Actualités de l'Urgence - APM
LA TROP LENTE REPRISE D'ACTIVITÉ DU CHU D'AMIENS NE SEMBLE PAS FREINER SES PROJETS
AMIENS, 22 janvier 2024 (APMnews) - Le CHU d'Amiens a enregistré une hausse d'activité de 3% entre 2022 et 2023, tirée par l'activité ambulatoire, qui ne lui permet pas de retrouver le niveau d'activité 2019, a fait savoir vendredi son directeur général, Didier Renaut, dans son discours de vœux, au cours duquel il a énuméré les nombreux projets de son établissement.
"La reprise des activités est très soutenue en ambulatoire (médicale et chirurgicale) [61.700 prises en charge, +8%], dynamique au niveau des consultations externes [480.000, +5%] et à consolider pour les activités en hospitalisation complète", a-t-il résumé.
Le directeur général a souligné l'infléchissement du nombre de passages aux urgences (-4% à 99.100 passages), qu'il attribue à la "montée en puissance" du service d'accès aux soins (SAS) sur le territoire.
"La pression sur les urgences hospitalières reste majeure", a-t-il commenté, avant d'annoncer la prochaine mise en place d'une filière "patients valides" au sein des urgences, associant "une quinzaine de médecins libéraux" et la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du Grand Amiens.
Le CHU compte réduire son déficit de moitié en 2024
Dans ce contexte, le déficit 2023 du CHU devrait se situer entre 10 millions et 15 millions d'euros (M€), pour un budget consolidé d'environ 850 M€. Fin septembre 2023, il visait un déficit de 10 M€, rappelle-t-on (cf dépêche du 25/09/2023 à 18:30).
En 2024, l'objectif est de réduire le déficit "possiblement de moitié grâce à la dynamique interne, et en intégrant des aides de l'ARS [agence régionale de santé]".
Il a précisé à APMnews que l'encours de la dette avoisine les 500 M€, mais reste maîtrisé, le niveau de remboursement des capitaux d'emprunt étant supérieur au niveau de recours à l'emprunt.
Le CHU bénéficie de 111 M€ d'aides à la restauration de ses capacités financières, dans le cadre du Ségur de la santé, et de 21 M€ d'aide annuelle, dans le cadre du programme Hôpital 2007, a-t-il rappelé.
Expérimentation de la semaine de quatre jours
Didier Renaut a insisté sur les efforts de recrutements paramédicaux effectués en 2023 (le solde des arrivées et départs est de +45 en 2023) et a assuré que les efforts se poursuivront en 2024 concernant en particulier les infirmiers de bloc opératoire (Ibode) et infirmiers d'anesthésie (Iade), mais aussi les médecins anesthésistes et urgentistes.
Il a loué le plan "attractivité-fidélisation-parcours professionnel" qui sera effectif début 2024 et comprenant l'amplification du dispositif d'encouragement à l'engagement collectif, les contrats d'allocation d'études (priorisant infirmiers, Iade, Ibode, sages-femmes, masseurs kinésithérapeutes et manipulateurs radio) ou encore une enveloppe formation continue de 4 M€.
Ce plan comprend par ailleurs l'expérimentation de la semaine de quatre jours pour certains métiers (diététiciens, préparateurs en pharmacie, administratifs...), ou encore le développement de l'organisation du travail en 12 heures.
"Le service anatomo-cyto-pathologie et les directions RH, achats, services techniques et logistiques rejoindront le site Sud fin 2024-début 2025 avec la réhabilitation totale du bâtiment Saint-Vincent-de Paul initiée en juillet 2023" et dont la finalisation est attendue pour 2024, a promis Didier Renaut.
204 M€ d'investissement en quatre ans
Le schéma directeur immobilier sera mis à jour au premier semestre 2024, a-t-il annoncé, concomitamment à l'écriture du projet d'établissement 2024-2028.
La construction d'un nouveau bâtiment de soins médicaux et de réadaptation (SMR) polyvalents personnes âgées, hématologie et oncologie, triplant la capacité du CHU, dans le cadre d'un groupement de coopération sanitaire (GCS) "Henriville" avec la clinique Victor Pauchet, devrait également démarrer en 2024.
