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29/09 2022
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LA FHF SOUHAITE UN SCHÉMA DE PERMANENCE DES SOINS COMMUN À TOUS LES MÉDECINS

PARIS, 29 septembre 2022 (APMnews) - La Fédération hospitalière de France (FHF) va demander que les schémas de permanence des soins soient désormais communs à tous les médecins, quel que soit leur statut, a annoncé sa déléguée générale, Zaynab Riet, lors d'une conférence de presse au côté du nouveau président, Arnaud Robinet.

Lors de cette conférence de presse, également consacrée aux problèmes budgétaires des établissements sanitaires et médico-sociaux (cf dépêche du 29/09/2022 à 17:36 et dépêche du 29/09/2022 à 18:05), les responsables de la FHF ont aussi présenté leurs attentes et leurs propositions dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR) en matière de santé, qui sera lancé lundi au Mans.

"Nous souhaitons que le CNR-santé débouche sur des mesures fortes, rapides, inédites et qui traitent des vrais problèmes", a déclaré Arnaud Robinet qui a estimé qu'il n'était pas besoin de refaire un diagnostic puisque celui-ci est déjà connu.

La fédération "sera présente" et remettra prochainement ses propositions au ministre de la santé et de la prévention, François Braun.

Elles s'articuleront notamment autour de "trois priorités": "les ressources humaines", "les territoires" et "l'efficacité".

Sur les RH, "nous devons évaluer et adapter nos capacités de formation des professionnels pour correspondre aux besoins de santé, revoir la place et le rôle des différentes professions et mieux partager la pénibilité sur les gardes et astreintes et adapter les rémunérations", a détaillé Arnaud Robinet.

Il convient de "poursuivre les efforts pour mieux valoriser la permanence des soins, le travail de nuit et mieux partager la pénibilité et la continuité des soins, que l'on soit hospitalier, libéral ou salarié", a expliqué la déléguée générale, Zaynab Riet.

Soulignant que la permanence des soins "repose sur un nombre de plus en plus réduit de professionnels" et devient ainsi "la cause de départ des médecins de l'hôpital public", elle a estimé qu'il fallait "répondre à cet enjeu en partageant la PDS entre tous".

"Nous demandons à ce qu'un schéma de permanence des soins commun à tous les acteurs, quels que soient les lieux d'exercice, soit élaboré sous l'égide de l'agence régionale de santé, pour réduire les fermetures temporaires de services hospitaliers et répondre à cette injonction de limiter l'intérim", a-t-elle annoncé en soulignant qu'une telle évolution permettrait de mettre en application, "de façon sécurisée pour la population", les dispositions de la loi Rist sur l'intérim médical.

Toujours sur les RH, la FHF réclame une augmentation des quotas dans les instituts de formation en soins infirmiers et des aides-soignants (Ifsi et Ifas) et qu'une véritable campagne de communication soit menée sur les métiers de la santé, à l'instar de celle qui a été organisée pour ceux de l'armée.

Appelée à réagir à l'article 25 du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2023 qui prévoit d'empêcher l'intérim en début des carrières médicales et paramédicales (cf dépêche du 27/09/2022 à 12:45), la déléguée générale a indiqué que la FHF était favorable à cette disposition en indiquant qu'elle vise notamment à "sécuriser" l'exercice des professionnels qui sont en sortie d'études et à permettre ainsi une stabilité du fonctionnement des équipes.

Sur la deuxième priorité, "loin de tout hospitalocentrisme, nous demanderons que l'hôpital public soit protégé et placé à sa juste place au sein d'une organisation territoriale qui doit reposer sur la solidarité et la responsabilité de tous les acteurs de santé", a souligné Arnaud Robinet.

"Des contrats de prévention associant l'ensemble des acteurs (collectivités, libéraux, hospitaliers, usagers), définissant leur rôle dans le maillage du territoire, et traduits en projets territoriaux de santé doivent être envisagés", commente la FHF.

Sur l'efficacité, dans un contexte de situation tendue pour les finances publiques, "en ville, en établissement, nous devons adapter les organisations et modes de financements pour mieux utiliser l'argent public", a insisté Arnaud Robinet.

