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21/10 2019
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LA VACCINATION CONTRE LA GRIPPE SAISONNIÈRE EN LÉGÈRE HAUSSE CHEZ LES PROFESSIONNELS DE SANTÉ HOSPITALIERS

PARIS, 21 octobre 2019 (APMnews) - La couverture vaccinale antigrippale des professionnels de santé exerçant en établissement de santé a été estimée à près de 35% en 2018-2019, ce qui correspond à une hausse d'environ 9 points en l'espace de 10 ans, a rapporté lundi Daniel Lévy-Bruhl, de Santé publique France, à l'occasion de la conférence de presse de lancement de la campagne 2019-2020 de vaccination contre la grippe saisonnière.

"L'engagement des professionnels de santé, quel que soit leur lieu d'exercice, est primordial pour promouvoir la vaccination", a déclaré le directeur général de la santé (DGS), Jérôme Salomon. "En se faisant vacciner eux-mêmes, [...] les professionnels de santé se protègent et protègent leurs proches et leurs patients les plus fragiles", a-t-il ajouté, insistant également sur la notion de modèle, d'exemplarité face aux patients.

Les soignants font l'objet de recommandations vaccinales particulières, certains vaccins étant obligatoires (diphtérie, tétanos, poliomyélite, hépatite B) et d'autres, seulement recommandés (grippe saisonnière, coqueluche, varicelle et rougeole).

Les dernières données relatives à la couverture vaccinale des professionnels de santé exerçant dans les établissements de soins, qui remontent à 2009, mettaient en évidence un taux de vaccination contre la grippe saisonnière de 25,6% dans cette population, a rappelé Daniel Lévy-Bruhl, responsable de l'unité "infections respiratoires et vaccination" de Santé publique France (cf dépêche du 14/06/2011 à 16:00).

Il a présenté les résultats de deux nouvelles études, menées entre mai et juillet 2019, qui fournissent des données actualisées sur la couverture vaccinale antigrippale des professionnels de santé en établissements de santé et en établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

Ces études ont été conduites par Sophie Vaux de Santé publique France et ses collègues, en collaboration avec le centre d'appui pour la prévention des infections associées aux soins (CPias) de Nouvelle-Aquitaine.

L'analyse dans les établissements de santé, qui a porté sur 167 établissements et 8.594 professionnels (1.238 médecins, 405 sages-femmes, 3.674 infirmiers et 3.277 aides-soignants, tous en poste stable depuis au moins 3 mois), a révélé une couverture vaccinale antigrippale en 2018-2019 de 34,8%.

Cette couverture vaccinale variait en fonction de la profession: 68% pour les médecins, 50% pour les sages-femmes, 36% pour les infirmiers et 21% pour les aides-soignants.

La comparaison avec les données de 2009 "montre une évolution contrastée en fonction du type de professionnels, avec une augmentation pour les sages-femmes [elle était de 23% en 2009], une tendance à l'augmentation pour les médecins [55% en 2009] et les infirmiers [24% en 2009] et une stabilité pour les aides-soignants [19% en 2009]", notent les auteurs.

L'âge et le sexe des soignants avait également un effet, puisque les hommes étaient davantage vaccinés que les femmes (32,8% contre 47,1%) et que la couverture vaccinale augmentait avec l'âge (22,2% chez les moins de 30 ans contre 39,2% chez les 50 ans et plus).

Dans les Ehpad (558 établissements analysés), la couverture vaccinale antigrippale tous professionnels confondus a été estimée à 31,9% pour la saison 2018-2019. Elle était en baisse par rapport à 2009, la couverture vaccinale ayant alors été estimée à 37,2%.

Le taux de vaccination contre la grippe saisonnière était de 76% pour les médecins (en hausse significative par rapport à 2009, où elle était de 60%), 43% pour les infirmiers (contre 45% en 2009), 27% pour les aides-soignants (contre 34% en 2009, soit une baisse significative) et 34% pour les autres paramédicaux.

