Actualités de l'Urgence - APM

L'AZITHROMYCINE ADMINISTRÉE AUX URGENCES SANS EFFET SUR LA SÉVÉRITÉ DES ÉPISODES DE RESPIRATION SIFFLANTE CHEZ LES JEUNES ENFANTS
Les épisodes de respiration sifflante sont fréquents chez le jeune enfant. Aux Etats-Unis notamment, ce sont plus de 2,2 millions d'enfants de 2 à 5 ans qui se présentent ainsi chaque année aux urgences et 15% nécessitent une hospitalisation, rappellent le Dr Fernando Martinez de l'université de l'Arizona à Tucson et ses collègues dans le résumé de leur communication.
De nouvelles données suggèrent que ces épisodes de respiration sifflante sont associés à trois bactéries des voies rhinopharyngées Branhamella catarrhalis, Haemophilus influenzae et Streptococcus pneumoniae.
De nombreux enfants sont ainsi traités par antibiotiques mais les éléments de preuve qui soutiennent cette stratégie thérapeutique sont maigres. Or, cet usage d'antibiotiques, potentiellement excessif en l'absence de démonstration d'une relation causale, est préoccupant puisqu'il favorise le développement d'une antibiorésistance, expliquent les chercheurs.
Dans deux essais de phase II, l'azithromycine administrée avant ou peu après le début d'un épisode de respiration sifflante a permis de réduire les symptômes mais l'efficacité de cet antibiotique dans des cas plus sévères n'a pas été évaluée.
Les chercheurs ont donc évalué un traitement par azithromycine aux urgences dans l'essai multicentrique AZ-SWED. Il a été interrompu en décembre 2024 pour futilité après l'inclusion de 840 enfants entre 18 et 60 mois sur les plus de 2.000 initialement prévus se présentant aux urgences pour un épisode de respiration sifflante sévère.
Ils avaient été randomisés entre l'azithromycine à 12 mg/kg/j par voie orale, en une prise unique quotidienne, et un placebo pendant cinq jours. L'analyse des prélèvements nasopharyngés par écouvillon montre que 62% des enfants présentaient un résultat positif à au moins l'une des trois bactéries parmi B. catarrhalis, H. influenzae et S. pneumoniae.
Parmi ces enfants positifs, la sévérité de l'épisode à l'issue des cinq jours de traitement était similaire entre les deux groupes, avec un total des scores au questionnaire ADYC sur cinq jours de 9,59 points en médiane chez ceux traités par azithromycine et de 9,72 points avec le placebo.
De la même manière chez les enfants dont les résultats étaient négatifs, le total des scores était similaire entre les deux groupes, de respectivement 9,30 et 9,10 points.
Les résultats pour les critères secondaires, notamment la durée du passage aux urgences, la durée de l'hospitalisation et le retour aux urgences dans les 72 heures, étaient comparables entre les deux groupes, en présence ou non de bactéries.
L'ensemble des résultats étaient similaires dans l'analyse par sous-groupe, notamment selon le sexe.
Par ailleurs, le développement de résistances bactériennes était également équivalent entre les deux groupes.
Dans cette étude, l'azithromycine administrée à des enfants d'âge préscolaire se présentant aux urgences avec un épisode de respiration sifflante sévère n'a pas permis d'en réduire la sévérité, en présence ou en absence de B. catarrhalis, H. influenzae ou S. pneumoniae, concluent les auteurs.
ld/nc/APMnews
Informations professionnelles
- AFMU
- Agenda
- Annonces de postes
- Annuaire de l'urgence
- Audits
- Calculateurs
- Cas cliniques
- Cochrane PEC
- COVID-19
- DynaMed
- E-learning
- Géodes
- Grand public
- Librairie
- Médecine factuelle
- Outils professionnels
- Podcast
- Portail de l'urgence
- Recherche avancée
- Recommandations
- Recommandations SFMU
- Référentiels SFMU
- Textes réglementaires
- UrgencesDPC
- Webinaire
- Weblettre

L'AZITHROMYCINE ADMINISTRÉE AUX URGENCES SANS EFFET SUR LA SÉVÉRITÉ DES ÉPISODES DE RESPIRATION SIFFLANTE CHEZ LES JEUNES ENFANTS
Les épisodes de respiration sifflante sont fréquents chez le jeune enfant. Aux Etats-Unis notamment, ce sont plus de 2,2 millions d'enfants de 2 à 5 ans qui se présentent ainsi chaque année aux urgences et 15% nécessitent une hospitalisation, rappellent le Dr Fernando Martinez de l'université de l'Arizona à Tucson et ses collègues dans le résumé de leur communication.
De nouvelles données suggèrent que ces épisodes de respiration sifflante sont associés à trois bactéries des voies rhinopharyngées Branhamella catarrhalis, Haemophilus influenzae et Streptococcus pneumoniae.
De nombreux enfants sont ainsi traités par antibiotiques mais les éléments de preuve qui soutiennent cette stratégie thérapeutique sont maigres. Or, cet usage d'antibiotiques, potentiellement excessif en l'absence de démonstration d'une relation causale, est préoccupant puisqu'il favorise le développement d'une antibiorésistance, expliquent les chercheurs.
Dans deux essais de phase II, l'azithromycine administrée avant ou peu après le début d'un épisode de respiration sifflante a permis de réduire les symptômes mais l'efficacité de cet antibiotique dans des cas plus sévères n'a pas été évaluée.
Les chercheurs ont donc évalué un traitement par azithromycine aux urgences dans l'essai multicentrique AZ-SWED. Il a été interrompu en décembre 2024 pour futilité après l'inclusion de 840 enfants entre 18 et 60 mois sur les plus de 2.000 initialement prévus se présentant aux urgences pour un épisode de respiration sifflante sévère.
Ils avaient été randomisés entre l'azithromycine à 12 mg/kg/j par voie orale, en une prise unique quotidienne, et un placebo pendant cinq jours. L'analyse des prélèvements nasopharyngés par écouvillon montre que 62% des enfants présentaient un résultat positif à au moins l'une des trois bactéries parmi B. catarrhalis, H. influenzae et S. pneumoniae.
Parmi ces enfants positifs, la sévérité de l'épisode à l'issue des cinq jours de traitement était similaire entre les deux groupes, avec un total des scores au questionnaire ADYC sur cinq jours de 9,59 points en médiane chez ceux traités par azithromycine et de 9,72 points avec le placebo.
De la même manière chez les enfants dont les résultats étaient négatifs, le total des scores était similaire entre les deux groupes, de respectivement 9,30 et 9,10 points.
Les résultats pour les critères secondaires, notamment la durée du passage aux urgences, la durée de l'hospitalisation et le retour aux urgences dans les 72 heures, étaient comparables entre les deux groupes, en présence ou non de bactéries.
L'ensemble des résultats étaient similaires dans l'analyse par sous-groupe, notamment selon le sexe.
Par ailleurs, le développement de résistances bactériennes était également équivalent entre les deux groupes.
Dans cette étude, l'azithromycine administrée à des enfants d'âge préscolaire se présentant aux urgences avec un épisode de respiration sifflante sévère n'a pas permis d'en réduire la sévérité, en présence ou en absence de B. catarrhalis, H. influenzae ou S. pneumoniae, concluent les auteurs.
ld/nc/APMnews