Actualités de l'Urgence - APM

20/03 2019
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L'AVENIR DE LA SECONDE LIGNE DE SMUR DE LONS-LE-SAUNIER N'EST PAS TRANCHÉ (ARS ET CH JURA SUD)

LONS-LE-SAUNIER, 20 mars 2019 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté et la direction du centre hospitalier (CH) Jura Sud ont assuré mardi à APMnews qu'une réflexion se poursuivait sur l'organisation du service des urgences et des services mobiles d'urgence et de réanimation (Smur) de l'hôpital jurassien.

"La nouvelle organisation du service des urgences du centre hospitalier Jura Sud se construit dans un esprit de concertation voulu par l'établissement et l'ARS Bourgogne-Franche-Comté", avait rapporté l'agence vendredi.

Cette communication faisait suite à une réunion de travail entre le directeur général de l'ARS, Pierre Pribile, et le directeur du CH Jura Sud, Guillaume Ducolomb, notamment à la suite de la publication des premières conclusions de la mission confiée au Dr Bruno Mangola, ancien responsable des urgences du CHU de Dijon, sur l'organisation des urgences du CH Jura Sud.

Ce dernier possède trois lignes de Smur: deux à Lons-Le-Saunier et une sur le site de Champagnole, mais l'avenir de la deuxième ligne Smur de Lons suscite de nombreuses inquiétudes.

Début mars, la députée Danielle Brulebois (LREM, Jura) interpellait Adrien Taquet, secrétaire d'Etat auprès de la ministre des solidarités et de la santé, à l'Assemblée nationale.

Le secrétaire d'Etat avait fait savoir qu'une "nouvelle organisation des urgences du centre hospitalier Jura Sud" était "en cours de discussion", avec l'objectif "d'améliorer la qualité d'accueil aux urgences du centre hospitalier tout en garantissant la sécurité des prises en charge par les services d'urgence et de réanimation".

Adrien Taquet a ajouté que le soutien financier de l'Etat, à hauteur de 6 M€ pour le site de Lons et de 2 M€ pour Saint-Claude en 2018, "se poursuivra[it] cette année".

Un plan d'action attendu pour la fin de l'année

Les premières conclusions du Dr Mangola vont dans le sens d'un allègement de la charge de l'antenne Smur de Lons-le-Saunier et devrait servir de base à la mise en oeuvre d'un plan d'action d'ici la fin de l'année.

Le directeur du CH Jura Sud, Guillaume Ducolomb, a expliqué mardi à APMnews que l'organisation des "urgences représent[ait] 80% de la problématique et le Smur peut-être 20%".

"On se demande comment on assure les moyens médicaux des urgences 24h/24 et les sorties concomitantes", a développé le directeur qui a pris ses fonctions en mai 2018.

"On se pose actuellement plusieurs questions: quelle est la nature des interventions des Smur, primaire [détresses vitales] ou secondaire [transfert vers un plateau technique ou un service spécialisé], quel est le périmètre d'intervention [des Smur], comment nous organisons-nous lorsqu'il y a une deuxième sortie concomitante [du Smur à Lons], comment doit-on organiser les urgences", a énuméré le directeur.

"Si l'objectif est de concentrer sur une équipe les interventions du Smur de Lons, la nouvelle organisation maintiendra, en cas de besoins concomitants, la capacité à projeter les compétences médicales voire paramédicales depuis le service d'urgences, pour intervenir sur sollicitation du centre 15", avait indiqué l'ARS vendredi.

L'agence avait ajouté que cette "nouvelle configuration" visait "aussi à améliorer l'organisation du service d'accueil des urgences de Lons", avec une "meilleure régulation et répartition des interventions Smur permett[ant] d'augmenter le temps de présence des équipes médicales au sein du service".

Le plan d'action devrait également prévoir la création de 6 lits supplémentaires de surveillance continue.

"C'est uniquement quand on aura réglé ces questions que l'on verra la question de la troisième ligne de Smur", a tempéré Guillaume Ducolomb, soulignant au passage que l'ouverture de lits supplémentaires de surveillance continue permettrait également de limiter les interventions secondaires des Smur.

De son côté, l'ARS a précisé mardi à APMnews que ces "grands principes" de réorganisation "devront être déclinés par le centre hospitalier au travers d'un plan d’action à venir, qui sera alors présenté aux instances".