Un effet positif de certaines interventions

Les principales raisons de non-vaccination avancées par les professionnels de santé non vaccinés en 2018-2019 étaient le fait d'avoir un doute sur l'efficacité du vaccin antigrippal (50%) et d'avoir une crainte de ses effets secondaires (40%).

Daniel Lévy-Bruhl a souligné qu'un "gain significatif" de couverture vaccinale était observé lorsque certaines interventions étaient mises en place dans les établissements, notamment une mise à disposition facilitée et gratuite du vaccin, une promotion de la vaccination et l'identification de référents pour la vaccination.

La couverture vaccinale des professionnels de santé peut ainsi dépasser les 50% dans les établissements qui mettent en oeuvre ces mesures, contre environ 20% sans intervention. "En moyenne, c'est un gain de 15% que l'on peut attendre" par rapport à la couverture vaccinale actuelle chez les soignants, a souligné le responsable de Santé publique France.

Jérôme Salomon a rappelé qu'une expérimentation avait "démarré dans deux régions, la Normandie et l'Ile-de-France, afin de mettre en oeuvre des moyens et actions innovants pour faire progresser la couverture vaccinale des personnels dans les établissements de santé et les Ehpad" (cf dépêche du 03/07/2019 à 13:06).

Par ailleurs, le médecin-conseil national de la Caisse nationale de l'assurance maladie (Cnam), Olivier Lyon-Caen, a souligné que la campagne de vaccination antigrippale 2019-2020, qui a officiellement été lancée le 15 octobre, vise en particulier deux populations à risque: les personnes qui entrent dans leur 65e année et les femmes enceintes.

Il a notamment rappelé à ce titre que les risques d'hospitalisation pour infection respiratoire étaient 7 fois plus élevés lors de la grossesse que chez les femmes non enceintes, et que le vaccin antigrippal était "sans danger" pour la mère et l'enfant, quel que soit le moment de la grossesse.

(Bulletin de santé publique vaccination, Santé publique France, octobre 2019)

sb/nc/APMnews

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PARIS, 21 octobre 2019 (APMnews) - La couverture vaccinale antigrippale des professionnels de santé exerçant en établissement de santé a été estimée à près de 35% en 2018-2019, ce qui correspond à une hausse d'environ 9 points en l'espace de 10 ans, a rapporté lundi Daniel Lévy-Bruhl, de Santé publique France, à l'occasion de la conférence de presse de lancement de la campagne 2019-2020 de vaccination contre la grippe saisonnière.

"L'engagement des professionnels de santé, quel que soit leur lieu d'exercice, est primordial pour promouvoir la vaccination", a déclaré le directeur général de la santé (DGS), Jérôme Salomon. "En se faisant vacciner eux-mêmes, [...] les professionnels de santé se protègent et protègent leurs proches et leurs patients les plus fragiles", a-t-il ajouté, insistant également sur la notion de modèle, d'exemplarité face aux patients.

Les soignants font l'objet de recommandations vaccinales particulières, certains vaccins étant obligatoires (diphtérie, tétanos, poliomyélite, hépatite B) et d'autres, seulement recommandés (grippe saisonnière, coqueluche, varicelle et rougeole).

Les dernières données relatives à la couverture vaccinale des professionnels de santé exerçant dans les établissements de soins, qui remontent à 2009, mettaient en évidence un taux de vaccination contre la grippe saisonnière de 25,6% dans cette population, a rappelé Daniel Lévy-Bruhl, responsable de l'unité "infections respiratoires et vaccination" de Santé publique France (cf dépêche du 14/06/2011 à 16:00).

Il a présenté les résultats de deux nouvelles études, menées entre mai et juillet 2019, qui fournissent des données actualisées sur la couverture vaccinale antigrippale des professionnels de santé en établissements de santé et en établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

Ces études ont été conduites par Sophie Vaux de Santé publique France et ses collègues, en collaboration avec le centre d'appui pour la prévention des infections associées aux soins (CPias) de Nouvelle-Aquitaine.

