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30/09 2015
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L'OXYGÉNOTHÉRAPIE AUTOMATISÉE EFFICACE DANS LA DÉTRESSE RESPIRATOIRE AIGUË AUX URGENCES ET LES EXACERBATIONS DE BPCO

AMSTERDAM, 30 septembre 2015 (APM) - Un dispositif médical permettant d'automatiser l'administration d'oxygène en ventilation spontanée s'est montré efficace pour la prise en charge des patients en détresse respiratoire aiguë hypoxémique aux urgences ainsi que pour des patients hospitalisés pour des exacerbations de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), selon deux études franco-canadienne présentées au congrès de l'European Respiratory Society (ERS), qui s'achève mercredi à Amsterdam.

Il s'agit d'un appareil FreeO2* développé initialement en 2009 par les Pr François Lellouche de la faculté de médecine de l'université de Laval et Erwan L'Her alors titulaire de la chaire de recherche en médecine d'urgence dans le même établissement et aujourd'hui directeur du Centre de simulation en santé (Cesim Santé) issue de la collaboration entre le CHU de Brest et l'université de Bretagne occidentale.

Ce dispositif médical ajuste de manière automatique, en temps réel, la quantité d'oxygène délivrée au patient en fonction de ses besoins. Il vise à remplacer une technologie ancienne, le débitmètre à bille ou à flotteur, qui nécessite une intervention manuelle du personnel soignant pour l'ajustement du débit, ce qui peut conduire à des situations où le patient reçoit soit un excès d'oxygène (hyperoxie) soit de l'oxygène en quantité insuffisante (hypoxémie).

La société Oxy'Nov se prépare à commercialiser ce dispositif médical, "d'abord dans les hôpitaux européens dans le courant du premier semestre 2016 puis sous un an sur le marché hospitalier américain", indique à l'APM son président directeur général, Jean-Luc Balzer. "L'appareil est actuellement en phase de conception et industrialisation au Canada", ajoute-t-il.

Les démarches sont en cours pour l'obtention du marquage CE, notamment via la certification ISO 13485, poursuit-il.

Interrogé sur le prix de vente, Jean-Luc Balzer n'a pas souhaité apporté de réponse précise, affirmant que "la valeur apportée à l'hôpital par FreeO2* sera un multiple très important de son prix d'acquisition", grâce notamment à "la réduction du temps de séjour d'un patient hospitalisé pour une exacerbation de BPCO [qui] permettra à l'hôpital d'économiser plusieurs milliers d'euros tout en améliorant la sécurité et la qualité des soins".

Au congrès de l'ERS, les résultats de deux études ont été présentés en communication orale "late-breaking".

Les premiers sont issus d'un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) national financé en 2010. Il s'agit d'une étude multicentrique menée en France et au Canada qui a comparé l'appareil d'ajustement automatisé d'oxygène de manière randomisée en ouvert par rapport à l'oxygène ajusté manuellement, selon le résumé de la communication.

Le Pr L'Her et ses collègues ont inclus 187 patients admis aux urgences pour une pathologie respiratoire ou cardiaque, nécessitant une oxygénothérapie à au moins 3 l/min. Ils ont été traités pendant trois heures.

L'objectif principal était atteint avec 81% du temps passé dans la zone cible de saturation pulsée en oxygène (SpO2) chez les patients oxygénés avec ajustement automatisé, contre 51% chez les patients oxygénés avec ajustement manuel. Les résultats pour les critères secondaires n'étaient pas détaillés dans le résumé.

Ces résultats montrent que l'oxygénothérapie avec ajustement automatisé administrée aux urgences améliore les paramètres de l'oxygénation, avec moins de désaturation et d'hyperoxie. Ce dispositif médical semble réduire la charge de travail du personnel soignant et améliorer la mise en oeuvre des recommandations de bonne pratique de l'oxygénothérapie avec des bénéfices cliniques potentiels, commentent les auteurs.

La seconde présentation porte sur une étude pilote évaluant l'administration automatisée d'oxygène chez les patients hospitalisés pour exacerbation de BPCO. L'objectif était de vérifier que le dispositif pouvait être utilisé en pratique quotidienne pour les exacerbations de BPCO et s'il était accepté par les soignants.

L'appareil a été évalué de manière randomisée contrôlée en ouvert par rapport à l'oxygénothérapie ajustée manuellement auprès de 50 patients. L'objectif principal était atteint avec 81,2% du temps passé dans la SpO2 cible pour les patients oxygénés avec ajustement automatisé, contre 51,3% dans le groupe contrôle.

Le temps passé en désaturation sévère était de respectivement 0,2% et 2,3% et en hyperoxie de respectivement 1,5% et 10,4%, des différences également statistiquement significatives.

La durée du séjour à l'hôpital était significativement plus courte chez les patients oxygénés avec ajustement automatique, avec 5,8 jours en moyenne, contre 8,4 jours chez les patients oxygénés avec ajustement manuel.

En revanche, le taux de réhospitalisation était similaire entre les deux groupes.

DES DEVELOPPEMENTS A DOMICILE AVEC LA TELEMEDECINE

Oxy'Nov souhaite également, à moyen terme, se développer sur les secteurs de l'hospitalisation à domicile et des soins à domicile ainsi que dans les transports sanitaires, ajoute son PDG, précisant que l'appareil est connecté et conçu pour la télémédecine.

