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21/05 2025
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LA NOUVELLE STRATÉGIE "SI DE CRISE" TESTÉE À RENNES POUR LA CAMPAGNE DE VACCINATION CONTRE LE MÉNINGOCOQUE B

(Par Wassinia ZIRAR, à Santexpo)

PARIS, 21 mai 2025 (APMnews) - Dans le cadre d'une campagne de vaccination contre le méningocoque B à Rennes, les autorités ont testé pour la première fois une nouvelle infrastructure numérique conçue pour assurer le suivi, la traçabilité et la réactivité en situation de crise, a rapporté mercredi après-midi Xavier Vitry, responsable du pôle santé publique et situations sanitaires exceptionnelles à la délégation au numérique en santé (DNS), à l'occasion d'un atelier organisé dans le cadre du salon Santexpo, qui se tient à Paris jusqu'à jeudi.

Depuis décembre 2024, une souche agressive et persistante du méningocoque B a été identifiée à Rennes, à l'origine de deux grappes de cas: trois étudiants de Rennes School of Business (décembre 2024 et janvier) et trois membres d'une même famille en janvier. Un décès a été enregistré.

La souche, confirmée identique par le centre national de référence, circule sans lien épidémiologique établi entre les deux foyers. Les autorités sanitaires, appuyées par l'agence régionale de santé (ARS) Bretagne, Santé publique France (SPF) et le ministère de la santé et l'accès aux soins, ont qualifié la situation d'hyperendémie localisée.

Le 26 février, les autorités ont ainsi lancé une campagne de vaccination ciblée contre le méningocoque B, visant 4.000 étudiants de Rennes School of Business et, plus largement, 117.000 jeunes de 15 à 24 ans résidant, étudiant ou travaillant sur l'agglomération rennaise.

La vaccination, non obligatoire mais fortement recommandée, repose sur un schéma à deux doses espacées de six mois (trois pour les nourrissons).

Le dispositif s'appuie sur le circuit de droit commun (pharmaciens, médecins, sages-femmes, infirmiers) ainsi que sur des centres de vaccination ouverts sur le territoire de l'agglomération rennaise. Des équipes mobiles complètent la couverture vaccinale dans les lycées.

Vers un nouveau pilotage numérique des crises

A Rennes, pour assurer le suivi précis des vaccinations et la coordination inter-institutionnelle, la DNS a mis en œuvre un module fondé sur:

  • la plateforme existante "mesvaccins.net-Colibri"
  • l'usage de numéros Finess pour les centres et équipes mobiles
  • l'intégration aux données de l'assurance maladie via le système "Erasm"
  • la réactivation de la gare de triage des données issue de la gestion de la pandémie de Covid-19.

Ce système garantit une montée en charge rapide en cas d'extension de l'épidémie à d'autres régions, a expliqué mercredi Xavier Vitry. Un cadre juridique et technique est en cours de finalisation pour assurer l'interopérabilité des données avec le système national des données de santé (SNDS) via l'identité nationale de santé (INS).

Au-delà de l'urgence, cette crise alimente une réflexion plus large sur l'urbanisation des systèmes d'information (SI) pour la veille, la sécurité sanitaire et la gestion de crise. Une stratégie d'urbanisation des SI est en cours, structurée autour de cinq domaines prioritaires:

  • gestion de crise et outils d'alerte
  • moyens de réponse
  • urgences et soins non programmés
  • santé environnementale
  • surveillance et signalements.

Cette vision vise à réunir experts métiers et techniques pour mieux anticiper les risques environnementaux émergents, limiter la propagation des épidémies et assurer une gouvernance numérique de la santé publique plus résiliente.

L'objectif est de rendre les SI modulables, interopérables, et aptes à passer d'un fonctionnement courant à une mobilisation en situation exceptionnelle. Un "orchestrateur de données" est d'ailleurs en cours de développement pour activer les connexions inter-SI en fonction du cadre légal.

Des modules numériques communs et réutilisables sont en conception pour permettre aux opérateurs (ministères, ARS, agences nationales) de mieux anticiper les risques sanitaires émergents, limiter la propagation des épidémies et faciliter la prise de décision.

