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20/07 2023
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L'EXPÉRIMENTATION "PETITS MAUX" PAR LES PHARMACIENS EN BRETAGNE SERA ÉTENDUE À TROIS AUTRES RÉGIONS

MONCONTOUR (Côtes-d'Armor), 20 juillet 2023 (APMnews) - L'expérimentation "article 51" OSyS sur la prise en charge des "petits maux" par les pharmaciens d'officine en Bretagne est reconduite et sera bientôt étendue à trois autres régions, a annoncé l'agence régionale de santé (ARS) Bretagne lors d'une conférence de presse mercredi à la pharmacie de la Cité à Moncontour.

Lancée à l'automne 2021 avec une cinquantaine de pharmacies, l'expérimentation OSyS consiste à solliciter son pharmacien pour des "petits maux" pour détecter sans attendre une situation à risque, orienter rapidement le patient, faciliter l'accès à un professionnel de santé et éviter un passage inutile aux urgences, rappelle-t-on (cf dépêche du 29/04/2022 à 18:02).

Les pharmacies bretonnes impliquées dans l'expérimentation de la prise en charge des petits maux sont désormais 74. La pharmacie de la Cité à Moncontour est engagée dans cette démarche.

Depuis juin, forts d'une évaluation démontrant le service rendu à la population, les partenaires -l'ARS Bretagne, l'association Pharma Système Qualité et le ministère de la santé et de la prévention- ont reconduit le dispositif.

"Pour le rendre plus pertinent, et au regard des pratiques observées, ils l'ont recentré sur six situations cliniques (contre 13 auparavant)": les plaies simples, les piqûres de tiques, les cystites, les brûlures du premier degré, les douleurs pharyngées et les conjonctivites.

Dès septembre, d'autres régions vont s'engager dans cette voie qui constitue un levier efficace pour libérer du temps médical, réduire les passages aux urgences, sécuriser le conseil pharmaceutique et apporter un service à la population.

Les noms de ces trois régions ne sont pas encore connus, a indiqué l'agence à APMnews.

L'expérimentation assure un accès à des soins de proximité, note l'ARS. Si un tel dispositif venait à être généralisé, il pourrait s'appuyer sur un maillage territorial fin et sur des amplitudes horaires larges (les pharmacies sont souvent ouvertes 6 jours sur 7).

Les grands principes du dispositif permettant aux pharmaciens de prendre en charge "les petits maux" restent inchangés depuis son lancement. Après une formation et à l'aide d'outils d'accompagnement (arbres décisionnels, interface informatique pour un suivi précis des patients, support de communication à destination des patients), les pharmaciens engagés dans la démarche peuvent:

  • conseiller au patient un médicament adapté (hors prescription médicale obligatoire)
  • l'adresser vers un médecin généraliste
  • l'envoyer vers un service d'urgence.

Avec l'accord du patient, le pharmacien informe le médecin traitant du patient de la problématique rencontrée et de l'orientation proposée. Enfin, le pharmacien reprend contact avec le patient pour s'assurer que la situation évolue favorablement.

Près de 2.000 situations prises en charge

Depuis l'automne 2021, les pharmaciens impliqués dans l'expérimentation ont pris en charge quelque 1.800 situations.

A la question "Qu'auriez-vous fait si ce service n'existait pas?", 39% des patients ont répondu qu'ils seraient allés voir le médecin et 5% qu'ils seraient allés aux urgences.

Ainsi, 702 patients seraient allés voir un médecin directement. L'expérimentation a donc évité 420 consultations médicales. De plus, 90 patients se seraient rendus aux urgences: l'expérimentation a évité 68 passages aux urgences.

L'organisation mise en œuvre par l'association Pharma Système Qualité favorise la collaboration entre professionnels de santé d'un territoire: pharmacien et médecin recherchent ensemble les orientations médicales de proximité, la téléconsultation en local, le service d'urgence le plus proche.

L'objectif du projet "est de donner au pharmacien d'officine les moyens de réaliser une orientation efficace dans le cadre de la prise en charge des soins relevant du premier recours, les outils adaptés à une homogénéisation et à une sécurisation de son triage, tout en respectant l'essence de son art, à savoir le dialogue avec le patient, la capacité d'analyse et la réflexion professionnelle suivant la description de symptômes", rappelle l'agence.

Les arbres décisionnels fournis "constituent des supports facilitateurs de prise de décision". L'un des objectifs est également "de préparer la mise en œuvre d'une coopération interprofessionnelle respectueuse du champ de compétences de chacun, avec l'idée que l'orientation judicieuse et adaptée vers la consultation médicale constitue un socle de la mission du pharmacien". Pour les médecins, le dispositif a vocation à libérer du temps médical et à optimiser l'accès aux consultations pour les soins non programmés.

L'approche proposée par Pharma Système Qualité peut aussi s'appuyer sur des organisations existantes comme les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) ou les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).

Pour accompagner la montée en charge de l'expérimentation, une attention particulière sera désormais portée à la communication entre tous les acteurs. Un webinaire régional sera organisé en octobre à destination des médecins libéraux et en partenariat avec l'assurance maladie, l'union régionale des professionnels de santé (URPS) médecins libéraux et l'ARS Bretagne.

Il était prévu de réaliser 7.500 triages par an sur les deux années d'expérimentation. Le dispositif n'est donc pas encore utilisé à la hauteur des attendus, note-t-on.