Les alternatives présentées peinent à convaincre les équipes du Smur

Contacté mardi par APMnews, le Dr Yves Duffait, responsable Smur de Lons-le-Saunier, s'est montré satisfait de voir l'ARS reconnaître "le besoin d'une deuxième équipe qui puisse se projeter".

"En 2018, le deuxième Smur [de Lons] a fait près de 700 sorties [notamment sur] plusieurs dizaines d'urgences vitales", a-t-il rapporté.

Alors que l'ARS s'est montrée favorable à un "engagement maximal des moyens héliportés", l'urgentiste s'est montré très prudent sur les capacités de l'HéliSmur du CHU de Besançon à se substituer aux Smur classiques: "Dans la majorité des cas, c'est plus long, et le jour où l'hélicoptère ne vole plus on se retrouvera complètement dépourvu."

Le responsable a en revanche soutenu l'idée d'un "rééquilibrage des secteurs d'intervention des Smur de Lons-le-Saunier et Champagnole" évoquée par l'ARS: "On est à 100% pour, s'il s'agit de remettre des communes plus près du Smur."

Le Dr Duffait s'est accordé avec le directeur du CH Jura Sud pour souligner le bon fonctionnement du service d'urgence de l'établissement, qui a enregistré près de 42.000 passages en 2018.

L'ouverture d'une maison médicale de garde et d'un centre de centre de soins non programmés au sein même des urgences en 2014 (cf dépêche du 10/10/2018 à 09:17) a permis de réorienter "près de 6.000" de ces passages l'an passé, a rapporté Guillaume Ducolomb.

Yves Duffait s'est montré plus critique envers l'annonce d'ouverture de lits de surveillance continue: "Ça n'a rien à voir et ça fait des années qu'on en parle." "On était hors la loi, avec 2 lits de réanimation faisant office de lits de soins continus", a-t-il expliqué.

Malgré les annonces de l'ARS, une intersyndicale réunissant la CGT, FO et l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) a appelé à manifester vendredi 5 avril devant le siège de l'agence à Dijon pour défendre les deux lignes de Smur de Lons-le-Saunier.

gl/nc/APMnews

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LONS-LE-SAUNIER, 20 mars 2019 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté et la direction du centre hospitalier (CH) Jura Sud ont assuré mardi à APMnews qu'une réflexion se poursuivait sur l'organisation du service des urgences et des services mobiles d'urgence et de réanimation (Smur) de l'hôpital jurassien.

"La nouvelle organisation du service des urgences du centre hospitalier Jura Sud se construit dans un esprit de concertation voulu par l'établissement et l'ARS Bourgogne-Franche-Comté", avait rapporté l'agence vendredi.

Cette communication faisait suite à une réunion de travail entre le directeur général de l'ARS, Pierre Pribile, et le directeur du CH Jura Sud, Guillaume Ducolomb, notamment à la suite de la publication des premières conclusions de la mission confiée au Dr Bruno Mangola, ancien responsable des urgences du CHU de Dijon, sur l'organisation des urgences du CH Jura Sud.

Ce dernier possède trois lignes de Smur: deux à Lons-Le-Saunier et une sur le site de Champagnole, mais l'avenir de la deuxième ligne Smur de Lons suscite de nombreuses inquiétudes.

Début mars, la députée Danielle Brulebois (LREM, Jura) interpellait Adrien Taquet, secrétaire d'Etat auprès de la ministre des solidarités et de la santé, à l'Assemblée nationale.

Le secrétaire d'Etat avait fait savoir qu'une "nouvelle organisation des urgences du centre hospitalier Jura Sud" était "en cours de discussion", avec l'objectif "d'améliorer la qualité d'accueil aux urgences du centre hospitalier tout en garantissant la sécurité des prises en charge par les services d'urgence et de réanimation".

Adrien Taquet a ajouté que le soutien financier de l'Etat, à hauteur de 6 M€ pour le site de Lons et de 2 M€ pour Saint-Claude en 2018, "se poursuivra[it] cette année".

