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30/05 2025
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LAMINE GHARBI (FHP) "ATTEND BEAUCOUP DE LA RÉFORME DE LA PERMANENCE DES SOINS"

PARIS, 30 mai 2025 (APMnews) - La réforme de la permanence des soins (PDS) va rétablir la transparence sur l'activité réelle menée par les établissements de santé privés et publics, a estimé mercredi le président de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), Lamine Gharbi, lors d'une audition à l'Assemblée nationale.

Interrogé au cours d'une table ronde organisée par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale relative à l'organisation du système de santé et aux difficultés d'accès aux soins, et réunissant plusieurs acteurs du privé, Lamine Gharbi a fait savoir qu'il "attendait beaucoup de la réforme de la PDS".

Il a avancé que le secteur privé assurait environ 30% de la PDS sur le territoire, "mais rémunérée de manière aléatoire à hauteur de 6%". Il a déploré l'existence d'un fossé entre l'activité réglementée et l'activité réelle, assurant que les lumières des cliniques privées étaient aussi allumées sept jours sur sept.

"La permanence des soins est assurée à 69% par le public le week-end et le soir. Donc la lumière du privé est allumée la semaine et la journée surtout…", a réagi le rapporteur de la commission, le député Christophe Naegelen (Liot, Vosges). Ce à quoi le président de la FHP a rétorqué que la réelle prise en charge des patients dans le privé n'était pas mesurée ni rémunérée à sa juste valeur.

"La PDS dans le privé se base sur le volontariat, le bon vouloir des médecins. Cela s'appelle de l'artisanat et ce n'est plus tolérable", a insisté Lamine Gharbi.

La réforme de la PDS devrait ainsi "clarifier" cette organisation par la notion d'appel d'offres qui apportera "la transparence sur l'activité réelle". Pour savoir qui assurera la ligne de garde en orthopédie ou cardiologie sur un territoire, "l'agence régionale de santé [ARS] choisira en fonction de la qualité des dossiers". "Cela n'a jamais été fait", a-t-il jugé.

Prenant l'exemple de la réanimation, il a mis en avant que sur les 80 services créés dans les cliniques pendant le Covid pour cette activité, un seul existait encore, déplorant les difficultés qu'auraient actuellement les acteurs du privé à obtenir certaines autorisations.

La fermeture des maternités "n'est pas un sujet économique"

Le sujet des fermetures de maternité a également été évoqué.

Le directeur médical France de Ramsay, Patrick Jourdain, a souligné l'importance de la taille de l'établissement et du nombre d'accouchements sur les performances des maternités. "Ce qu'on doit apporter, ce n'est pas juste de la présence, c'est de la qualité et du soin", a-t-il souligné.

"Finalement, quand on a deux petites maternités, est-ce qu'on ne va pas gagner en qualité en associant les deux?", a-t-il lancé pour justifier la fusion à venir de deux maternités de Ramsay dans les Yvelines (cf dépêche du 28/03/2025 à 16:11). "Est-ce que le temps de transport des parturientes va être véritablement changé? Entre Versailles et Le Chesnais, je ne crois pas", a-t-il poursuivi.

"Quand on a des maternités à 300 accouchements, les maintenir, c'est très difficile, mais ce n'est pas un sujet économique", a mis en exergue le président du groupe Elsan, Sébastien Proto.

En 2024, 70% des maternités privés seraient en déficit. "Si le critère financier était la raison des regroupements, on se demande pourquoi on resterait un acteur de l'obstétrique", a-t-il noté.

"Le problème n'est pas la rentabilité, c'est la sécurité", a abondé le Dr François-Bruno Le Bot, médecin et administrateur de Vivalto.

Pour lui, le manque de ressources humaines serait la principale difficulté. Pour avoir une maternité "sécure", il faudrait une ligne de garde de pédiatre, des anesthésistes-réanimateurs, des gynécologues-obstétriciens… "Or la modification de l'internat a fait que l'on a des gynécos médicaux qui ne peuvent plus prendre en charge des éléments chirurgicaux, sur des césariennes ou des saignements par exemple", a-t-il regretté.

