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17/12 2024
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L'ÉVOLUTION À LA HAUSSE DES TENEURS EN COCAÏNE CONFIRMÉE EN 2023 (OFDT)

PARIS, 17 décembre 2024 (APMnews) - Les analyses des échantillons de cocaïne recueillis en 2023 confirment une évolution à la hausse des teneurs en principe actif observée depuis 2018 et à la baisse des produits de coupe voire leur absence, selon les résultats du bilan annuel du Système d'identification national des toxiques et des substances (Sintes) publiés mardi par l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).

En 2023, 731 collectes de produits ont été réalisées dans le cadre du dispositif Sintes, soit une hausse de 17% par rapport à 2022, selon ce Point Sintes n°10.

La cocaïne demeure le produit le plus fréquemment collecté (18% de l'ensemble), en proportion similaire par rapport à 2022, et la tendance à l'augmentation de la concentration moyenne en cocaïne observée depuis 2018 se confirme (teneur en cocaïne entre 80 et 90% dans 35% des échantillons), avec en parallèle une baisse ou une absence d'adultération.

Dans les échantillons qui ne contenaient pas uniquement de la cocaïne, figuraient parmi les agents adultérants les plus fréquemment identifiés le lévamisole, un antiparasitaire utilisé en médecine vétérinaire, ainsi que des agents diluants qui peuvent favoriser des risques de complications.

Pour l'héroïne, deuxième substance la plus fréquemment collectée, les teneurs en principe actif restent stables en 2023. Cependant, des effets inattendus ont été rapportés pour 39% des collectes, en partie associés à des intoxications aiguës liées à une teneur élevée en héroïne et à la circulation d'héroïne adultérée aux cannabinoïdes de synthèse en Ile-de-France.

Cette situation n'avait jamais été observée en Europe (complications neuropsychiatriques inattendues, avec agitation, paranoïa, hallucinations, convulsions), conduisant l'OFDT à mettre en place une veille active sur ces produits.

Elle l'a également fait, après des signalements d'effets inattendus ou d'effets indésirables graves pour la cocaïne rose et les cannabinoïdes hémisynthétiques.

Diversification des cannabinoïdes hémisynthétiques

Ces derniers se diversifient en 2023. Apparue en 2022, la circulation d'hexahydrocannabinol (HHC) s'est poursuivie de façon massive jusqu'en juin 2023 avec son inscription et deux de ses dérivés sur la liste des stupéfiants (cf dépêche du 12/06/2023 à 16:33). Parmi les symptômes rapportés, la plupart d'entre eux sont évocateurs d'une intoxication aiguë à des substances cannabinoïdes (hyperémèse, tachycardie, convulsions, état confusionnel, dysarthrie).

Concernant la cocaïne rose, malgré la médiatisation de ce produit, peu de collectes ont été réalisées en 2023, "ce qui confirme l'observation réalisée par le dispositif TREND d'une offre en décroissance de ce produit". Vendue sous différents noms (2C-B, tucibi, tuci, cocaïne rose, coke-rose, pink cocaine, Nexus), il s'agit le plus souvent d'une association de kétamine et de MDMA.

Ce dernier est le troisième produit le plus collecté. Les analyses confirment des teneurs élevées pour la forme cristal et une importante variabilité pour la forme comprimé. Cinq événements indésirables graves ont été rapportés comme étant associés à la prise de MDMA, notamment des complications de nature psychiatrique (agressivité, agitation, état confusionnel), ainsi que des amnésies et des pertes de connaissances.

Parmi les nouveaux produits de synthèse collectés, la kétamine et la 3-MMC sont les principaux produits supposés. La kétamine est utilisée à des doses relativement faibles par une plus grande diversité d'usagers, ce qui n'empêche pas la survenue d'incidents, mais plutôt bénins. Parmi les événements graves rapportés figurent deux cas de toxicité lésionnelle sur le système urinaire et deux cas de "k-hole", un état dissociatif, avec perte de conscience et amnésie.

Pour la 3-MMC, les tromperies la concernant représentent 30% de l'ensemble des tromperies, principalement remplacées par la 3-CMC ainsi que par d'autres cathinones de synthèse. De nouvelles ont été identifiées en 2023, dérivées de la pentedrone, avec en chef de file la N-éthylnorpentedrone, placée sous surveillance intensive par le système d'alerte précoce de la nouvelle Agence de l'Union européenne sur les drogues (EU Drugs Agency -EUDA).

