Actualités de l'Urgence - APM
Retour
LA START-UP IAVC VA ÉVALUER L'INTÉRÊT DE GÉOLOCALISER LE PATIENT AU COURS DU TRANSPORT DANS UNE EXPÉRIMENTATION ARTICLE 51
DIJON, 21 novembre 2025 (APM) - La géolocalisation en temps réel des patients victimes d'un accident vasculaire cérébral (AVC) pendant leur transport a le potentiel d'améliorer l'organisation de leur prise en charge, notamment la coordination entre les établissements, avec potentiellement une réduction des délais et une amélioration de la survie et de la récupération, ce que souhaite confirmer la start-up iAVC dans une expérimentation "article 51".
Basée dans les Hauts-de-France, la société a pour objectif d'"améliorer durablement la qualité des soins urgents en allégeant la charge organisationnelle des professionnels de santé", a résumé son président, Pierre-Olivier Bussière, devant les référents et animateurs ARS de filières AVC, réunis pour leur journée annuelle, mercredi à Dijon, au congrès de la Société française neurovasculaire (SFNV).
L'AVC est une urgence absolue et sa prise en charge à la phase aiguë doit être rapide, inscrite dans une filière spécialisée pour augmenter les chances de survie et de récupération, mais se heurte à des enjeux de disponibilité et de coordination des moyens humains et techniques. Il existe des risques de rupture aux différentes étapes du parcours, depuis les premiers signes jusqu'à l'administration du traitement, en passant par l'acheminement du patient vers l'unité neurovasculaire (UNV), le service d'imagerie et la salle d'intervention.
Ces risques sont encore plus importants lorsqu'il s'agit de traiter un patient avec un AVC ischémique par occlusion d'un gros vaisseau par thrombectomie mécanique car ce traitement ne peut être réalisé que dans un délai de six à 24 heures suivant le début des symptômes et dans un centre de neuroradiologie interventionnelle (NRI) autorisé, ce qui nécessite parfois un transfert entre établissements.
La méconnaissance de l'heure d'arrivée du patient perturbe l'organisation des soins, que ce soit en journée, en raison de problèmes de gestion des ressources techniques et humaines, mobilisées trop tard ou trop tôt, avec soit un retard dans la prise en charge, soit une attente inutile pour les professionnels, ou en astreinte, dégradant la qualité de vie et les conditions de travail des professionnels, a expliqué Pierre-Olivier Bussière.
Besoin d'un application pour le suivi en temps réel
Les sociétés savantes concernées avaient recommandé, dans un livre blanc en 2020 (cf dépêche du 29/10/2020 à 14:22), qu'une application soit développée pour le partage d'information au sein des filières AVC, notamment son suivi en temps réel.
Créée en 2021, la start-up développe une solution numérique baptisée Romain, qui associe un bracelet GPS, posé dans l'établissement où a été accueilli le patient lorsqu'il est décidé de le transférer vers un autre pour la réalisation d'une thrombectomie, et une interface internet et smartphone pour la diffusion des informations auprès des professionnels.
Le bracelet assure la géolocalisation du patient, détecte sa sortie de l'hôpital et le suit tout le long du trajet jusqu'au centre de NRI. En parallèle, des alertes et des appels sont générés automatiquement, à l'heure de départ et d'arrivée. Il est également possible de visualiser le trajet du patient en temps réel.
En plus des informations administratives, l'horodatage des différentes étapes de la prise en charge du patient est intégré dans le dossier de ce dernier, ce qui permet de recueillir les délais des différentes étapes et de les comparer aux valeurs cibles recommandées par la Haute autorité de santé (HAS) dans le guide des parcours de soins actualisé en octobre (cf dépêche du 28/10/2025 à 13:25).
L'ensemble des professionnels des équipes de soins des centres de recours ont accès à l'outil: neurologues et neuroradiologues, infirmiers, manipulateurs radio, anesthésistes. Ils peuvent partager leur agenda, notamment les astreintes, pour savoir qui contacter en temps réel, le cas échéant.
iAVC a testé sa solution numérique sur deux sites pilotes, tout d'abord la filière AVC autour du CHU de Lille en février, puis celle du CHU de Bordeaux en juillet. Dans la première, figurent cinq UNV de proximité dans le Nord, à Dunkerque, Saint-Philibert et Roubaix, et dans le Pas-de-Calais, à Boulogne-sur-Mer et Lens, ainsi qu'un site de télémédecine à Saint-Omer (Pas-de-Calais). Et dans la seconde, sont rattachés, en Gironde, deux UNV à Arcachon et Libourne et deux sites de télé-AVC, à Lesparre et Langon; et en Dordogne, une UNV à Périgueux et un site de télé-AVC, à Bergerac.
