Actualités de l'Urgence - APM

25/06 2021
Retour

L'ASSURANCE MALADIE TIRE LES CONSÉQUENCES DE LA CRISE SANITAIRE EN MATIÈRE DE PRISE EN CHARGE

PARIS, 25 juin 2021 (APMnews) - L'assurance maladie insiste sur la nécessaire communication auprès des usagers pour rattraper les retards de prévention et prise en charge dus à la crise sanitaire et sur l'opportunité d'améliorer l'efficacité du système de santé à l'aune des enseignements des 18 mois écoulés, dans le projet de rapport annuel "charges et produits" dont APMnews a eu connaissance.

Dans ce document de près de 250 pages, qui sera examiné par le conseil de la Cnam vendredi 2 juillet, la caisse nationale propose 1,015 milliard d'euros (Md€) d'économies sur les dépenses d'assurance maladie en 2022 dans le cadre de la préparation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) (cf dépêche du 25/06/2021 à 17:30).

Elle rappelle l'impact de la crise sanitaire sur les comptes de l'assurance maladie: plus de 30 milliards d'euros (Md€) de dégradation en 2020 du fait de l’"effet ciseau" d'une baisse des produits de 5% et d'une hausse des dépenses d'environ 10% (+17,5 Md€). En 2021, ce surcoût est estimé à 13,4 Md€, soit "plus de 30 Md€" sur les deux années.

L'assurance maladie reprend les trajectoires de retour à l'équilibre précédemment présentées par le Haut conseil pour le financement de la protection sociale (HCFiPS), qui prévoit dans le meilleur des cas (4,1% de croissance annuelle en valeur et 2,5% en volume) que l'équilibre ne serait pas atteint avant 2031, dans l'hypothèse d'un objectif national des dépenses (Ondam) cantonné à 2,9% par an (cf dépêche du 29/03/2021 à 14:51).

Retards de prise en charge

Au titre des conséquences de la crise sanitaire sur la consommation de soins, l'assurance maladie souligne des retards tant dans la prévention que dans la prise en charge des pathologies non liées au Covid-19.

Concernant les maladies cardio-neurovasculaires, elle note un "déficit" de 600 accidents vasculaires cérébraux (AVC) hebdomadaires en mars et avril 2020, mais une aggravation des cas et une mortalité en hausse de 60% pendant l'hospitalisation et dans les 30 jours la suivant. En 2020, les données du programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) enregistrent une baisse de 3,8% des AVC et accidents hémorragiques.

L'assurance maladie craint que "les patients atteints de formes les plus 'légères' [aient] eu un moindre recours aux soins pendant cette période".

"Ces éléments laissent craindre qu'une partie des patients ayant eu des AVC moins sévères ou peu symptomatiques et qui auraient pu bénéficier en temps normal d'un bilan et de la mise en place d'une prise en charge adaptée n'ont pas pu en bénéficier", commente l'assurance maladie, qui ajoute que "des travaux complémentaires méritent d'être menés".

Elle note par ailleurs entre janvier et avril 2021 une "hausse marquée des initiations de traitement pour la majorité des traitements cardiovasculaires et antidiabétiques", liée en partie au "rattrapage de traitements non initiés pendant le confinement" mais pouvant également témoigner d'une "dégradation de l'état de santé avec notamment une exposition plus grande à certains facteurs de risques cardiovasculaires pendant l'épidémie".

Concernant le traitement des cancers, elle note une baisse de 34% et 27% de l'activité d'exérèse chirurgicale en avril et mai 2020 par rapport à avril et mai 2019, et de 6,2% sur l'ensemble de 2020 par rapport à 2019 (23.000 actes de moins).

Graphe: Cnam
Graphe: Cnam

Sur le front des dépistages, le retard est de 14% pour les mammographies, de 8,5% pour les frottis du col de l'utérus et de 11,8% pour les cancers colorectaux en 2020.

L'assurance maladie estime nécessaire de communiquer auprès des publics concernés et professionnels de santé via des campagnes d'e-mailing et des démarches locales avec les centres régionaux de dépistages des cancers.

