Actualités de l'Urgence - APM

20/11 2023
Retour

LA MOITIÉ DES UNV D'ILE-DE-FRANCE N'ONT PAS ENCORE D'IPA DE NEUROLOGIE

LILLE, 20 novembre 2023 (APMnews) - La moitié des unités neurovasculaires (UNV) d'Ile-de-France n'ont pas encore d'infirmière en pratique avancée (IPA) et la répartition de celles qui sont en poste est hétérogène, selon un état des lieux présenté à la journée nationale des référents et animateurs ARS (agences régionales de santé) des filières AVC, la semaine dernière à Lille.

Les IPA dans les UNV s'inscrivent dans la mention 1 du diplôme, "Pathologies chroniques stabilisées; prévention et polypathologies courantes en soins primaires", a rappelé Catherine Lamy de l'ARS d'Ile-de-France.

Sur l'ensemble des IPA formées depuis 2020, la majorité ont choisi cette mention parmi les cinq disponibles, entre 52% et 57%, a-t-elle précisé, rappelant qu'en France en juin 2023, 2.328 IPA étaient diplômées.

En neurologie en particulier, leur nombre reste limité, estimé à 46 IPA et 27 étudiants, selon un recensement probablement non exhaustif réalisé à l'occasion de la 1re journée nationale des IPA en neurologie, en mars dernier.

L'ARS Ile-de-France a voulu mener une enquête sur les IPA en UNV et envisage ensuite de l'élargir à toutes les IPA de neurologie et les infirmières de coordination de la région. Par ailleurs, l'AP-HP mène de son côté une enquête sur les IPA dans ses établissements, a poursuivi Catherine Lamy.

L'enquête a permis de répertorier 23 IPA de neurologie en Ile-de-France dont 16 dans Paris intra-muros incluant une IPA en neuropédiatrie, spécialisée en épilepsie. Toutes exercent à l'hôpital.

Elles sont en majorité surspécialisées puisque 19 ne prennent en charge qu'une pathologie et trois en prennent deux (en excluant l'IPA de neuropédiatrie); 12 en particulier suivent des patients victimes d'AVC et 11 exercent dans les 21 UNV de la région, la dernière étant dans un CH sans UNV. Les autres suivent des patients atteints d'épilepsie ou de maladie de Parkinson, une s'occupe de patients avec des troubles cognitifs.

Concernant les AVC, la répartition des IPA est "assez hétérogène" puisqu'elles sont sept dans cinq des sept UNV de Paris, deux se répartissent entre trois UNV des Yvelines, une entre deux UNV dans les Hauts-de-Seine et une autre entre deux UNV dans le Val-de-Marne. Et il n'y en a pas pour les deux UNV des départements du Val-d'Oise, de la Seine-Saint-Denis et de l'Essonne, ni pour l'unique UNV de Seine-et-Marne.

Toutefois, parmi les six IPA en cours de formation en neurologie, cinq ont prévu de travailler avec des patients victimes d'AVC dont trois en UNV.

Sur les 11 IPA spécialisées dans les AVC, la majorité sont entrées en fonction en 2022 et toutes sauf une avaient déjà eu une expérience professionnelle en UNV. Toutes sauf une n'exercent qu'au sein de l'UNV et celle-ci partage son temps entre l'UNV, l'hôpital de jour et des patients parkinsoniens.

Leurs missions sont "assez variées": 10 ont une consultation autonome et deux participent à la consultation post-AVC, neuf sont impliquées dans l'éducation thérapeutique, sept dans la recherche, neuf dans l'enseignement paramédical et quatre s'occupent aussi de patients suspects d'accident ischémique transitoire (AIT). Une a également une mission de coordination d'un diplôme interuniversitaire (DIU) paramédical.

Catherine Lamy et ses collègues ont ensuite essayé de comprendre pourquoi certaines UNV n'avaient pas d'IPA, sachant que pour trois, une IPA est en cours de formation. Dans deux autres UNV, le projet a été rediscuté ou reporté; dans trois autres, l'administration leur a refusé l'IPA; et dans trois autres encore, aucun candidat n'a été trouvé. "Dans tous les cas, le motif déclaré n'a jamais été qu'on n'en avait pas besoin", a souligné Catherine Lamy.

"On est tous convaincus que l'apport des IPA est important pour optimiser la prise en charge de nos patients. La montée en charge est progressive, espérons que cela se poursuive car il y a encore trop d'UNV sans IPA", a-t-elle commenté.

Parmi les freins, elle a suggéré que la fonction manquait encore de lisibilité ou que la valorisation financière était encore faible et a pointé les réticences administratives de certains établissements malgré le soutien de l'ARS, potentiellement en lien avec des problèmes d'effectifs infirmiers.

"Apparemment, les freins ne sont pas liés au corps médical et c'est une bonne nouvelle. Et les missions proposées paraissent le plus souvent en adéquation avec leurs compétences", a ajouté Catherine Lamy.

Elle souhaite à présent approfondir l'enquête pour préciser les protocoles d'organisation, connaître le ressenti des IPA, évaluer leur impact sur le parcours patient, dans l'équipe paramédicale et, en particulier, sur le temps médical.

