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22/12 2023
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L'ARS BRETAGNE EXPÉRIMENTE UN BINÔME INFIRMIER-AMBULANCIER CORRESPONDANT DU SAMU

RENNES, 22 décembre 2023 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Bretagne expérimente l'envoi d'un binôme infirmier libéral - ambulancier privé auprès de certains patients ayant appelé le Samu afin de limiter les passages non justifiés aux urgences, a présenté l'ARS lors d'un point presse organisé vendredi au Samu du CHU de Rennes.

Dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR) santé, l'ARS Bretagne a labellisé, en Ille-et-Vilaine, quatre projets en janvier puis trois nouveaux projets en octobre, a indiqué David Le Goff, directeur de la délégation départementale d'Ille-et-Vilaine, lors d'un entretien préalable à la visite.

Ces projets portent sur le champ de la prévention et la promotion de la santé, comme un passeport promotion de la santé en milieu scolaire pour acquérir des compétences en santé de la maternelle jusqu'au lycée, expérience qui se déploie dans des établissements scolaires du littoral malouin notamment. D'autres projets concernent l'attractivité des métiers de la santé comme une expérience sur la mise à disposition de logements pour des saisonniers l'été sur le littoral ou un travail sur des chaînes d'influenceurs sur les métiers du médico-social pour faire connaître ces métiers à un public plus jeune.

D'autres visent l'accès aux soins dont l'expérimentation du binôme infirmier-ambulancier ou encore un projet qui ambitionne de former en 2024 l'intégralité des urgentistes du département à la prise en charge des personnes en situation de handicap (déficience intellectuelle ou troubles du spectre autistique) pour que les urgences soient plus accueillantes pour ces populations.

Le dispositif du binôme infirmier-ambulancier est issu de discussions menées entre les acteurs lors de la préparation de la période estivale et de ses tensions, a expliqué David Le Goff.

"Dans ce cadre, on réfléchissait à mettre en place des astreintes d'infirmiers libéraux" mais les réflexions collectives des acteurs locaux -CHU de Rennes, association des transports sanitaires urgents (Atsu), ARS Bretagne et Samu 35- ont fait émerger une autre initiative associant un infirmier et un transporteur sanitaire.

Le dispositif élaboré repose sur un binôme infirmier-ambulancier mis en équipage ensemble et qui sont déclenchés à la demande du Samu ou du service d'accès aux soins (SAS), soit par la composante médecine générale, soit par la composante aide médicale d'urgence du centre 15, a détaillé le représentant de l'ARS.

Le dispositif a été testé en août sur trois week-ends avec une dizaine de sorties. Ce test grandeur nature a été positif, a rapporté le directeur de la délégation départementale. Les 10 sorties ont permis autant de passages aux urgences évités et sans incident rapporté, a-t-il précisé à APMnews.

Pendant six mois et dans un rayon de 45 minutes

Depuis le week-end dernier, le dispositif a repris "vers un début de généralisation". Il est testé dans un cadre expérimental pendant six mois jusqu'à fin avril 2024.

Le dispositif est en place tous les week-ends et jours fériés en journée (de 9h à 20h) et en continu de samedi 23 décembre à lundi 1er janvier 2024 avec un équipage d'astreinte posté chez un transporteur sanitaire qui est appelé si besoin par le Samu dans un rayon d'environ 45 minutes de route autour de Rennes (soit environ les deux tiers du département).

Il s'agit de donner la possibilité à la régulation médicale du Samu-centre 15, dans certaines situations bien précises, d'envoyer le binôme auprès du patient pour commencer ou mettre en œuvre des soins de premier niveau (antalgie, glycémie…), aider au transfert, appuyer des téléconsultations ou favoriser le maintien à domicile et donc éviter des passages aux urgences inutiles.

"Dans la palette d'outils à disposition du Samu, c'est une carte de plus dans sa manche", a illustré le représentant de l'ARS. "C'est un outil en plus; cela ne remplace par un médecin."

Le binôme se rend sur place, évalue le patient, refait le lien avec le médecin régulateur si besoin et peut initier des traitements à la demande du SAS, notamment un traitement antalgique pour un patient qui souffre trop pour réaliser un transport (cela évite la venue du Smur), des antibiotiques ou le traitement d'une hypoglycémie. Le médecin régulateur prescrit à distance le traitement qui est ensuite mis en place par l'infirmier. L'équipage dispose d'un kit technique dans une mallette avec des médicaments, du matériel (déchocage, électrocardiogramme).

Les six indications ont été détaillées par les porteurs de projet et protocolisées:

  • aide à l'évaluation et au traitement de patients à domicile (ou Ehpad)
  • initiation de traitement à la demande du SAS si besoin
  • aide et participation au transfert de patients entre établissements
  • aide au transfert de patients perfusés
  • aide à la réalisation de téléconsultation (tablette)
  • évaluation de patients chuteurs à domicile après relevage.

Une session de formation est organisée par le Samu-Centre 15 pour les professionnels libéraux volontaires afin de leur faire connaître les protocoles, de savoir réagir si la situation se dégrade. Les infirmiers qui intègrent le dispositif doivent avoir reçu la formation sur les gestes de premier secours.

Deux sociétés de transporteurs ont déjà rejoint le dispositif et une quinzaine d'infirmiers libéraux prennent des vacations sur la base du volontariat.

L'ARS a octroyé un financement total de 50.000 euros dans le cadre des crédits dévolus au CNR au sein du fonds d'intervention régional (FIR), a précisé David Le Goff à APMnews. Le paiement se fait au forfait par vacation. L'Atsu paye les vacations aux professionnels pour ces astreintes postées.