Deux filières du Grand Est ont été ajoutées en début de semaine, avec le CHU de Reims et autour les UNV de Soissons (Aisne) et Troyes (Aube) et les sites de télé-AVC dans la Marne, à Epernay et Châlons-en-Champagne, et à Charleville-Mézières (Ardennes), et avec le CHU de Nancy et autour les UNV dans la Meuse, à Bar-le-Duc et Verdun, en Moselle, à Metz et Forbach, et dans les Vosges à Epinal, et les sites de télé-AVC de Neufchâteau et Saint-Dié-des-Vosges, de Sarrebourg (Moselle) et Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle).
Sur ces quatre filières, sont attendues, sur 18 mois, respectivement 225, 150, 120 et 330 transferts de patients pour une thrombectomie à partir de la date d'inclusion.
Lettre d'intention déposée en avril 2026
Une première évaluation qualitative a commencé et se poursuit. Elle est réalisée auprès de l'ensemble des utilisateurs de l'outil dans les quatre filières pilotes, à l'aide d'un questionnaire d'utilité perçue et d'évaluation des pratiques à trois mois afin de confirmer la faisabilité de son utilisation et identifier les impacts et les futurs leviers organisationnels.
Les premières données recueillies auprès, notamment, des soignants du CHU de Lille montrent "une bonne intégration de la solution dans les pratiques et sa robustesse", a rapporté Pierre-Olivier Bussière, précisant que 96% des patients éligibles (66 sur 69) ont été transférés avec le bracelet GPS entre le 10 février et le 26 juin.
Pour objectiver les bénéfices potentiels, iAVC souhaite évaluer son outil dans le cadre d'une expérimentation article 51 et pour cela, prévoit de déposer une lettre d'intention "en avril" 2026, a précisé son président. Il s'agit de démontrer les améliorations apportées à la fois aux hôpitaux (meilleure gestion des ressources humaines et techniques), aux professionnels de santé (meilleure coordination des équipes, réduction du stress) et aux patients (réduction des délais de prise en charge, des risques de décès et de handicap).
Cette étude, qui doit être menée en collaboration avec les Samu, les services départementaux d'incendie et de secours (Sdis) et les associations des transports sanitaires d'urgence (Atsu), doit impliquer les 40 établissements de santé des filières pilotes, ainsi que les établissements parisiens rattachés à la fédération hospitalo-universitaire (FHU) NeuroVasc 2030 et le Centre hospitalier Sud francilien à Corbeil-Essonnes (Essonne), a ajouté Pierre-Olivier Bussière, qui espère également intégrer une filière "qui présente un caractère insulaire", songeant en particulier à la Guadeloupe.
Il est notamment prévu d'évaluer la solution numérique par rapport à un simple appel téléphonique. Des équipes préviennent ainsi le centre NRI lorsqu'un patient part notamment, mais ce n'est pas fait dans tous les établissements et cela demande une certaine organisation, a fait observer la présidente de la session, la Dr Gaëlle Godenèche du groupe hospitalier (GH) La Rochelle-Ré-Aunis.
Les résultats, s'ils montrent des économies notamment sur les soins de suite, pourraient permettre une prise en charge par l'assurance maladie. Actuellement, l'outil Romain est déployé dans les établissements ayant obtenu le soutien financier de leur ARS pour contractualiser avec iAVC.