"Nous avons d'autant plus besoin de ces marges qu'il faudra financer la prévention, l'investissement sans faire d'économies sur l'hôpital", a-t-il affirmé.

Cela implique de "revoir les échelles tarifaires des activités et des actes, qui n'ont pas fait l'objet de révision depuis la création des nomenclatures en 2005" mais aussi d'améliorer les parcours de soins, source de bien-être et de gains potentiels, a ajouté Zaynab Riet.

Transition énergétique: la FHF demande des mesures pour les établissements

Les dirigeants ont aussi abordé la question de la transition énergétique des établissements.

"Les établissements de santé et les Ehpad représentent 12% de la consommation énergétique du secteur tertiaire, 2% de la consommation nationale, et sont particulièrement concernés par les augmentations du coût de l'énergie", a rappelé le président de la FHF.

La FHF qui a publié en juillet 2020 "50 propositions pour la transition écologique" et a créé un Comité sur la transition écologique en santé, composé de médecins, directeurs et experts (cf dépêche du 02/09/2022 à 16:11), présentera dans les prochains jours sa contribution pour un plan de sobriété énergétique de la santé et du médico-social. Il sera publié et remis aux ministres concernés.

Mais elle estime que les établissements ont aussi besoin des pouvoirs publics pour réaliser cette grande transformation, a déclaré Rudy Chouvel, membre du pôle Offres de la FHF.

Parmi les pistes d'action possibles, il a mentionné l'octroi d'aides pour le financement "d'une rénovation massive et globale" du patrimoine hospitalier français, par exemple sous la forme d'un fonds vert spécifique aux établissements hospitaliers et médico-sociaux dans les situations les plus difficiles, ou leur intégration dans le fonds vert annoncé par la première ministre.

Il a aussi souhaité une augmentation du nombre de conseillers en transition énergétique et écologique, fixé actuellement à 150, ou le lancement de programmes spécifiques pour la santé (par exemple pour les mobilités ou les économies d'énergie).

Le livret que la FHF va prochainement publier contiendra des propositions et des "gains rapides qui permettront aux établissements d'avoir quelques clés pour réduire leur consommation".

Elle demande aussi la création d'un comité national pour la transition écologique en santé, placé sous l'autorité d'un délégué ministériel, a ajouté Rudy Chouvel.

san/ab/APMnews

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Lors de cette conférence de presse, également consacrée aux problèmes budgétaires des établissements sanitaires et médico-sociaux (cf dépêche du 29/09/2022 à 17:36 et dépêche du 29/09/2022 à 18:05), les responsables de la FHF ont aussi présenté leurs attentes et leurs propositions dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR) en matière de santé, qui sera lancé lundi au Mans.

"Nous souhaitons que le CNR-santé débouche sur des mesures fortes, rapides, inédites et qui traitent des vrais problèmes", a déclaré Arnaud Robinet qui a estimé qu'il n'était pas besoin de refaire un diagnostic puisque celui-ci est déjà connu.

La fédération "sera présente" et remettra prochainement ses propositions au ministre de la santé et de la prévention, François Braun.

Elles s'articuleront notamment autour de "trois priorités": "les ressources humaines", "les territoires" et "l'efficacité".

Sur les RH, "nous devons évaluer et adapter nos capacités de formation des professionnels pour correspondre aux besoins de santé, revoir la place et le rôle des différentes professions et mieux partager la pénibilité sur les gardes et astreintes et adapter les rémunérations", a détaillé Arnaud Robinet.

Il convient de "poursuivre les efforts pour mieux valoriser la permanence des soins, le travail de nuit et mieux partager la pénibilité et la continuité des soins, que l'on soit hospitalier, libéral ou salarié", a expliqué la déléguée générale, Zaynab Riet.

Soulignant que la permanence des soins "repose sur un nombre de plus en plus réduit de professionnels" et devient ainsi "la cause de départ des médecins de l'hôpital public", elle a estimé qu'il fallait "répondre à cet enjeu en partageant la PDS entre tous".