Le budget de l'expérimentation est de 409.310 euros sur deux ans. Le pharmacien perçoit 15 euros par triage (avec un forfait fixe et un bonus variable), rappelle-t-on.

sl/nc/APMnews

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MONCONTOUR (Côtes-d'Armor), 20 juillet 2023 (APMnews) - L'expérimentation "article 51" OSyS sur la prise en charge des "petits maux" par les pharmaciens d'officine en Bretagne est reconduite et sera bientôt étendue à trois autres régions, a annoncé l'agence régionale de santé (ARS) Bretagne lors d'une conférence de presse mercredi à la pharmacie de la Cité à Moncontour.

Lancée à l'automne 2021 avec une cinquantaine de pharmacies, l'expérimentation OSyS consiste à solliciter son pharmacien pour des "petits maux" pour détecter sans attendre une situation à risque, orienter rapidement le patient, faciliter l'accès à un professionnel de santé et éviter un passage inutile aux urgences, rappelle-t-on (cf dépêche du 29/04/2022 à 18:02).

Les pharmacies bretonnes impliquées dans l'expérimentation de la prise en charge des petits maux sont désormais 74. La pharmacie de la Cité à Moncontour est engagée dans cette démarche.

Depuis juin, forts d'une évaluation démontrant le service rendu à la population, les partenaires -l'ARS Bretagne, l'association Pharma Système Qualité et le ministère de la santé et de la prévention- ont reconduit le dispositif.

"Pour le rendre plus pertinent, et au regard des pratiques observées, ils l'ont recentré sur six situations cliniques (contre 13 auparavant)": les plaies simples, les piqûres de tiques, les cystites, les brûlures du premier degré, les douleurs pharyngées et les conjonctivites.

Dès septembre, d'autres régions vont s'engager dans cette voie qui constitue un levier efficace pour libérer du temps médical, réduire les passages aux urgences, sécuriser le conseil pharmaceutique et apporter un service à la population.

Les noms de ces trois régions ne sont pas encore connus, a indiqué l'agence à APMnews.

L'expérimentation assure un accès à des soins de proximité, note l'ARS. Si un tel dispositif venait à être généralisé, il pourrait s'appuyer sur un maillage territorial fin et sur des amplitudes horaires larges (les pharmacies sont souvent ouvertes 6 jours sur 7).

Les grands principes du dispositif permettant aux pharmaciens de prendre en charge "les petits maux" restent inchangés depuis son lancement. Après une formation et à l'aide d'outils d'accompagnement (arbres décisionnels, interface informatique pour un suivi précis des patients, support de communication à destination des patients), les pharmaciens engagés dans la démarche peuvent:

  • conseiller au patient un médicament adapté (hors prescription médicale obligatoire)
  • l'adresser vers un médecin généraliste
  • l'envoyer vers un service d'urgence.

Avec l'accord du patient, le pharmacien informe le médecin traitant du patient de la problématique rencontrée et de l'orientation proposée. Enfin, le pharmacien reprend contact avec le patient pour s'assurer que la situation évolue favorablement.

Près de 2.000 situations prises en charge

Depuis l'automne 2021, les pharmaciens impliqués dans l'expérimentation ont pris en charge quelque 1.800 situations.

A la question "Qu'auriez-vous fait si ce service n'existait pas?", 39% des patients ont répondu qu'ils seraient allés voir le médecin et 5% qu'ils seraient allés aux urgences.

Ainsi, 702 patients seraient allés voir un médecin directement. L'expérimentation a donc évité 420 consultations médicales. De plus, 90 patients se seraient rendus aux urgences: l'expérimentation a évité 68 passages aux urgences.

L'organisation mise en œuvre par l'association Pharma Système Qualité favorise la collaboration entre professionnels de santé d'un territoire: pharmacien et médecin recherchent ensemble les orientations médicales de proximité, la téléconsultation en local, le service d'urgence le plus proche.

L'objectif du projet "est de donner au pharmacien d'officine les moyens de réaliser une orientation efficace dans le cadre de la prise en charge des soins relevant du premier recours, les outils adaptés à une homogénéisation et à une sécurisation de son triage, tout en respectant l'essence de son art, à savoir le dialogue avec le patient, la capacité d'analyse et la réflexion professionnelle suivant la description de symptômes", rappelle l'agence.

Les arbres décisionnels fournis "constituent des supports facilitateurs de prise de décision". L'un des objectifs est également "de préparer la mise en œuvre d'une coopération interprofessionnelle respectueuse du champ de compétences de chacun, avec l'idée que l'orientation judicieuse et adaptée vers la consultation médicale constitue un socle de la mission du pharmacien". Pour les médecins, le dispositif a vocation à libérer du temps médical et à optimiser l'accès aux consultations pour les soins non programmés.

L'approche proposée par Pharma Système Qualité peut aussi s'appuyer sur des organisations existantes comme les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) ou les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).

Pour accompagner la montée en charge de l'expérimentation, une attention particulière sera désormais portée à la communication entre tous les acteurs. Un webinaire régional sera organisé en octobre à destination des médecins libéraux et en partenariat avec l'assurance maladie, l'union régionale des professionnels de santé (URPS) médecins libéraux et l'ARS Bretagne.

Il était prévu de réaliser 7.500 triages par an sur les deux années d'expérimentation. Le dispositif n'est donc pas encore utilisé à la hauteur des attendus, note-t-on.

Le budget de l'expérimentation est de 409.310 euros sur deux ans. Le pharmacien perçoit 15 euros par triage (avec un forfait fixe et un bonus variable), rappelle-t-on.

sl/nc/APMnews

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