Enjeux de vaccination

Au titre de la prévention, le projet de rapport rappelle le coup d'arrêt porté à la lutte contre le tabagisme (cf dépêche du 26/05/2021 à 01:02) et note un freinage de la vaccination infantile et adolescente en 2020: -52.600 vaccinations penta et hexavalentes, -170.000 pour la vaccination rougeole-oreillons-rubéole, ROR, - 274.000 vaccinations contre les infections liées aux papillomavirus humains (HPV) chez les jeunes filles.

L'assurance maladie propose de lancer une grande campagne de communication par courriel sur ce sujet auprès des parents, médecins généralistes et pédiatres.

"Tous types d'imagerie confondus (échographie, IRM, TDM, radiologie conventionnelle), les examens d'imagerie ostéoarticulaires, qu'ils soient diagnostics ou de suivi, ont ainsi diminué d'un peu plus de 10 % en 2020, avec 3,4 millions d'actes en moins", ajoute par ailleurs l'assurance maladie.

Graphe: Cnam
Graphe: Cnam

La chirurgie des membres inférieurs et des extrémités a diminué de 7% à 27% selon le type de chirurgie. Cette baisse entraîne une baisse des prescriptions soins de séjours en suite et de réadaptation (SSR) de 16.000 soit 7,2% entre 2019 et 2020. Les admissions en SSR reculent de 13% (-23.000).

"On constate en effet sur l'ensemble de l'année 2020 une contraction du recours à l'ensemble des professionnels de santé pris en charge par l'assurance maladie par rapport à 2019 [...] C'est à l'occasion du premier confinement que les écarts les plus importants ont été constatés entre 2020 et 2019", rappelle par ailleurs l'assurance maladie.

Evolution de l'activité des professionnels de santé en 2020. Graphe: Cnam
Evolution de l'activité des professionnels de santé en 2020. Graphe: Cnam

"Les infirmiers, médecins généralistes, sages-femmes et psychiatres ont été les moins affectés, mais affichent tout de même un recours de 40% inférieur au niveau sur la même période en 2019. Les dentistes, masseurs-kinésithérapeutes et ophtalmologistes ont vu leur activité chuter de manière très importante atteignant à peine 20% de leur niveau sur la même période en 2019", souligne-t-elle.

"Covid longs" et afflux de patients Covid-19 en SSR

Si l'adressage de patients post-chirurgie en SSR a drastiquement diminué, celui de patients Covid-19 a quant à lui été important.

"Alors qu'on observe globalement une contraction de l'activité de SSR en 2020, les admissions potentiellement en lien ont augmenté de manière importante, notamment sur les motifs liés à la pneumologie, en particulier 'défaillance respiratoire aiguë' et 'infections pleuropulmonaires', mais aussi l'infectiologie (avec les motifs 'complication non infectieuse des infections légères' et les 'sepsis sévères et subaigus')", soit un excès de 10.000 demandes en SSR 7.500 admissions supplémentaires en 2020.

Au total, l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation (ATIH) a recensé sur l'année 2020 46.000 patients diagnostiqués Covid-19 en hospitalisation complète en SSR.

Le projet de rapport charges et produits revient par ailleurs sur la prise en charge des "Covid longs" en rappelant que "selon les études et leur périmètre, la population potentiellement atteinte varie de façon importante", du fait de symptômes très variés et d'absence de consensus clair.

L'assurance maladie met en relief des expériences locales telles un programme de réhabilitation post-Covid de 8 semaines et 20 séances à l'Institut universitaire de réadaptation Clemenceau à Strasbourg, une consultation pluriprofessionnelle post-réanimation au Centre régional de médecine physique et réadaptation des Herbiers (Seine-Maritime) ou encore une prise en charge à proposer à l'échelle des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) par l'Institut régional de réadaptation de Nancy.

Elle propose de "capitaliser" sur les initiatives existantes et recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) pour proposer un parcours gradué de prise en charge du Covid long.