Tout cela émane de la nouvelle stratégie de gouvernance et d'organisation des SI de crise (cf dépêche du 17/12/2024 à 16:30), voulue par les pouvoirs publics et annoncée en décembre 2024 lors du 12e Conseil du numérique en santé (CNS), rappelle-t-on.

wz/nc/APMnews

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LA NOUVELLE STRATÉGIE "SI DE CRISE" TESTÉE À RENNES POUR LA CAMPAGNE DE VACCINATION CONTRE LE MÉNINGOCOQUE B

(Par Wassinia ZIRAR, à Santexpo)

PARIS, 21 mai 2025 (APMnews) - Dans le cadre d'une campagne de vaccination contre le méningocoque B à Rennes, les autorités ont testé pour la première fois une nouvelle infrastructure numérique conçue pour assurer le suivi, la traçabilité et la réactivité en situation de crise, a rapporté mercredi après-midi Xavier Vitry, responsable du pôle santé publique et situations sanitaires exceptionnelles à la délégation au numérique en santé (DNS), à l'occasion d'un atelier organisé dans le cadre du salon Santexpo, qui se tient à Paris jusqu'à jeudi.

Depuis décembre 2024, une souche agressive et persistante du méningocoque B a été identifiée à Rennes, à l'origine de deux grappes de cas: trois étudiants de Rennes School of Business (décembre 2024 et janvier) et trois membres d'une même famille en janvier. Un décès a été enregistré.

La souche, confirmée identique par le centre national de référence, circule sans lien épidémiologique établi entre les deux foyers. Les autorités sanitaires, appuyées par l'agence régionale de santé (ARS) Bretagne, Santé publique France (SPF) et le ministère de la santé et l'accès aux soins, ont qualifié la situation d'hyperendémie localisée.

Le 26 février, les autorités ont ainsi lancé une campagne de vaccination ciblée contre le méningocoque B, visant 4.000 étudiants de Rennes School of Business et, plus largement, 117.000 jeunes de 15 à 24 ans résidant, étudiant ou travaillant sur l'agglomération rennaise.

La vaccination, non obligatoire mais fortement recommandée, repose sur un schéma à deux doses espacées de six mois (trois pour les nourrissons).

Le dispositif s'appuie sur le circuit de droit commun (pharmaciens, médecins, sages-femmes, infirmiers) ainsi que sur des centres de vaccination ouverts sur le territoire de l'agglomération rennaise. Des équipes mobiles complètent la couverture vaccinale dans les lycées.

Vers un nouveau pilotage numérique des crises

A Rennes, pour assurer le suivi précis des vaccinations et la coordination inter-institutionnelle, la DNS a mis en œuvre un module fondé sur:

  • la plateforme existante "mesvaccins.net-Colibri"
  • l'usage de numéros Finess pour les centres et équipes mobiles
  • l'intégration aux données de l'assurance maladie via le système "Erasm"
  • la réactivation de la gare de triage des données issue de la gestion de la pandémie de Covid-19.

Ce système garantit une montée en charge rapide en cas d'extension de l'épidémie à d'autres régions, a expliqué mercredi Xavier Vitry. Un cadre juridique et technique est en cours de finalisation pour assurer l'interopérabilité des données avec le système national des données de santé (SNDS) via l'identité nationale de santé (INS).

Au-delà de l'urgence, cette crise alimente une réflexion plus large sur l'urbanisation des systèmes d'information (SI) pour la veille, la sécurité sanitaire et la gestion de crise. Une stratégie d'urbanisation des SI est en cours, structurée autour de cinq domaines prioritaires:

  • gestion de crise et outils d'alerte
  • moyens de réponse
  • urgences et soins non programmés
  • santé environnementale
  • surveillance et signalements.

Cette vision vise à réunir experts métiers et techniques pour mieux anticiper les risques environnementaux émergents, limiter la propagation des épidémies et assurer une gouvernance numérique de la santé publique plus résiliente.

L'objectif est de rendre les SI modulables, interopérables, et aptes à passer d'un fonctionnement courant à une mobilisation en situation exceptionnelle. Un "orchestrateur de données" est d'ailleurs en cours de développement pour activer les connexions inter-SI en fonction du cadre légal.

Des modules numériques communs et réutilisables sont en conception pour permettre aux opérateurs (ministères, ARS, agences nationales) de mieux anticiper les risques sanitaires émergents, limiter la propagation des épidémies et faciliter la prise de décision.

Tout cela émane de la nouvelle stratégie de gouvernance et d'organisation des SI de crise (cf dépêche du 17/12/2024 à 16:30), voulue par les pouvoirs publics et annoncée en décembre 2024 lors du 12e Conseil du numérique en santé (CNS), rappelle-t-on.

wz/nc/APMnews

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