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23/02 2024
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L'HÔPITAL NORD FRANCHE-COMTÉ FAIT À NOUVEAU APPEL À LA RÉSERVE SANITAIRE POUR SOUTENIR SES URGENCES

TREVENANS (Territoire de Belfort), 23 février 2024 (APMnews) - L'Hôpital Nord Franche-Comté (HNFC) a fait appel pour la troisième fois à la réserve sanitaire pour faire face aux tensions qui touchent son service d'urgence, a-t-on appris mercredi lors d'un échange avec le directeur de l'établissement, Pascal Mathis.

Une quinzaine de professionnels de la réserve sanitaire sont arrivés mardi à l'HNFC dont quatre généralistes, deux urgentistes, 10 infirmiers, pour épauler les équipes du service d'urgence franc-comtois.

Plus de 20 professionnels étaient venus renforcer ce service fin 2023 (4 médecins, 15 infirmiers et 5 aides-soignants) et déjà plus d'une cinquantaine depuis le mois de janvier (5 généralistes, 5 urgentistes, 26 infirmiers et 18 aides-soignants).

Lors des vœux de l'établissement, le directeur s'était déjà appesanti sur les difficultés cumulées qui avaient conduit à cette situation, dans un discours dont APMnews avait eu copie, en évoquant "les difficultés d'accès à un médecin traitant, le cloisonnement des organisations, la faible médicalisation du secteur médico-social, les insuffisances de la couverture psychiatrique, la concentration sur [l' HNFC] de toutes les activités soumises à la permanence des soins, la régulation à distance des parcours de soins non programmés, les difficultés de recrutement ou la faible densité d'internes en formation".

"Les solutions à rechercher passent nécessairement par un accompagnement coordonné des usagers les plus à risques", avait alors poursuivi Pascal Mathis, en évoquant notamment la possibilité d'interconnecter la régulation régionale à un dispositif territorial en capacité de traiter les réponses à des soins non programmés ne nécessitant pas l'intervention immédiate d'un transport de secours et d'assistance à l'occasion du déploiement à venir du service d'accès aux soins (SAS).

"On souhaite organiser une interconnexion entre le SAS et toute l'organisation territoriale qui est en place", a précisé Pascal Mathis, joint mercredi par APMnews, en mentionnant le projet de "mettre en place une cellule de régulation territoriale des parcours de prise en charge".

"Il y a plusieurs projets traités d'une manière concomitante, l'objectif général c'est de faire en sorte que les parcours de prise en charge soient les plus optimisés possible, qu'il y ait moins de passages aux urgences", a-t-il développé. "Donc derrière ça, il y a le centre 15 qui intervient dans le cadre de sa politique de régulation, le SAS qui intervient également sur la prise en charge des soins non programmés par la médecine de ville et nous qui devons intervenir dans le cadre de l'accompagnement des parcours".

Une cellule d'ordonnancement montée en puissance

Il a mis en exergue la montée en puissance de la cellule d'ordonnancement mise en place en 2019 (cf dépêche du 22/01/2019 à 13:24 et dépêche du 23/01/2020 à 11:25) et qui s'appuie aujourd'hui sur une équipe de six infirmières, dont un poste dédié à la prise en charge des patients en hospitalisation à domicile (HAD) afin de "faire en sorte que le patient soit pris en charge dans le service d'hospitalisation le plus adapté, en interne ou en externe, vers les secteurs SMR du territoire [soins médicaux de réadaptation]".

Il a cité à ce titre les deux établissements privés avec lequel l'HNFC a noué des coopérations: la clinique de Montbéliard et le centre de rééducation de la fondation arc-en-ciel à Héricourt (Territoire de Belfort).

Malgré une activité en hausse en 2023, avec une progression concentrée sur l'ambulatoire, l'HNFC prévoit un résultat déficitaire, "en dégradation par rapport à 2022", alors que l'hôpital avait connu plusieurs exercices excédentaires depuis 2019.

