Actualités de l'Urgence - APM

18/05 2022
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LA QUESTION DE LA CONTINUITÉ DES SOINS, PREMIÈRE PRIORITÉ DU FUTUR MINISTRE DE LA SANTÉ (CONFÉRENCES DE CHU)

(Par Sabine NEULAT-ISARD, à Santexpo)

PARIS, 18 mai 2022 (APMnews) - La mise en place de plans de continuité des soins, pour régler rapidement les difficultés rencontrées actuellement par de nombreux services d'urgence hospitaliers, devra être la première priorité du nouveau ministre chargé de la santé, ont estimé les présidents des conférences hospitalo-universitaires lors d'un point presse organisé mercredi matin à Santexpo.

Si le Covid les a "considérablement ébranlés", "les CHU ont fait face", a observé Marie-Noëlle Gérain-Breuzard, présidente de la conférence des directeurs généraux de CHU. Pour autant, "ils ne ressortent pas indemnes de tout cela et les difficultés que connaît actuellement le monde de la santé, les CHU les connaissent également", a-t-elle souligné.

"On fait face à une crise plus compliquée que celle du Covid. On ne sait pas comment on va en sortir", a renchéri le Pr Rémi Salomon, président de la conférence des présidents de CME de CHU.

"Nous sommes convaincus qu'il va falloir faire évoluer le système, les centres hospitaliers, les territoires, la médecine de ville, tout cela doit bouger." "Ce sont des enjeux colossaux", a ajouté Rémi Salomon.

"On est dans une situation de crise, il n'est pas acceptable que les urgences ne soient accessibles qu'à certains moments de la journée dans certaines villes et même des grandes villes", a-t-il dénoncé.

"Il faut que toute la communauté des soignants participe à cette permanence des soins", les agences régionales de santé (ARS) devant "veiller à ce que cette continuité des soins soit assurée", a insisté le représentant des présidents de CME qui a ainsi repris les demandes exprimées la veille par le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), lors de l'inauguration du salon (cf dépêche du 17/05/2022 à 12:18).

Si "on n'en est pas à faire des réquisitions", "il faut s'organiser avant l'été".

"Il y a les hôpitaux publics, la ville, les établissements privés et il faut que les ARS parviennent à coordonner cet ensemble pour que chacun prenne sa part", a affirmé Marie-Noëlle Gérain-Breuzard.

Interrogée par APMnews, la présidente de la conférence des directeurs généraux a estimé que le règlement de ce sujet posait aussi la question d'éducation de la population sur l'accès aux urgences. "Et à côté du système hospitalier, il faut que la médecine de ville participe à la permanence des soins", a-t-elle insisté, rappelant que seuls 40% des médecins participent à la PDS, comme l'a indiqué le président de la FHF la veille.

Les maisons de santé universitaires pluridisplinaires, avec des internes et des externes, peuvent aussi prendre en charge une partie des patients, a ajouté le Pr Didier Samuel, président de la Conférence des doyens des facultés de médecine.

En réalité, "les urgences cristallisent tous les problèmes du système, comme aussi le manque de lits d'aval et le manque de personnel un peu partout, notamment paramédical", a considéré Rémi Salomon. Au-delà de la mise en place des plans de continuité des soins, il a jugé qu'il fallait aussi peut-être revoir le mode de financement des urgences et "réussir à faire fonctionner le SAS [service d'accès aux soins], en intelligence avec la médecine de ville".

Se pose aussi le sujet de "la formation en lien avec le problème majeur" de la démographie médicale et paramédicale. "On doit être au rendez-vous et réfléchir à faire évoluer cette formation parallèlement à l'évolution des métiers."

Le nouveau ministre devra également s'emparer des "problèmes de fond", a affirmé le président de la conférence des doyens. "On ne peut pas faire l'économie d'une réflexion globale sur l'ensemble du système et qui prend en charge les patients et la répartition du travail entre médecins et paramédicaux", a-t-il affirmé, en regrettant que la France ait "30 ans de retard" sur l'évolution des métiers infirmiers et le développement des pratiques avancées.

"Il est aussi très important qu'on arrive à développer l'attractivité des carrières HU qui sont assez malmenées et à protéger le temps HU des hospitalo-universitaires par rapport au soin et au management", a-t-il souligné. Et "il reste à régler la problématique de la retraite pour les HU".

Pour Rémi Salomon, les CHU doivent également "avancer sur la recherche et faire de la recherche en santé publique", tandis que pour la représentante des DG, il faut mener toute une réflexion sur la "conciliation d'un travail qui ne s'arrête jamais en raison de la continuité des soins, avec les aspirations des personnels". Il s'agit d'un "défi managérial colossal".

Globalement, "nous voulons considérer que les CHU sont un laboratoire pour trouver les solutions de demain, en matière d'organisation des soins, de formation et de recherche et d'innovation", a résumé la présidente de la conférence des directeurs généraux.

Forte présence des CHU à Santexpo

C'est dans cette optique que les 32 CHU se sont réunis pour la première fois sur un stand commun au salon Santexpo. "Il nous tenait à coeur de montrer ce qu'ils sont et ce qu'ils font", a précisé Marie-Noëlle Gérain-Breuzard.

Les CHU ont également présenté lors de Santexpo la nouvelle version du site Réseau CHU. Créé initialement par Marie-George Fayn, sous format papier, cet organe d'information sur les CHU a été repris par la conférence des DG et est animé par un journaliste (Adrien Morcuende).

