Actualités de l'Urgence - APM

Pour faire face aux tensions sur la période estivale, l'ARS Bretagne met en place un plan d'action territorialisé comportant cinq mesures. "Construit avec l'ensemble des acteurs de santé et tous les partenaires de l'ARS, l'objectif est de garantir la continuité et la qualité des prises en charge durant la période estivale", fait savoir l'agence.

Pour bien informer la population sur l'importance de ne pas surcharger les urgences en période estivale, l'ARS Bretagne a formalisé, en complément de la communication nationale, un nouveau plan de communication grand public rappelant qu'avant de se déplacer aux urgences, plusieurs solutions existent (l'appel au médecin traitant, durant la journée, l'appel au 15 ou au 114 pour les malentendants, le recours à la téléconsultation notamment) .

Les visuels qui seront diffusés permettront également d'accéder directement (via un QR code) à la cartographie de l'offre de soins non programmés en région. Que ce soit dans les cabinets de médecins généralistes ou dans certains établissements de santé, cette information disponible à compter de samedi 1er juillet, sur le site sante.fr permettra d'identifier les lieux de consultations sans rendez-vous.

L'ARS accélère la généralisation du service d'accès aux soins sur l'ensemble des territoires. Le SAS était déployé dans deux départements jusqu'à présent: l'Ille-et-Vilaine et le Finistère. Il est dorénavant opérationnel (depuis samedi 1er juillet) dans les Côtes-d'Armor et le sera mardi 1er août dans le Morbihan.

Pour le fonctionnement de ces services et ceux des Samu, une campagne de communication a été lancée pour favoriser le recrutement d'assistants de régulation médicale (ARM).

Faciliter le maintien à domicile

Durant la période estivale, l'ARS Bretagne amplifie les mesures spécifiques déployées pour faciliter le maintien et le retour à domicile.

Le dispositif d'hébergement temporaire en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) en sortie d'hospitalisation sera renforcé. Ce dispositif d'aval, qui avait été imaginé lors de la crise du Covid, permet de garantir aux patients stabilisés un accompagnement médico-social adapté pour une durée de 30 jours maximum. Il permet notamment d'éviter le séjour prolongé de personnes âgées à l'hôpital qui n'ont plus besoin de soins hospitaliers, mais plutôt d'un accompagnement médico-social. A ce jour, 47 Ehpad sont mobilisés contre 22 durant l'été 2022, précise l'ARS.

Parallèlement, les 19 filières gériatriques de la région seront renforcées. Ces filières s'appuient notamment sur les dispositifs d'appui à la coordination (DAC) qui seront opérationnels durant toute la période estivale au service des professionnels de santé pour faciliter la prise en charge des parcours complexes.

L'ARS reconduit son accompagnement pour le développement des soins de suite et de réadaptation (SSR) post-urgences dans huit établissements de santé de la région, permettant de prendre en charge les patients directement après leur passage aux urgences.

Pour favoriser le recours à l'hospitalisation à domicile (HAD), l'agence financera plusieurs projets dévolus à la prévention des admissions ou réadmissions des patients en unité d'hospitalisation de courte durée et au développement de la rééducation à domicile.

Pour faciliter les retours à domicile, les établissements de santé disposeront de listes des taxis conventionnés régulièrement mises à jour. Les quatre caisses primaires d'assurance maladie (CPAM) de la région restent mobilisées durant l'été pour accompagner les établissements dans la mise en oeuvre de programmes d'accompagnement du retour à domicile (Prado) conçus pour anticiper les besoins du patient liés à son retour à domicile après l'hospitalisation et fluidifier le parcours hôpital-ville.

Comme en 2022, les professionnels libéraux et les étudiants en santé ont été sollicités, sur la base du volontariat, pour renforcer les équipes hospitalières et médico-sociales.

