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13/03 2025
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LA DIRECTION DU CH DE NEVERS MET LA PRIORITÉ SUR LA SÉCURISATION DE SES RESSOURCES HUMAINES ET DE SES INFRASTRUCTURES

(Par Geoffroy LANG)

NEVERS, 13 mars 2025 (APMnews) - Le centre hospitalier de l'agglomération de Nevers (Chan) va s'attacher à sécuriser ses ressources humaines et ses infrastructures, après s'être doté d'un cadre d'action stratégique au sortir d'une période d'administration provisoire, a expliqué le directeur de l'établissement, Florent Foucard, lors d'un entretien accordé mercredi à APMnews.

Arrivé à la tête des établissements du groupement hospitalier de territoire (GHT) de la Nièvre (dont le Chan est l'établissement support) en avril 2024, Florent Foucard a reconnu que sa prise de poste s'était faite dans "un contexte complexe", avec "des tensions assez exacerbées sur les ressources médicales, et notamment sur la ressource d'urgentistes", ainsi que sur les infirmiers, notamment de bloc opératoire (Ibode).

Il succédait ainsi à l'administration provisoire de six mois mise en place par l'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté en octobre 2023 (cf dépêche du 09/10/2023 à 16:49).

Après avoir fait l'objet de "gros investissements dans les années 2010", le Chan est également confronté à "des tensions financières", avec "une trajectoire déficitaire depuis 2017".

"Ma prise de poste s'est faite dans cette réalité de grands défis sur les ressources humaines d'un côté, et les finances de l'autre", a résumé Florent Foucard, en ajoutant que "l'atterrissage budgétaire semble indiquer un déficit prévisionnel de l'ordre d'une dizaine de millions d'euros [M€] rapporté à un budget global de 200 M€" en 2024.

Depuis près d'un an, le directeur s'est donc attaché à donner "un cap" au GHT de la Nièvre, en formalisant un cadre d'action stratégique dans ses établissements, puis en impulsant "trois orientations fortes":

  • la sécurisation et la modernisation des infrastructures, avec plusieurs opérations d'investissement relancées
  • la sécurisation des ressources humaines et médicales
  • la démarche qualité et sécurité des soins.

Il a souligné la nécessité de "refondre un cadre d'action stratégique", alors que le Chan n'avait plus de projet d'établissement depuis 2013, ni de contrats de pôle depuis 2022, tandis que le projet médico-soignant partagé (PMSP) du GHT n'avait pas été actualisé depuis 2017.

Le GHT a finalisé son PMSP 2024-2028, qui a été formellement approuvé par l'ARS fin décembre 2024, avoir été présenté aux différentes instances à l'été.

Il s'articule ainsi autour de trois objectifs transversaux: un diagnostic par grandes filières de prise en soins, la préservation de l'offre sanitaire et médico-sociale sur le territoire et le développement de réponses aux besoins de la population "tenant compte des virages ambulatoire et domiciliaire, et des attentes des usagers".

Plus de projet d'établissement ni de PSMP

Pour Florent Foucard, le précédent projet médico-soignant partagé avait principalement "servi à créer organiquement les conditions d'un travail en commun et un travail territorial plus que de véritables filières de soins inter-établissements".

Il a cependant permis au GHT de se doter d'une "organisation complète en pôles inter-établissements", a-t-il salué. "Le nouveau PSMP s'est donc attaché à savoir ce qu'on faisait au sein de ces pôles inter-établissements."

Le deuxième enjeu a été de formaliser de nouveaux contrats de pôle à l'échelle du GHT, "en engageant chaque pôle à la réalisation des objectifs du PMSP et en tenant compte des effets collatéraux des autres filières", a expliqué le directeur, citant à titre d'exemple les impacts de filière chirurgie sur le pôle femme-mère-enfant.

La direction ambitionne de finaliser ces contrats de pôle en avril, tandis que les travaux en cours sur les projets d'établissements des différentes entités du GHT devraient aboutir "à l'automne 2025".

Afin, le directeur s'est également attaché à "relancer la dynamique de projet de l'institution", avec la mise en place de directions référentes de pôle depuis janvier.

Concernant la sécurisation des ressources humaines et médicales, il a rappelé que le Chan accusait 40% de postes seniors vacants, soit environ 70 médecins manquants sur un effectif théorique de 200 médecins.

