Actualités de l'Urgence - APM

La HAS avait été saisie durant l'été 2018 par la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, pour élaborer un guide sur l'harmonisation et l'amélioration de la qualité des prises en charge par les Samu-Centres 15 conformément aux recommandations des organisations d'urgentistes, rappelle-t-on (cf dépêche du 02/07/2018 à 19:06).

"On en est au stade des travaux préparatoires, on a commencé par un cadrage du projet fait en lien avec le CNUH [Conseil national de l'urgence hospitalière], nous sommes en train d'étudier la littérature", a rapporté Vincent Mounic, conseiller technique de la HAS, lors de ce séminaire, "et un questionnaire a été élaboré cet été avec la SFMU [Société française de médecine d'urgence] et Samu-Urgences de France [SUdF] pour lancer une enquête de pratiques lancée ce jour".

"C'est un questionnaire assez complet qui traite de la structure et de l'organisation du Samu, de ses processus et de ses pratiques, et également de sa démarche d'amélioration", a expliqué le conseiller de la HAS, "il y a un espace ouvert dans ce questionnaire pour que vous nous fassiez part de bonnes pratiques, de choses qui vous paraissent importantes à partager".

Chaque Samu-Centre 15 de France a jusqu'au lundi 7 octobre pour répondre à cette enquête dont les résultats seront exploitées par le groupe de travail pluriprofessionnel chargé d'élaborer le guide d'amélioration de la qualité et de la sécurité des soins des Samu-Centre 15.

Une publication annoncée pour juin 2020

Ce groupe de travail se réunira à plusieurs reprises pour élaborer le futur guide dont la publication devrait avoir lieu concomitamment au congrès Urgences en juin 2020.

"Si possible, on espère pouvoir faire une première mesure de son impact à partir de septembre 2021", a indiqué Vincent Mounic.

"C'est un projet conduit avec les professionnels, fondé sur les publications existantes et les meilleures pratiques, une démarche pragmatique avec un impératif d'appropriation", a-t-il synthétisé, "si on fait un guide qui n'est pas utilisé, on aura raté notre coup".

Le conseiller technique de la HAS a souligné que l'élaboration du guide se faisait "en complémentarité avec les autres mesures du plan national" et notamment de la certification des Samu-Centre 15 pour la V2020, comme l'a confirmé Agnès Buzyn plus tôt durant le séminaire (cf dépêche du 12/09/2019 à 14:22).

"Samu-Urgences de France nous a édité une nouvelle version d'un référentiel métier sur lequel on va s'appuyer pour créer un guide, le 'AQS', pour amélioration de la qualité et de la sécurité des soins", a précisé le Dr Caroline Telion, urgentiste au Samu 75 et représentante le CNUH au sein du groupe de travail en charge de l'élaboration du guide.

"C'est un projet, qu'on porte ensemble, SUdF, CNUH, SFMU, avec la HAS pour construire un outil commun qui va nous aider à aller vers une certification de la HAS", a-t-elle poursuivi.

"On va se baser sur nos échecs pour essayer de s'améliorer, pour avoir un objectif commun que l'on va avoir pour la V2020, pour que la majorité des Samu et Smur soient certifiés."

4 critères spécifiques pour les Samu dans la V2020

"C'est le jour 1 d'une politique qualité professionnelle au niveau des Samu", s'est félicité François Braun, le président de Samu-Urgences de France, après que la ministre a confirmé l'inclusion des Samu-Centres 15 dans la future certification V2020 de la HAS.

Les Samu-Centres 15 auront quatre critères spécifiques d'évaluation dans la future certification, dont deux pour la régulation médicale:

• La construction de parcours de soins spécifiques SCA ST+ (syndrome coronarien aigu avec élévation du segment ST), les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et les traumatisés graves
• La prise en charge des appels par le médecin régulateur
• Les feuilles de transport des Smur
• La gestion des tensions hospitalières et des situations sanitaires exceptionnelles (SSE).

Concernant la construction des parcours de soins, François Braun a expliqué qu'il s'agissait "finalement de vérifier le respect de ces parcours spécifiques par la régulation médicale, la connaissance du réseau, des établissements capables de les prendre en charge, la capacité à transporter ces patients dans de bonnes conditions, au bon endroit, au bon moment".

Le président de SUdF a souligné que le terme de "feuille de transport" correspondait à "un dossier médical, qui comporte tous les éléments nécessaires à la poursuite du parcours PEC [prise en charge] du patient. "On a un énorme travail à faire là-dessus", a-t-il ajouté.

gl/ab/APMnews