L'année écoulée a cependant été marquée par la signature d'une convention avec la Fédération hospitalière de France (FHF), pour le déploiement de la responsabilité populationnelle sur l'insuffisance cardiaque.

Avec les Deux-Sèvres, la Cornouaille, le Douaisis et le territoire Aube-Sézannais, le groupe hospitalier (GH) de la Haute-Saône que dirigeait précédemment Pascal Mathis, était l'un des cinq pionniers du concept de responsabilité populationnelle porté depuis plusieurs années par la FHF et inscrit dans la loi "Ma santé 2022" de juillet 2019 (cf dépêche du 22/05/2019 à 08:40 et dépêche du 04/10/2019 à 13:58).

"C'était sur le diabète qu'on était le plus mature, ce qu'on voulait c'était de pouvoir comparer la démarche dans cinq territoires différents en s'appuyant sur une seule pathologie chronique", se rappelle le directeur. "Sur le projet du Nord Franche-Comté, c'est un choix qu'on a fait [insuffisance cardiaque], en se basant sur notre territoire et les besoins de la population."

Trois opérations Ségur lancées en 2024

En 2024, l'HNFC va mettre sur rails les trois principales opérations pour lesquelles l'établissements avaient reçu 66 millions d'euros (M€) de crédits dans le cadre du Ségur investissement: la reconstruction du site SMR (services médicaux et de réadaptation) à Bavilliers, la rénovation des urgences et le regroupement des activités de cancérologie.

Si les travaux des premiers projets pouvaient être engagés respectivement fin 2024 et début 2025, la troisième opération serait précédée de l'élaboration d'un projet médical de regroupement des activités: "Ensuite il s'agira de choisir le site sur lequel seront implantées ces activités."

L'exercice 2024 devrait également être marqué par l'adoption d'un nouveau projet d'établissement, qui sera présenté pour information aux instances de mars puis pour délibération en conseil de surveillance en juin.

Ce futur projet d'établissement comporte notamment trois grands chapitres: la construction d'un projet de santé pour le territoire, le soin porté aux ressources humaines et naturelles, et la prévention et la gestion des risques.

gl/ab/APMnews

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TREVENANS (Territoire de Belfort), 23 février 2024 (APMnews) - L'Hôpital Nord Franche-Comté (HNFC) a fait appel pour la troisième fois à la réserve sanitaire pour faire face aux tensions qui touchent son service d'urgence, a-t-on appris mercredi lors d'un échange avec le directeur de l'établissement, Pascal Mathis.

Une quinzaine de professionnels de la réserve sanitaire sont arrivés mardi à l'HNFC dont quatre généralistes, deux urgentistes, 10 infirmiers, pour épauler les équipes du service d'urgence franc-comtois.

Plus de 20 professionnels étaient venus renforcer ce service fin 2023 (4 médecins, 15 infirmiers et 5 aides-soignants) et déjà plus d'une cinquantaine depuis le mois de janvier (5 généralistes, 5 urgentistes, 26 infirmiers et 18 aides-soignants).

Lors des vœux de l'établissement, le directeur s'était déjà appesanti sur les difficultés cumulées qui avaient conduit à cette situation, dans un discours dont APMnews avait eu copie, en évoquant "les difficultés d'accès à un médecin traitant, le cloisonnement des organisations, la faible médicalisation du secteur médico-social, les insuffisances de la couverture psychiatrique, la concentration sur [l' HNFC] de toutes les activités soumises à la permanence des soins, la régulation à distance des parcours de soins non programmés, les difficultés de recrutement ou la faible densité d'internes en formation".

"Les solutions à rechercher passent nécessairement par un accompagnement coordonné des usagers les plus à risques", avait alors poursuivi Pascal Mathis, en évoquant notamment la possibilité d'interconnecter la régulation régionale à un dispositif territorial en capacité de traiter les réponses à des soins non programmés ne nécessitant pas l'intervention immédiate d'un transport de secours et d'assistance à l'occasion du déploiement à venir du service d'accès aux soins (SAS).