Pour restaurer l'attractivité, le GHT nivernais souhaite donc amplifier ses coopérations avec le CHU de Dijon et le centre de lutte contre le cancer (CLCC) Georges-François-Leclerc (CGFL), alors qu'il accueille de manière régulière neuf praticiens du CHU et six du CGFL, tandis que deux fédérations médicales interhospitalières ont été constituées entre le Chan et le CHU (en gynéco-obstétrique et en médecine intensive-réanimation).

De nouveaux temps médicaux partagés devraient être déployés pour assurer la permanence d'accès aux soins de santé (Pass), la médecine pénitentiaire et les urgences.

"Pour ce faire, nous misons beaucoup sur le dispositif Flying doctors", a fait savoir le directeur au sujet de la liaison aérienne mise en place en janvier 2023 pour faciliter des renforts de professionnels de santé au Chan depuis Dijon, alors que près de 2h45 de transports séparent les établissements autrement (cf dépêche du 05/01/2023 à 12:17 et dépêche du 03/05/2024 à 16:39).

"Aujourd'hui, il y a une rotation hebdomadaire d'un avion de quatre places", a-t-il rappelé en affichant "l'ambition d'augmenter le nombre de rotations, avec trois rotations à moyen terme": "Si nous avions les moyens de le financer, il faudrait le faire tous les jours!"

Les trois établissements travaillent donc à mettre en adéquation les rotations supplémentaires et les ressources médicales mobilisables par le CHU et le CGFL.

"Un accroissement des rotations permettrait également aux praticiens qui se rendent au Chan de ne pas se cantonner à de l'activité externe et aux consultations", a ajouté le directeur.

Miser sur la fidélisation des Padhue et des stagiaires

Le Chan veut également miser sur les médecins juniors et les praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue) pour sécuriser ses ressources humaines, avec 83 médecins juniors recrutés en 2024, et sept médecins devenus praticiens contractuels après un parcours en tant que Padhue (gynécologie, radiologie, urgences, cardiologie, anesthésie et gériatrie).

En complément, le Chan souhaite accroître le nombre de stagiaires des écoles soignantes (infirmiers, aides-soignants, ambulanciers, kinésithérapeutes…).

"On a fait 116 recrutements sur les stagiaires mais le problème, ce n'est pas de recruter, c'est la fidélisation et les départs, donc les recrutements ne sont pas hauteur des besoins", a cependant souligné Florent Foucard alors que l'établissement compte 10% d'infirmiers manquants, et jusqu'à 30% voire 40% sur les infirmiers spécialisés.

Pour pallier ces manques, des discussions sont en cours avec le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté et le CHU de Dijon pour ouvrir une formation Ibode de 15 places en Bourgogne, dont cinq places à Nevers.

Enfin, la direction a relancé plusieurs projets d'investissements du GHT encalminés depuis l'administration provisoire:

  • la reconstruction de l'hôpital de Cosne-sur-Loire (40 M€)
  • la reconstruction des unités d'hospitalisation du CH Pierre-Lôo à La Charité-sur-Loire, spécialisé en psychiatrie (20 M€)
  • la réhabilitation et la modernisation de l'établissement médico-social à Saint-Pierre-le-Moûtier (10 M€)
  • la reconfiguration des urgences du Chan, avec un groupe projet relancé début 2025 (coût prévisionnel de 17,5 M€)
  • la réhabilitation et l'humanisation des conditions d'accueil de l'Ehpad Pignelin (Varennes-Vauzelles), avec une refonte du capacitaire pour passer de 137 à 123 résidents, soit 41 résidents par étage (9 M€).

Lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale mardi, la ministre déléguée chargée des personnes handicapées, Charlotte Parmentier-Lecocq, a déclaré que l'ARS avait accepté d'abonder de 1 million d'euros l'enveloppe prévue pour l'agrandissement des urgences de Nevers.

"Plus généralement, afin d'apporter des réponses adaptées et spécifiques aux départements, le gouvernement soutient la mise en place d'un pacte santé pour la Nièvre", avait poursuivi la ministre, en assurant que "les grands axes de ce plan ser[aie]nt présentés prochainement".

La direction a également programmé des investissements plus modestes comme la mise en place d'une activité de rythmologie, le renouvellement d'un scanner et l'ajout d'un deuxième scanner, ou la création d'un centre territorial de ressources (CTR) pour le maintien à domicile des personnes âgées.

Alors que le mandat de l'administration provisoire avait été marqué par la non-certification du Chan en mars 2024 (cf dépêche du 05/03/2024 à 17:24), Florent Foucard a souligné qu'il avait "relancé toute la comitologie qualité" alors qu'une nouvelle visite de certification est prévue pour janvier 2026.

