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09/02 2024
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L'HÔPITAL D'ARGENTEUIL VEUT SE PLACER DANS UNE "DYNAMIQUE D'INNOVATION PERMANENTE"

(Par Maryannick LE BRIS)

ARGENTEUIL (Val-d'Oise), 9 février 2024 (APMnews) - Le centre d'hospitalier d'Argenteuil prépare son prochain projet d'établissement, qui doit notamment décliner des axes sur la "modernisation" et l'attractivité, a expliqué son directeur, Sylvain Groseil, mercredi lors d'un entretien avec APMnews, insistant sur "dynamique d'innovation permanente" qu'il souhaite pour l'établissement, avec bientôt une direction ad hoc.

Le CH d'Argenteuil prépare son projet d'établissement 2024-2028, de façon que le résultat ne soit pas "une somme de projets indépendants, mais un projet global qui se déclinera dans chacun des domaines d'activité", a fait valoir Sylvain Groseil, qui a succédé à Bertrand Martin fin mai 2023, lors d'un entretien mené en présence du Dr Jean-Luc Pons, président de la commission médicale d'établissement (CME).

Ce projet d'établissement, qui devrait être adopté par les instances en décembre 2024, s'articulera autour de quatre axes -la "modernisation", architecturale ou organisationnelle, la "valorisation" des expertises, "l'attractivité" et "l'excellence".

Ces derniers devraient ainsi être déclinés au cours de l'année dans les domaines médical, soignant, social et dans le cadre des relations avec les usagers.

Parmi les actions déjà menées en 2023, Sylvain Groseil a présenté le lancement d'un processus de décentralisation de la gestion de projets à l'échelle des pôles. Ces derniers "définissent eux-mêmes les projets qu'ils vont conduire" ainsi que leur priorisation et les délais de réalisation, a-t-il expliqué.

"La seule chose que l'on a imposée, avec le Dr Pons, c'est un cadre avec quatre axes qui doivent absolument être respectés pour tout projet", qui sont les mêmes que ceux définis pour le socle du prochain projet d'établissement. "Tout projet de pôle doit rentrer dans l'un des quatre axes."

Sylvain Groseil a précisé que le processus n'en était pas encore au stade la délégation budgétaire, même si les pôles déterminent eux-mêmes le coût et les gains financiers de leur projet. "On est au démarrage de ce processus de délégation de gestion, à l'étape initiale qui est une acculturation à la logique de gestion de projet", a-t-il argué.

S'agissant de la gouvernance, un comité projet "se réunit tous les deux mois en présence du directeur et du président de CME". Les projets qui "n'engagent pas de manière substantielle l'établissement d'un point de vue financier sont directement validés" lors du comité. Lorsque ce n'est pas le cas, ils sont ensuite soumis à la validation du directoire.

L'établissement engage également une démarche de contractualisation. Des contrats qualité vont être passés avec les pôles et des contrats recherche vont l'être avec les services.

Un dispositif d'intéressement est prévu "dès cette année sur les contrats qualité et les contrats recherche", et son utilisation sera laissée "à la libre discrétion du trinôme chef de pôle, cadre de pôle et directeur référent de pôle", a précisé Sylvain Groseil.

L'hôpital s'est par ailleurs fixé pour objectif de travailler sur "une certification à blanc tous les ans, avant la certification de la HAS [Haute autorité de santé] dans quatre ans", a-t-il ajouté, soulignant placer la qualité "comme un fondement de notre action managériale".

Sur la recherche, le CH d'Argenteuil "fait partie des gros établissements hors CHU qui ont une activité très conséquente", a fait valoir Sylvain Groseil, précisant que l'hôpital "valorise hors étudiants un peu plus de 1,8 M€ de crédits Merri [missions d'enseignement, de recherche, de référence et d'innovation]".

La structuration et le développement de la recherche, notamment paramédicale, vise aussi à en faire un facteur d'attractivité. Le CH va aussi, "dès cette année, lancer un appel à projets interne" pour "favoriser le développement d'une activité de promotion".

Une cartographie des activités à l'échelle du GHT

L'établissement disposera bientôt d'une direction de l'innovation, "avec l'idée de structurer [cette dimension] autour de trois thématiques", a aussi annoncé le directeur de l'hôpital. Ces trois thématiques sont "l'hôpital incubateur, -c'est-à-dire que l'on va aider les autres à valoriser leurs innovations, notamment dans les domaines chirurgical et pharmaceutique-, l'hôpital explorateur, notamment dans les domaines managérial et de l'expérience patient, et l'hôpital bâtisseur, avec l'ambition de construire un certain nombre de choses avec nos partenaires" et de valoriser des réalisations.

