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15/07 2025
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LA RÉGULATION MÉDICALE AVEC APPEL VIDÉO PERMET DE RÉDUIRE L'ENVOI DE VÉHICULES SANITAIRES D'URGENCE

WASHINGTON, 15 juillet 2025 (APMnews) - L'utilisation de la vidéo pour les appels au centre de régulation médicale semble faciliter le triage des patients et réduire l'envoi des véhicules sanitaires du plus haut niveau d'urgence, selon une étude danoise.

La régulation médicale joue un rôle essentiel dans la prise en charge en urgence car elle représente le contact de première ligne, rassemblant les informations nécessaires pour déterminer l'initiation de soins préhospitaliers appropriés mais aussi de traitements administrés habituellement à l'hôpital, rappellent Martin Faurholdt Gude des soins médicaux d'urgence préhospitaliers et ses collègues dans JAMA Network Open.

Mais le recours croissant à la phase préhospitalière pour débuter la prise en charge se heurte à des moyens humains de plus en plus limités. Ainsi, le recours à la vidéo, avec un téléphone portable, a émergé comme un outil d'aide au triage et à l'allocation des ressources. Son bénéfice en pratique clinique pour la régulation médicale reste toutefois à démontrer.

Dans cette étude CAM-VISION, les chercheurs ont comparé l'effet d'un appel vidéo et d'une simple communication téléphonique lors de la régulation médicale sur l'envoi des ambulances avec le niveau le plus élevé d'urgence.

Pendant quatre mois, les appels parvenant au centre de régulation de la région centrale du Danemark, couvrant plus de 1,3 million d'habitants, ont été gérés par 20 agents de la régulation médicale (infirmiers ou paramédicaux spécifiquement formés) randomisés entre la gestion des appels avec vidéo ou par téléphone uniquement.

Parmi 18.745 appels concernant des patients adultes, 8.124 ont été gérés par les agents du premier groupe et 10.621 par les agents du second.

Sur l'ensemble des appels du premier groupe, la diffusion vidéo a été établie avec succès dans 45,6% des cas, l'appel vidéo a échoué dans 18,9% et n'a finalement pas été tenté dans 35,5%.

Selon les agents de régulation, les principales tentatives infructueuses d'appel vidéo étaient liées au téléphone (limite technologique, limites liées au forfait…), à des problèmes technologiques et à l'incapacité du patient à participer à l'appel, totalisant 93,1% de cas.

L'appel vidéo n'a pas été tenté principalement en raison de problèmes de communication (barrière de la langue), l'absence du patient aux côtés de l'appelant, d'un trop gros volume d'appels au centre de régulation au même moment,…

Les appels vidéo ont été établis le plus souvent dans des cas impliquant des enfants (76,2%), des convulsions (65,8%), des obstructions des voies respiratoires (61,1%), des pertes de conscience (56%), des blessures traumatiques hors accident de la route (54,4%) et des accidents de la route (54,2%).

Finalement, le taux d'appels pour lesquels un véhicule sanitaire avec le niveau le plus élevé d'urgence a été envoyée était de 33,3% après les appels vidéo, contre 38,4% après les appels téléphoniques uniquement, soit une réduction statistiquement significative de 13,2%.

Le temps d'appel moyen avec vidéo était de 4,1 minutes et sans de 3,8 minutes, et le délai moyen pour l'envoi d'une ambulance était de respectivement 3,7 et 3,2 min.

Respectivement 30,5% et 26,1% des patients n'ont pas été hospitalisés, soit que la décision ait été prise lors de l'appel à la régulation ou sur place. La différence n'était pas statistiquement significative.

Parmi ces patients non hospitalisés initialement, ils étaient finalement 8,5% et 10,5% à avoir été hospitalisés ensuite dans les 24 heures, une différence qui était significative.

Le taux d'admission en réanimation et la mortalité à 30 jours étaient similaires dans les deux groupes.

A la connaissance des chercheurs, il s'agit de la première étude de grande taille à évaluer de manière randomisée le triage des appels par la régulation médicale à l'aide d'une diffusion vidéo et d'un appel téléphonique simple.

Les résultats suggèrent que l'usage de la vidéo lors d'une communication téléphonique permet de réduire l'envoi de transport sanitaire avec le niveau le plus élevé d'urgence et l'admission des patients initialement non hospitalisés. La vidéo semble améliorer le triage et favoriser un recours aux soins d'urgence plus efficace, concluent les chercheurs.

D'autres études doivent être menées pour évaluer le rapport coût-efficacité de cette stratégie et sa capacité à évoluer, ajoutent-ils.