Il a cependant levé à l'automne 2024 le comité de pilotage (copil) "réserves majeures" mis en place par l'administration provisoire (cf dépêche du 07/03/2024 à 17:06) pour le transformer en copil "qualité - gestion des risques": "Il m'a semblé que le travail à titre conservatoire avait été réalisé et que si on voulait aller plus au fond sur la démarche qualité-sécurité des soins, il fallait qu'on élargisse le caractère pluriprofessionnel et participatif de la démarche."

Une dynamique grevée par des crises à répétition

"C'est bilan contrasté pour cette première année puisqu'en regard de ces priorités, il y a un certain nombre d'avancées et dans le même temps, elles ont été fortement perturbées sur la gestion de crise aiguë, sur les urgences", a souligné le directeur, après que le Chan a dû faire appel à la réserve sanitaire et déprogrammer toutes les activités non urgentes pour tenter de diminuer les tensions aux urgences début 2025 (cf dépêche du 24/02/2025 à 15:52).

"Normalement, à la fin d'année, on devrait avoir un cadre d'action stratégique complet pour le Chan et le GHT", a-t-il cependant fait valoir.

"Nous sommes quasiment en plan blanc continu depuis le mois de juin 2024", a-t-il reconnu, tout en soulignant la nécessité de "rester mobilisé et engagé sur la rénovation du cadre stratégique".

"D'ici quelques semaines, nous allons proposer un plan d'action pour les urgences, qui sera en quelque sorte un préprojet de service", a-t-il poursuivi, en ajoutant qu'une "mission d'appui opérationnelle pour les urgences" accompagnerait ce plan d'action.

Une mission précédemment conduite par le Pr Pierre Carli, ancien chef du Samu de Paris et président du Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH), avait déjà permis "d'établir un diagnostic sur la situation, entre l'offre d'urgence et les acteurs du territoire, et donner un préprojet de service".

"Il faut sortir de l'idée qu'en bouchant les trous on va sortir de la crise, il faut avoir une approche plus globale", a assuré Florent Foucard. "On ne fait venir des professionnels dans nos services médicaux, et donc dans notre service d'urgence, que s'ils ont une vision claire de ce qui les attend."

gl/nc/APMnews

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(Par Geoffroy LANG)

NEVERS, 13 mars 2025 (APMnews) - Le centre hospitalier de l'agglomération de Nevers (Chan) va s'attacher à sécuriser ses ressources humaines et ses infrastructures, après s'être doté d'un cadre d'action stratégique au sortir d'une période d'administration provisoire, a expliqué le directeur de l'établissement, Florent Foucard, lors d'un entretien accordé mercredi à APMnews.

Arrivé à la tête des établissements du groupement hospitalier de territoire (GHT) de la Nièvre (dont le Chan est l'établissement support) en avril 2024, Florent Foucard a reconnu que sa prise de poste s'était faite dans "un contexte complexe", avec "des tensions assez exacerbées sur les ressources médicales, et notamment sur la ressource d'urgentistes", ainsi que sur les infirmiers, notamment de bloc opératoire (Ibode).

Il succédait ainsi à l'administration provisoire de six mois mise en place par l'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté en octobre 2023 (cf dépêche du 09/10/2023 à 16:49).

Après avoir fait l'objet de "gros investissements dans les années 2010", le Chan est également confronté à "des tensions financières", avec "une trajectoire déficitaire depuis 2017".

"Ma prise de poste s'est faite dans cette réalité de grands défis sur les ressources humaines d'un côté, et les finances de l'autre", a résumé Florent Foucard, en ajoutant que "l'atterrissage budgétaire semble indiquer un déficit prévisionnel de l'ordre d'une dizaine de millions d'euros [M€] rapporté à un budget global de 200 M€" en 2024.

Depuis près d'un an, le directeur s'est donc attaché à donner "un cap" au GHT de la Nièvre, en formalisant un cadre d'action stratégique dans ses établissements, puis en impulsant "trois orientations fortes":

  • la sécurisation et la modernisation des infrastructures, avec plusieurs opérations d'investissement relancées
  • la sécurisation des ressources humaines et médicales
  • la démarche qualité et sécurité des soins.

Il a souligné la nécessité de "refondre un cadre d'action stratégique", alors que le Chan n'avait plus de projet d'établissement depuis 2013, ni de contrats de pôle depuis 2022, tandis que le projet médico-soignant partagé (PMSP) du GHT n'avait pas été actualisé depuis 2017.