La directrice de l'innovation, qui doit arriver le 18 mars et travaillera en lien avec le directeur médical de la recherche, est directrice des soins, car cette démarche se situe "à la frontière entre l'administration et le monde soignant".

Etablissement support du groupement hospitalier de territoire (GHT) Sud Val-d'Oise Nord Hauts-de-Seine, l'hôpital d'Argenteuil poursuit par ailleurs "la dynamique territoriale dans les relations avec ses partenaires", dans le prolongement de "l'énorme travail déjà accompli par mon prédécesseur", a salué Sylvain Groseil.

Il s'agit, "dans la perspective du renouvellement des autorisations, de changer le prisme d'analyse de nos activités". La logique de complémentarité doit se développer à partir de ces questions -"quel besoin de santé et quelle offre de soins pour y répondre", a-t-il expliqué, estimant que cette approche a le mérite de "dépassionner les débats".

"Nous avons donc été amenés à cartographier nos activités en trois catégories." La première est une activité dite "asymétrique", c'est-à-dire que "l'on pose le constat que l'offre doit être différente selon les établissements, parce que le besoin de santé est différent".

La deuxième catégorie est celle des activités "dites à mutualiser" et la troisième, "en réalité la plus grosse", est celle de l'offre qui doit "être identique" dans les différents établissements de santé au regard du besoin de santé, a-t-il développé, prenant l'exemple de la gériatrie.

"Maintenant que l'on a fait cette cartographie, on devrait réunir un séminaire d'ici la fin du premier semestre 2024, pour faire travailler nos communautés médicales […] sur les axes de coopération qui peuvent être mis en place" dans chacune des configurations, à partir du second semestre 2024, a-t-il détaillé. Ce chantier permettra d'actualiser le projet médical partagé du GHT.

Sur le plan des systèmes d'information, le déploiement du dossier patient informatisé (DPI) commun (Easily*) avec l'hôpital d'Eaubonne (Simone-Veil) est "en train d'être finalisé".

L'hôpital d'Argenteuil a aussi changé ses outils de gestion administrative et financière. L'année 2024 "sera une année de finalisation des derniers ajustements et on pourra avoir en 2025 un système d'information complètement stabilisé", a-t-il noté.

Un logiciel de biologie médicale commun (GLIMS*) a également été déployé au CH d'Argenteuil, au Centre d'accueil et de soins hospitaliers (Cash) de Nanterre et à l'hôpital d'Eaubonne.

S'agissant de ses résultats pour 2023, l'établissement enregistre une nette évolution à la hausse de son activité, de +7,7% par rapport à 2022 (de 56.947 à 61.350 séjours). L'hospitalisation complète a légèrement augmenté (de 24.851 séjours à 25.005), "tout le reste de l'augmentation" étant enregistré sur l'ambulatoire.

Le CH d'Argenteuil prévoit un déficit prévisionnel 2023 "autour de 9,4 M€" (hors aides de l'agence régionales de santé) sur son compte principal (sur un budget principal d'environ 300 M€). Le résultat 2022 était d'environ -1,3 M€, mais s'est élevé à -11 M€ hors aides et crédits non pérennes.

Sylvain Groseil attribue cette amélioration du déficit "structurel" au "plan pour une ambition collective" mis en place "dès le début de l'année 2023 et consolidé à partir de juin 2023", à son arrivée.

Ce plan est structuré en "quatre catégories d'actions": l'optimisation des recettes, celle des dépenses, l'optimisation "des organisations et des fonctionnements avec un impact budgétaire" (bascule de services d'hospitalisation complète en hospitalisation de semaine, révision des maquettes d'organisation…) et celle "dont l'impact budgétaire n'est pas défini a priori", c'est-à-dire dans une logique "d'organisation des soins qualitative", a-t-il détaillé.

Sur ce dernier point, le directeur de l'hôpital a évoqué la réduction des durées moyennes de séjour, mais aussi la "mise en place de projets novateurs ayant vocation à améliorer les prises en charge", notamment le développement de la chirurgie "hors bloc", comme en gynécologie.

"Les innovations techniques permettent de sortir certaines interventions du bloc et de les réaliser dans les services de consultation", a abondé le Dr Jean-Luc Pons. C'est par exemple le cas pour la "prise en charge des varices", qui peut aujourd'hui se faire "avec une technologie d'ultrasons". Un travail a ainsi été mené "pour libérer du temps de bloc afin d'y prendre en charge les patients en chirurgie traditionnelle".