(JAMA Network Open, publication en ligne du 1er juillet)

ld/eh/APMnews

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WASHINGTON, 15 juillet 2025 (APMnews) - L'utilisation de la vidéo pour les appels au centre de régulation médicale semble faciliter le triage des patients et réduire l'envoi des véhicules sanitaires du plus haut niveau d'urgence, selon une étude danoise.

La régulation médicale joue un rôle essentiel dans la prise en charge en urgence car elle représente le contact de première ligne, rassemblant les informations nécessaires pour déterminer l'initiation de soins préhospitaliers appropriés mais aussi de traitements administrés habituellement à l'hôpital, rappellent Martin Faurholdt Gude des soins médicaux d'urgence préhospitaliers et ses collègues dans JAMA Network Open.

Mais le recours croissant à la phase préhospitalière pour débuter la prise en charge se heurte à des moyens humains de plus en plus limités. Ainsi, le recours à la vidéo, avec un téléphone portable, a émergé comme un outil d'aide au triage et à l'allocation des ressources. Son bénéfice en pratique clinique pour la régulation médicale reste toutefois à démontrer.

Dans cette étude CAM-VISION, les chercheurs ont comparé l'effet d'un appel vidéo et d'une simple communication téléphonique lors de la régulation médicale sur l'envoi des ambulances avec le niveau le plus élevé d'urgence.

Pendant quatre mois, les appels parvenant au centre de régulation de la région centrale du Danemark, couvrant plus de 1,3 million d'habitants, ont été gérés par 20 agents de la régulation médicale (infirmiers ou paramédicaux spécifiquement formés) randomisés entre la gestion des appels avec vidéo ou par téléphone uniquement.

Parmi 18.745 appels concernant des patients adultes, 8.124 ont été gérés par les agents du premier groupe et 10.621 par les agents du second.

Sur l'ensemble des appels du premier groupe, la diffusion vidéo a été établie avec succès dans 45,6% des cas, l'appel vidéo a échoué dans 18,9% et n'a finalement pas été tenté dans 35,5%.

Selon les agents de régulation, les principales tentatives infructueuses d'appel vidéo étaient liées au téléphone (limite technologique, limites liées au forfait…), à des problèmes technologiques et à l'incapacité du patient à participer à l'appel, totalisant 93,1% de cas.

L'appel vidéo n'a pas été tenté principalement en raison de problèmes de communication (barrière de la langue), l'absence du patient aux côtés de l'appelant, d'un trop gros volume d'appels au centre de régulation au même moment,…

Les appels vidéo ont été établis le plus souvent dans des cas impliquant des enfants (76,2%), des convulsions (65,8%), des obstructions des voies respiratoires (61,1%), des pertes de conscience (56%), des blessures traumatiques hors accident de la route (54,4%) et des accidents de la route (54,2%).

Finalement, le taux d'appels pour lesquels un véhicule sanitaire avec le niveau le plus élevé d'urgence a été envoyée était de 33,3% après les appels vidéo, contre 38,4% après les appels téléphoniques uniquement, soit une réduction statistiquement significative de 13,2%.

Le temps d'appel moyen avec vidéo était de 4,1 minutes et sans de 3,8 minutes, et le délai moyen pour l'envoi d'une ambulance était de respectivement 3,7 et 3,2 min.

Respectivement 30,5% et 26,1% des patients n'ont pas été hospitalisés, soit que la décision ait été prise lors de l'appel à la régulation ou sur place. La différence n'était pas statistiquement significative.

Parmi ces patients non hospitalisés initialement, ils étaient finalement 8,5% et 10,5% à avoir été hospitalisés ensuite dans les 24 heures, une différence qui était significative.

Le taux d'admission en réanimation et la mortalité à 30 jours étaient similaires dans les deux groupes.

A la connaissance des chercheurs, il s'agit de la première étude de grande taille à évaluer de manière randomisée le triage des appels par la régulation médicale à l'aide d'une diffusion vidéo et d'un appel téléphonique simple.

Les résultats suggèrent que l'usage de la vidéo lors d'une communication téléphonique permet de réduire l'envoi de transport sanitaire avec le niveau le plus élevé d'urgence et l'admission des patients initialement non hospitalisés. La vidéo semble améliorer le triage et favoriser un recours aux soins d'urgence plus efficace, concluent les chercheurs.

D'autres études doivent être menées pour évaluer le rapport coût-efficacité de cette stratégie et sa capacité à évoluer, ajoutent-ils.

(JAMA Network Open, publication en ligne du 1er juillet)

ld/eh/APMnews