Actualités de l'Urgence - APM

08/09 2022
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L'ASSOCIATION SAUV LIFE DÉPLOIE UN DISPOSITIF PARAMÉDICALISÉ DE TÉLÉCONSULTATION À DOMICILE

MULHOUSE (Haut-Rhin), PARIS, 8 septembre 2022 (APMnews) - L'association Sauv Life a développé un dispositif d'aide à la téléconsultation à domicile mené par des infirmiers, a-t-on appris à l'occasion du lancement de cette expérimentation dans le Haut-Rhin fin août.

Dans le cadre de la gestion des tensions estivales et des mesures issues de la mission flash sur les urgences, une expérimentation a été lancée pour deux mois à compter du 22 août dans le Haut-Rhin avec la mise en place d'une équipe mobile de télémédecine.

"C'est un véhicule piloté et équipé par un infirmier de 10h à 22h, sept jours sur sept, qui, à la demande des médecins régulateurs libéraux ou urgentistes [du Samu] va au domicile pour des interventions non urgentes", a expliqué Pierre Lespinasse, délégué territorial du Haut-Rhin à l'agence régionale de santé (ARS) Grand-Est joint lundi par APMnews.

Ce dispositif "clef en main" développé et mis à disposition par Sauv Life vient compléter le panel de réponse à la demande de soins non programmés à la disposition du Samu du Haut-Rhin tels que les Smur paramédicaux ou le centre de soins non programmés adossés au service d'urgence du groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud-Alsace (GHRMSA) qui accueille près de 80 patients chaque jour dont 15 à 20 patients en provenance des urgences.

Le projet a pris forme dans les premiers mois de la crise sanitaire du Covid-19 lorsque l'association qui avait originellement développé une application pour favoriser la prise en charge des arrêts cardiaques (cf dépêche du 24/01/2019 à 11:10) a cherché à développer des outils de visiorégulation pour les Samu afin d'assurer le suivi des patients Covid à domicile.

Un projet né pendant la crise sanitaire

"On envoyait des soignants en scooter pour aller prendre des constantes, saturation et tension, chez des patients", a expliqué le Dr Lionel Lamhaut, anesthésiste-réanimateur à l'hôpital Necker et cofondateur de Sauv Life, contacté mercredi par APMnews. "Dans 95% des cas, ces visites devaient être complétées d'un acte médical, souvent pour un diagnostic et une ordonnance."

Cette première expérimentation a mis en exergue le fait qu'il existait "toute une série de patients qui n'arrivent pas à avoir des visites à domicile parce que les collègues généralistes sont surbookés", a poursuivi Lionel Lamhaut.

En conséquence, l'association a développé un dispositif de téléconsultation à domicile assurée par un infirmier diplômé d'Etat (IDE), déclenchable à la demande de la régulation médicale du Samu pour permettre une consultation dans un délai court en cas d'indisponibilité du médecin traitant ou d'absence d'une maison médicale de garde.

"C'est un infirmier qui vient à domicile pour faire les bilans et de l'aide à la téléconsultation", a développé le Dr Lamhaut, en soulignant que l'infirmier avait à sa disposition un stéthoscope, un otoscope, un électrocardiogramme (ECG), une caméra, un échographe et d'autres outils diagnostiques (bandelettes urinaires, spray pour les angines bactériennes): "C'est vraiment les yeux et les mains du médecin."

La mallette de téléconsultation embarquée est équipée pour lire la carte vitale du patient et ainsi noter la consultation effectuée dans le dossier médical partagé pour en informer le médecin traitant.

L'infirmier est également en mesure d'imprimer les éventuelles ordonnances pour des traitements ou des examens complémentaires prescrits par le médecin effectuant la téléconsultation.

"L'infirmier a aussi un rôle médico-social", a-t-il ajouté. "Il va peut-être passer chez quelqu'un de la famille pour passer prendre les médicaments, voire passer à la pharmacie."

Pour les médecins régulateurs, ce dispositif permet d'offrir une nouvelle solution afin de répondre aux besoins de patients nécessitant une consultation rapide mais ne relevant pas de l'urgence vitale: souvent des personnes âgées, avec ou non une altération de l'état général, et souvent des douleurs ressenties.

