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26/02 2018
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L'ARS PROPOSE DEUX SCÉNARIOS POUR "ASSURER UNE CONTINUITÉ MÉDICALE" POUR LES URGENCES DE CLAMECY (NIÈVRE)

CLAMECY (Nièvre), 26 février 2018 (APMnews) - Face à l'inquiétude qui entoure l'avenir des urgences de nuit du centre hospitalier (CH) de Clamecy, l'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté a tenté de rassurer les élus locaux au cours d'une réunion organisée vendredi à Clamecy.

Depuis fin décembre 2017, les élus de Clamecy et des communes voisines s'inquiètent de l'avenir des urgences de nuit du CH de Clamecy. Dans le cadre de l'élaboration du projet régional de santé (PRS) 2018-2022, l'agence régionale de santé a exposé ses interrogations aux élus locaux quant à la pérennisation de ce service.

La population de Clamecy et ses environs, ses élus, mais également des pompiers volontaires du secteur se sont mobilisés depuis début janvier pour protester contre la possible fermeture de ce service d'urgences. À la veille d'une réunion organisée vendredi par l'ARS Bourgogne-Franche-Comté pour échanger avec les élus locaux sur le sujet, une trentaine de maires du secteur ont adressé leur démission au préfet de la Nièvre en signe de protestation (ce dernier disposant un délai d'un mois pour accepter ou refuser ces démissions).

"La réunion ne s'est pas mal passée, le contenu était serein et paisible, mais les solutions sont compliquées", a rapporté Olivier Obrecht, directeur adjoint de l'ARS Bourgogne-Franche-Comté, contacté par APMnews.

"Le souhait de l'agence, dans le cadre du volet urgences du projet régional de santé [PRS], est de discuter avec l'ensemble des établissements pour lesquels il y a des difficultés repérées dans le cadre des groupements hospitaliers de territoire (GHT) pour le maintien des activités d’urgence malgré les problèmes de démographie médicale que connaît la région", a expliqué le directeur adjoint de l'ARS qui animait la réunion à Clamecy.

Alors que le projet de PRS Bourgogne-Franche-Comté 2018-2028 est soumis à consultation depuis le 5 février (cf dépêche du 23/02/2018 à 14:42), il a appelé les acteurs présents à cette réunion "à ne pas anticiper des décisions qui ne sont pas à l’ordre du jour". Officiellement, la fermeture des urgences de nuit à Clamecy n'a pas été actée.

L'ARS pointe le manque d'activité dans un contexte de démographie médicale précarisé

Les urgences de Clamecy sont cependant évoquées dans le PRS, lorsque l'activité des services d'urgences de la région est passée au crible. "En 2016, 6 structures des urgences ont une activité inférieure à 11.500 passages annuels: Clamecy, Decize, Gray, Tonnerre, Châtillon-sur-Seine, Saint-Claude", peut-on lire dans la seconde partie du schéma régional de santé.

"Il est évident qu’il faut garder un site de Smur [service mobile d'urgence et de réanimation] à cet endroit et un accueil des urgences sur le site de Clamecy", a reconnu Olivier Obrecht. "En revanche, compte tenu de la réglementation actuelle et compte tenu de la démographie des urgentistes, on est indiscutablement dans une difficulté pour l'organisation de ce site", a-t-il ajouté.

"Selon les canons réglementaires, il faut 11 équivalents temps plein (ETP) médicaux à Clamecy. Aujourd'hui, il n'y a que deux titulaires", a précisé le directeur adjoint de l'ARS à APMnews.

Pour faire fonctionner ses services, et notamment les urgences de nuit, le CH de Clamecy a donc recours à des remplaçants et des intérimaires. "On a des risques en permanence, comme cela s'est produit l’été dernier, de ne plus trouver d’intérimaires pour remplir les tableaux de garde à certaines périodes. C’est à dire que vous avez des urgences qui ferment de façon sauvage", a mis en garde le représentant de l'ARS.

Pour l'agence, l'enjeu du PRS 2018-2022 est de sécuriser l'organisation des urgences dans le cadre des GHT, "c'est-à-dire en constituant des fédérations inter hospitalières, pour que l’équipe d’urgentistes qui travaille entre Auxerre, Tonnerre et Avallon, soit une seule et même équipe".

Le directeur adjoint de l'ARS a indiqué qu'une fédération médicale inter hospitalière était en cours de constitution au niveau du GHT Sud Yonne-Haut-Nivernais, dont fait partie le CH de Clamecy, avec le CH d'Auxerre comme établissement support (cf dépêche du 12/01/2018 à 17:17).