La société souhaite ensuite déployer sa solution pour la prise en charge préhospitalière de l'AVC, puis pour les patients avec un infarctus du myocarde et à terme, aux urgences absolues, notamment les polytraumatismes et les transplantations, et en pédiatrie, a précisé son président à APMnews.
ld/lb/APMnews
Informations professionnelles
- AFMU
- Agenda
- Annonces de postes
- Annuaire de l'urgence
- Audits
- Calculateurs
- Cas cliniques
- Cochrane PEC
- COVID-19
- DynaMed
- E-learning
- Géodes
- Grand public
- Librairie
- Médecine factuelle
- Outils professionnels
- Podcast
- Portail de l'urgence
- Recherche avancée
- Recommandations
- Recommandations SFMU
- Référentiels SFMU
- Textes réglementaires
- UrgencesDPC
- Webinaire
- Weblettre
Retour
LA START-UP IAVC VA ÉVALUER L'INTÉRÊT DE GÉOLOCALISER LE PATIENT AU COURS DU TRANSPORT DANS UNE EXPÉRIMENTATION ARTICLE 51
DIJON, 21 novembre 2025 (APM) - La géolocalisation en temps réel des patients victimes d'un accident vasculaire cérébral (AVC) pendant leur transport a le potentiel d'améliorer l'organisation de leur prise en charge, notamment la coordination entre les établissements, avec potentiellement une réduction des délais et une amélioration de la survie et de la récupération, ce que souhaite confirmer la start-up iAVC dans une expérimentation "article 51".
Basée dans les Hauts-de-France, la société a pour objectif d'"améliorer durablement la qualité des soins urgents en allégeant la charge organisationnelle des professionnels de santé", a résumé son président, Pierre-Olivier Bussière, devant les référents et animateurs ARS de filières AVC, réunis pour leur journée annuelle, mercredi à Dijon, au congrès de la Société française neurovasculaire (SFNV).
L'AVC est une urgence absolue et sa prise en charge à la phase aiguë doit être rapide, inscrite dans une filière spécialisée pour augmenter les chances de survie et de récupération, mais se heurte à des enjeux de disponibilité et de coordination des moyens humains et techniques. Il existe des risques de rupture aux différentes étapes du parcours, depuis les premiers signes jusqu'à l'administration du traitement, en passant par l'acheminement du patient vers l'unité neurovasculaire (UNV), le service d'imagerie et la salle d'intervention.
Ces risques sont encore plus importants lorsqu'il s'agit de traiter un patient avec un AVC ischémique par occlusion d'un gros vaisseau par thrombectomie mécanique car ce traitement ne peut être réalisé que dans un délai de six à 24 heures suivant le début des symptômes et dans un centre de neuroradiologie interventionnelle (NRI) autorisé, ce qui nécessite parfois un transfert entre établissements.
La méconnaissance de l'heure d'arrivée du patient perturbe l'organisation des soins, que ce soit en journée, en raison de problèmes de gestion des ressources techniques et humaines, mobilisées trop tard ou trop tôt, avec soit un retard dans la prise en charge, soit une attente inutile pour les professionnels, ou en astreinte, dégradant la qualité de vie et les conditions de travail des professionnels, a expliqué Pierre-Olivier Bussière.
Besoin d'un application pour le suivi en temps réel
Les sociétés savantes concernées avaient recommandé, dans un livre blanc en 2020 (cf dépêche du 29/10/2020 à 14:22), qu'une application soit développée pour le partage d'information au sein des filières AVC, notamment son suivi en temps réel.
Créée en 2021, la start-up développe une solution numérique baptisée Romain, qui associe un bracelet GPS, posé dans l'établissement où a été accueilli le patient lorsqu'il est décidé de le transférer vers un autre pour la réalisation d'une thrombectomie, et une interface internet et smartphone pour la diffusion des informations auprès des professionnels.
Le bracelet assure la géolocalisation du patient, détecte sa sortie de l'hôpital et le suit tout le long du trajet jusqu'au centre de NRI. En parallèle, des alertes et des appels sont générés automatiquement, à l'heure de départ et d'arrivée. Il est également possible de visualiser le trajet du patient en temps réel.
En plus des informations administratives, l'horodatage des différentes étapes de la prise en charge du patient est intégré dans le dossier de ce dernier, ce qui permet de recueillir les délais des différentes étapes et de les comparer aux valeurs cibles recommandées par la Haute autorité de santé (HAS) dans le guide des parcours de soins actualisé en octobre (cf dépêche du 28/10/2025 à 13:25).
