Actualités de l'Urgence - APM

L'AVENIR DE LA TÉLÉPHONIE AVANCÉE DANS LES SAMU SUSPENDU À UN ARBITRAGE MINISTÉRIEL
PARIS, 6 juin 2025 (APMnews) - Le "bandeau de communication SI-Samu", un système de téléphonie avancée proposé aux Samu par l'agence du numérique en santé (ANS), est expérimenté dans 14 Samu, et bientôt dans trois supplémentaires, mais la poursuite de ce dispositif dépendra d'un arbitrage ministériel, attendu à la rentrée, a fait savoir le responsable du pôle santé publique et situations sanitaires exceptionnelles à la délégation au numérique en santé (DNS), Xavier Vitry, lors d'une conférence vendredi.
Le "bandeau SI-Samu" est un système de téléphonie qui comprend notamment une application de gestion des appels, un serveur vocal interactif pour diriger les appelants, un outil d'enregistrement des appels et un autre de supervision du centre d'appel capable de fournir des statistiques sur l'activité téléphonique du Samu.
Il fait partie du programme de modernisation des systèmes d'information Samu (SI-Samu), porté par l'ANS à la suite de l'abandon du projet de logiciel de régulation médicale (LRM) en 2022 (cf dépêche du 12/06/2023 à 12:49). Ce programme comprend par ailleurs le portail SI-Samu -la "porte d'entrée" aux outils du Samu, et la plateforme d'échanges de données Hub Santé, ainsi que la plateforme numérique SAS (Service d'accès aux soins) de redirection vers la médecine de ville et le système d'information décisionnel urgences (SID), qui permet la réalisation de statistiques et de rapports.
Le "bandeau" a été déployé dans 14 Samu, dont quatre l'ont mis en œuvre depuis le début de l'année, ce qui représente un bassin de population de 7,6 millions d'habitants au total. Trois Samu supplémentaires doivent l'adopter d'ici la fin 2025. L'outil aura permis de traiter 4,4 millions d'appels d'ici la fin 2025, selon l'ANS.
Toutefois, à la suite d'un audit du programme à l'été 2024, la direction interministérielle du numérique (Dinum) a recommandé de réaliser des ajustements relatifs à l'expérimentation du bandeau SI-Samu afin d'y apporter des corrections, a expliqué Xavier Vitry lors du congrès Urgences.
Une "V2" du bandeau donc a été mise au point. Elle repose sur "une nouvelle architecture téléphonique", simplifiée, et apporte des "gains substantiels" dans la vitesse de déploiement, les coûts et les délais, selon le responsable.
Cette V2 doit être testée dans deux Samu, Auxerre (Yonne) et Albi (Tarn), en juin. "Avec l'aide de ces deux Samu, on va observer la bonne tenue du dispositif et s'assurer qu'en production les choses fonctionnent bien", a-t-il précisé.
Un "dossier complet sur le sujet" doit être remis fin juillet au ministre de la santé et de l'accès aux soins, Yannick Neuder, qui arbitrera sur "la poursuite du programme" de téléphonie probablement à "la rentrée 2025".
"Il est agaçant de se trouver dans cette instabilité" sur l'avenir du programme, a commenté le président de Samu Urgences de France, Marc Noizet.
"Les systèmes de téléphonie" utilisés par les Samu sont "obsolètes et vieillissants", a-t-il témoigné. "On a un besoin fort, indépendant des solutions des éditeurs privés, indépendant de Nexsis [le SI national des services d'incendie et de secours, NDLR] parce qu'on voit la précarité de nos systèmes de téléphonie, qui tombent aléatoirement", a-t-il alerté.
"J'en ai parlé hier au ministre [chargé de la santé et de l'accès aux soins], et malheureusement ce n'est pas son sujet, je vous le dis comme je le pense et comme il me l'a dit", a-t-il rapporté.
De multiples incidents sur la téléphonie
Pierre Emmanuel-Monet, directeur du domaine urgences à l'ANS, est revenu sur les problèmes de stabilité intervenus sur les systèmes de bandeau à partir de juillet 2024. Ils étaient liés au changement d'opérateur de l'outil, passé de Worldline à Thalès pour lui permettre de bénéficier d'un hébergement qualifié SecnumCloud, ainsi qu'à l'augmentation concomitante du nombre de Samu sur le bandeau, a expliqué l'ingénieur.
Le 8 avril une "mutation technique importante" a permis de régler ce problème de stabilité. Quatre incidents sont néanmoins intervenus depuis, liés cette fois "à la migration des infrastructures téléphoniques" vers Orange, a-t-il précisé (cf dépêche du 14/05/2025 à 11:50).