"On souhaite organiser une interconnexion entre le SAS et toute l'organisation territoriale qui est en place", a précisé Pascal Mathis, joint mercredi par APMnews, en mentionnant le projet de "mettre en place une cellule de régulation territoriale des parcours de prise en charge".

"Il y a plusieurs projets traités d'une manière concomitante, l'objectif général c'est de faire en sorte que les parcours de prise en charge soient les plus optimisés possible, qu'il y ait moins de passages aux urgences", a-t-il développé. "Donc derrière ça, il y a le centre 15 qui intervient dans le cadre de sa politique de régulation, le SAS qui intervient également sur la prise en charge des soins non programmés par la médecine de ville et nous qui devons intervenir dans le cadre de l'accompagnement des parcours".

Une cellule d'ordonnancement montée en puissance

Il a mis en exergue la montée en puissance de la cellule d'ordonnancement mise en place en 2019 (cf dépêche du 22/01/2019 à 13:24 et dépêche du 23/01/2020 à 11:25) et qui s'appuie aujourd'hui sur une équipe de six infirmières, dont un poste dédié à la prise en charge des patients en hospitalisation à domicile (HAD) afin de "faire en sorte que le patient soit pris en charge dans le service d'hospitalisation le plus adapté, en interne ou en externe, vers les secteurs SMR du territoire [soins médicaux de réadaptation]".

Il a cité à ce titre les deux établissements privés avec lequel l'HNFC a noué des coopérations: la clinique de Montbéliard et le centre de rééducation de la fondation arc-en-ciel à Héricourt (Territoire de Belfort).

Malgré une activité en hausse en 2023, avec une progression concentrée sur l'ambulatoire, l'HNFC prévoit un résultat déficitaire, "en dégradation par rapport à 2022", alors que l'hôpital avait connu plusieurs exercices excédentaires depuis 2019.

L'année écoulée a cependant été marquée par la signature d'une convention avec la Fédération hospitalière de France (FHF), pour le déploiement de la responsabilité populationnelle sur l'insuffisance cardiaque.

Avec les Deux-Sèvres, la Cornouaille, le Douaisis et le territoire Aube-Sézannais, le groupe hospitalier (GH) de la Haute-Saône que dirigeait précédemment Pascal Mathis, était l'un des cinq pionniers du concept de responsabilité populationnelle porté depuis plusieurs années par la FHF et inscrit dans la loi "Ma santé 2022" de juillet 2019 (cf dépêche du 22/05/2019 à 08:40 et dépêche du 04/10/2019 à 13:58).

"C'était sur le diabète qu'on était le plus mature, ce qu'on voulait c'était de pouvoir comparer la démarche dans cinq territoires différents en s'appuyant sur une seule pathologie chronique", se rappelle le directeur. "Sur le projet du Nord Franche-Comté, c'est un choix qu'on a fait [insuffisance cardiaque], en se basant sur notre territoire et les besoins de la population."

Trois opérations Ségur lancées en 2024

En 2024, l'HNFC va mettre sur rails les trois principales opérations pour lesquelles l'établissements avaient reçu 66 millions d'euros (M€) de crédits dans le cadre du Ségur investissement: la reconstruction du site SMR (services médicaux et de réadaptation) à Bavilliers, la rénovation des urgences et le regroupement des activités de cancérologie.

Si les travaux des premiers projets pouvaient être engagés respectivement fin 2024 et début 2025, la troisième opération serait précédée de l'élaboration d'un projet médical de regroupement des activités: "Ensuite il s'agira de choisir le site sur lequel seront implantées ces activités."

L'exercice 2024 devrait également être marqué par l'adoption d'un nouveau projet d'établissement, qui sera présenté pour information aux instances de mars puis pour délibération en conseil de surveillance en juin.

Ce futur projet d'établissement comporte notamment trois grands chapitres: la construction d'un projet de santé pour le territoire, le soin porté aux ressources humaines et naturelles, et la prévention et la gestion des risques.

gl/ab/APMnews

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