L'ensemble des professionnels des équipes de soins des centres de recours ont accès à l'outil: neurologues et neuroradiologues, infirmiers, manipulateurs radio, anesthésistes. Ils peuvent partager leur agenda, notamment les astreintes, pour savoir qui contacter en temps réel, le cas échéant.
iAVC a testé sa solution numérique sur deux sites pilotes, tout d'abord la filière AVC autour du CHU de Lille en février, puis celle du CHU de Bordeaux en juillet. Dans la première, figurent cinq UNV de proximité dans le Nord, à Dunkerque, Saint-Philibert et Roubaix, et dans le Pas-de-Calais, à Boulogne-sur-Mer et Lens, ainsi qu'un site de télémédecine à Saint-Omer (Pas-de-Calais). Et dans la seconde, sont rattachés, en Gironde, deux UNV à Arcachon et Libourne et deux sites de télé-AVC, à Lesparre et Langon; et en Dordogne, une UNV à Périgueux et un site de télé-AVC, à Bergerac.
Deux filières du Grand Est ont été ajoutées en début de semaine, avec le CHU de Reims et autour les UNV de Soissons (Aisne) et Troyes (Aube) et les sites de télé-AVC dans la Marne, à Epernay et Châlons-en-Champagne, et à Charleville-Mézières (Ardennes), et avec le CHU de Nancy et autour les UNV dans la Meuse, à Bar-le-Duc et Verdun, en Moselle, à Metz et Forbach, et dans les Vosges à Epinal, et les sites de télé-AVC de Neufchâteau et Saint-Dié-des-Vosges, de Sarrebourg (Moselle) et Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle).
Sur ces quatre filières, sont attendues, sur 18 mois, respectivement 225, 150, 120 et 330 transferts de patients pour une thrombectomie à partir de la date d'inclusion.
Lettre d'intention déposée en avril 2026
Une première évaluation qualitative a commencé et se poursuit. Elle est réalisée auprès de l'ensemble des utilisateurs de l'outil dans les quatre filières pilotes, à l'aide d'un questionnaire d'utilité perçue et d'évaluation des pratiques à trois mois afin de confirmer la faisabilité de son utilisation et identifier les impacts et les futurs leviers organisationnels.
Les premières données recueillies auprès, notamment, des soignants du CHU de Lille montrent "une bonne intégration de la solution dans les pratiques et sa robustesse", a rapporté Pierre-Olivier Bussière, précisant que 96% des patients éligibles (66 sur 69) ont été transférés avec le bracelet GPS entre le 10 février et le 26 juin.
Pour objectiver les bénéfices potentiels, iAVC souhaite évaluer son outil dans le cadre d'une expérimentation article 51 et pour cela, prévoit de déposer une lettre d'intention "en avril" 2026, a précisé son président. Il s'agit de démontrer les améliorations apportées à la fois aux hôpitaux (meilleure gestion des ressources humaines et techniques), aux professionnels de santé (meilleure coordination des équipes, réduction du stress) et aux patients (réduction des délais de prise en charge, des risques de décès et de handicap).
Cette étude, qui doit être menée en collaboration avec les Samu, les services départementaux d'incendie et de secours (Sdis) et les associations des transports sanitaires d'urgence (Atsu), doit impliquer les 40 établissements de santé des filières pilotes, ainsi que les établissements parisiens rattachés à la fédération hospitalo-universitaire (FHU) NeuroVasc 2030 et le Centre hospitalier Sud francilien à Corbeil-Essonnes (Essonne), a ajouté Pierre-Olivier Bussière, qui espère également intégrer une filière "qui présente un caractère insulaire", songeant en particulier à la Guadeloupe.
Il est notamment prévu d'évaluer la solution numérique par rapport à un simple appel téléphonique. Des équipes préviennent ainsi le centre NRI lorsqu'un patient part notamment, mais ce n'est pas fait dans tous les établissements et cela demande une certaine organisation, a fait observer la présidente de la session, la Dr Gaëlle Godenèche du groupe hospitalier (GH) La Rochelle-Ré-Aunis.
Les résultats, s'ils montrent des économies notamment sur les soins de suite, pourraient permettre une prise en charge par l'assurance maladie. Actuellement, l'outil Romain est déployé dans les établissements ayant obtenu le soutien financier de leur ARS pour contractualiser avec iAVC.
La société souhaite ensuite déployer sa solution pour la prise en charge préhospitalière de l'AVC, puis pour les patients avec un infarctus du myocarde et à terme, aux urgences absolues, notamment les polytraumatismes et les transplantations, et en pédiatrie, a précisé son président à APMnews.
ld/lb/APMnews
Rechercher
Se connecter
Adhérer







Adhérer à la SFMU
Alerte sanitaire
Inscription newsletter