Déjà 14 départements expérimentateurs

Lancée à la fin de l'été 2020 dans la Manche, cette expérimentation est désormais déployée dans 14 départements pour une flotte globale de 16 véhicules: Paris, Val-de-Marne, Seine-et-Marne et Val-d'Oise en Ile-de-France, la Manche, l'Orne et la Seine-Maritime en Normandie, les Landes, la Creuse, les Deux-Sèvres en Nouvelle-Aquitaine et désormais le Haut-Rhin dans le Grand Est.

Près de trois semaines après le lancement du dispositif à Mulhouse, 45 visites ont été effectuées dans le département, soit de deux à six visites par jour, "avec moins de 25% de venues à l'hôpital par la suite", a chiffré Pierre Lespinasse.

"Ce sont souvent des personnes âgées ayant des difficultés à se déplacer", a souligné le délégué territorial de l'ARS, en saluant ce dispositif permettant d'éviter, en cas d'absence du médecin traitant ou autres effecteurs, un transport vers l'hôpital et un passage aux urgences.

Dans le Haut-Rhin, une dizaine d'IDE participent au dispositif, que ce soient des IDE libéraux ou hospitaliers en heures supplémentaires ou en temps partiel.

Les médecins assurant les téléconsultations sont préférentiellement choisis sur le territoire mais peuvent aussi bien exercer en dehors du département, voire de la région.

Il suffit de 1,2 équivalent temps plein (ETP) de médecin pour assurer l'ensemble des consultations, a relevé Pierre Lespinasse, mettant en exergue l'optimisation du temps médical grâce à ce dispositif.

Dans le Haut-Rhin, son fonctionnement a été étendu en soirée jusqu'à 22h, pour un coût de 50.000 euros sur deux mois (contre 22.000 euros par mois habituellement), financés sur le fonds d'intervention régional (FIR) de l'ARS.

Le dispositif de Sauv Life recherche encore son modèle financier et médico-économique. "Nous, on partait sur un financement 'article 51' (cf dépêche du 23/02/2018 à 12:06) mais finalement il y a eu le rapport Braun qui a dit 'la mesure 12 (déploiement des unités mobiles de télémédecine intervenant sur demande du Samu/SAS, cf dépêche du 01/07/2022 à 20:27), on la finance sur deux mois'", s'est félicité Lionel Lamhaut, en notant toutefois qu'il restait à trouver un modèle financier pérenne.

gl/nc/APMnews

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MULHOUSE (Haut-Rhin), PARIS, 8 septembre 2022 (APMnews) - L'association Sauv Life a développé un dispositif d'aide à la téléconsultation à domicile mené par des infirmiers, a-t-on appris à l'occasion du lancement de cette expérimentation dans le Haut-Rhin fin août.

Dans le cadre de la gestion des tensions estivales et des mesures issues de la mission flash sur les urgences, une expérimentation a été lancée pour deux mois à compter du 22 août dans le Haut-Rhin avec la mise en place d'une équipe mobile de télémédecine.

"C'est un véhicule piloté et équipé par un infirmier de 10h à 22h, sept jours sur sept, qui, à la demande des médecins régulateurs libéraux ou urgentistes [du Samu] va au domicile pour des interventions non urgentes", a expliqué Pierre Lespinasse, délégué territorial du Haut-Rhin à l'agence régionale de santé (ARS) Grand-Est joint lundi par APMnews.

Ce dispositif "clef en main" développé et mis à disposition par Sauv Life vient compléter le panel de réponse à la demande de soins non programmés à la disposition du Samu du Haut-Rhin tels que les Smur paramédicaux ou le centre de soins non programmés adossés au service d'urgence du groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud-Alsace (GHRMSA) qui accueille près de 80 patients chaque jour dont 15 à 20 patients en provenance des urgences.

Le projet a pris forme dans les premiers mois de la crise sanitaire du Covid-19 lorsque l'association qui avait originellement développé une application pour favoriser la prise en charge des arrêts cardiaques (cf dépêche du 24/01/2019 à 11:10) a cherché à développer des outils de visiorégulation pour les Samu afin d'assurer le suivi des patients Covid à domicile.

Un projet né pendant la crise sanitaire

"On envoyait des soignants en scooter pour aller prendre des constantes, saturation et tension, chez des patients", a expliqué le Dr Lionel Lamhaut, anesthésiste-réanimateur à l'hôpital Necker et cofondateur de Sauv Life, contacté mercredi par APMnews. "Dans 95% des cas, ces visites devaient être complétées d'un acte médical, souvent pour un diagnostic et une ordonnance."