Lors de la réunion organisée vendredi, l'ARS a proposé différents scénarios aux élus locaux pour maintenir en tout point du territoire un accès en moins de 30 minutes à une urgence médicalisée avec le maintien des Smur. Elle a argumenté sa réflexion autour de la réorganisation des urgences dans la Nièvre en soulignant la faible activité de certains services d'urgence dans un contexte de désertification médicale.

"En moyenne, un médecin urgentiste à Clamecy voit deux urgences entre 22 heures et 8 h du matin, tandis que le Smur de Clamecy sort 450 fois par an, soit 1,2 sortie par jour", a souligné Olivier Obrecht.

Parallèlement, le directeur adjoint de l'ARS a fait remarquer qu'il manquait "37 urgentistes [sur près de 70] à l’échelle de la Nièvre, si on voulait que tous les sites tournent conformément à la réglementation".

"La problématique c'est d’assurer une continuité médicale lorsque le Smur est de sortie", a-t-il indiqué, avant d'ajouter: "On espère une évolution de la réglementation qui permette d’avoir le recours à des astreintes de nuit pour des petits services d’urgences qui ne soient pas des gardes 24 h/24, mais ça aujourd’hui, ce n’est réglementairement pas possible."

"On nous a donné le choix entre une fermeture du service d'urgence du CH de Clamecy entre 20 h et 8 h qui serait compensée par le Smur ou un service d’urgence qui serait mutualisé entre les différents sites du GHT, sauf qu'on n'a encore aucune idée des conditions de fonctionnement de cette mutualisation", a rapporté Claudine Boisorieux, maire de Clamecy (DVG), contactée par APMnews.

La maire de Clamecy s'oppose à la première solution et attend des précisions de l'ARS sur la seconde. "Qu'on nous donne les conditions de cette mutualisation", a-t-elle insisté.

"Il y a également une unité de soins continue qui ne peut pas fonctionner sans les urgences; le service de Smur, ça ne correspond pas à des urgences d’hôpital", a poursuivi la maire qui fait partie de la trentaine d'élus démissionnaires.

"Tout reste à discuter et j’espère bien que rien n’est décidé", a indiqué la maire qui appelle de nouvelles réunions avec les médecins hospitaliers et généralistes du secteur, les élus et les sapeurs-pompiers.

gl/sl/APMnews

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CLAMECY (Nièvre), 26 février 2018 (APMnews) - Face à l'inquiétude qui entoure l'avenir des urgences de nuit du centre hospitalier (CH) de Clamecy, l'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté a tenté de rassurer les élus locaux au cours d'une réunion organisée vendredi à Clamecy.

Depuis fin décembre 2017, les élus de Clamecy et des communes voisines s'inquiètent de l'avenir des urgences de nuit du CH de Clamecy. Dans le cadre de l'élaboration du projet régional de santé (PRS) 2018-2022, l'agence régionale de santé a exposé ses interrogations aux élus locaux quant à la pérennisation de ce service.

La population de Clamecy et ses environs, ses élus, mais également des pompiers volontaires du secteur se sont mobilisés depuis début janvier pour protester contre la possible fermeture de ce service d'urgences. À la veille d'une réunion organisée vendredi par l'ARS Bourgogne-Franche-Comté pour échanger avec les élus locaux sur le sujet, une trentaine de maires du secteur ont adressé leur démission au préfet de la Nièvre en signe de protestation (ce dernier disposant un délai d'un mois pour accepter ou refuser ces démissions).

"La réunion ne s'est pas mal passée, le contenu était serein et paisible, mais les solutions sont compliquées", a rapporté Olivier Obrecht, directeur adjoint de l'ARS Bourgogne-Franche-Comté, contacté par APMnews.

"Le souhait de l'agence, dans le cadre du volet urgences du projet régional de santé [PRS], est de discuter avec l'ensemble des établissements pour lesquels il y a des difficultés repérées dans le cadre des groupements hospitaliers de territoire (GHT) pour le maintien des activités d’urgence malgré les problèmes de démographie médicale que connaît la région", a expliqué le directeur adjoint de l'ARS qui animait la réunion à Clamecy.

Alors que le projet de PRS Bourgogne-Franche-Comté 2018-2028 est soumis à consultation depuis le 5 février (cf dépêche du 23/02/2018 à 14:42), il a appelé les acteurs présents à cette réunion "à ne pas anticiper des décisions qui ne sont pas à l’ordre du jour". Officiellement, la fermeture des urgences de nuit à Clamecy n'a pas été actée.

