Actualités de l'Urgence - APM

16/11 2016
Retour

L'ÉVOLOCUMAB RÉDUIT L'ATHÉROSCLÉROSE CORONAIRE CHEZ LES PATIENTS SOUS STATINES

LA NOUVELLE-ORLEANS, 15 novembre 2016 (APM) - L'anti-PCSK9 évolocumab (Repatha*, Amgen) apporte un bénéfice supplémentaire sur la réduction du volume de la plaque d'athérome coronaire chez les patients sous statines, selon une étude présentée mardi au congrès de l'American Heart Association (AHA) à La Nouvelle-Orléans, qui confirme qu'un bénéfice plus important est obtenu à des taux de LDL-cholestérol encore plus bas que ceux habituellement ciblés.

Repatha* a obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne en juillet 2015 chez l'adulte présentant une hypercholestérolémie primaire (hétérozygote familiale et non familiale) ou une dyslipidémie mixte, en complément d'un régime alimentaire, en association avec d'autres hypolipémiants ou non. Il est aussi autorisé chez l'adulte et l'adolescent à partir de 12 ans dans le traitement de l'hypercholestérolémie familiale homozygote en association avec d'autres hypolipémiants.

Des études d'échographie endovasculaire (IVUS) ont montré que les statines ralentissaient la progression de la maladie coronaire, voire induisaient une régression de cette dernière, en fonction de l'amplitude de la réduction du taux de LDL-cholestérol, a rappelé Steve Nissen de la Cleveland Clinic (Ohio) lors d'une conférence de presse organisée juste avant la présentation des résultats en session de "late-breaking clinical trials", également publiés dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Aucun autre traitement abaissant le LDL-cholestérol n'a montré de régression de la maladie coronaire dans un essai utilisant l'IVUS, a-t-il souligné. Les anti-PCSK9 abaissent le LDL-cholestérol au-delà de l'effet des statines, mais aucune donnée n'existe sur leurs effets sur la progression de la maladie coronaire.

Dans l'essai GLAGOV, 968 patients sous traitement stable et optimisé par statines se présentant pour une angiographie coronaire attestant d'une maladie coronaire ont été randomisés entre l'administration mensuelle sous-cutanée d'évolocumab (420 mg) et un placebo, pendant 18 mois, en plus des statines. Des échographies endovasculaires ont été réalisées au départ et à 78 semaines.

Comme attendu, les taux de LDL-cholestérol ont été significativement diminués sous évolocumab par rapport au placebo (statines seules), avec une baisse de 60% par rapport au départ, tandis qu'ils n'ont pas changé sous placebo. Le taux moyen de LDL-cholestérol atteint était de 0,366 g/L dans le groupe évolocumab contre 0,930 g/L dans le groupe placebo.

Le pourcentage du volume de l'athérome, critère principal évalué, a augmenté de 0,05% sous placebo, tandis qu'il a diminué de 0,95% dans le groupe évolocumab, une différence statiquement significative -et cliniquement pertinente, selon Stephen Nicholls du South Australian Health and Medical Research Institute à Adelaïde (Australie), co-investigateur, présent lors de la conférence de presse.

Le volume total d'athérome normalisé a également significativement diminué sous évolocumab par rapport au placebo (-5,8 mm3 contre -0,9 mm3).

Une régression de la plaque, en termes de pourcentage du volume d'athérome, a été observée chez 64,3% des patients sous évolocumab, significativement plus que sous placebo (47,3%).

Les chercheurs ont également regardé plus en détails les résultats des patients qui présentaient au départ déjà un faible taux de LDL-cholestérol, inférieur à 0,7 g/L: la baisse du LDL-cholestérol avec l'évolocumab par rapport aux statines seules était également d'environ 60%, atteignant un taux moyen de 0,24 g/L, mais l'effet de l'évolocumab sur la plaque était encore plus important que celui observé chez l'ensemble des patients: 81,2% ont montré une régression de la plaque, ce que Steve Nissen a qualifié d'"assez extraordinaire", contre 48% sous placebo.

Cet essai apporte "des preuves intéressantes qu'un bénéfice clinique puisse être observé à des niveaux de LDL-cholestérol aussi bas que 0,20 g/L", a-t-il commenté.

Aucun problème de sécurité n'a été constaté dans cet essai.

Lors de la discussion, Raul Santos de l'université de Sao Paulo (Brésil) a souligné que la maladie coronaire continuait toutefois à progresser chez 35% des patients. "Cela suggère que nous devons traiter plus tôt, ou traiter d'autres facteurs de risque", a-t-il commenté.

Les effets de l'évolocumab sur les évènements cliniques restent toutefois à démontrer, ce qui est l'objet de l'essai FOURIER qui devrait bientôt dévoiler ses résultats.