La permanence des soins (PDS) de médecine générale sera renforcée. Les maisons médicales de garde pourront augmenter le nombre de médecins en fonction du niveau de l'activité de consultations, élargir leurs horaires et les étendre aux soirs de semaine pour celles qui ne sont ouvertes que le week-end, et "bénéficier en tant que de besoin d'un personnel d'accueil".

La Bretagne compte 33 maisons médicales de garde (MMG) qui permettent d'assurer la prise en charge des soins non programmés non urgents, après régulation par le centre 15. La présence médicale au sein de ces MMG est assurée par des médecins généralistes libéraux volontaires qui s'organisent sur les territoires pour répondre aux besoins de soins tous les soirs à partir de 20h et jusqu'à minuit, le samedi après-midi et le dimanche. Les médecins libéraux amenés à réguler les appels au sein des centres 15 la nuit et les week-ends pourront également voir leur effectif renforcé si l'activité dépasse les seuils habituels.

Durant l'été, l'ARS Bretagne soutient la mise en place de centres de soins non programmés dans les établissements de santé qui permettent, au-delà d'une consultation de médecine, d'avoir accès aux plateaux techniques de biologie et d'imagerie pour les petites urgences. Un centre éphémère sera installé à proximité du centre hospitalier de Vannes. Ils seront tous référencés sur sante.fr.

L'ARS Bretagne a également soutenu l'extension de l'expérimentation de la prise en charge des "petits maux" par les pharmaciens à 50 officines supplémentaires en région, soit près de 100 officines intégrées dans le projet. Cette expérimentation lancée en 2022 (cf dépêche du 29/04/2022 à 18:02) permet de détecter sans attendre une situation à risque, d'orienter rapidement le patient, de faciliter l'accès à un professionnel de santé et d'éviter un passage inutile aux urgences.

Anticiper les tensions

Une enquête régionale a été menée ces dernières semaines afin d'évaluer les prévisions capacitaires par établissement et par service pour anticiper les points de tension. L'ARS accompagne le suivi des plans de continuité d'activité territoriaux réalisés par les établissements sur chaque territoire de santé, permettant d'anticiper les risques de rupture d'activité et de définir des solutions de qualité et sécurisées. Des réunions régulières seront organisées avec les fédérations et les représentants du personnel.

D'ores et déjà, il est envisagé que certains établissements de la région adaptent leurs modalités d'accueil aux urgences avec une régulation par le centre 15 "sur la base des protocoles médicaux formalisés et éprouvés".

Régulation des urgences par le 15 au CH de Carhaix

Le CHU de Brest-Carhaix a annoncé mercredi dans un communiqué que l'accès au service des urgences du centre hospitalier de Carhaix serait régulé de jeudi 6 juillet à 8h à jeudi 13 juillet 8h et de mardi 18 juillet à 8h à vendredi 1er septembre à 8h. Sur ces deux périodes, en cas de besoin immédiat, il sera nécessaire d'appeler le 15 avant toutes demandes d'accès aux urgences de l'établissement. L'accueil des patientes reste assuré pour la maternité qui fonctionnera normalement.

Cette régulation n'intervient pas durant la période du festival des Vieilles charrues (du 13 au 17 juillet), qui fait l'objet d'un renforcement du service d'accueil des urgences par la mise à disposition notamment de médecins et d'infirmiers urgentistes de la réserve sanitaire nationale, note le CHU.

La régulation s'appuiera sur le SAS installé dans le Finistère depuis septembre 2021, des efforts du personnel hospitalier pour compléter les plannings des services d'urgence et du Samu, et la mobilisation des professionnels libéraux du territoire (la MMG adossée au CH reste ouverte normalement tout l'été pour les soins non programmés non urgents). Des moyens supplémentaires ont été mobilisés pour le recrutement de renforts d'ARM auprès du Samu.

Le CH de Redon-Carentoir a annoncé la prolongation de la fermeture de ses urgences la nuit (de 20h à 8h) jusqu'à lundi 4 septembre. Le service n'accueille pas le public la nuit. La régulation par le 15 orientera vers "le lieu le plus adapté".

sl/nc/APMnews