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LA CALCIFICATION EXTRACORONAIRE ASSOCIÉE À UN RISQUE ACCRU D'INSUFFISANCE CARDIAQUE À FRACTION D'ÉJECTION PRÉSERVÉE
"Des études antérieures ont montré que la calcification extracoronaire est un facteur prédictif indépendant de l'infarctus du myocarde, de la maladie coronarienne, de la mortalité toutes causes et de tout événement cardiovasculaire mortel ou non mortel, incluant l'insuffisance cardiaque", indiquent Sandeep Brar du service d'épidémiologie et de biostatistique de l'université de Californie à San Francisco aux Etats-Unis et ses collègues.
"La maladie coronarienne et l'hypertension font partie des étiologies les plus courantes du dysfonctionnement myocardique du ventricule gauche, ce qui suggère que la présence de calcifications extracoronaires sur l'imagerie de routine peut permettre de prédire l'apparition de diagnostics d'insuffisance cardiaque."
Dans cette étude basée sur la cohorte multi-ethnique MESA, 6.809 participants âgés entre 45 et 84 ans, disposant d'une imagerie tomodensitométrique à l'inclusion portant sur la calcification de la valve aortique, de la racine aortique, de la valve mitrale et de l'aorte thoracique, ont été inclus.
Parmi eux, 53,1% présentaient un score ECC de 0 (absence de calcification extracoronaire) et 46,9% un score supérieur à zéro (présence de calcifications extracoronaires), "ce qui démontre une prévalence importante des calcifications extracoronaires, même chez les personnes ne présentant pas de maladie cardiovasculaire", commentent les auteurs.
Au cours d'une période de suivi moyenne de 12,9 ans, 358 cas d'insuffisance cardiaque ont été rapportés, 179 cas d'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection réduite et 135 cas d'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection préservée.
Le niveau de calcification extracoronaire a été catégorisé en quartiles, le premier quartile correspondant au niveau de référence et le quatrième quartile au niveau le plus élevé de calcification extracoronaire.
Le troisième quartile était associé à un risque multiplié par 2,1 d'insuffisance cardiaque et le quatrième quartile à un risque multiplié par 4,1, par rapport au quartile de référence.
Après ajustement sur différents facteurs de confusion et les principaux facteurs de risque, le quatrième quartile est resté associé de manière indépendante et significative à l'insuffisance cardiaque, avec un risque multiplié par 1,7. Le risque n'était plus significatif après ajustement supplémentaire sur le score de calcification des artères coronaires (CAC).
Une association graduelle et positive avec le risque prédit à 10 ans d'insuffisance cardiaque
La calcification extracoronaire était par ailleurs associée à un risque accru d'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection préservée, mais pas d'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection réduite.
En particulier, le risque d'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection préservée était multiplié par 3,1 pour les participants du quatrième quartile par rapport à ceux du premier quartile après ajustement sur les données démographiques, les facteurs de risque et le score CAC.
En revanche, le quatrième quartile de la calcification extracoronaire n'était pas associé significativement à un risque accru d'insuffisance cardiaque après ajustement sur l'ensemble de ces facteurs.
Les auteurs ont également mis en évidence le fait qu'un niveau élevé de calcification extracoronaire était prédictif de l'insuffisance cardiaque que les participants présentent un risque faible, intermédiaire ou élevé d'insuffisance cardiaque à 10 ans, sur la base du score de risque ARIC, avec une association graduelle et positive.
"Nous démontrons que l'identification de calcifications extracoronaires, y compris de calcifications valvulaires et aortiques, chez des individus asymptomatiques peut servir de facteur de risque pour le développement de l'insuffisance cardiaque, en particulier de l'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée", estiment les auteurs.
"Notre étude démontre que la calcification extracoronaire peut contribuer à la prédiction de l'insuffisance cardiaque incidente au-delà des variables cliniques incluses dans le score de risque ARIC, qui représente la norme pour la prédiction du risque d'insuffisance cardiaque, démontrant ainsi l'utilité additive de la calcification extracoronaire au-delà des scores de risque existants et des facteurs de risque cliniques."
Des travaux sont par ailleurs nécessaires pour mieux comprendre le lien entre calcification extracoronaire et insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection préservée.