Le GHT a finalisé son PMSP 2024-2028, qui a été formellement approuvé par l'ARS fin décembre 2024, avoir été présenté aux différentes instances à l'été.

Il s'articule ainsi autour de trois objectifs transversaux: un diagnostic par grandes filières de prise en soins, la préservation de l'offre sanitaire et médico-sociale sur le territoire et le développement de réponses aux besoins de la population "tenant compte des virages ambulatoire et domiciliaire, et des attentes des usagers".

Plus de projet d'établissement ni de PSMP

Pour Florent Foucard, le précédent projet médico-soignant partagé avait principalement "servi à créer organiquement les conditions d'un travail en commun et un travail territorial plus que de véritables filières de soins inter-établissements".

Il a cependant permis au GHT de se doter d'une "organisation complète en pôles inter-établissements", a-t-il salué. "Le nouveau PSMP s'est donc attaché à savoir ce qu'on faisait au sein de ces pôles inter-établissements."

Le deuxième enjeu a été de formaliser de nouveaux contrats de pôle à l'échelle du GHT, "en engageant chaque pôle à la réalisation des objectifs du PMSP et en tenant compte des effets collatéraux des autres filières", a expliqué le directeur, citant à titre d'exemple les impacts de filière chirurgie sur le pôle femme-mère-enfant.

La direction ambitionne de finaliser ces contrats de pôle en avril, tandis que les travaux en cours sur les projets d'établissements des différentes entités du GHT devraient aboutir "à l'automne 2025".

Afin, le directeur s'est également attaché à "relancer la dynamique de projet de l'institution", avec la mise en place de directions référentes de pôle depuis janvier.

Concernant la sécurisation des ressources humaines et médicales, il a rappelé que le Chan accusait 40% de postes seniors vacants, soit environ 70 médecins manquants sur un effectif théorique de 200 médecins.

Pour restaurer l'attractivité, le GHT nivernais souhaite donc amplifier ses coopérations avec le CHU de Dijon et le centre de lutte contre le cancer (CLCC) Georges-François-Leclerc (CGFL), alors qu'il accueille de manière régulière neuf praticiens du CHU et six du CGFL, tandis que deux fédérations médicales interhospitalières ont été constituées entre le Chan et le CHU (en gynéco-obstétrique et en médecine intensive-réanimation).

De nouveaux temps médicaux partagés devraient être déployés pour assurer la permanence d'accès aux soins de santé (Pass), la médecine pénitentiaire et les urgences.

"Pour ce faire, nous misons beaucoup sur le dispositif Flying doctors", a fait savoir le directeur au sujet de la liaison aérienne mise en place en janvier 2023 pour faciliter des renforts de professionnels de santé au Chan depuis Dijon, alors que près de 2h45 de transports séparent les établissements autrement (cf dépêche du 05/01/2023 à 12:17 et dépêche du 03/05/2024 à 16:39).

"Aujourd'hui, il y a une rotation hebdomadaire d'un avion de quatre places", a-t-il rappelé en affichant "l'ambition d'augmenter le nombre de rotations, avec trois rotations à moyen terme": "Si nous avions les moyens de le financer, il faudrait le faire tous les jours!"

Les trois établissements travaillent donc à mettre en adéquation les rotations supplémentaires et les ressources médicales mobilisables par le CHU et le CGFL.

"Un accroissement des rotations permettrait également aux praticiens qui se rendent au Chan de ne pas se cantonner à de l'activité externe et aux consultations", a ajouté le directeur.

Miser sur la fidélisation des Padhue et des stagiaires

Le Chan veut également miser sur les médecins juniors et les praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue) pour sécuriser ses ressources humaines, avec 83 médecins juniors recrutés en 2024, et sept médecins devenus praticiens contractuels après un parcours en tant que Padhue (gynécologie, radiologie, urgences, cardiologie, anesthésie et gériatrie).

En complément, le Chan souhaite accroître le nombre de stagiaires des écoles soignantes (infirmiers, aides-soignants, ambulanciers, kinésithérapeutes…).

"On a fait 116 recrutements sur les stagiaires mais le problème, ce n'est pas de recruter, c'est la fidélisation et les départs, donc les recrutements ne sont pas hauteur des besoins", a cependant souligné Florent Foucard alors que l'établissement compte 10% d'infirmiers manquants, et jusqu'à 30% voire 40% sur les infirmiers spécialisés.