Selon le registre américain des essais cliniques ClinicalTrials.gov, des études sont en cours pour évaluer l'oxygénothérapie automatisée dans d'autres situations, comme la détresse respiratoire du nourrisson et de l'enfant, au cours des exercices de réhabilitation respiratoire chez les patients atteints de BPCO, après des interventions chirurgicales thoraciques et abdominales, note-t-on.

ld/cb/APM

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L'OXYGÉNOTHÉRAPIE AUTOMATISÉE EFFICACE DANS LA DÉTRESSE RESPIRATOIRE AIGUË AUX URGENCES ET LES EXACERBATIONS DE BPCO

AMSTERDAM, 30 septembre 2015 (APM) - Un dispositif médical permettant d'automatiser l'administration d'oxygène en ventilation spontanée s'est montré efficace pour la prise en charge des patients en détresse respiratoire aiguë hypoxémique aux urgences ainsi que pour des patients hospitalisés pour des exacerbations de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), selon deux études franco-canadienne présentées au congrès de l'European Respiratory Society (ERS), qui s'achève mercredi à Amsterdam.

Il s'agit d'un appareil FreeO2* développé initialement en 2009 par les Pr François Lellouche de la faculté de médecine de l'université de Laval et Erwan L'Her alors titulaire de la chaire de recherche en médecine d'urgence dans le même établissement et aujourd'hui directeur du Centre de simulation en santé (Cesim Santé) issue de la collaboration entre le CHU de Brest et l'université de Bretagne occidentale.

Ce dispositif médical ajuste de manière automatique, en temps réel, la quantité d'oxygène délivrée au patient en fonction de ses besoins. Il vise à remplacer une technologie ancienne, le débitmètre à bille ou à flotteur, qui nécessite une intervention manuelle du personnel soignant pour l'ajustement du débit, ce qui peut conduire à des situations où le patient reçoit soit un excès d'oxygène (hyperoxie) soit de l'oxygène en quantité insuffisante (hypoxémie).

La société Oxy'Nov se prépare à commercialiser ce dispositif médical, "d'abord dans les hôpitaux européens dans le courant du premier semestre 2016 puis sous un an sur le marché hospitalier américain", indique à l'APM son président directeur général, Jean-Luc Balzer. "L'appareil est actuellement en phase de conception et industrialisation au Canada", ajoute-t-il.

Les démarches sont en cours pour l'obtention du marquage CE, notamment via la certification ISO 13485, poursuit-il.

Interrogé sur le prix de vente, Jean-Luc Balzer n'a pas souhaité apporté de réponse précise, affirmant que "la valeur apportée à l'hôpital par FreeO2* sera un multiple très important de son prix d'acquisition", grâce notamment à "la réduction du temps de séjour d'un patient hospitalisé pour une exacerbation de BPCO [qui] permettra à l'hôpital d'économiser plusieurs milliers d'euros tout en améliorant la sécurité et la qualité des soins".

Au congrès de l'ERS, les résultats de deux études ont été présentés en communication orale "late-breaking".

Les premiers sont issus d'un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) national financé en 2010. Il s'agit d'une étude multicentrique menée en France et au Canada qui a comparé l'appareil d'ajustement automatisé d'oxygène de manière randomisée en ouvert par rapport à l'oxygène ajusté manuellement, selon le résumé de la communication.

Le Pr L'Her et ses collègues ont inclus 187 patients admis aux urgences pour une pathologie respiratoire ou cardiaque, nécessitant une oxygénothérapie à au moins 3 l/min. Ils ont été traités pendant trois heures.

L'objectif principal était atteint avec 81% du temps passé dans la zone cible de saturation pulsée en oxygène (SpO2) chez les patients oxygénés avec ajustement automatisé, contre 51% chez les patients oxygénés avec ajustement manuel. Les résultats pour les critères secondaires n'étaient pas détaillés dans le résumé.

Ces résultats montrent que l'oxygénothérapie avec ajustement automatisé administrée aux urgences améliore les paramètres de l'oxygénation, avec moins de désaturation et d'hyperoxie. Ce dispositif médical semble réduire la charge de travail du personnel soignant et améliorer la mise en oeuvre des recommandations de bonne pratique de l'oxygénothérapie avec des bénéfices cliniques potentiels, commentent les auteurs.

La seconde présentation porte sur une étude pilote évaluant l'administration automatisée d'oxygène chez les patients hospitalisés pour exacerbation de BPCO. L'objectif était de vérifier que le dispositif pouvait être utilisé en pratique quotidienne pour les exacerbations de BPCO et s'il était accepté par les soignants.

L'appareil a été évalué de manière randomisée contrôlée en ouvert par rapport à l'oxygénothérapie ajustée manuellement auprès de 50 patients. L'objectif principal était atteint avec 81,2% du temps passé dans la SpO2 cible pour les patients oxygénés avec ajustement automatisé, contre 51,3% dans le groupe contrôle.

Le temps passé en désaturation sévère était de respectivement 0,2% et 2,3% et en hyperoxie de respectivement 1,5% et 10,4%, des différences également statistiquement significatives.

La durée du séjour à l'hôpital était significativement plus courte chez les patients oxygénés avec ajustement automatique, avec 5,8 jours en moyenne, contre 8,4 jours chez les patients oxygénés avec ajustement manuel.

En revanche, le taux de réhospitalisation était similaire entre les deux groupes.

DES DEVELOPPEMENTS A DOMICILE AVEC LA TELEMEDECINE

Oxy'Nov souhaite également, à moyen terme, se développer sur les secteurs de l'hospitalisation à domicile et des soins à domicile ainsi que dans les transports sanitaires, ajoute son PDG, précisant que l'appareil est connecté et conçu pour la télémédecine.

Selon le registre américain des essais cliniques ClinicalTrials.gov, des études sont en cours pour évaluer l'oxygénothérapie automatisée dans d'autres situations, comme la détresse respiratoire du nourrisson et de l'enfant, au cours des exercices de réhabilitation respiratoire chez les patients atteints de BPCO, après des interventions chirurgicales thoraciques et abdominales, note-t-on.

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