Actualités de l'Urgence - APM
LA FHF HAUTS-DE-FRANCE LANCE LA BATAILLE DES AUTORISATIONS
AMIENS, 29 janvier 2024 (APMnews) - Le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) Hauts-de-France, Rémi Pauvros, a assuré qu'elle défendrait "bec et ongles" tous les dossiers de demandes d'autorisations dûment rédigés par les hôpitaux publics régionaux au cours des mois à venir, lors de la présentation de ses vœux, vendredi à Amiens.
La cérémonie avait lieu au sein de l'Institut Faire Faces, inauguré en mai 2022 sur le site du CHU d'Amiens (cf dépêche du 09/05/2022 à 16:36).
"Tout dossier d'autorisation de qualité, indiscutable quant à son intérêt, pour le secteur public, donc pour la population concernée, sera défendu bec et ongles par notre fédération", a-t-il assuré.
"Le renouvellement des autorisations d'activités est l'élément majeur qui va guider l'action de notre fédération", a-t-il ajouté.
"J'ai pu assister à des discussions où on finit par penser qu'après tout, dans tel domaine le secteur privé, pour tel dossier, pourrait trouver une légitimité, car il faudrait tout de même trouver des équilibres. Non. Le secteur public d'abord! Car le secteur public, c'est la permanence des soins. Le secteur public, c'est la capacité d'accueillir tout le monde. C'est la capacité de former nos soignants au plus haut niveau", a-t-il martelé.
Il a cité la chirurgie, la psychiatrie, les soins médicaux et de réadaptation (SMR), l'oncologie et les urgences parmi les spécialités faisant l'objet d'une "attention particulière".
"Ces autorisations doivent faire l'objet d'une réelle évaluation […]. Nous souhaitons la possibilité d'une revoyure dans les deux ans pour les dossiers les plus sensibles."
"Nous accorderons également une importance toute particulière à la révision de la permanence des soins en établissement de santé et à la participation effective des professionnels du secteur privé à cette permanence", a-t-il déclaré.
Interrogé par APMnews, Rémi Pauvros a précisé que la question n'est pas seulement de faire face à la concurrence du secteur privé, mais aussi de privilégier, entre établissements publics en concurrence pour une même autorisation, celui proposant le meilleur dossier.
Rémi Pauvros a part ailleurs alerté sur la situation financière des hôpitaux de la région. Si le déficit 2023 n'est pas encore connu, il sera probablement supérieur au déficit de 180 millions d'euros (M€) tous budgets confondus enregistré fin 2022, et plus de 154 M€ pour les budgets hospitaliers, soit plus du double de l'année précédente.
Il a pointé un "effet ciseaux" entre la reprise trop lente d'activité et la hausse des coûts (masse salariale, inflation).
Cette situation obère la capacité d'investissement, de modernisation et donc d'attractivité des hôpitaux, a-t-il fait valoir.
"Le différentiel de rémunération entre le privé et public atteint des niveaux insupportables. Une transparence de l'ensemble des revenus, y compris dans notre secteur, y compris du système libéral, devient une nécessité", a jugé Rémi Pauvros, avant de promettre des propositions sur ce thème à l'agence régionale de santé (ARS) Hauts-de-France.
"Il faudra avoir le courage, au niveau des établissements publics, de faire preuve de transparence, sur des pratiques qui sont rendues indispensables mais qui mettent en cause l'équilibre général du système et surtout, le statut des praticiens hospitaliers", a-t-il poursuivi.
Près de 90% des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) publics de la région sont en déficit, pour un déficit cumulé de 74 M€ en 2023, soit le double de 2022.
"Il sera probablement impossible pour les trésoreries d'assumer un nouveau déficit de cette ampleur, et nous craignons des situations de cessation de paiements pour un certain nombre d'entre eux", a prédit Rémi Pauvros.