Des dérivés de la pentylone, tels que la dipentylone, ou encore la N-éthylpentylone ont aussi été détectés. Pour ces deux types de dérivés, il est attendu un risque élevé de complications neuropsychiatriques, pointe l'OFDT.

Les données de Sintes montrent également en 2023 que l'offre des produits contenant du cannabis continue à se diversifier, avec des produits parfois très concentrés ou sous forme comestible qui peuvent conduire à des intoxications aiguës.

Les produits comestibles, phénomène émergent

L'OFDT relève que ces produits comestibles, nouveau type de présentation essentiellement constaté pour les substances cannabinoïdes en 2023, constituent "un phénomène émergent aux multiples facettes". Ces produits ont "des caractéristiques particulières qui peuvent exposer les consommateurs à des risques qui n'ont pas forcément pu être anticipés" et leur aspect de confiserie expose les publics vulnérables, notamment les enfants, à une ingestion accidentelle.

Une grande diversité de cannabinoïdes de synthèse est également retrouvée dans les e-liquides pour la vape, parfois consommés par des usagers très jeunes.

En 2023, le dispositif Sintes a permis 17 nouvelles identifications de nouveaux produits de synthèse (NPS), notifiées à l'EUDA, une tendance à la baisse observée au niveau européen. Les catégories de NPS avec le plus de molécules identifiées sont les cannabinoïdes de synthèse et les cannabinoïdes hémisynthétiques.

Les nitazènes ou dérivés benzimidazolés, qui constitue une nouvelle classe d'opioïdes de synthèse avec un risque élevé de surdose (cf dépêche du 08/07/2024 à 14:19), ont été identifiés de façon isolée ou dans le cadre de clusters d'intoxications aiguës voire fatales. Des produits contenant des nitazènes, vendus comme étant du fentanyl ou de l'héroïne, ont fait l'objet de deux alertes sanitaires de la part de l'OFDT auprès de l'EUDA.

Ces produits pourraient être proposés à la place de l'héroïne, ce qui constitue "une menace émergente pour la santé publique, dans un contexte de potentielle diminution de l'offre d'héroïne en Europe, suite à l'interdiction de la production d'opium en Afghanistan", fait observer l'observatoire.

(Notes, Point Sintes n°10, décembre 2024)

ld/ab/APMnews

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PARIS, 17 décembre 2024 (APMnews) - Les analyses des échantillons de cocaïne recueillis en 2023 confirment une évolution à la hausse des teneurs en principe actif observée depuis 2018 et à la baisse des produits de coupe voire leur absence, selon les résultats du bilan annuel du Système d'identification national des toxiques et des substances (Sintes) publiés mardi par l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).

En 2023, 731 collectes de produits ont été réalisées dans le cadre du dispositif Sintes, soit une hausse de 17% par rapport à 2022, selon ce Point Sintes n°10.

La cocaïne demeure le produit le plus fréquemment collecté (18% de l'ensemble), en proportion similaire par rapport à 2022, et la tendance à l'augmentation de la concentration moyenne en cocaïne observée depuis 2018 se confirme (teneur en cocaïne entre 80 et 90% dans 35% des échantillons), avec en parallèle une baisse ou une absence d'adultération.

Dans les échantillons qui ne contenaient pas uniquement de la cocaïne, figuraient parmi les agents adultérants les plus fréquemment identifiés le lévamisole, un antiparasitaire utilisé en médecine vétérinaire, ainsi que des agents diluants qui peuvent favoriser des risques de complications.

Pour l'héroïne, deuxième substance la plus fréquemment collectée, les teneurs en principe actif restent stables en 2023. Cependant, des effets inattendus ont été rapportés pour 39% des collectes, en partie associés à des intoxications aiguës liées à une teneur élevée en héroïne et à la circulation d'héroïne adultérée aux cannabinoïdes de synthèse en Ile-de-France.

Cette situation n'avait jamais été observée en Europe (complications neuropsychiatriques inattendues, avec agitation, paranoïa, hallucinations, convulsions), conduisant l'OFDT à mettre en place une veille active sur ces produits.

Elle l'a également fait, après des signalements d'effets inattendus ou d'effets indésirables graves pour la cocaïne rose et les cannabinoïdes hémisynthétiques.