"On peut espérer que ce type de travail permettra de faciliter l'implantation de nouvelles IPA en UNV, en particulier dans les UNV non pourvues", a-t-elle conclu.

ld/nc/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

20/11 2023
Retour

LA MOITIÉ DES UNV D'ILE-DE-FRANCE N'ONT PAS ENCORE D'IPA DE NEUROLOGIE

LILLE, 20 novembre 2023 (APMnews) - La moitié des unités neurovasculaires (UNV) d'Ile-de-France n'ont pas encore d'infirmière en pratique avancée (IPA) et la répartition de celles qui sont en poste est hétérogène, selon un état des lieux présenté à la journée nationale des référents et animateurs ARS (agences régionales de santé) des filières AVC, la semaine dernière à Lille.

Les IPA dans les UNV s'inscrivent dans la mention 1 du diplôme, "Pathologies chroniques stabilisées; prévention et polypathologies courantes en soins primaires", a rappelé Catherine Lamy de l'ARS d'Ile-de-France.

Sur l'ensemble des IPA formées depuis 2020, la majorité ont choisi cette mention parmi les cinq disponibles, entre 52% et 57%, a-t-elle précisé, rappelant qu'en France en juin 2023, 2.328 IPA étaient diplômées.

En neurologie en particulier, leur nombre reste limité, estimé à 46 IPA et 27 étudiants, selon un recensement probablement non exhaustif réalisé à l'occasion de la 1re journée nationale des IPA en neurologie, en mars dernier.

L'ARS Ile-de-France a voulu mener une enquête sur les IPA en UNV et envisage ensuite de l'élargir à toutes les IPA de neurologie et les infirmières de coordination de la région. Par ailleurs, l'AP-HP mène de son côté une enquête sur les IPA dans ses établissements, a poursuivi Catherine Lamy.

L'enquête a permis de répertorier 23 IPA de neurologie en Ile-de-France dont 16 dans Paris intra-muros incluant une IPA en neuropédiatrie, spécialisée en épilepsie. Toutes exercent à l'hôpital.

Elles sont en majorité surspécialisées puisque 19 ne prennent en charge qu'une pathologie et trois en prennent deux (en excluant l'IPA de neuropédiatrie); 12 en particulier suivent des patients victimes d'AVC et 11 exercent dans les 21 UNV de la région, la dernière étant dans un CH sans UNV. Les autres suivent des patients atteints d'épilepsie ou de maladie de Parkinson, une s'occupe de patients avec des troubles cognitifs.

Concernant les AVC, la répartition des IPA est "assez hétérogène" puisqu'elles sont sept dans cinq des sept UNV de Paris, deux se répartissent entre trois UNV des Yvelines, une entre deux UNV dans les Hauts-de-Seine et une autre entre deux UNV dans le Val-de-Marne. Et il n'y en a pas pour les deux UNV des départements du Val-d'Oise, de la Seine-Saint-Denis et de l'Essonne, ni pour l'unique UNV de Seine-et-Marne.

Toutefois, parmi les six IPA en cours de formation en neurologie, cinq ont prévu de travailler avec des patients victimes d'AVC dont trois en UNV.

Sur les 11 IPA spécialisées dans les AVC, la majorité sont entrées en fonction en 2022 et toutes sauf une avaient déjà eu une expérience professionnelle en UNV. Toutes sauf une n'exercent qu'au sein de l'UNV et celle-ci partage son temps entre l'UNV, l'hôpital de jour et des patients parkinsoniens.

Leurs missions sont "assez variées": 10 ont une consultation autonome et deux participent à la consultation post-AVC, neuf sont impliquées dans l'éducation thérapeutique, sept dans la recherche, neuf dans l'enseignement paramédical et quatre s'occupent aussi de patients suspects d'accident ischémique transitoire (AIT). Une a également une mission de coordination d'un diplôme interuniversitaire (DIU) paramédical.

Catherine Lamy et ses collègues ont ensuite essayé de comprendre pourquoi certaines UNV n'avaient pas d'IPA, sachant que pour trois, une IPA est en cours de formation. Dans deux autres UNV, le projet a été rediscuté ou reporté; dans trois autres, l'administration leur a refusé l'IPA; et dans trois autres encore, aucun candidat n'a été trouvé. "Dans tous les cas, le motif déclaré n'a jamais été qu'on n'en avait pas besoin", a souligné Catherine Lamy.

"On est tous convaincus que l'apport des IPA est important pour optimiser la prise en charge de nos patients. La montée en charge est progressive, espérons que cela se poursuive car il y a encore trop d'UNV sans IPA", a-t-elle commenté.

Parmi les freins, elle a suggéré que la fonction manquait encore de lisibilité ou que la valorisation financière était encore faible et a pointé les réticences administratives de certains établissements malgré le soutien de l'ARS, potentiellement en lien avec des problèmes d'effectifs infirmiers.

"Apparemment, les freins ne sont pas liés au corps médical et c'est une bonne nouvelle. Et les missions proposées paraissent le plus souvent en adéquation avec leurs compétences", a ajouté Catherine Lamy.

Elle souhaite à présent approfondir l'enquête pour préciser les protocoles d'organisation, connaître le ressenti des IPA, évaluer leur impact sur le parcours patient, dans l'équipe paramédicale et, en particulier, sur le temps médical.

"On peut espérer que ce type de travail permettra de faciliter l'implantation de nouvelles IPA en UNV, en particulier dans les UNV non pourvues", a-t-elle conclu.

ld/nc/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.