Actualités de l'Urgence - APM

La directrice générale de l'ARS Bretagne, Elise Noguéra, a utilisé pour la première fois son droit de dérogation pour permettre cette activité afin d'améliorer l'accès aux examens de biologie sur cette île située à 5 km de la côte Sud de la Bretagne dans le golfe de Gascogne et dont la population augmente fortement l'été. Dès juillet, des patients ont pu bénéficier d'analyses de biologie médicale grâce à des automates, sans être transférés sur le continent, rappelle-t-on (cf dépêche du 01/08/2023 à 13:24).

Imaginé dans le cadre des réflexions collectives conduites lors du Conseil national de la refondation en santé (CNR-santé) entre l'ARS Bretagne, des professionnels de santé, des élus, le groupe hospitalier Bretagne Sud (GHBS), le dispositif présente d'ores et déjà un bilan très positif, rapporte l'agence dans un communiqué transmis vendredi à APMnews.

Ce dispositif de biologie d'urgence délocalisée construit entre les professionnels de santé de l'île et le GHBS constitue "une vraie avancée pour la qualité et l'accès aux soins", se félicite l'ARS qui a tenu un point presse sur l'île mardi.

"Elle permet l'obtention de diagnostics rapides et assure la juste orientation des patients. C'est particulièrement vrai dans les cas de suspicion d'embolie pulmonaire ou d'infarctus", cite-t-elle.

D'après les premières données d'activité disponibles (première approche sur une enquête épidémiologique qui doit être approfondie par les acteurs), "le dispositif porte déjà ses fruits".

Les professionnels de santé de l'île ont pu réaliser 55 bilans qui se sont traduits par 29 évacuations évitées, 10 évacuations en urgence (alors que parmi elles, sans la biologie, deux personnes n'auraient pas été évacuées, si les médecins s'étaient basés uniquement sur l'examen clinique) et 16 situations pour lesquelles la biologie d'urgence n'a pas été déterminante à elle seule pour poser le diagnostic.

"Ces données confirment la pertinence du dispositif. Il assure des gains de confort pour le patient (pas de transport et d'attente inutiles), conforte le médecin dans ses décisions et réduit les coûts avec environ 60.000 euros économisés depuis septembre", ajoute l'agence.

"Le projet bénéficie de la mobilisation collective née du Conseil national de la refondation en santé qui a permis aux professionnels de l'île et à ceux du centre hospitalier de Bretagne Sud de s'entendre sur les conditions de mises en œuvre du projet. Parallèlement, le maire de Groix a facilité les choses en mettant à disposition les locaux de la maison de santé", indique le communiqué.

Le développement de cette offre de biologie délocalisée a nécessité l'acquisition des deux automates financée par l'ARS par une subvention de 17.000 €, rappelle-t-on.

La dérogation a été nécessaire car le code de la santé publique prévoit que la phase analytique d'un examen de biologie médicale est en principe réalisée dans un laboratoire de biologie médicale et il n'en existe pas sur l'île. La phase analytique de certains examens de biologie médicale est réalisée sur le site du centre de santé de l'île de Groix grâce à des automates.

sl/ab/APMnews