Effets favorables de la crise sanitaire sur le système de santé

L'assurance maladie mentionne par ailleurs les "évolutions positives" entraînées par la crise sanitaire, au premier rangs desquelles "la quasi-absence d'épidémies hivernales classiques de grippe, bronchiolite et gastro-entérite".

"Il serait opportun d'en tirer les enseignements pour prévoir une grande campagne de promotion des gestes barrières pour l'hiver prochain", suggère-t-elle.

"Le second constat est l'utilisation large et nouvelle des données de santé et des bases médico-administratives dans le pilotage de la crise et le suivi des mesures [...]. Jamais les données de santé n'avaient été à ce point utilisées comme un outil de pilotage d'une crise sanitaire, jamais non plus la transparence autour de ces données n'avait été aussi importante et réactive, suivant en cela des tendances observées plus largement dans la société, mais aussi fruit d'une politique volontariste et soutenue", se félicite l'assurance maladie.

"De nombreux enseignements sont à tirer de cette période et une grande concertation pour partager ces enseignements et identifier les améliorations, modifications à porter serait pertinente pour en tirer tout le parti", estime-t-elle.

"Enfin, à un moment où la pertinence des soins est un axe fort des politiques publiques, il serait utile de pouvoir, en lien avec les collèges nationaux professionnels et les représentants des usagers, repérer les bonnes pratiques qui ont pu émerger de la crise et les intégrer dans le fonctionnement de routine du système de santé. De même les initiatives organisationnelles vertueuses, comme celles qui permettent d'assurer un meilleur suivi des patients à domicile (comme en cancérologie par exemple), pourront utilement être identifiées et capitalisées", conclut-elle sur ce point.

L'assurance maladie propose de "pérenniser un suivi systématique annuel d'indicateurs clés de consommation de médicaments et d'actes post-Covid-19", de contribuer aux études ad hoc, notamment sur le Covid long, d'organiser une grande concertation pour tirer les enseignements de la crise sanitaire "en termes de gestion, ouverture et analyse des données de santé", de "mieux outiller" les médecins traitants quant aux données de leurs patients et de "développer l'usage de la data visualisation".

bd/nc/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

25/06 2021
Retour

L'ASSURANCE MALADIE TIRE LES CONSÉQUENCES DE LA CRISE SANITAIRE EN MATIÈRE DE PRISE EN CHARGE

PARIS, 25 juin 2021 (APMnews) - L'assurance maladie insiste sur la nécessaire communication auprès des usagers pour rattraper les retards de prévention et prise en charge dus à la crise sanitaire et sur l'opportunité d'améliorer l'efficacité du système de santé à l'aune des enseignements des 18 mois écoulés, dans le projet de rapport annuel "charges et produits" dont APMnews a eu connaissance.

Dans ce document de près de 250 pages, qui sera examiné par le conseil de la Cnam vendredi 2 juillet, la caisse nationale propose 1,015 milliard d'euros (Md€) d'économies sur les dépenses d'assurance maladie en 2022 dans le cadre de la préparation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) (cf dépêche du 25/06/2021 à 17:30).

Elle rappelle l'impact de la crise sanitaire sur les comptes de l'assurance maladie: plus de 30 milliards d'euros (Md€) de dégradation en 2020 du fait de l’"effet ciseau" d'une baisse des produits de 5% et d'une hausse des dépenses d'environ 10% (+17,5 Md€). En 2021, ce surcoût est estimé à 13,4 Md€, soit "plus de 30 Md€" sur les deux années.

L'assurance maladie reprend les trajectoires de retour à l'équilibre précédemment présentées par le Haut conseil pour le financement de la protection sociale (HCFiPS), qui prévoit dans le meilleur des cas (4,1% de croissance annuelle en valeur et 2,5% en volume) que l'équilibre ne serait pas atteint avant 2031, dans l'hypothèse d'un objectif national des dépenses (Ondam) cantonné à 2,9% par an (cf dépêche du 29/03/2021 à 14:51).

Retards de prise en charge

Au titre des conséquences de la crise sanitaire sur la consommation de soins, l'assurance maladie souligne des retards tant dans la prévention que dans la prise en charge des pathologies non liées au Covid-19.

