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PARIS, 7 juin 2024 (APMnews) - Le programme de modernisation des systèmes d'information Samu (SI-Samu), remanié après l'abandon du projet de logiciel de régulation médicale (LRM) national en 2022, poursuit son déploiement, a rapporté l'Agence du numérique en santé (ANS) vendredi au congrès Urgences 2024 à Paris.

L'ANS a opté pour la logique d'"Etat-plateforme", avec la mise en place d'une "passerelle d'échanges" appelée "hub santé" et le déploiement des autres briques historiques du programme SI-Samu: le portail du même nom, qui permet des échanges d'informations au sein du Samu, entre Samu et/ou entre Samu et agence régionale de santé (ARS), le "bandeau de communication" qui permet de gérer les appels, et l'opérateur de téléphonie nationale (OTN) (cf dépêche du 12/06/2023 à 12:49).

A date, le portail est utilisé par 97 Samu et services d'accès aux soins (SAS) et 14 ARS, a fait savoir Nicolas Billaudé de l'ANS. Cela représente 6.700 utilisateurs actifs, ou 160.000 connexions depuis un an.

Plus de 800 événements de crise ont été créés sur le portail, dans lesquels plus de 10.000 patients ont été pris en charge.

Des tests sont en cours pour permettre d'interfacer le SI national des services d'incendie et de secours (Sdis) NexSIS avec le "hub santé", ainsi qu'avec les éditeurs Appligos, Scriptal et Bisom pour les échanges entre Samu, via le "hub santé". Un lien entre Samu et Smur va être testé au quatrième trimestre.

Le "bloc-notes", qui permet de remplacer le LRM en cas de défaillance, a été utilisé pour plus de 1.000 dossiers.

Côté téléphonie, 40 Samu et SAS sont équipés de l'OTN, et 10 du bandeau de communication, pour 2,5 millions d'appels par an.

L'outil a changé d'opérateur en avril, passant de Worldline à Thales, ce qui devrait lui permettre d'avoir un hébergement qualifié SecNumCloud, le plus haut niveau de sécurité des données existant.

Le SI-Samu "est interfacé aujourd'hui avec trois éditeurs" de LRM, a indiqué Frédéric Berthier de l'ANS. "Si les autres ne l'ont pas fait, c'est qu'ils ne veulent pas le faire", a-t-il ajouté.

La présidente de la Société française de médecine d'urgence (SFMU), Sandrine Charpentier, et le président de Samu-Urgences de France (SUDF), Marc Noizet, ont fustigé le manque de coopération de certains éditeurs de LRM.

Marc Noizet a salué les développements réalisés par l'ANS, tout en déplorant un manque de vision pluriannuel pour le programme SI-Samu, en particulier de la direction générale de l'offre de soins (DGOS) dont il a déploré "l'absence dans la salle".

lc/ab/APMnews