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06/03 2023
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L'HÔPITAL EUROPÉEN DE MARSEILLE, SITUÉ DANS UNE ZONE DÉFAVORISÉE, SOUHAITE DÉVELOPPER LES DÉMARCHES "D'ALLERS VERS"

(Par Sylvain LABAUNE)

MARSEILLE, 6 mars 2023 (APMnews) - L'Hôpital européen de Marseille va présenter un nouveau projet d'établissement en 2023 dont l'objectif principal sera de développer les démarches "d'aller vers" afin de faciliter l'accès aux soins de la population plutôt défavorisée qu'il couvre, a expliqué lundi à APMnews Philippe Blua, nouveau directeur général de l'établissement de santé privé d'intérêt collectif (Espic).

Philippe Blua est en poste depuis début janvier. Il dirigeait auparavant les Hôpitaux Champagne Sud (HCS, Troyes) (cf dépêche du 28/10/2022 à 17:28).

Le principal objectif pour 2023 est de présenter un nouveau projet d'établissement. L'hôpital est sorti en juillet 2022 d'une période de direction commune avec l'Hôpital Saint-Joseph qui avait débuté en 2019 (cf dépêche du 06/07/2022 à 18:28).

L'Hôpital européen "a retrouvé son autonomie" et il a besoin de "refixer les lignes pour l'avenir", a expliqué Philippe Blua.

Le fil rouge du futur projet d'établissement sera de savoir comment répondre aux spécificités géographiques et sociales du bassin de population de l'Hôpital européen, couvrant des quartiers défavorisés au nord de la ville, et surtout le IIIe arrondissement où il est situé qui est un des territoires les plus pauvres de France.

À Marseille, "il n'y a pas beaucoup d'établissements au nord de la Canebière", mis à part "notre hôpital, l'hôpital Nord (AP-HM) et l'hôpital d'instruction des armées (HIA) Laveran de Marseille".

La population à couvrir sur ce bassin a d'"énormes besoins de santé", et le principal enjeu est de "savoir comment faire face à tous ces besoins", déclare-t-il.

Obtenir de nouvelles autorisations, notamment en médecine nucléaire

Parmi les actions à mener dans le cadre de nouveau projet d'établissement, il s'agit de "continuer à développer nos axes forts, c'est-à-dire tout ce qui est autour de la chirurgie, la cardiologie, la pneumologie".

"Depuis que notre hôpital a été créé en 2013, on ne lui a pas donné de nouvelles perspectives avec de nouvelles autorisations d'activités", continue-t-il.

"Un des objectifs pour l'avenir est donc d'obtenir de nouvelles autorisations de soins afin de faire face aux nouveaux besoins de santé qui apparaissent", poursuit-il.

Par exemple, "en cardiologie nous n'avons pas d'autorisation de rythmologie or nous couvrons une population particulièrement défavorisée qui a du mal à se déplacer pour aller pour se faire soigner, même quand les patients savent qu'ils ont une pathologie".

"La plupart des autorisations sont au sud de la Canebière or nous avons besoin de nouvelles autorisations au nord afin de répondre à nos propres besoins locaux", insiste-t-il.

"Actuellement, nous sommes obligés d'envoyer des patients se faire soigner ailleurs alors qu'ils sont diagnostiqués chez nous par exemple avec des troubles de rythmologie cardiaque. Certains ne vont pas aux rendez-vous fixés ailleurs et on les retrouve chez nous aux urgences quelque temps plus tard" dans un état de santé dégradé.

De même, en cancérologie, "nous n'avons pas d'autorisation de médecine nucléaire. Il y a 10 ans, ce n'était pas un mode de traitement très usuel, mais aujourd'hui nous en avons fortement besoin".

"Nous sommes ainsi également obligés d'envoyer des patients en cancérologie dans d'autres établissements. Et s'ils ne vont pas aux rendez-vous fixés ailleurs, ce sont encore une fois des patients que l'on retrouve aux urgences" plus tard.