Concernant les maladies cardio-neurovasculaires, elle note un "déficit" de 600 accidents vasculaires cérébraux (AVC) hebdomadaires en mars et avril 2020, mais une aggravation des cas et une mortalité en hausse de 60% pendant l'hospitalisation et dans les 30 jours la suivant. En 2020, les données du programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) enregistrent une baisse de 3,8% des AVC et accidents hémorragiques.

L'assurance maladie craint que "les patients atteints de formes les plus 'légères' [aient] eu un moindre recours aux soins pendant cette période".

"Ces éléments laissent craindre qu'une partie des patients ayant eu des AVC moins sévères ou peu symptomatiques et qui auraient pu bénéficier en temps normal d'un bilan et de la mise en place d'une prise en charge adaptée n'ont pas pu en bénéficier", commente l'assurance maladie, qui ajoute que "des travaux complémentaires méritent d'être menés".

Elle note par ailleurs entre janvier et avril 2021 une "hausse marquée des initiations de traitement pour la majorité des traitements cardiovasculaires et antidiabétiques", liée en partie au "rattrapage de traitements non initiés pendant le confinement" mais pouvant également témoigner d'une "dégradation de l'état de santé avec notamment une exposition plus grande à certains facteurs de risques cardiovasculaires pendant l'épidémie".

Concernant le traitement des cancers, elle note une baisse de 34% et 27% de l'activité d'exérèse chirurgicale en avril et mai 2020 par rapport à avril et mai 2019, et de 6,2% sur l'ensemble de 2020 par rapport à 2019 (23.000 actes de moins).

Graphe: Cnam
Graphe: Cnam

Sur le front des dépistages, le retard est de 14% pour les mammographies, de 8,5% pour les frottis du col de l'utérus et de 11,8% pour les cancers colorectaux en 2020.

L'assurance maladie estime nécessaire de communiquer auprès des publics concernés et professionnels de santé via des campagnes d'e-mailing et des démarches locales avec les centres régionaux de dépistages des cancers.

Enjeux de vaccination

Au titre de la prévention, le projet de rapport rappelle le coup d'arrêt porté à la lutte contre le tabagisme (cf dépêche du 26/05/2021 à 01:02) et note un freinage de la vaccination infantile et adolescente en 2020: -52.600 vaccinations penta et hexavalentes, -170.000 pour la vaccination rougeole-oreillons-rubéole, ROR, - 274.000 vaccinations contre les infections liées aux papillomavirus humains (HPV) chez les jeunes filles.

L'assurance maladie propose de lancer une grande campagne de communication par courriel sur ce sujet auprès des parents, médecins généralistes et pédiatres.

"Tous types d'imagerie confondus (échographie, IRM, TDM, radiologie conventionnelle), les examens d'imagerie ostéoarticulaires, qu'ils soient diagnostics ou de suivi, ont ainsi diminué d'un peu plus de 10 % en 2020, avec 3,4 millions d'actes en moins", ajoute par ailleurs l'assurance maladie.

Graphe: Cnam
Graphe: Cnam

La chirurgie des membres inférieurs et des extrémités a diminué de 7% à 27% selon le type de chirurgie. Cette baisse entraîne une baisse des prescriptions soins de séjours en suite et de réadaptation (SSR) de 16.000 soit 7,2% entre 2019 et 2020. Les admissions en SSR reculent de 13% (-23.000).

"On constate en effet sur l'ensemble de l'année 2020 une contraction du recours à l'ensemble des professionnels de santé pris en charge par l'assurance maladie par rapport à 2019 [...] C'est à l'occasion du premier confinement que les écarts les plus importants ont été constatés entre 2020 et 2019", rappelle par ailleurs l'assurance maladie.

Evolution de l'activité des professionnels de santé en 2020. Graphe: Cnam
Evolution de l'activité des professionnels de santé en 2020. Graphe: Cnam

"Les infirmiers, médecins généralistes, sages-femmes et psychiatres ont été les moins affectés, mais affichent tout de même un recours de 40% inférieur au niveau sur la même période en 2019. Les dentistes, masseurs-kinésithérapeutes et ophtalmologistes ont vu leur activité chuter de manière très importante atteignant à peine 20% de leur niveau sur la même période en 2019", souligne-t-elle.