Pour pallier ces manques, des discussions sont en cours avec le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté et le CHU de Dijon pour ouvrir une formation Ibode de 15 places en Bourgogne, dont cinq places à Nevers.

Enfin, la direction a relancé plusieurs projets d'investissements du GHT encalminés depuis l'administration provisoire:

  • la reconstruction de l'hôpital de Cosne-sur-Loire (40 M€)
  • la reconstruction des unités d'hospitalisation du CH Pierre-Lôo à La Charité-sur-Loire, spécialisé en psychiatrie (20 M€)
  • la réhabilitation et la modernisation de l'établissement médico-social à Saint-Pierre-le-Moûtier (10 M€)
  • la reconfiguration des urgences du Chan, avec un groupe projet relancé début 2025 (coût prévisionnel de 17,5 M€)
  • la réhabilitation et l'humanisation des conditions d'accueil de l'Ehpad Pignelin (Varennes-Vauzelles), avec une refonte du capacitaire pour passer de 137 à 123 résidents, soit 41 résidents par étage (9 M€).

Lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale mardi, la ministre déléguée chargée des personnes handicapées, Charlotte Parmentier-Lecocq, a déclaré que l'ARS avait accepté d'abonder de 1 million d'euros l'enveloppe prévue pour l'agrandissement des urgences de Nevers.

"Plus généralement, afin d'apporter des réponses adaptées et spécifiques aux départements, le gouvernement soutient la mise en place d'un pacte santé pour la Nièvre", avait poursuivi la ministre, en assurant que "les grands axes de ce plan ser[aie]nt présentés prochainement".

La direction a également programmé des investissements plus modestes comme la mise en place d'une activité de rythmologie, le renouvellement d'un scanner et l'ajout d'un deuxième scanner, ou la création d'un centre territorial de ressources (CTR) pour le maintien à domicile des personnes âgées.

Alors que le mandat de l'administration provisoire avait été marqué par la non-certification du Chan en mars 2024 (cf dépêche du 05/03/2024 à 17:24), Florent Foucard a souligné qu'il avait "relancé toute la comitologie qualité" alors qu'une nouvelle visite de certification est prévue pour janvier 2026.

Il a cependant levé à l'automne 2024 le comité de pilotage (copil) "réserves majeures" mis en place par l'administration provisoire (cf dépêche du 07/03/2024 à 17:06) pour le transformer en copil "qualité - gestion des risques": "Il m'a semblé que le travail à titre conservatoire avait été réalisé et que si on voulait aller plus au fond sur la démarche qualité-sécurité des soins, il fallait qu'on élargisse le caractère pluriprofessionnel et participatif de la démarche."

Une dynamique grevée par des crises à répétition

"C'est bilan contrasté pour cette première année puisqu'en regard de ces priorités, il y a un certain nombre d'avancées et dans le même temps, elles ont été fortement perturbées sur la gestion de crise aiguë, sur les urgences", a souligné le directeur, après que le Chan a dû faire appel à la réserve sanitaire et déprogrammer toutes les activités non urgentes pour tenter de diminuer les tensions aux urgences début 2025 (cf dépêche du 24/02/2025 à 15:52).

"Normalement, à la fin d'année, on devrait avoir un cadre d'action stratégique complet pour le Chan et le GHT", a-t-il cependant fait valoir.

"Nous sommes quasiment en plan blanc continu depuis le mois de juin 2024", a-t-il reconnu, tout en soulignant la nécessité de "rester mobilisé et engagé sur la rénovation du cadre stratégique".

"D'ici quelques semaines, nous allons proposer un plan d'action pour les urgences, qui sera en quelque sorte un préprojet de service", a-t-il poursuivi, en ajoutant qu'une "mission d'appui opérationnelle pour les urgences" accompagnerait ce plan d'action.

Une mission précédemment conduite par le Pr Pierre Carli, ancien chef du Samu de Paris et président du Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH), avait déjà permis "d'établir un diagnostic sur la situation, entre l'offre d'urgence et les acteurs du territoire, et donner un préprojet de service".

"Il faut sortir de l'idée qu'en bouchant les trous on va sortir de la crise, il faut avoir une approche plus globale", a assuré Florent Foucard. "On ne fait venir des professionnels dans nos services médicaux, et donc dans notre service d'urgence, que s'ils ont une vision claire de ce qui les attend."

gl/nc/APMnews

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