"Les problèmes de stabilité sont résolus, on doit encore travailler avec Thalès sur la gestion des maintenances pour qu'il n'y ait pas de perturbation utilisateurs pendant ces opérations", a-t-il ajouté.
Les usages du portail SI-Samu progressent
A l'occasion de cette conférence, l'ANS a également présenté un point d'étape sur le reste du programme SI.
Le portail SI-Samu a été utilisé "de manière régulière" par 90 Samu et services d'accès aux soins (SAS) sur les 100 équipés, ainsi que par 12 agences régionales de santé (sur 16 configurées), lors des 12 derniers mois, a détaillé Frédéric Berthier, responsable du programme SI-Samu à l'ANS.
Un travail de "rationalisation" a été mené pour réduire le nombre de comptes actifs, passés de 6.700 en 2024 à 3.662 aujourd'hui, afin de résoudre des problématiques de sécurité et de coût. Quelque 232.000 connexions ont toutefois été comptabilisées, contre 160.000 un an plus tôt (cf dépêche du 07/06/2024 à 15:24). "Ce sont vraiment les usages qui l'emportent", s'est félicité le responsable.
La partie "Hub santé", qui permet des échanges d'informations au sein du Samu, entre Samu ("15-15"), entre un Samu et NexSIS ("15-18") ou entre le Samu et le Smur ("Samu-Smur"), se développe. Quatre Samu ont déployé le lien "15-15", compatible avec trois éditeurs de logiciels, ce qui a permis d'échanger 125.000 messages et 8.000 dossiers.
Pour le lien "15-18", quatre éditeurs ont été validés et deux Samu sont utilisateurs. Plus de 25.000 messages et 13.000 dossiers ont ainsi été échangés entre les Samu et le SI des pompiers, a exposé Pierre-Emmanuel Monet.
Le lien "15-Smur" est compatible avec trois éditeurs mais pas encore utilisé. Des travaux sont par ailleurs en cours pour créer des liens entre le SI-Samu et le portail patients des signalements des événements sanitaires indésirables, avec le SI des centres antipoison (Sicap) et celui des appels d'urgence pour sourds et malentendants (CNR 114).
La plateforme numérique SAS est utilisée par la régulation médicale dans "plus de 80 Samu-Sas", ce qui permet d'orienter "plus de 10.000 patients par mois" vers "plus de 13.000 professionnels de santé" de ville déclarés sur la plateforme, a fait savoir l'ANS.
mjl/ld/APMnews
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L'AVENIR DE LA TÉLÉPHONIE AVANCÉE DANS LES SAMU SUSPENDU À UN ARBITRAGE MINISTÉRIEL
PARIS, 6 juin 2025 (APMnews) - Le "bandeau de communication SI-Samu", un système de téléphonie avancée proposé aux Samu par l'agence du numérique en santé (ANS), est expérimenté dans 14 Samu, et bientôt dans trois supplémentaires, mais la poursuite de ce dispositif dépendra d'un arbitrage ministériel, attendu à la rentrée, a fait savoir le responsable du pôle santé publique et situations sanitaires exceptionnelles à la délégation au numérique en santé (DNS), Xavier Vitry, lors d'une conférence vendredi.
Le "bandeau SI-Samu" est un système de téléphonie qui comprend notamment une application de gestion des appels, un serveur vocal interactif pour diriger les appelants, un outil d'enregistrement des appels et un autre de supervision du centre d'appel capable de fournir des statistiques sur l'activité téléphonique du Samu.
Il fait partie du programme de modernisation des systèmes d'information Samu (SI-Samu), porté par l'ANS à la suite de l'abandon du projet de logiciel de régulation médicale (LRM) en 2022 (cf dépêche du 12/06/2023 à 12:49). Ce programme comprend par ailleurs le portail SI-Samu -la "porte d'entrée" aux outils du Samu, et la plateforme d'échanges de données Hub Santé, ainsi que la plateforme numérique SAS (Service d'accès aux soins) de redirection vers la médecine de ville et le système d'information décisionnel urgences (SID), qui permet la réalisation de statistiques et de rapports.
Le "bandeau" a été déployé dans 14 Samu, dont quatre l'ont mis en œuvre depuis le début de l'année, ce qui représente un bassin de population de 7,6 millions d'habitants au total. Trois Samu supplémentaires doivent l'adopter d'ici la fin 2025. L'outil aura permis de traiter 4,4 millions d'appels d'ici la fin 2025, selon l'ANS.
Toutefois, à la suite d'un audit du programme à l'été 2024, la direction interministérielle du numérique (Dinum) a recommandé de réaliser des ajustements relatifs à l'expérimentation du bandeau SI-Samu afin d'y apporter des corrections, a expliqué Xavier Vitry lors du congrès Urgences.