L'ARS pointe le manque d'activité dans un contexte de démographie médicale précarisé

Les urgences de Clamecy sont cependant évoquées dans le PRS, lorsque l'activité des services d'urgences de la région est passée au crible. "En 2016, 6 structures des urgences ont une activité inférieure à 11.500 passages annuels: Clamecy, Decize, Gray, Tonnerre, Châtillon-sur-Seine, Saint-Claude", peut-on lire dans la seconde partie du schéma régional de santé.

"Il est évident qu’il faut garder un site de Smur [service mobile d'urgence et de réanimation] à cet endroit et un accueil des urgences sur le site de Clamecy", a reconnu Olivier Obrecht. "En revanche, compte tenu de la réglementation actuelle et compte tenu de la démographie des urgentistes, on est indiscutablement dans une difficulté pour l'organisation de ce site", a-t-il ajouté.

"Selon les canons réglementaires, il faut 11 équivalents temps plein (ETP) médicaux à Clamecy. Aujourd'hui, il n'y a que deux titulaires", a précisé le directeur adjoint de l'ARS à APMnews.

Pour faire fonctionner ses services, et notamment les urgences de nuit, le CH de Clamecy a donc recours à des remplaçants et des intérimaires. "On a des risques en permanence, comme cela s'est produit l’été dernier, de ne plus trouver d’intérimaires pour remplir les tableaux de garde à certaines périodes. C’est à dire que vous avez des urgences qui ferment de façon sauvage", a mis en garde le représentant de l'ARS.

Pour l'agence, l'enjeu du PRS 2018-2022 est de sécuriser l'organisation des urgences dans le cadre des GHT, "c'est-à-dire en constituant des fédérations inter hospitalières, pour que l’équipe d’urgentistes qui travaille entre Auxerre, Tonnerre et Avallon, soit une seule et même équipe".

Le directeur adjoint de l'ARS a indiqué qu'une fédération médicale inter hospitalière était en cours de constitution au niveau du GHT Sud Yonne-Haut-Nivernais, dont fait partie le CH de Clamecy, avec le CH d'Auxerre comme établissement support (cf dépêche du 12/01/2018 à 17:17).

Lors de la réunion organisée vendredi, l'ARS a proposé différents scénarios aux élus locaux pour maintenir en tout point du territoire un accès en moins de 30 minutes à une urgence médicalisée avec le maintien des Smur. Elle a argumenté sa réflexion autour de la réorganisation des urgences dans la Nièvre en soulignant la faible activité de certains services d'urgence dans un contexte de désertification médicale.

"En moyenne, un médecin urgentiste à Clamecy voit deux urgences entre 22 heures et 8 h du matin, tandis que le Smur de Clamecy sort 450 fois par an, soit 1,2 sortie par jour", a souligné Olivier Obrecht.

Parallèlement, le directeur adjoint de l'ARS a fait remarquer qu'il manquait "37 urgentistes [sur près de 70] à l’échelle de la Nièvre, si on voulait que tous les sites tournent conformément à la réglementation".

"La problématique c'est d’assurer une continuité médicale lorsque le Smur est de sortie", a-t-il indiqué, avant d'ajouter: "On espère une évolution de la réglementation qui permette d’avoir le recours à des astreintes de nuit pour des petits services d’urgences qui ne soient pas des gardes 24 h/24, mais ça aujourd’hui, ce n’est réglementairement pas possible."

"On nous a donné le choix entre une fermeture du service d'urgence du CH de Clamecy entre 20 h et 8 h qui serait compensée par le Smur ou un service d’urgence qui serait mutualisé entre les différents sites du GHT, sauf qu'on n'a encore aucune idée des conditions de fonctionnement de cette mutualisation", a rapporté Claudine Boisorieux, maire de Clamecy (DVG), contactée par APMnews.

La maire de Clamecy s'oppose à la première solution et attend des précisions de l'ARS sur la seconde. "Qu'on nous donne les conditions de cette mutualisation", a-t-elle insisté.

"Il y a également une unité de soins continue qui ne peut pas fonctionner sans les urgences; le service de Smur, ça ne correspond pas à des urgences d’hôpital", a poursuivi la maire qui fait partie de la trentaine d'élus démissionnaires.

"Tout reste à discuter et j’espère bien que rien n’est décidé", a indiqué la maire qui appelle de nouvelles réunions avec les médecins hospitaliers et généralistes du secteur, les élus et les sapeurs-pompiers.

gl/sl/APMnews

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