"Covid longs" et afflux de patients Covid-19 en SSR

Si l'adressage de patients post-chirurgie en SSR a drastiquement diminué, celui de patients Covid-19 a quant à lui été important.

"Alors qu'on observe globalement une contraction de l'activité de SSR en 2020, les admissions potentiellement en lien ont augmenté de manière importante, notamment sur les motifs liés à la pneumologie, en particulier 'défaillance respiratoire aiguë' et 'infections pleuropulmonaires', mais aussi l'infectiologie (avec les motifs 'complication non infectieuse des infections légères' et les 'sepsis sévères et subaigus')", soit un excès de 10.000 demandes en SSR 7.500 admissions supplémentaires en 2020.

Au total, l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation (ATIH) a recensé sur l'année 2020 46.000 patients diagnostiqués Covid-19 en hospitalisation complète en SSR.

Le projet de rapport charges et produits revient par ailleurs sur la prise en charge des "Covid longs" en rappelant que "selon les études et leur périmètre, la population potentiellement atteinte varie de façon importante", du fait de symptômes très variés et d'absence de consensus clair.

L'assurance maladie met en relief des expériences locales telles un programme de réhabilitation post-Covid de 8 semaines et 20 séances à l'Institut universitaire de réadaptation Clemenceau à Strasbourg, une consultation pluriprofessionnelle post-réanimation au Centre régional de médecine physique et réadaptation des Herbiers (Seine-Maritime) ou encore une prise en charge à proposer à l'échelle des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) par l'Institut régional de réadaptation de Nancy.

Elle propose de "capitaliser" sur les initiatives existantes et recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) pour proposer un parcours gradué de prise en charge du Covid long.

Effets favorables de la crise sanitaire sur le système de santé

L'assurance maladie mentionne par ailleurs les "évolutions positives" entraînées par la crise sanitaire, au premier rangs desquelles "la quasi-absence d'épidémies hivernales classiques de grippe, bronchiolite et gastro-entérite".

"Il serait opportun d'en tirer les enseignements pour prévoir une grande campagne de promotion des gestes barrières pour l'hiver prochain", suggère-t-elle.

"Le second constat est l'utilisation large et nouvelle des données de santé et des bases médico-administratives dans le pilotage de la crise et le suivi des mesures [...]. Jamais les données de santé n'avaient été à ce point utilisées comme un outil de pilotage d'une crise sanitaire, jamais non plus la transparence autour de ces données n'avait été aussi importante et réactive, suivant en cela des tendances observées plus largement dans la société, mais aussi fruit d'une politique volontariste et soutenue", se félicite l'assurance maladie.

"De nombreux enseignements sont à tirer de cette période et une grande concertation pour partager ces enseignements et identifier les améliorations, modifications à porter serait pertinente pour en tirer tout le parti", estime-t-elle.

"Enfin, à un moment où la pertinence des soins est un axe fort des politiques publiques, il serait utile de pouvoir, en lien avec les collèges nationaux professionnels et les représentants des usagers, repérer les bonnes pratiques qui ont pu émerger de la crise et les intégrer dans le fonctionnement de routine du système de santé. De même les initiatives organisationnelles vertueuses, comme celles qui permettent d'assurer un meilleur suivi des patients à domicile (comme en cancérologie par exemple), pourront utilement être identifiées et capitalisées", conclut-elle sur ce point.

L'assurance maladie propose de "pérenniser un suivi systématique annuel d'indicateurs clés de consommation de médicaments et d'actes post-Covid-19", de contribuer aux études ad hoc, notamment sur le Covid long, d'organiser une grande concertation pour tirer les enseignements de la crise sanitaire "en termes de gestion, ouverture et analyse des données de santé", de "mieux outiller" les médecins traitants quant aux données de leurs patients et de "développer l'usage de la data visualisation".

bd/nc/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.