(JACC: Heart Failure, publication en ligne du 26 mars)
cc/fb/cb/APMnews
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LA CALCIFICATION EXTRACORONAIRE ASSOCIÉE À UN RISQUE ACCRU D'INSUFFISANCE CARDIAQUE À FRACTION D'ÉJECTION PRÉSERVÉE
"Des études antérieures ont montré que la calcification extracoronaire est un facteur prédictif indépendant de l'infarctus du myocarde, de la maladie coronarienne, de la mortalité toutes causes et de tout événement cardiovasculaire mortel ou non mortel, incluant l'insuffisance cardiaque", indiquent Sandeep Brar du service d'épidémiologie et de biostatistique de l'université de Californie à San Francisco aux Etats-Unis et ses collègues.
"La maladie coronarienne et l'hypertension font partie des étiologies les plus courantes du dysfonctionnement myocardique du ventricule gauche, ce qui suggère que la présence de calcifications extracoronaires sur l'imagerie de routine peut permettre de prédire l'apparition de diagnostics d'insuffisance cardiaque."
Dans cette étude basée sur la cohorte multi-ethnique MESA, 6.809 participants âgés entre 45 et 84 ans, disposant d'une imagerie tomodensitométrique à l'inclusion portant sur la calcification de la valve aortique, de la racine aortique, de la valve mitrale et de l'aorte thoracique, ont été inclus.
Parmi eux, 53,1% présentaient un score ECC de 0 (absence de calcification extracoronaire) et 46,9% un score supérieur à zéro (présence de calcifications extracoronaires), "ce qui démontre une prévalence importante des calcifications extracoronaires, même chez les personnes ne présentant pas de maladie cardiovasculaire", commentent les auteurs.
Au cours d'une période de suivi moyenne de 12,9 ans, 358 cas d'insuffisance cardiaque ont été rapportés, 179 cas d'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection réduite et 135 cas d'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection préservée.
Le niveau de calcification extracoronaire a été catégorisé en quartiles, le premier quartile correspondant au niveau de référence et le quatrième quartile au niveau le plus élevé de calcification extracoronaire.
Le troisième quartile était associé à un risque multiplié par 2,1 d'insuffisance cardiaque et le quatrième quartile à un risque multiplié par 4,1, par rapport au quartile de référence.
Après ajustement sur différents facteurs de confusion et les principaux facteurs de risque, le quatrième quartile est resté associé de manière indépendante et significative à l'insuffisance cardiaque, avec un risque multiplié par 1,7. Le risque n'était plus significatif après ajustement supplémentaire sur le score de calcification des artères coronaires (CAC).
Une association graduelle et positive avec le risque prédit à 10 ans d'insuffisance cardiaque
La calcification extracoronaire était par ailleurs associée à un risque accru d'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection préservée, mais pas d'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection réduite.
En particulier, le risque d'insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection préservée était multiplié par 3,1 pour les participants du quatrième quartile par rapport à ceux du premier quartile après ajustement sur les données démographiques, les facteurs de risque et le score CAC.
En revanche, le quatrième quartile de la calcification extracoronaire n'était pas associé significativement à un risque accru d'insuffisance cardiaque après ajustement sur l'ensemble de ces facteurs.
Les auteurs ont également mis en évidence le fait qu'un niveau élevé de calcification extracoronaire était prédictif de l'insuffisance cardiaque que les participants présentent un risque faible, intermédiaire ou élevé d'insuffisance cardiaque à 10 ans, sur la base du score de risque ARIC, avec une association graduelle et positive.
"Nous démontrons que l'identification de calcifications extracoronaires, y compris de calcifications valvulaires et aortiques, chez des individus asymptomatiques peut servir de facteur de risque pour le développement de l'insuffisance cardiaque, en particulier de l'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée", estiment les auteurs.
"Notre étude démontre que la calcification extracoronaire peut contribuer à la prédiction de l'insuffisance cardiaque incidente au-delà des variables cliniques incluses dans le score de risque ARIC, qui représente la norme pour la prédiction du risque d'insuffisance cardiaque, démontrant ainsi l'utilité additive de la calcification extracoronaire au-delà des scores de risque existants et des facteurs de risque cliniques."
Des travaux sont par ailleurs nécessaires pour mieux comprendre le lien entre calcification extracoronaire et insuffisance cardiaque avec fraction d'éjection préservée.
(JACC: Heart Failure, publication en ligne du 26 mars)
cc/fb/cb/APMnews