L'Hôpital européen "fait donc face à des difficultés d'accès aux soins qui sont extrêmement importantes".

Plusieurs dossiers d'autorisations de soins sont actuellement discutés avec l'agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), indique le directeur général.

Dans ce contexte, l'établissement entend développer les démarches "d'aller vers", poursuit Philippe Blua.

Si "nous avons déjà dans nos murs une structure qui s'appelle Corhesan" qui intervient au niveau de la prévention en amont auprès de la population, "nous souhaitons notamment disposer d'une Pass [permanence d'accès aux soins de santé] ainsi que de pôles de consultations délocalisés, soit la forme de centre de soins ou de maisons de santé pluridisciplinaires, au nord de Marseille".

Un quatrième appareil d'IRM en 2023

En 2023, l'Hôpital européen de Marseille va installer un quatrième appareil d'IRM à la fin août, une unité de post-urgences doit être ouverte en mars pour les patients en observation, et un troisième appareil pour les préparations de chimiothérapie va être installé cet été.

"Nous avons par ailleurs un projet d'hôpital de jour pour les personnes âgées", rapporte-t-il.

Parmi les actions récemment réalisées, un hôpital de jour de médecine vient d'être créé fin janvier/début février, et une unité d'hospitalisation pour les personnes âgées de plus de 75 ans (sans passer par les urgences) vient d'être ouverte.

Un des autres objectifs est de parvenir à restaurer l'intégralité de la capacité en lits de 2019, avant la crise du Covid-19, qui est diminuée à cause notamment des difficultés sur les effectifs. L'établissement travaille actuellement sur sa politique d'attractivité, notamment pour "améliorer l'accueil des élèves infirmiers", explique le directeur général.

En ce qui concerne la situation financière, l'établissement devrait "rester déficitaire" pour l'exercice 2022, précise-t-il.

L'Hôpital européen de Marseille est un Espic qui compte 610 lits et places, dont 260 de chirurgie,170 de médecine, et 20 lits de réanimation.

syl/ab/APMnews

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(Par Sylvain LABAUNE)

MARSEILLE, 6 mars 2023 (APMnews) - L'Hôpital européen de Marseille va présenter un nouveau projet d'établissement en 2023 dont l'objectif principal sera de développer les démarches "d'aller vers" afin de faciliter l'accès aux soins de la population plutôt défavorisée qu'il couvre, a expliqué lundi à APMnews Philippe Blua, nouveau directeur général de l'établissement de santé privé d'intérêt collectif (Espic).

Philippe Blua est en poste depuis début janvier. Il dirigeait auparavant les Hôpitaux Champagne Sud (HCS, Troyes) (cf dépêche du 28/10/2022 à 17:28).

Le principal objectif pour 2023 est de présenter un nouveau projet d'établissement. L'hôpital est sorti en juillet 2022 d'une période de direction commune avec l'Hôpital Saint-Joseph qui avait débuté en 2019 (cf dépêche du 06/07/2022 à 18:28).

L'Hôpital européen "a retrouvé son autonomie" et il a besoin de "refixer les lignes pour l'avenir", a expliqué Philippe Blua.

Le fil rouge du futur projet d'établissement sera de savoir comment répondre aux spécificités géographiques et sociales du bassin de population de l'Hôpital européen, couvrant des quartiers défavorisés au nord de la ville, et surtout le IIIe arrondissement où il est situé qui est un des territoires les plus pauvres de France.

À Marseille, "il n'y a pas beaucoup d'établissements au nord de la Canebière", mis à part "notre hôpital, l'hôpital Nord (AP-HM) et l'hôpital d'instruction des armées (HIA) Laveran de Marseille".

La population à couvrir sur ce bassin a d'"énormes besoins de santé", et le principal enjeu est de "savoir comment faire face à tous ces besoins", déclare-t-il.