L'analyse dans les établissements de santé, qui a porté sur 167 établissements et 8.594 professionnels (1.238 médecins, 405 sages-femmes, 3.674 infirmiers et 3.277 aides-soignants, tous en poste stable depuis au moins 3 mois), a révélé une couverture vaccinale antigrippale en 2018-2019 de 34,8%.

Cette couverture vaccinale variait en fonction de la profession: 68% pour les médecins, 50% pour les sages-femmes, 36% pour les infirmiers et 21% pour les aides-soignants.

La comparaison avec les données de 2009 "montre une évolution contrastée en fonction du type de professionnels, avec une augmentation pour les sages-femmes [elle était de 23% en 2009], une tendance à l'augmentation pour les médecins [55% en 2009] et les infirmiers [24% en 2009] et une stabilité pour les aides-soignants [19% en 2009]", notent les auteurs.

L'âge et le sexe des soignants avait également un effet, puisque les hommes étaient davantage vaccinés que les femmes (32,8% contre 47,1%) et que la couverture vaccinale augmentait avec l'âge (22,2% chez les moins de 30 ans contre 39,2% chez les 50 ans et plus).

Dans les Ehpad (558 établissements analysés), la couverture vaccinale antigrippale tous professionnels confondus a été estimée à 31,9% pour la saison 2018-2019. Elle était en baisse par rapport à 2009, la couverture vaccinale ayant alors été estimée à 37,2%.

Le taux de vaccination contre la grippe saisonnière était de 76% pour les médecins (en hausse significative par rapport à 2009, où elle était de 60%), 43% pour les infirmiers (contre 45% en 2009), 27% pour les aides-soignants (contre 34% en 2009, soit une baisse significative) et 34% pour les autres paramédicaux.

Un effet positif de certaines interventions

Les principales raisons de non-vaccination avancées par les professionnels de santé non vaccinés en 2018-2019 étaient le fait d'avoir un doute sur l'efficacité du vaccin antigrippal (50%) et d'avoir une crainte de ses effets secondaires (40%).

Daniel Lévy-Bruhl a souligné qu'un "gain significatif" de couverture vaccinale était observé lorsque certaines interventions étaient mises en place dans les établissements, notamment une mise à disposition facilitée et gratuite du vaccin, une promotion de la vaccination et l'identification de référents pour la vaccination.

La couverture vaccinale des professionnels de santé peut ainsi dépasser les 50% dans les établissements qui mettent en oeuvre ces mesures, contre environ 20% sans intervention. "En moyenne, c'est un gain de 15% que l'on peut attendre" par rapport à la couverture vaccinale actuelle chez les soignants, a souligné le responsable de Santé publique France.

Jérôme Salomon a rappelé qu'une expérimentation avait "démarré dans deux régions, la Normandie et l'Ile-de-France, afin de mettre en oeuvre des moyens et actions innovants pour faire progresser la couverture vaccinale des personnels dans les établissements de santé et les Ehpad" (cf dépêche du 03/07/2019 à 13:06).

Par ailleurs, le médecin-conseil national de la Caisse nationale de l'assurance maladie (Cnam), Olivier Lyon-Caen, a souligné que la campagne de vaccination antigrippale 2019-2020, qui a officiellement été lancée le 15 octobre, vise en particulier deux populations à risque: les personnes qui entrent dans leur 65e année et les femmes enceintes.

Il a notamment rappelé à ce titre que les risques d'hospitalisation pour infection respiratoire étaient 7 fois plus élevés lors de la grossesse que chez les femmes non enceintes, et que le vaccin antigrippal était "sans danger" pour la mère et l'enfant, quel que soit le moment de la grossesse.

(Bulletin de santé publique vaccination, Santé publique France, octobre 2019)

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