Un plan d'action attendu pour la fin de l'année

Les premières conclusions du Dr Mangola vont dans le sens d'un allègement de la charge de l'antenne Smur de Lons-le-Saunier et devrait servir de base à la mise en oeuvre d'un plan d'action d'ici la fin de l'année.

Le directeur du CH Jura Sud, Guillaume Ducolomb, a expliqué mardi à APMnews que l'organisation des "urgences représent[ait] 80% de la problématique et le Smur peut-être 20%".

"On se demande comment on assure les moyens médicaux des urgences 24h/24 et les sorties concomitantes", a développé le directeur qui a pris ses fonctions en mai 2018.

"On se pose actuellement plusieurs questions: quelle est la nature des interventions des Smur, primaire [détresses vitales] ou secondaire [transfert vers un plateau technique ou un service spécialisé], quel est le périmètre d'intervention [des Smur], comment nous organisons-nous lorsqu'il y a une deuxième sortie concomitante [du Smur à Lons], comment doit-on organiser les urgences", a énuméré le directeur.

"Si l'objectif est de concentrer sur une équipe les interventions du Smur de Lons, la nouvelle organisation maintiendra, en cas de besoins concomitants, la capacité à projeter les compétences médicales voire paramédicales depuis le service d'urgences, pour intervenir sur sollicitation du centre 15", avait indiqué l'ARS vendredi.

L'agence avait ajouté que cette "nouvelle configuration" visait "aussi à améliorer l'organisation du service d'accueil des urgences de Lons", avec une "meilleure régulation et répartition des interventions Smur permett[ant] d'augmenter le temps de présence des équipes médicales au sein du service".

Le plan d'action devrait également prévoir la création de 6 lits supplémentaires de surveillance continue.

"C'est uniquement quand on aura réglé ces questions que l'on verra la question de la troisième ligne de Smur", a tempéré Guillaume Ducolomb, soulignant au passage que l'ouverture de lits supplémentaires de surveillance continue permettrait également de limiter les interventions secondaires des Smur.

De son côté, l'ARS a précisé mardi à APMnews que ces "grands principes" de réorganisation "devront être déclinés par le centre hospitalier au travers d'un plan d’action à venir, qui sera alors présenté aux instances".

Les alternatives présentées peinent à convaincre les équipes du Smur

Contacté mardi par APMnews, le Dr Yves Duffait, responsable Smur de Lons-le-Saunier, s'est montré satisfait de voir l'ARS reconnaître "le besoin d'une deuxième équipe qui puisse se projeter".

"En 2018, le deuxième Smur [de Lons] a fait près de 700 sorties [notamment sur] plusieurs dizaines d'urgences vitales", a-t-il rapporté.

Alors que l'ARS s'est montrée favorable à un "engagement maximal des moyens héliportés", l'urgentiste s'est montré très prudent sur les capacités de l'HéliSmur du CHU de Besançon à se substituer aux Smur classiques: "Dans la majorité des cas, c'est plus long, et le jour où l'hélicoptère ne vole plus on se retrouvera complètement dépourvu."

Le responsable a en revanche soutenu l'idée d'un "rééquilibrage des secteurs d'intervention des Smur de Lons-le-Saunier et Champagnole" évoquée par l'ARS: "On est à 100% pour, s'il s'agit de remettre des communes plus près du Smur."

Le Dr Duffait s'est accordé avec le directeur du CH Jura Sud pour souligner le bon fonctionnement du service d'urgence de l'établissement, qui a enregistré près de 42.000 passages en 2018.

L'ouverture d'une maison médicale de garde et d'un centre de centre de soins non programmés au sein même des urgences en 2014 (cf dépêche du 10/10/2018 à 09:17) a permis de réorienter "près de 6.000" de ces passages l'an passé, a rapporté Guillaume Ducolomb.

Yves Duffait s'est montré plus critique envers l'annonce d'ouverture de lits de surveillance continue: "Ça n'a rien à voir et ça fait des années qu'on en parle." "On était hors la loi, avec 2 lits de réanimation faisant office de lits de soins continus", a-t-il expliqué.

Malgré les annonces de l'ARS, une intersyndicale réunissant la CGT, FO et l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) a appelé à manifester vendredi 5 avril devant le siège de l'agence à Dijon pour défendre les deux lignes de Smur de Lons-le-Saunier.

gl/nc/APMnews

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