La "totalité" des lits de MCO ouverts en 2023

S'agissant des effectifs, l'établissement a réussi, "sur l'année 2023, à ouvrir la totalité de [ses] lits de médecine, de chirurgie et d'obstétrique, ce qui est, en région parisienne, quasi proche de l'exploit", s'est félicité Sylvain Groseil.

Il n'échappe néanmoins pas au contexte national et aux tensions sur les effectifs subies par les hôpitaux franciliens, par exemple pour les soins critiques, la psychiatrie ou l'imagerie (manipulateurs radio).

Aux urgences (plus de 110.000 passages), "on a quelques postes vacants, mais on a fermé zéro jour dans l'année, on a régulé zéro jour", a-t-il aussi fait observer.

Le directeur a sur ce point rappelé l'existence de "deux innovations organisationnelles" contribuant à désengorger les urgences. L'une est le centre de consultations non programmées, installée à côté des urgences et "tenue par les urgentistes", l'autre est l'unité de médecine et d'orientation (Umedo).

Comptant 28 lits, cette dernière sert de "zone tampon en plus des lits d'UHCD [unités d'hospitalisation de courte durée] en cas d'absence de place dans les unités d'hospitalisation".

Sur la semaine du 29 janvier au 4 février, le temps médian de passage aux urgences s'est élevé "à 3h39 et le délai médian de prise en charge médicale est à 2h05", a rapporté Sylvain Groseil, vantant de bons résultats au regard de la situation des autres hôpitaux.

Pour attirer et conserver les professionnels, "on a mis en place tout un tas de mesures, mais le chemin n'est pas encore terminé", a considéré Sylvain Groseil. "On travaille notamment, et de manière très constructive, avec les représentants du personnel pour réfléchir à des pistes nouvelles pour fidéliser nos personnels."

Concernant le projet architectural du CH, qui vise à réunir dans un même bâtiment la quasi-totalité des activités de soins, réparties actuellement dans plusieurs pavillons, il reste "dans le planning qui avait été prévu, avec la fin de la phase 1 courant 2027 et la fin de la phase 2 fin 2029-début 2030" (cf dépêche du 16/06/2023 à 16:28).

mlb/nc/APMnews

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(Par Maryannick LE BRIS)

ARGENTEUIL (Val-d'Oise), 9 février 2024 (APMnews) - Le centre d'hospitalier d'Argenteuil prépare son prochain projet d'établissement, qui doit notamment décliner des axes sur la "modernisation" et l'attractivité, a expliqué son directeur, Sylvain Groseil, mercredi lors d'un entretien avec APMnews, insistant sur "dynamique d'innovation permanente" qu'il souhaite pour l'établissement, avec bientôt une direction ad hoc.

Le CH d'Argenteuil prépare son projet d'établissement 2024-2028, de façon que le résultat ne soit pas "une somme de projets indépendants, mais un projet global qui se déclinera dans chacun des domaines d'activité", a fait valoir Sylvain Groseil, qui a succédé à Bertrand Martin fin mai 2023, lors d'un entretien mené en présence du Dr Jean-Luc Pons, président de la commission médicale d'établissement (CME).

Ce projet d'établissement, qui devrait être adopté par les instances en décembre 2024, s'articulera autour de quatre axes -la "modernisation", architecturale ou organisationnelle, la "valorisation" des expertises, "l'attractivité" et "l'excellence".

Ces derniers devraient ainsi être déclinés au cours de l'année dans les domaines médical, soignant, social et dans le cadre des relations avec les usagers.

Parmi les actions déjà menées en 2023, Sylvain Groseil a présenté le lancement d'un processus de décentralisation de la gestion de projets à l'échelle des pôles. Ces derniers "définissent eux-mêmes les projets qu'ils vont conduire" ainsi que leur priorisation et les délais de réalisation, a-t-il expliqué.

"La seule chose que l'on a imposée, avec le Dr Pons, c'est un cadre avec quatre axes qui doivent absolument être respectés pour tout projet", qui sont les mêmes que ceux définis pour le socle du prochain projet d'établissement. "Tout projet de pôle doit rentrer dans l'un des quatre axes."

Sylvain Groseil a précisé que le processus n'en était pas encore au stade la délégation budgétaire, même si les pôles déterminent eux-mêmes le coût et les gains financiers de leur projet. "On est au démarrage de ce processus de délégation de gestion, à l'étape initiale qui est une acculturation à la logique de gestion de projet", a-t-il argué.