"Il n'y a plus les équipes pour faire tourner ce genre de maternité, c'est triste mais on ne peut pas faire autrement", a-t-il conclu.

mg/nc/APMnews

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LAMINE GHARBI (FHP) "ATTEND BEAUCOUP DE LA RÉFORME DE LA PERMANENCE DES SOINS"

PARIS, 30 mai 2025 (APMnews) - La réforme de la permanence des soins (PDS) va rétablir la transparence sur l'activité réelle menée par les établissements de santé privés et publics, a estimé mercredi le président de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), Lamine Gharbi, lors d'une audition à l'Assemblée nationale.

Interrogé au cours d'une table ronde organisée par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale relative à l'organisation du système de santé et aux difficultés d'accès aux soins, et réunissant plusieurs acteurs du privé, Lamine Gharbi a fait savoir qu'il "attendait beaucoup de la réforme de la PDS".

Il a avancé que le secteur privé assurait environ 30% de la PDS sur le territoire, "mais rémunérée de manière aléatoire à hauteur de 6%". Il a déploré l'existence d'un fossé entre l'activité réglementée et l'activité réelle, assurant que les lumières des cliniques privées étaient aussi allumées sept jours sur sept.

"La permanence des soins est assurée à 69% par le public le week-end et le soir. Donc la lumière du privé est allumée la semaine et la journée surtout…", a réagi le rapporteur de la commission, le député Christophe Naegelen (Liot, Vosges). Ce à quoi le président de la FHP a rétorqué que la réelle prise en charge des patients dans le privé n'était pas mesurée ni rémunérée à sa juste valeur.

"La PDS dans le privé se base sur le volontariat, le bon vouloir des médecins. Cela s'appelle de l'artisanat et ce n'est plus tolérable", a insisté Lamine Gharbi.

La réforme de la PDS devrait ainsi "clarifier" cette organisation par la notion d'appel d'offres qui apportera "la transparence sur l'activité réelle". Pour savoir qui assurera la ligne de garde en orthopédie ou cardiologie sur un territoire, "l'agence régionale de santé [ARS] choisira en fonction de la qualité des dossiers". "Cela n'a jamais été fait", a-t-il jugé.

Prenant l'exemple de la réanimation, il a mis en avant que sur les 80 services créés dans les cliniques pendant le Covid pour cette activité, un seul existait encore, déplorant les difficultés qu'auraient actuellement les acteurs du privé à obtenir certaines autorisations.

La fermeture des maternités "n'est pas un sujet économique"

Le sujet des fermetures de maternité a également été évoqué.

Le directeur médical France de Ramsay, Patrick Jourdain, a souligné l'importance de la taille de l'établissement et du nombre d'accouchements sur les performances des maternités. "Ce qu'on doit apporter, ce n'est pas juste de la présence, c'est de la qualité et du soin", a-t-il souligné.

"Finalement, quand on a deux petites maternités, est-ce qu'on ne va pas gagner en qualité en associant les deux?", a-t-il lancé pour justifier la fusion à venir de deux maternités de Ramsay dans les Yvelines (cf dépêche du 28/03/2025 à 16:11). "Est-ce que le temps de transport des parturientes va être véritablement changé? Entre Versailles et Le Chesnais, je ne crois pas", a-t-il poursuivi.

"Quand on a des maternités à 300 accouchements, les maintenir, c'est très difficile, mais ce n'est pas un sujet économique", a mis en exergue le président du groupe Elsan, Sébastien Proto.

En 2024, 70% des maternités privés seraient en déficit. "Si le critère financier était la raison des regroupements, on se demande pourquoi on resterait un acteur de l'obstétrique", a-t-il noté.

"Le problème n'est pas la rentabilité, c'est la sécurité", a abondé le Dr François-Bruno Le Bot, médecin et administrateur de Vivalto.

Pour lui, le manque de ressources humaines serait la principale difficulté. Pour avoir une maternité "sécure", il faudrait une ligne de garde de pédiatre, des anesthésistes-réanimateurs, des gynécologues-obstétriciens… "Or la modification de l'internat a fait que l'on a des gynécos médicaux qui ne peuvent plus prendre en charge des éléments chirurgicaux, sur des césariennes ou des saignements par exemple", a-t-il regretté.

"Il n'y a plus les équipes pour faire tourner ce genre de maternité, c'est triste mais on ne peut pas faire autrement", a-t-il conclu.

mg/nc/APMnews

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