Une évaluation à trois et six mois sera réalisée avant une éventuelle généralisation en Bretagne et ailleurs.

sl/nc/APMnews

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L'ARS BRETAGNE EXPÉRIMENTE UN BINÔME INFIRMIER-AMBULANCIER CORRESPONDANT DU SAMU

RENNES, 22 décembre 2023 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Bretagne expérimente l'envoi d'un binôme infirmier libéral - ambulancier privé auprès de certains patients ayant appelé le Samu afin de limiter les passages non justifiés aux urgences, a présenté l'ARS lors d'un point presse organisé vendredi au Samu du CHU de Rennes.

Dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR) santé, l'ARS Bretagne a labellisé, en Ille-et-Vilaine, quatre projets en janvier puis trois nouveaux projets en octobre, a indiqué David Le Goff, directeur de la délégation départementale d'Ille-et-Vilaine, lors d'un entretien préalable à la visite.

Ces projets portent sur le champ de la prévention et la promotion de la santé, comme un passeport promotion de la santé en milieu scolaire pour acquérir des compétences en santé de la maternelle jusqu'au lycée, expérience qui se déploie dans des établissements scolaires du littoral malouin notamment. D'autres projets concernent l'attractivité des métiers de la santé comme une expérience sur la mise à disposition de logements pour des saisonniers l'été sur le littoral ou un travail sur des chaînes d'influenceurs sur les métiers du médico-social pour faire connaître ces métiers à un public plus jeune.

D'autres visent l'accès aux soins dont l'expérimentation du binôme infirmier-ambulancier ou encore un projet qui ambitionne de former en 2024 l'intégralité des urgentistes du département à la prise en charge des personnes en situation de handicap (déficience intellectuelle ou troubles du spectre autistique) pour que les urgences soient plus accueillantes pour ces populations.

Le dispositif du binôme infirmier-ambulancier est issu de discussions menées entre les acteurs lors de la préparation de la période estivale et de ses tensions, a expliqué David Le Goff.

"Dans ce cadre, on réfléchissait à mettre en place des astreintes d'infirmiers libéraux" mais les réflexions collectives des acteurs locaux -CHU de Rennes, association des transports sanitaires urgents (Atsu), ARS Bretagne et Samu 35- ont fait émerger une autre initiative associant un infirmier et un transporteur sanitaire.

Le dispositif élaboré repose sur un binôme infirmier-ambulancier mis en équipage ensemble et qui sont déclenchés à la demande du Samu ou du service d'accès aux soins (SAS), soit par la composante médecine générale, soit par la composante aide médicale d'urgence du centre 15, a détaillé le représentant de l'ARS.

Le dispositif a été testé en août sur trois week-ends avec une dizaine de sorties. Ce test grandeur nature a été positif, a rapporté le directeur de la délégation départementale. Les 10 sorties ont permis autant de passages aux urgences évités et sans incident rapporté, a-t-il précisé à APMnews.

Pendant six mois et dans un rayon de 45 minutes

Depuis le week-end dernier, le dispositif a repris "vers un début de généralisation". Il est testé dans un cadre expérimental pendant six mois jusqu'à fin avril 2024.

Le dispositif est en place tous les week-ends et jours fériés en journée (de 9h à 20h) et en continu de samedi 23 décembre à lundi 1er janvier 2024 avec un équipage d'astreinte posté chez un transporteur sanitaire qui est appelé si besoin par le Samu dans un rayon d'environ 45 minutes de route autour de Rennes (soit environ les deux tiers du département).

Il s'agit de donner la possibilité à la régulation médicale du Samu-centre 15, dans certaines situations bien précises, d'envoyer le binôme auprès du patient pour commencer ou mettre en œuvre des soins de premier niveau (antalgie, glycémie…), aider au transfert, appuyer des téléconsultations ou favoriser le maintien à domicile et donc éviter des passages aux urgences inutiles.

"Dans la palette d'outils à disposition du Samu, c'est une carte de plus dans sa manche", a illustré le représentant de l'ARS. "C'est un outil en plus; cela ne remplace par un médecin."

Le binôme se rend sur place, évalue le patient, refait le lien avec le médecin régulateur si besoin et peut initier des traitements à la demande du SAS, notamment un traitement antalgique pour un patient qui souffre trop pour réaliser un transport (cela évite la venue du Smur), des antibiotiques ou le traitement d'une hypoglycémie. Le médecin régulateur prescrit à distance le traitement qui est ensuite mis en place par l'infirmier. L'équipage dispose d'un kit technique dans une mallette avec des médicaments, du matériel (déchocage, électrocardiogramme).

Les six indications ont été détaillées par les porteurs de projet et protocolisées:

  • aide à l'évaluation et au traitement de patients à domicile (ou Ehpad)
  • initiation de traitement à la demande du SAS si besoin
  • aide et participation au transfert de patients entre établissements
  • aide au transfert de patients perfusés
  • aide à la réalisation de téléconsultation (tablette)
  • évaluation de patients chuteurs à domicile après relevage.

Une session de formation est organisée par le Samu-Centre 15 pour les professionnels libéraux volontaires afin de leur faire connaître les protocoles, de savoir réagir si la situation se dégrade. Les infirmiers qui intègrent le dispositif doivent avoir reçu la formation sur les gestes de premier secours.

Deux sociétés de transporteurs ont déjà rejoint le dispositif et une quinzaine d'infirmiers libéraux prennent des vacations sur la base du volontariat.

L'ARS a octroyé un financement total de 50.000 euros dans le cadre des crédits dévolus au CNR au sein du fonds d'intervention régional (FIR), a précisé David Le Goff à APMnews. Le paiement se fait au forfait par vacation. L'Atsu paye les vacations aux professionnels pour ces astreintes postées.

Une évaluation à trois et six mois sera réalisée avant une éventuelle généralisation en Bretagne et ailleurs.

sl/nc/APMnews

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