S'agissant de la gouvernance, un comité projet "se réunit tous les deux mois en présence du directeur et du président de CME". Les projets qui "n'engagent pas de manière substantielle l'établissement d'un point de vue financier sont directement validés" lors du comité. Lorsque ce n'est pas le cas, ils sont ensuite soumis à la validation du directoire.

L'établissement engage également une démarche de contractualisation. Des contrats qualité vont être passés avec les pôles et des contrats recherche vont l'être avec les services.

Un dispositif d'intéressement est prévu "dès cette année sur les contrats qualité et les contrats recherche", et son utilisation sera laissée "à la libre discrétion du trinôme chef de pôle, cadre de pôle et directeur référent de pôle", a précisé Sylvain Groseil.

L'hôpital s'est par ailleurs fixé pour objectif de travailler sur "une certification à blanc tous les ans, avant la certification de la HAS [Haute autorité de santé] dans quatre ans", a-t-il ajouté, soulignant placer la qualité "comme un fondement de notre action managériale".

Sur la recherche, le CH d'Argenteuil "fait partie des gros établissements hors CHU qui ont une activité très conséquente", a fait valoir Sylvain Groseil, précisant que l'hôpital "valorise hors étudiants un peu plus de 1,8 M€ de crédits Merri [missions d'enseignement, de recherche, de référence et d'innovation]".

La structuration et le développement de la recherche, notamment paramédicale, vise aussi à en faire un facteur d'attractivité. Le CH va aussi, "dès cette année, lancer un appel à projets interne" pour "favoriser le développement d'une activité de promotion".

Une cartographie des activités à l'échelle du GHT

L'établissement disposera bientôt d'une direction de l'innovation, "avec l'idée de structurer [cette dimension] autour de trois thématiques", a aussi annoncé le directeur de l'hôpital. Ces trois thématiques sont "l'hôpital incubateur, -c'est-à-dire que l'on va aider les autres à valoriser leurs innovations, notamment dans les domaines chirurgical et pharmaceutique-, l'hôpital explorateur, notamment dans les domaines managérial et de l'expérience patient, et l'hôpital bâtisseur, avec l'ambition de construire un certain nombre de choses avec nos partenaires" et de valoriser des réalisations.

La directrice de l'innovation, qui doit arriver le 18 mars et travaillera en lien avec le directeur médical de la recherche, est directrice des soins, car cette démarche se situe "à la frontière entre l'administration et le monde soignant".

Etablissement support du groupement hospitalier de territoire (GHT) Sud Val-d'Oise Nord Hauts-de-Seine, l'hôpital d'Argenteuil poursuit par ailleurs "la dynamique territoriale dans les relations avec ses partenaires", dans le prolongement de "l'énorme travail déjà accompli par mon prédécesseur", a salué Sylvain Groseil.

Il s'agit, "dans la perspective du renouvellement des autorisations, de changer le prisme d'analyse de nos activités". La logique de complémentarité doit se développer à partir de ces questions -"quel besoin de santé et quelle offre de soins pour y répondre", a-t-il expliqué, estimant que cette approche a le mérite de "dépassionner les débats".

"Nous avons donc été amenés à cartographier nos activités en trois catégories." La première est une activité dite "asymétrique", c'est-à-dire que "l'on pose le constat que l'offre doit être différente selon les établissements, parce que le besoin de santé est différent".

La deuxième catégorie est celle des activités "dites à mutualiser" et la troisième, "en réalité la plus grosse", est celle de l'offre qui doit "être identique" dans les différents établissements de santé au regard du besoin de santé, a-t-il développé, prenant l'exemple de la gériatrie.

"Maintenant que l'on a fait cette cartographie, on devrait réunir un séminaire d'ici la fin du premier semestre 2024, pour faire travailler nos communautés médicales […] sur les axes de coopération qui peuvent être mis en place" dans chacune des configurations, à partir du second semestre 2024, a-t-il détaillé. Ce chantier permettra d'actualiser le projet médical partagé du GHT.

Sur le plan des systèmes d'information, le déploiement du dossier patient informatisé (DPI) commun (Easily*) avec l'hôpital d'Eaubonne (Simone-Veil) est "en train d'être finalisé".

L'hôpital d'Argenteuil a aussi changé ses outils de gestion administrative et financière. L'année 2024 "sera une année de finalisation des derniers ajustements et on pourra avoir en 2025 un système d'information complètement stabilisé", a-t-il noté.