"Nous demandons à ce qu'un schéma de permanence des soins commun à tous les acteurs, quels que soient les lieux d'exercice, soit élaboré sous l'égide de l'agence régionale de santé, pour réduire les fermetures temporaires de services hospitaliers et répondre à cette injonction de limiter l'intérim", a-t-elle annoncé en soulignant qu'une telle évolution permettrait de mettre en application, "de façon sécurisée pour la population", les dispositions de la loi Rist sur l'intérim médical.

Toujours sur les RH, la FHF réclame une augmentation des quotas dans les instituts de formation en soins infirmiers et des aides-soignants (Ifsi et Ifas) et qu'une véritable campagne de communication soit menée sur les métiers de la santé, à l'instar de celle qui a été organisée pour ceux de l'armée.

Appelée à réagir à l'article 25 du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2023 qui prévoit d'empêcher l'intérim en début des carrières médicales et paramédicales (cf dépêche du 27/09/2022 à 12:45), la déléguée générale a indiqué que la FHF était favorable à cette disposition en indiquant qu'elle vise notamment à "sécuriser" l'exercice des professionnels qui sont en sortie d'études et à permettre ainsi une stabilité du fonctionnement des équipes.

Sur la deuxième priorité, "loin de tout hospitalocentrisme, nous demanderons que l'hôpital public soit protégé et placé à sa juste place au sein d'une organisation territoriale qui doit reposer sur la solidarité et la responsabilité de tous les acteurs de santé", a souligné Arnaud Robinet.

"Des contrats de prévention associant l'ensemble des acteurs (collectivités, libéraux, hospitaliers, usagers), définissant leur rôle dans le maillage du territoire, et traduits en projets territoriaux de santé doivent être envisagés", commente la FHF.

Sur l'efficacité, dans un contexte de situation tendue pour les finances publiques, "en ville, en établissement, nous devons adapter les organisations et modes de financements pour mieux utiliser l'argent public", a insisté Arnaud Robinet.

"Nous avons d'autant plus besoin de ces marges qu'il faudra financer la prévention, l'investissement sans faire d'économies sur l'hôpital", a-t-il affirmé.

Cela implique de "revoir les échelles tarifaires des activités et des actes, qui n'ont pas fait l'objet de révision depuis la création des nomenclatures en 2005" mais aussi d'améliorer les parcours de soins, source de bien-être et de gains potentiels, a ajouté Zaynab Riet.

Transition énergétique: la FHF demande des mesures pour les établissements

Les dirigeants ont aussi abordé la question de la transition énergétique des établissements.

"Les établissements de santé et les Ehpad représentent 12% de la consommation énergétique du secteur tertiaire, 2% de la consommation nationale, et sont particulièrement concernés par les augmentations du coût de l'énergie", a rappelé le président de la FHF.

La FHF qui a publié en juillet 2020 "50 propositions pour la transition écologique" et a créé un Comité sur la transition écologique en santé, composé de médecins, directeurs et experts (cf dépêche du 02/09/2022 à 16:11), présentera dans les prochains jours sa contribution pour un plan de sobriété énergétique de la santé et du médico-social. Il sera publié et remis aux ministres concernés.

Mais elle estime que les établissements ont aussi besoin des pouvoirs publics pour réaliser cette grande transformation, a déclaré Rudy Chouvel, membre du pôle Offres de la FHF.

Parmi les pistes d'action possibles, il a mentionné l'octroi d'aides pour le financement "d'une rénovation massive et globale" du patrimoine hospitalier français, par exemple sous la forme d'un fonds vert spécifique aux établissements hospitaliers et médico-sociaux dans les situations les plus difficiles, ou leur intégration dans le fonds vert annoncé par la première ministre.

Il a aussi souhaité une augmentation du nombre de conseillers en transition énergétique et écologique, fixé actuellement à 150, ou le lancement de programmes spécifiques pour la santé (par exemple pour les mobilités ou les économies d'énergie).

Le livret que la FHF va prochainement publier contiendra des propositions et des "gains rapides qui permettront aux établissements d'avoir quelques clés pour réduire leur consommation".

Elle demande aussi la création d'un comité national pour la transition écologique en santé, placé sous l'autorité d'un délégué ministériel, a ajouté Rudy Chouvel.

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