Il a réclamé 5% d'augmentation du tarif de l'hébergement de la part des conseils départementaux, sans quoi "beaucoup d'Ehpad ne pourront pas dépasser 2024".
bd/ab/APMnews
Informations professionnelles
- AFMU
- Agenda
- Annonces de postes
- Annuaire de l'urgence
- Audits
- Calculateurs
- Cas cliniques
- Cochrane PEC
- Consensus
- Consensus SFMU
- COVID-19
- DynaMed
- E-learning
- Géodes
- Grand public
- Librairie
- Médecine factuelle
- Outils professionnels
- Portail de l'urgence
- Recherche avancée
- Référentiels SFMU
- Textes réglementaires
- UrgencesDPC
- Webinaire
- Weblettre
LA FHF HAUTS-DE-FRANCE LANCE LA BATAILLE DES AUTORISATIONS
AMIENS, 29 janvier 2024 (APMnews) - Le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) Hauts-de-France, Rémi Pauvros, a assuré qu'elle défendrait "bec et ongles" tous les dossiers de demandes d'autorisations dûment rédigés par les hôpitaux publics régionaux au cours des mois à venir, lors de la présentation de ses vœux, vendredi à Amiens.
La cérémonie avait lieu au sein de l'Institut Faire Faces, inauguré en mai 2022 sur le site du CHU d'Amiens (cf dépêche du 09/05/2022 à 16:36).
"Tout dossier d'autorisation de qualité, indiscutable quant à son intérêt, pour le secteur public, donc pour la population concernée, sera défendu bec et ongles par notre fédération", a-t-il assuré.
"Le renouvellement des autorisations d'activités est l'élément majeur qui va guider l'action de notre fédération", a-t-il ajouté.
"J'ai pu assister à des discussions où on finit par penser qu'après tout, dans tel domaine le secteur privé, pour tel dossier, pourrait trouver une légitimité, car il faudrait tout de même trouver des équilibres. Non. Le secteur public d'abord! Car le secteur public, c'est la permanence des soins. Le secteur public, c'est la capacité d'accueillir tout le monde. C'est la capacité de former nos soignants au plus haut niveau", a-t-il martelé.
Il a cité la chirurgie, la psychiatrie, les soins médicaux et de réadaptation (SMR), l'oncologie et les urgences parmi les spécialités faisant l'objet d'une "attention particulière".
"Ces autorisations doivent faire l'objet d'une réelle évaluation […]. Nous souhaitons la possibilité d'une revoyure dans les deux ans pour les dossiers les plus sensibles."
"Nous accorderons également une importance toute particulière à la révision de la permanence des soins en établissement de santé et à la participation effective des professionnels du secteur privé à cette permanence", a-t-il déclaré.
Interrogé par APMnews, Rémi Pauvros a précisé que la question n'est pas seulement de faire face à la concurrence du secteur privé, mais aussi de privilégier, entre établissements publics en concurrence pour une même autorisation, celui proposant le meilleur dossier.
Rémi Pauvros a part ailleurs alerté sur la situation financière des hôpitaux de la région. Si le déficit 2023 n'est pas encore connu, il sera probablement supérieur au déficit de 180 millions d'euros (M€) tous budgets confondus enregistré fin 2022, et plus de 154 M€ pour les budgets hospitaliers, soit plus du double de l'année précédente.
Il a pointé un "effet ciseaux" entre la reprise trop lente d'activité et la hausse des coûts (masse salariale, inflation).
Cette situation obère la capacité d'investissement, de modernisation et donc d'attractivité des hôpitaux, a-t-il fait valoir.
"Le différentiel de rémunération entre le privé et public atteint des niveaux insupportables. Une transparence de l'ensemble des revenus, y compris dans notre secteur, y compris du système libéral, devient une nécessité", a jugé Rémi Pauvros, avant de promettre des propositions sur ce thème à l'agence régionale de santé (ARS) Hauts-de-France.
"Il faudra avoir le courage, au niveau des établissements publics, de faire preuve de transparence, sur des pratiques qui sont rendues indispensables mais qui mettent en cause l'équilibre général du système et surtout, le statut des praticiens hospitaliers", a-t-il poursuivi.
Près de 90% des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) publics de la région sont en déficit, pour un déficit cumulé de 74 M€ en 2023, soit le double de 2022.
"Il sera probablement impossible pour les trésoreries d'assumer un nouveau déficit de cette ampleur, et nous craignons des situations de cessation de paiements pour un certain nombre d'entre eux", a prédit Rémi Pauvros.
Il a réclamé 5% d'augmentation du tarif de l'hébergement de la part des conseils départementaux, sans quoi "beaucoup d'Ehpad ne pourront pas dépasser 2024".
bd/ab/APMnews