Il vise à présenter "l'actualité des CHU" et de leurs 400.000 personnels, en lien avec les deux autres conférences hospitalo-universitaires, a précisé Yann Bubien, directeur général de Santexpo.

san/nc/APMnews

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(Par Sabine NEULAT-ISARD, à Santexpo)

PARIS, 18 mai 2022 (APMnews) - La mise en place de plans de continuité des soins, pour régler rapidement les difficultés rencontrées actuellement par de nombreux services d'urgence hospitaliers, devra être la première priorité du nouveau ministre chargé de la santé, ont estimé les présidents des conférences hospitalo-universitaires lors d'un point presse organisé mercredi matin à Santexpo.

Si le Covid les a "considérablement ébranlés", "les CHU ont fait face", a observé Marie-Noëlle Gérain-Breuzard, présidente de la conférence des directeurs généraux de CHU. Pour autant, "ils ne ressortent pas indemnes de tout cela et les difficultés que connaît actuellement le monde de la santé, les CHU les connaissent également", a-t-elle souligné.

"On fait face à une crise plus compliquée que celle du Covid. On ne sait pas comment on va en sortir", a renchéri le Pr Rémi Salomon, président de la conférence des présidents de CME de CHU.

"Nous sommes convaincus qu'il va falloir faire évoluer le système, les centres hospitaliers, les territoires, la médecine de ville, tout cela doit bouger." "Ce sont des enjeux colossaux", a ajouté Rémi Salomon.

"On est dans une situation de crise, il n'est pas acceptable que les urgences ne soient accessibles qu'à certains moments de la journée dans certaines villes et même des grandes villes", a-t-il dénoncé.

"Il faut que toute la communauté des soignants participe à cette permanence des soins", les agences régionales de santé (ARS) devant "veiller à ce que cette continuité des soins soit assurée", a insisté le représentant des présidents de CME qui a ainsi repris les demandes exprimées la veille par le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), lors de l'inauguration du salon (cf dépêche du 17/05/2022 à 12:18).

Si "on n'en est pas à faire des réquisitions", "il faut s'organiser avant l'été".

"Il y a les hôpitaux publics, la ville, les établissements privés et il faut que les ARS parviennent à coordonner cet ensemble pour que chacun prenne sa part", a affirmé Marie-Noëlle Gérain-Breuzard.

Interrogée par APMnews, la présidente de la conférence des directeurs généraux a estimé que le règlement de ce sujet posait aussi la question d'éducation de la population sur l'accès aux urgences. "Et à côté du système hospitalier, il faut que la médecine de ville participe à la permanence des soins", a-t-elle insisté, rappelant que seuls 40% des médecins participent à la PDS, comme l'a indiqué le président de la FHF la veille.

Les maisons de santé universitaires pluridisplinaires, avec des internes et des externes, peuvent aussi prendre en charge une partie des patients, a ajouté le Pr Didier Samuel, président de la Conférence des doyens des facultés de médecine.

En réalité, "les urgences cristallisent tous les problèmes du système, comme aussi le manque de lits d'aval et le manque de personnel un peu partout, notamment paramédical", a considéré Rémi Salomon. Au-delà de la mise en place des plans de continuité des soins, il a jugé qu'il fallait aussi peut-être revoir le mode de financement des urgences et "réussir à faire fonctionner le SAS [service d'accès aux soins], en intelligence avec la médecine de ville".

Se pose aussi le sujet de "la formation en lien avec le problème majeur" de la démographie médicale et paramédicale. "On doit être au rendez-vous et réfléchir à faire évoluer cette formation parallèlement à l'évolution des métiers."

Le nouveau ministre devra également s'emparer des "problèmes de fond", a affirmé le président de la conférence des doyens. "On ne peut pas faire l'économie d'une réflexion globale sur l'ensemble du système et qui prend en charge les patients et la répartition du travail entre médecins et paramédicaux", a-t-il affirmé, en regrettant que la France ait "30 ans de retard" sur l'évolution des métiers infirmiers et le développement des pratiques avancées.

"Il est aussi très important qu'on arrive à développer l'attractivité des carrières HU qui sont assez malmenées et à protéger le temps HU des hospitalo-universitaires par rapport au soin et au management", a-t-il souligné. Et "il reste à régler la problématique de la retraite pour les HU".

Pour Rémi Salomon, les CHU doivent également "avancer sur la recherche et faire de la recherche en santé publique", tandis que pour la représentante des DG, il faut mener toute une réflexion sur la "conciliation d'un travail qui ne s'arrête jamais en raison de la continuité des soins, avec les aspirations des personnels". Il s'agit d'un "défi managérial colossal".

Globalement, "nous voulons considérer que les CHU sont un laboratoire pour trouver les solutions de demain, en matière d'organisation des soins, de formation et de recherche et d'innovation", a résumé la présidente de la conférence des directeurs généraux.

Forte présence des CHU à Santexpo

C'est dans cette optique que les 32 CHU se sont réunis pour la première fois sur un stand commun au salon Santexpo. "Il nous tenait à coeur de montrer ce qu'ils sont et ce qu'ils font", a précisé Marie-Noëlle Gérain-Breuzard.

Les CHU ont également présenté lors de Santexpo la nouvelle version du site Réseau CHU. Créé initialement par Marie-George Fayn, sous format papier, cet organe d'information sur les CHU a été repris par la conférence des DG et est animé par un journaliste (Adrien Morcuende).

Il vise à présenter "l'actualité des CHU" et de leurs 400.000 personnels, en lien avec les deux autres conférences hospitalo-universitaires, a précisé Yann Bubien, directeur général de Santexpo.

san/nc/APMnews

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