Obtenir de nouvelles autorisations, notamment en médecine nucléaire

Parmi les actions à mener dans le cadre de nouveau projet d'établissement, il s'agit de "continuer à développer nos axes forts, c'est-à-dire tout ce qui est autour de la chirurgie, la cardiologie, la pneumologie".

"Depuis que notre hôpital a été créé en 2013, on ne lui a pas donné de nouvelles perspectives avec de nouvelles autorisations d'activités", continue-t-il.

"Un des objectifs pour l'avenir est donc d'obtenir de nouvelles autorisations de soins afin de faire face aux nouveaux besoins de santé qui apparaissent", poursuit-il.

Par exemple, "en cardiologie nous n'avons pas d'autorisation de rythmologie or nous couvrons une population particulièrement défavorisée qui a du mal à se déplacer pour aller pour se faire soigner, même quand les patients savent qu'ils ont une pathologie".

"La plupart des autorisations sont au sud de la Canebière or nous avons besoin de nouvelles autorisations au nord afin de répondre à nos propres besoins locaux", insiste-t-il.

"Actuellement, nous sommes obligés d'envoyer des patients se faire soigner ailleurs alors qu'ils sont diagnostiqués chez nous par exemple avec des troubles de rythmologie cardiaque. Certains ne vont pas aux rendez-vous fixés ailleurs et on les retrouve chez nous aux urgences quelque temps plus tard" dans un état de santé dégradé.

De même, en cancérologie, "nous n'avons pas d'autorisation de médecine nucléaire. Il y a 10 ans, ce n'était pas un mode de traitement très usuel, mais aujourd'hui nous en avons fortement besoin".

"Nous sommes ainsi également obligés d'envoyer des patients en cancérologie dans d'autres établissements. Et s'ils ne vont pas aux rendez-vous fixés ailleurs, ce sont encore une fois des patients que l'on retrouve aux urgences" plus tard.

L'Hôpital européen "fait donc face à des difficultés d'accès aux soins qui sont extrêmement importantes".

Plusieurs dossiers d'autorisations de soins sont actuellement discutés avec l'agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), indique le directeur général.

Dans ce contexte, l'établissement entend développer les démarches "d'aller vers", poursuit Philippe Blua.

Si "nous avons déjà dans nos murs une structure qui s'appelle Corhesan" qui intervient au niveau de la prévention en amont auprès de la population, "nous souhaitons notamment disposer d'une Pass [permanence d'accès aux soins de santé] ainsi que de pôles de consultations délocalisés, soit la forme de centre de soins ou de maisons de santé pluridisciplinaires, au nord de Marseille".

Un quatrième appareil d'IRM en 2023

En 2023, l'Hôpital européen de Marseille va installer un quatrième appareil d'IRM à la fin août, une unité de post-urgences doit être ouverte en mars pour les patients en observation, et un troisième appareil pour les préparations de chimiothérapie va être installé cet été.

"Nous avons par ailleurs un projet d'hôpital de jour pour les personnes âgées", rapporte-t-il.

Parmi les actions récemment réalisées, un hôpital de jour de médecine vient d'être créé fin janvier/début février, et une unité d'hospitalisation pour les personnes âgées de plus de 75 ans (sans passer par les urgences) vient d'être ouverte.

Un des autres objectifs est de parvenir à restaurer l'intégralité de la capacité en lits de 2019, avant la crise du Covid-19, qui est diminuée à cause notamment des difficultés sur les effectifs. L'établissement travaille actuellement sur sa politique d'attractivité, notamment pour "améliorer l'accueil des élèves infirmiers", explique le directeur général.

En ce qui concerne la situation financière, l'établissement devrait "rester déficitaire" pour l'exercice 2022, précise-t-il.

L'Hôpital européen de Marseille est un Espic qui compte 610 lits et places, dont 260 de chirurgie,170 de médecine, et 20 lits de réanimation.

syl/ab/APMnews

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