(JAMA, publication en ligne du 15 novembre)

cd/ab/APM

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

16/11 2016
Retour

L'ÉVOLOCUMAB RÉDUIT L'ATHÉROSCLÉROSE CORONAIRE CHEZ LES PATIENTS SOUS STATINES

LA NOUVELLE-ORLEANS, 15 novembre 2016 (APM) - L'anti-PCSK9 évolocumab (Repatha*, Amgen) apporte un bénéfice supplémentaire sur la réduction du volume de la plaque d'athérome coronaire chez les patients sous statines, selon une étude présentée mardi au congrès de l'American Heart Association (AHA) à La Nouvelle-Orléans, qui confirme qu'un bénéfice plus important est obtenu à des taux de LDL-cholestérol encore plus bas que ceux habituellement ciblés.

Repatha* a obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne en juillet 2015 chez l'adulte présentant une hypercholestérolémie primaire (hétérozygote familiale et non familiale) ou une dyslipidémie mixte, en complément d'un régime alimentaire, en association avec d'autres hypolipémiants ou non. Il est aussi autorisé chez l'adulte et l'adolescent à partir de 12 ans dans le traitement de l'hypercholestérolémie familiale homozygote en association avec d'autres hypolipémiants.

Des études d'échographie endovasculaire (IVUS) ont montré que les statines ralentissaient la progression de la maladie coronaire, voire induisaient une régression de cette dernière, en fonction de l'amplitude de la réduction du taux de LDL-cholestérol, a rappelé Steve Nissen de la Cleveland Clinic (Ohio) lors d'une conférence de presse organisée juste avant la présentation des résultats en session de "late-breaking clinical trials", également publiés dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Aucun autre traitement abaissant le LDL-cholestérol n'a montré de régression de la maladie coronaire dans un essai utilisant l'IVUS, a-t-il souligné. Les anti-PCSK9 abaissent le LDL-cholestérol au-delà de l'effet des statines, mais aucune donnée n'existe sur leurs effets sur la progression de la maladie coronaire.

Dans l'essai GLAGOV, 968 patients sous traitement stable et optimisé par statines se présentant pour une angiographie coronaire attestant d'une maladie coronaire ont été randomisés entre l'administration mensuelle sous-cutanée d'évolocumab (420 mg) et un placebo, pendant 18 mois, en plus des statines. Des échographies endovasculaires ont été réalisées au départ et à 78 semaines.

Comme attendu, les taux de LDL-cholestérol ont été significativement diminués sous évolocumab par rapport au placebo (statines seules), avec une baisse de 60% par rapport au départ, tandis qu'ils n'ont pas changé sous placebo. Le taux moyen de LDL-cholestérol atteint était de 0,366 g/L dans le groupe évolocumab contre 0,930 g/L dans le groupe placebo.

Le pourcentage du volume de l'athérome, critère principal évalué, a augmenté de 0,05% sous placebo, tandis qu'il a diminué de 0,95% dans le groupe évolocumab, une différence statiquement significative -et cliniquement pertinente, selon Stephen Nicholls du South Australian Health and Medical Research Institute à Adelaïde (Australie), co-investigateur, présent lors de la conférence de presse.

Le volume total d'athérome normalisé a également significativement diminué sous évolocumab par rapport au placebo (-5,8 mm3 contre -0,9 mm3).

Une régression de la plaque, en termes de pourcentage du volume d'athérome, a été observée chez 64,3% des patients sous évolocumab, significativement plus que sous placebo (47,3%).

Les chercheurs ont également regardé plus en détails les résultats des patients qui présentaient au départ déjà un faible taux de LDL-cholestérol, inférieur à 0,7 g/L: la baisse du LDL-cholestérol avec l'évolocumab par rapport aux statines seules était également d'environ 60%, atteignant un taux moyen de 0,24 g/L, mais l'effet de l'évolocumab sur la plaque était encore plus important que celui observé chez l'ensemble des patients: 81,2% ont montré une régression de la plaque, ce que Steve Nissen a qualifié d'"assez extraordinaire", contre 48% sous placebo.

Cet essai apporte "des preuves intéressantes qu'un bénéfice clinique puisse être observé à des niveaux de LDL-cholestérol aussi bas que 0,20 g/L", a-t-il commenté.

Aucun problème de sécurité n'a été constaté dans cet essai.

Lors de la discussion, Raul Santos de l'université de Sao Paulo (Brésil) a souligné que la maladie coronaire continuait toutefois à progresser chez 35% des patients. "Cela suggère que nous devons traiter plus tôt, ou traiter d'autres facteurs de risque", a-t-il commenté.

Les effets de l'évolocumab sur les évènements cliniques restent toutefois à démontrer, ce qui est l'objet de l'essai FOURIER qui devrait bientôt dévoiler ses résultats.

(JAMA, publication en ligne du 15 novembre)

cd/ab/APM

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.