Diversification des cannabinoïdes hémisynthétiques

Ces derniers se diversifient en 2023. Apparue en 2022, la circulation d'hexahydrocannabinol (HHC) s'est poursuivie de façon massive jusqu'en juin 2023 avec son inscription et deux de ses dérivés sur la liste des stupéfiants (cf dépêche du 12/06/2023 à 16:33). Parmi les symptômes rapportés, la plupart d'entre eux sont évocateurs d'une intoxication aiguë à des substances cannabinoïdes (hyperémèse, tachycardie, convulsions, état confusionnel, dysarthrie).

Concernant la cocaïne rose, malgré la médiatisation de ce produit, peu de collectes ont été réalisées en 2023, "ce qui confirme l'observation réalisée par le dispositif TREND d'une offre en décroissance de ce produit". Vendue sous différents noms (2C-B, tucibi, tuci, cocaïne rose, coke-rose, pink cocaine, Nexus), il s'agit le plus souvent d'une association de kétamine et de MDMA.

Ce dernier est le troisième produit le plus collecté. Les analyses confirment des teneurs élevées pour la forme cristal et une importante variabilité pour la forme comprimé. Cinq événements indésirables graves ont été rapportés comme étant associés à la prise de MDMA, notamment des complications de nature psychiatrique (agressivité, agitation, état confusionnel), ainsi que des amnésies et des pertes de connaissances.

Parmi les nouveaux produits de synthèse collectés, la kétamine et la 3-MMC sont les principaux produits supposés. La kétamine est utilisée à des doses relativement faibles par une plus grande diversité d'usagers, ce qui n'empêche pas la survenue d'incidents, mais plutôt bénins. Parmi les événements graves rapportés figurent deux cas de toxicité lésionnelle sur le système urinaire et deux cas de "k-hole", un état dissociatif, avec perte de conscience et amnésie.

Pour la 3-MMC, les tromperies la concernant représentent 30% de l'ensemble des tromperies, principalement remplacées par la 3-CMC ainsi que par d'autres cathinones de synthèse. De nouvelles ont été identifiées en 2023, dérivées de la pentedrone, avec en chef de file la N-éthylnorpentedrone, placée sous surveillance intensive par le système d'alerte précoce de la nouvelle Agence de l'Union européenne sur les drogues (EU Drugs Agency -EUDA).

Des dérivés de la pentylone, tels que la dipentylone, ou encore la N-éthylpentylone ont aussi été détectés. Pour ces deux types de dérivés, il est attendu un risque élevé de complications neuropsychiatriques, pointe l'OFDT.

Les données de Sintes montrent également en 2023 que l'offre des produits contenant du cannabis continue à se diversifier, avec des produits parfois très concentrés ou sous forme comestible qui peuvent conduire à des intoxications aiguës.

Les produits comestibles, phénomène émergent

L'OFDT relève que ces produits comestibles, nouveau type de présentation essentiellement constaté pour les substances cannabinoïdes en 2023, constituent "un phénomène émergent aux multiples facettes". Ces produits ont "des caractéristiques particulières qui peuvent exposer les consommateurs à des risques qui n'ont pas forcément pu être anticipés" et leur aspect de confiserie expose les publics vulnérables, notamment les enfants, à une ingestion accidentelle.

Une grande diversité de cannabinoïdes de synthèse est également retrouvée dans les e-liquides pour la vape, parfois consommés par des usagers très jeunes.

En 2023, le dispositif Sintes a permis 17 nouvelles identifications de nouveaux produits de synthèse (NPS), notifiées à l'EUDA, une tendance à la baisse observée au niveau européen. Les catégories de NPS avec le plus de molécules identifiées sont les cannabinoïdes de synthèse et les cannabinoïdes hémisynthétiques.

Les nitazènes ou dérivés benzimidazolés, qui constitue une nouvelle classe d'opioïdes de synthèse avec un risque élevé de surdose (cf dépêche du 08/07/2024 à 14:19), ont été identifiés de façon isolée ou dans le cadre de clusters d'intoxications aiguës voire fatales. Des produits contenant des nitazènes, vendus comme étant du fentanyl ou de l'héroïne, ont fait l'objet de deux alertes sanitaires de la part de l'OFDT auprès de l'EUDA.

Ces produits pourraient être proposés à la place de l'héroïne, ce qui constitue "une menace émergente pour la santé publique, dans un contexte de potentielle diminution de l'offre d'héroïne en Europe, suite à l'interdiction de la production d'opium en Afghanistan", fait observer l'observatoire.

(Notes, Point Sintes n°10, décembre 2024)

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