des besoins des patients] et d'en rendre compte", a-t-elle complété.
Les perspectives seront aussi, selon l'infirmière, "liées aux transformations de notre système de santé et particulièrement celles du périmètre d'intervention de la pratique avancée".
"La primo-prescription n'existe pas encore sur le terrain" (cf dépêche du 10/11/2022 à 18:04), les négociations sont toujours en cours pour "la possibilité pour une personne d'accéder directement à un IPA", et "la refonte des mentions" des IPA reste en chantier (cf dépêche du 08/11/2022 à 16:23), a-t-elle listé.
jr/vl/ab/APMnews
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L'APPORT DES IPA DANS UN SERVICE D'URGENCES PSYCHIATRIQUES
Romain Pérot a expliqué toute l'utilité de la pratique avancée dans un service d'urgences psychiatriques, à l'occasion d'une table ronde intitulée "IPA et transmission de savoirs", organisée mercredi et retransmise en ligne.
Il a estimé que la pratique avancée devait être considérée comme une "nouvelle réponse in situ aux urgences, afin de mieux répondre à la problématique d'accès aux soins, éviter les retards de prise en charge", et permettre une meilleure "accroche des soins".
Pour étayer son constat, il s'est appuyé sur les résultats d'une étude publiée en 2021 réalisée dans les centres médico-psychologiques (CMP) du GHU.
Cette étude estimait en moyenne à 23,5 jours le délai entre le premier contact du patient (hors situation d'urgence) avec le CPOA, et l'entretien d'accueil au centre médico-psychologique (CMP) avec un infirmier.
De même, il s'écoule en moyenne 52,9 jours "entre le premier contact du patient [avec le CMP] et la consultation médicale".
Le GHU a donc mis en place en septembre 2021, des "consultations post-urgences" effectuées par des IPA pour "des patients qui passent aux urgences et qui ont besoin d'un court suivi dans l'attente d'un relais ambulatoire", a expliqué Romain Pérot.
"Ce sont les psychiatres seniors du CPOA qui adressent les patients directement vers un IPA, à la suite de leur premier passage", a-t-il précisé.
En tout sur un an, Romain Pérot s'est vu adresser "99 patients, dont 72 sont venus au premier rendez-vous". "Les troubles les plus représentés étaient ceux liés à un facteur de stress" avec des états post-traumatiques, des troubles de l'humeur et souvent un épisode dépressif.
"Je les ai orientés, dans la majorité des cas, en CMP", a-t-il précisé, ajoutant que 75% des patients ont bénéficié d'une prescription de traitements médicamenteux. "Dans 48% de ces cas, j'ai eu besoin d'un avis médical pour changer la molécule ou en introduire une nouvelle", a-t-il indiqué.
Une nécessaire satisfaction des usagers
Lors de cette table ronde, Aude Sibert, IPA au centre hospitalier (CH) Charles-Perrens à Bordeaux, secrétaire du Conseil national des infirmiers en pratique avancée (CNP-IPA) et coréférente du Collège psychiatrie et santé mentale de l'Association nationale française des infirmiers en pratique avancée (Anfipa), est revenue sur les perspectives et les enjeux de la pratique avancée en psychiatrie.
Elle a rappelé les conditions ayant permis l'émergence des IPA, évoquant "le vieillissement de la population", l"'universitarisation des études d'infirmiers", "les enjeux démographiques dans l'accès aux soins" ou encore "le manque d'attractivité dont souffre la profession d'infirmiers".
Alors que les associations et usagers font en ce moment la promotion de l'instauration de la pratique avancée, son "implantation durable", reste, selon elle, avant tout liée à "la satisfaction des patients et usagers".
Cela passe par la "réponse qu'on peut apporter à leurs besoins de santé", mais aussi "la réussite de négociations, de décisions partagées [entre le patient, son entourage et le soignant] concernant la santé du patient", a-t-elle poursuivi.
"Reste à notre charge de mettre en place des indicateurs [des besoins des patients] et d'en rendre compte", a-t-elle complété.
Les perspectives seront aussi, selon l'infirmière, "liées aux transformations de notre système de santé et particulièrement celles du périmètre d'intervention de la pratique avancée".
"La primo-prescription n'existe pas encore sur le terrain" (cf dépêche du 10/11/2022 à 18:04), les négociations sont toujours en cours pour "la possibilité pour une personne d'accéder directement à un IPA", et "la refonte des mentions" des IPA reste en chantier (cf dépêche du 08/11/2022 à 16:23), a-t-elle listé.
jr/vl/ab/APMnews