Au total, le plan d'investissement 2024-2028 prévoit 204 M€ d'investissements dont 110 M€ d'investissements courants et 94 M€ d'investissements immobiliers, après avoir investi 55 M€ en 2023.
Il lancera en 2024 un fonds de dotation, "Phileas", pour permettre à la "générosité privée" de financer ses projets, notamment en recherche et innovation.
Une entité recherche couvrant la quasi-totalité du territoire picard
A ce titre, Didier Renaut a salué la sélection du projet de réhabilitation augmentée pour les urgences chirurgicales digestives (RAUC) au sein de l'appel à projets de recherche hospitalo-universitaire en santé (RHU), ainsi doté de 9 M€ de financement, de même que celle du projet "Data4Health" du G4 réunissant les CHU de Lille, Amiens, Rouen, Caen.
"Cette entité permettra de fusionner les scores recherche et d'obtenir des financements supplémentaires en soutien de la recherche pour neuf établissements publics de santé qui, seuls, ne pourrait pas émarger à des tels crédits", s'est-il félicité.
Au sein du CHU, une quote-part de 1 M€ des crédits Merri (missions enseignement recherche référence et innovation) sera reversée aux équipes investies dans la recherche, a fait savoir son directeur général. En 2023, le CHU a bénéficié de 24,7 M€ de crédits Merri.
Une fédération inter-hospitalière des urgences au sein du GHT
Le groupement hospitalier de territoire (GHT) Somme-Littoral Sud sera doté au premier trimestre 2024 d'une fédération inter-hospitalière des services d'urgences, alors que la filière addictologie "proposera les modalités de déploiement du niveau 3, synonyme d'expertise régionale en soin et en recherche", a mentionné Didier Renaut.
"La convergence du SIH se poursuit résolument et je porterai l'intérêt, en lien avec la commission médicale du GHT, sur son opérationnalité, en particulier pour le partage des informations du dossier patient, du transfert d'images ou de la télémédecine", a prévenu le directeur.
bd/ab/APMnews
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LA TROP LENTE REPRISE D'ACTIVITÉ DU CHU D'AMIENS NE SEMBLE PAS FREINER SES PROJETS
AMIENS, 22 janvier 2024 (APMnews) - Le CHU d'Amiens a enregistré une hausse d'activité de 3% entre 2022 et 2023, tirée par l'activité ambulatoire, qui ne lui permet pas de retrouver le niveau d'activité 2019, a fait savoir vendredi son directeur général, Didier Renaut, dans son discours de vœux, au cours duquel il a énuméré les nombreux projets de son établissement.
"La reprise des activités est très soutenue en ambulatoire (médicale et chirurgicale) [61.700 prises en charge, +8%], dynamique au niveau des consultations externes [480.000, +5%] et à consolider pour les activités en hospitalisation complète", a-t-il résumé.
Le directeur général a souligné l'infléchissement du nombre de passages aux urgences (-4% à 99.100 passages), qu'il attribue à la "montée en puissance" du service d'accès aux soins (SAS) sur le territoire.
"La pression sur les urgences hospitalières reste majeure", a-t-il commenté, avant d'annoncer la prochaine mise en place d'une filière "patients valides" au sein des urgences, associant "une quinzaine de médecins libéraux" et la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du Grand Amiens.
Le CHU compte réduire son déficit de moitié en 2024
Dans ce contexte, le déficit 2023 du CHU devrait se situer entre 10 millions et 15 millions d'euros (M€), pour un budget consolidé d'environ 850 M€. Fin septembre 2023, il visait un déficit de 10 M€, rappelle-t-on (cf dépêche du 25/09/2023 à 18:30).
En 2024, l'objectif est de réduire le déficit "possiblement de moitié grâce à la dynamique interne, et en intégrant des aides de l'ARS [agence régionale de santé]".
Il a précisé à APMnews que l'encours de la dette avoisine les 500 M€, mais reste maîtrisé, le niveau de remboursement des capitaux d'emprunt étant supérieur au niveau de recours à l'emprunt.