Cette première expérimentation a mis en exergue le fait qu'il existait "toute une série de patients qui n'arrivent pas à avoir des visites à domicile parce que les collègues généralistes sont surbookés", a poursuivi Lionel Lamhaut.

En conséquence, l'association a développé un dispositif de téléconsultation à domicile assurée par un infirmier diplômé d'Etat (IDE), déclenchable à la demande de la régulation médicale du Samu pour permettre une consultation dans un délai court en cas d'indisponibilité du médecin traitant ou d'absence d'une maison médicale de garde.

"C'est un infirmier qui vient à domicile pour faire les bilans et de l'aide à la téléconsultation", a développé le Dr Lamhaut, en soulignant que l'infirmier avait à sa disposition un stéthoscope, un otoscope, un électrocardiogramme (ECG), une caméra, un échographe et d'autres outils diagnostiques (bandelettes urinaires, spray pour les angines bactériennes): "C'est vraiment les yeux et les mains du médecin."

La mallette de téléconsultation embarquée est équipée pour lire la carte vitale du patient et ainsi noter la consultation effectuée dans le dossier médical partagé pour en informer le médecin traitant.

L'infirmier est également en mesure d'imprimer les éventuelles ordonnances pour des traitements ou des examens complémentaires prescrits par le médecin effectuant la téléconsultation.

"L'infirmier a aussi un rôle médico-social", a-t-il ajouté. "Il va peut-être passer chez quelqu'un de la famille pour passer prendre les médicaments, voire passer à la pharmacie."

Pour les médecins régulateurs, ce dispositif permet d'offrir une nouvelle solution afin de répondre aux besoins de patients nécessitant une consultation rapide mais ne relevant pas de l'urgence vitale: souvent des personnes âgées, avec ou non une altération de l'état général, et souvent des douleurs ressenties.

Déjà 14 départements expérimentateurs

Lancée à la fin de l'été 2020 dans la Manche, cette expérimentation est désormais déployée dans 14 départements pour une flotte globale de 16 véhicules: Paris, Val-de-Marne, Seine-et-Marne et Val-d'Oise en Ile-de-France, la Manche, l'Orne et la Seine-Maritime en Normandie, les Landes, la Creuse, les Deux-Sèvres en Nouvelle-Aquitaine et désormais le Haut-Rhin dans le Grand Est.

Près de trois semaines après le lancement du dispositif à Mulhouse, 45 visites ont été effectuées dans le département, soit de deux à six visites par jour, "avec moins de 25% de venues à l'hôpital par la suite", a chiffré Pierre Lespinasse.

"Ce sont souvent des personnes âgées ayant des difficultés à se déplacer", a souligné le délégué territorial de l'ARS, en saluant ce dispositif permettant d'éviter, en cas d'absence du médecin traitant ou autres effecteurs, un transport vers l'hôpital et un passage aux urgences.

Dans le Haut-Rhin, une dizaine d'IDE participent au dispositif, que ce soient des IDE libéraux ou hospitaliers en heures supplémentaires ou en temps partiel.

Les médecins assurant les téléconsultations sont préférentiellement choisis sur le territoire mais peuvent aussi bien exercer en dehors du département, voire de la région.

Il suffit de 1,2 équivalent temps plein (ETP) de médecin pour assurer l'ensemble des consultations, a relevé Pierre Lespinasse, mettant en exergue l'optimisation du temps médical grâce à ce dispositif.

Dans le Haut-Rhin, son fonctionnement a été étendu en soirée jusqu'à 22h, pour un coût de 50.000 euros sur deux mois (contre 22.000 euros par mois habituellement), financés sur le fonds d'intervention régional (FIR) de l'ARS.

Le dispositif de Sauv Life recherche encore son modèle financier et médico-économique. "Nous, on partait sur un financement 'article 51' (cf dépêche du 23/02/2018 à 12:06) mais finalement il y a eu le rapport Braun qui a dit 'la mesure 12 (déploiement des unités mobiles de télémédecine intervenant sur demande du Samu/SAS, cf dépêche du 01/07/2022 à 20:27), on la finance sur deux mois'", s'est félicité Lionel Lamhaut, en notant toutefois qu'il restait à trouver un modèle financier pérenne.

gl/nc/APMnews

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