Un logiciel de biologie médicale commun (GLIMS*) a également été déployé au CH d'Argenteuil, au Centre d'accueil et de soins hospitaliers (Cash) de Nanterre et à l'hôpital d'Eaubonne.

S'agissant de ses résultats pour 2023, l'établissement enregistre une nette évolution à la hausse de son activité, de +7,7% par rapport à 2022 (de 56.947 à 61.350 séjours). L'hospitalisation complète a légèrement augmenté (de 24.851 séjours à 25.005), "tout le reste de l'augmentation" étant enregistré sur l'ambulatoire.

Le CH d'Argenteuil prévoit un déficit prévisionnel 2023 "autour de 9,4 M€" (hors aides de l'agence régionales de santé) sur son compte principal (sur un budget principal d'environ 300 M€). Le résultat 2022 était d'environ -1,3 M€, mais s'est élevé à -11 M€ hors aides et crédits non pérennes.

Sylvain Groseil attribue cette amélioration du déficit "structurel" au "plan pour une ambition collective" mis en place "dès le début de l'année 2023 et consolidé à partir de juin 2023", à son arrivée.

Ce plan est structuré en "quatre catégories d'actions": l'optimisation des recettes, celle des dépenses, l'optimisation "des organisations et des fonctionnements avec un impact budgétaire" (bascule de services d'hospitalisation complète en hospitalisation de semaine, révision des maquettes d'organisation…) et celle "dont l'impact budgétaire n'est pas défini a priori", c'est-à-dire dans une logique "d'organisation des soins qualitative", a-t-il détaillé.

Sur ce dernier point, le directeur de l'hôpital a évoqué la réduction des durées moyennes de séjour, mais aussi la "mise en place de projets novateurs ayant vocation à améliorer les prises en charge", notamment le développement de la chirurgie "hors bloc", comme en gynécologie.

"Les innovations techniques permettent de sortir certaines interventions du bloc et de les réaliser dans les services de consultation", a abondé le Dr Jean-Luc Pons. C'est par exemple le cas pour la "prise en charge des varices", qui peut aujourd'hui se faire "avec une technologie d'ultrasons". Un travail a ainsi été mené "pour libérer du temps de bloc afin d'y prendre en charge les patients en chirurgie traditionnelle".

La "totalité" des lits de MCO ouverts en 2023

S'agissant des effectifs, l'établissement a réussi, "sur l'année 2023, à ouvrir la totalité de [ses] lits de médecine, de chirurgie et d'obstétrique, ce qui est, en région parisienne, quasi proche de l'exploit", s'est félicité Sylvain Groseil.

Il n'échappe néanmoins pas au contexte national et aux tensions sur les effectifs subies par les hôpitaux franciliens, par exemple pour les soins critiques, la psychiatrie ou l'imagerie (manipulateurs radio).

Aux urgences (plus de 110.000 passages), "on a quelques postes vacants, mais on a fermé zéro jour dans l'année, on a régulé zéro jour", a-t-il aussi fait observer.

Le directeur a sur ce point rappelé l'existence de "deux innovations organisationnelles" contribuant à désengorger les urgences. L'une est le centre de consultations non programmées, installée à côté des urgences et "tenue par les urgentistes", l'autre est l'unité de médecine et d'orientation (Umedo).

Comptant 28 lits, cette dernière sert de "zone tampon en plus des lits d'UHCD [unités d'hospitalisation de courte durée] en cas d'absence de place dans les unités d'hospitalisation".

Sur la semaine du 29 janvier au 4 février, le temps médian de passage aux urgences s'est élevé "à 3h39 et le délai médian de prise en charge médicale est à 2h05", a rapporté Sylvain Groseil, vantant de bons résultats au regard de la situation des autres hôpitaux.

Pour attirer et conserver les professionnels, "on a mis en place tout un tas de mesures, mais le chemin n'est pas encore terminé", a considéré Sylvain Groseil. "On travaille notamment, et de manière très constructive, avec les représentants du personnel pour réfléchir à des pistes nouvelles pour fidéliser nos personnels."

Concernant le projet architectural du CH, qui vise à réunir dans un même bâtiment la quasi-totalité des activités de soins, réparties actuellement dans plusieurs pavillons, il reste "dans le planning qui avait été prévu, avec la fin de la phase 1 courant 2027 et la fin de la phase 2 fin 2029-début 2030" (cf dépêche du 16/06/2023 à 16:28).

mlb/nc/APMnews

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