Le CHU bénéficie de 111 M€ d'aides à la restauration de ses capacités financières, dans le cadre du Ségur de la santé, et de 21 M€ d'aide annuelle, dans le cadre du programme Hôpital 2007, a-t-il rappelé.
Expérimentation de la semaine de quatre jours
Didier Renaut a insisté sur les efforts de recrutements paramédicaux effectués en 2023 (le solde des arrivées et départs est de +45 en 2023) et a assuré que les efforts se poursuivront en 2024 concernant en particulier les infirmiers de bloc opératoire (Ibode) et infirmiers d'anesthésie (Iade), mais aussi les médecins anesthésistes et urgentistes.
Il a loué le plan "attractivité-fidélisation-parcours professionnel" qui sera effectif début 2024 et comprenant l'amplification du dispositif d'encouragement à l'engagement collectif, les contrats d'allocation d'études (priorisant infirmiers, Iade, Ibode, sages-femmes, masseurs kinésithérapeutes et manipulateurs radio) ou encore une enveloppe formation continue de 4 M€.
Ce plan comprend par ailleurs l'expérimentation de la semaine de quatre jours pour certains métiers (diététiciens, préparateurs en pharmacie, administratifs...), ou encore le développement de l'organisation du travail en 12 heures.
"Le service anatomo-cyto-pathologie et les directions RH, achats, services techniques et logistiques rejoindront le site Sud fin 2024-début 2025 avec la réhabilitation totale du bâtiment Saint-Vincent-de Paul initiée en juillet 2023" et dont la finalisation est attendue pour 2024, a promis Didier Renaut.
204 M€ d'investissement en quatre ans
Le schéma directeur immobilier sera mis à jour au premier semestre 2024, a-t-il annoncé, concomitamment à l'écriture du projet d'établissement 2024-2028.
La construction d'un nouveau bâtiment de soins médicaux et de réadaptation (SMR) polyvalents personnes âgées, hématologie et oncologie, triplant la capacité du CHU, dans le cadre d'un groupement de coopération sanitaire (GCS) "Henriville" avec la clinique Victor Pauchet, devrait également démarrer en 2024.
Au total, le plan d'investissement 2024-2028 prévoit 204 M€ d'investissements dont 110 M€ d'investissements courants et 94 M€ d'investissements immobiliers, après avoir investi 55 M€ en 2023.
Il lancera en 2024 un fonds de dotation, "Phileas", pour permettre à la "générosité privée" de financer ses projets, notamment en recherche et innovation.
Une entité recherche couvrant la quasi-totalité du territoire picard
A ce titre, Didier Renaut a salué la sélection du projet de réhabilitation augmentée pour les urgences chirurgicales digestives (RAUC) au sein de l'appel à projets de recherche hospitalo-universitaire en santé (RHU), ainsi doté de 9 M€ de financement, de même que celle du projet "Data4Health" du G4 réunissant les CHU de Lille, Amiens, Rouen, Caen.
"Cette entité permettra de fusionner les scores recherche et d'obtenir des financements supplémentaires en soutien de la recherche pour neuf établissements publics de santé qui, seuls, ne pourrait pas émarger à des tels crédits", s'est-il félicité.
Au sein du CHU, une quote-part de 1 M€ des crédits Merri (missions enseignement recherche référence et innovation) sera reversée aux équipes investies dans la recherche, a fait savoir son directeur général. En 2023, le CHU a bénéficié de 24,7 M€ de crédits Merri.
Une fédération inter-hospitalière des urgences au sein du GHT
Le groupement hospitalier de territoire (GHT) Somme-Littoral Sud sera doté au premier trimestre 2024 d'une fédération inter-hospitalière des services d'urgences, alors que la filière addictologie "proposera les modalités de déploiement du niveau 3, synonyme d'expertise régionale en soin et en recherche", a mentionné Didier Renaut.
"La convergence du SIH se poursuit résolument et je porterai l'intérêt, en lien avec la commission médicale du GHT, sur son opérationnalité, en particulier pour le partage des informations du dossier patient, du transfert d'images ou de la télémédecine", a prévenu le directeur.
bd/ab/APMnews