Une "V2" du bandeau donc a été mise au point. Elle repose sur "une nouvelle architecture téléphonique", simplifiée, et apporte des "gains substantiels" dans la vitesse de déploiement, les coûts et les délais, selon le responsable.
Cette V2 doit être testée dans deux Samu, Auxerre (Yonne) et Albi (Tarn), en juin. "Avec l'aide de ces deux Samu, on va observer la bonne tenue du dispositif et s'assurer qu'en production les choses fonctionnent bien", a-t-il précisé.
Un "dossier complet sur le sujet" doit être remis fin juillet au ministre de la santé et de l'accès aux soins, Yannick Neuder, qui arbitrera sur "la poursuite du programme" de téléphonie probablement à "la rentrée 2025".
"Il est agaçant de se trouver dans cette instabilité" sur l'avenir du programme, a commenté le président de Samu Urgences de France, Marc Noizet.
"Les systèmes de téléphonie" utilisés par les Samu sont "obsolètes et vieillissants", a-t-il témoigné. "On a un besoin fort, indépendant des solutions des éditeurs privés, indépendant de Nexsis [le SI national des services d'incendie et de secours, NDLR] parce qu'on voit la précarité de nos systèmes de téléphonie, qui tombent aléatoirement", a-t-il alerté.
"J'en ai parlé hier au ministre [chargé de la santé et de l'accès aux soins], et malheureusement ce n'est pas son sujet, je vous le dis comme je le pense et comme il me l'a dit", a-t-il rapporté.
De multiples incidents sur la téléphonie
Pierre Emmanuel-Monet, directeur du domaine urgences à l'ANS, est revenu sur les problèmes de stabilité intervenus sur les systèmes de bandeau à partir de juillet 2024. Ils étaient liés au changement d'opérateur de l'outil, passé de Worldline à Thalès pour lui permettre de bénéficier d'un hébergement qualifié SecnumCloud, ainsi qu'à l'augmentation concomitante du nombre de Samu sur le bandeau, a expliqué l'ingénieur.
Le 8 avril une "mutation technique importante" a permis de régler ce problème de stabilité. Quatre incidents sont néanmoins intervenus depuis, liés cette fois "à la migration des infrastructures téléphoniques" vers Orange, a-t-il précisé (cf dépêche du 14/05/2025 à 11:50).
"Les problèmes de stabilité sont résolus, on doit encore travailler avec Thalès sur la gestion des maintenances pour qu'il n'y ait pas de perturbation utilisateurs pendant ces opérations", a-t-il ajouté.
Les usages du portail SI-Samu progressent
A l'occasion de cette conférence, l'ANS a également présenté un point d'étape sur le reste du programme SI.
Le portail SI-Samu a été utilisé "de manière régulière" par 90 Samu et services d'accès aux soins (SAS) sur les 100 équipés, ainsi que par 12 agences régionales de santé (sur 16 configurées), lors des 12 derniers mois, a détaillé Frédéric Berthier, responsable du programme SI-Samu à l'ANS.
Un travail de "rationalisation" a été mené pour réduire le nombre de comptes actifs, passés de 6.700 en 2024 à 3.662 aujourd'hui, afin de résoudre des problématiques de sécurité et de coût. Quelque 232.000 connexions ont toutefois été comptabilisées, contre 160.000 un an plus tôt (cf dépêche du 07/06/2024 à 15:24). "Ce sont vraiment les usages qui l'emportent", s'est félicité le responsable.
La partie "Hub santé", qui permet des échanges d'informations au sein du Samu, entre Samu ("15-15"), entre un Samu et NexSIS ("15-18") ou entre le Samu et le Smur ("Samu-Smur"), se développe. Quatre Samu ont déployé le lien "15-15", compatible avec trois éditeurs de logiciels, ce qui a permis d'échanger 125.000 messages et 8.000 dossiers.
Pour le lien "15-18", quatre éditeurs ont été validés et deux Samu sont utilisateurs. Plus de 25.000 messages et 13.000 dossiers ont ainsi été échangés entre les Samu et le SI des pompiers, a exposé Pierre-Emmanuel Monet.
Le lien "15-Smur" est compatible avec trois éditeurs mais pas encore utilisé. Des travaux sont par ailleurs en cours pour créer des liens entre le SI-Samu et le portail patients des signalements des événements sanitaires indésirables, avec le SI des centres antipoison (Sicap) et celui des appels d'urgence pour sourds et malentendants (CNR 114).
La plateforme numérique SAS est utilisée par la régulation médicale dans "plus de 80 Samu-Sas", ce qui permet d'orienter "plus de 10.000 patients par mois" vers "plus de 13.000 professionnels de santé" de ville déclarés sur la plateforme, a fait savoir l'ANS.
mjl/ld/APMnews