Actualités de l'Urgence - APM

En 2023, le CH (930 lits et 246 places) a finalisé le schéma directeur immobilier d'un bâtiment de médecine, chirurgie, obstétrique (MCO), a-t-il précisé.

"Ce qui a été validé, c'est la construction d'un nouveau bâtiment médical dédié à l'hospitalisation complète et, dans une seconde phase, la rénovation totale du tripode spécialisé en ambulatoire et en consultations externes", a-t-il détaillé.

"A travers ce projet, nous avons clairement fixé notre cap en faveur d'un nouvel hôpital tourné vers de nouvelles organisations et de nouvelles pratiques. Nous faisons le pari de l'ambulatoire, du programmé et de la sécurité des soins dans un hôpital plus moderne, beaucoup plus moderne", a-t-il commenté.

Le projet "a été transmis à l'ARS [agence régionale de santé] qui a validé l'enveloppe de 95 M€ et les travaux débuteront dans 13 mois", a-t-il annoncé.

En 2023, l'établissement a réalisé des "investissements conséquents de 13 M€ pour mieux prendre en charge les patients et notamment des investissements ont été réalisés en psychiatrie avec la création d'un nouveau bâtiment".

Il sera livré fin 2024 avec "une ouverture prévue en début d'année prochaine".

Il est aussi prévu de créer une zone d'attente couchée aux urgences (cf dépêche du 11/12/2023 à 18:53) et d'ouvrir la salle nature de la maternité.

Le budget investissement pour 2024, hors projet bâtiment MCO, sera de 14 M€ dont 11 M€ pour le bâtiment de psychiatrie. Il est prévu 1,5 M€ pour la réfection des centrales de traitement d'air des blocs opératoires et la sécurisation des groupes froids et 350.000 € serviront à rénover le service d'urgence. Le budget pour l'acquisition d'équipements, de matériels biomédicaux sera de 2 M€.

Pour financer ces investissements, un prêt à hauteur de 10 M€ va être contracté.

"En 2023, nous avons poursuivi nos actions pour l'amélioration du bien-être au travail dans le cadre d'un groupe de travail QVT [qualité de vie au travail] qui proposera en 2024 des actions, je le souhaite, audacieuses", a continué Fabrice Liszak de Maszary.

Des concours ont été organisés pour promouvoir les professionnels: 78 agents ont été mis en stage et 122 ont été titularisés.

"Nous avons aussi poursuivi nos réflexions avec le CHU [de Brest] et les autres établissements qui composent le GHT [groupement hospitalier de territoire Bretagne occidentale] sur les nécessaires restructurations à mener", a-t-il ajouté. Il s'agissait notamment de remodeler les filières médicales pour renforcer leur capacité d'adaptation aux besoins en soins de la population et proposer des parcours plus intégrés qu'aujourd'hui. Cette réorganisation a été actée dans le projet médical et soignant partagé qui a été validé par les instances fin 2023.

En 2023, toujours, un travail important a aussi été mené en gynécologie-obstétrique "pour nous emparer des nouveaux médias de communication, les réseaux sociaux, et surtout faire connaître à la population tous les services qu'offrait notre maternité -et ils sont nombreux". Si les maternités du territoire ont connu une baisse de leur activité, "nous avons constaté une stabilité de notre activité" grâce aux actions entreprises.

Une activité en forte hausse mais les dépenses aussi

En termes d'activité, 2023 a été marquée par une forte augmentation. Entre 2019 et 2023, le nombre de séjours réalisés a augmenté de 23% et de 7% rien qu'entre 2022 et 2023. "Nous avons effectué 20% de séances supplémentaires entre 2022 et 2023 et nous avons réalisé 11% [de séjours en hôpital] de jour de plus en 2023." Sur les hospitalisations complètes, la hausse est de 3% entre 2022 et 2023.

Cette hausse d'activité a engendré des recettes supplémentaires notamment sur les produits versés par l'assurance maladie et sur les tickets modérateurs. Les recettes de l'établissement s'élèvent en 2023 à 183 M€ contre 175 M€ en 2022, soit une hausse de 8 M€, "ce qui est considérable", a souligné le directeur.

"Malheureusement, les dépenses en 2023 ont aussi été très fortes" atteignant 189 M€ contre 176 M€ en 2022. Cette forte augmentation est principalement liée à la hausse du coût de l'énergie de 350%, à l'inflation de +14% sur certains postes de dépenses comme l'alimentation et à des charges de personnel très conséquentes en raison de revalorisations salariales (+6 M€ entre 2023 et 2022).

Le CH termine l'exercice 2023 provisoire avec un déficit de 6 M€.

Pour que les travaux puissent être financés et compte tenu du déficit, des mesures d'efficience seront "menées à tous les niveaux et dans chacun des pôles pour retrouver des marges de manœuvre économiques et une soutenabilité financière de nos projets immobiliers", a-t-il prévenu.

La mise en œuvre de la loi Rist, qui a plafonné les salaires des médecins intérimaires, a conduit l'établissement à réfléchir à de nouvelles organisations du travail pour pallier l'absence d'intérimaires qui ne venaient plus au CH des Pays de Morlaix, en particulier en chirurgie et en anesthésie. Une fédération entre la réanimation et l'anesthésie a été créée. "On a aujourd'hui une réelle coopération entre ces deux services qui porte un sens vers un renforcement du travail en équipe", a noté le directeur.

Pour 2024, il a fait le vœu d'un meilleur bien-être au travail. "Des idées novatrices" sont attendues du groupe de travail en cours pour améliorer les conditions d'exercice et rendre le CH plus attractif. L'établissement teste actuellement le passage à la semaine de quatre jours dans quelques services.

La visite de certification aura lieu en avril.

Le directeur a également mentionné le projet d'autonomiser le secteur médico-social afin de retrouver des marges financières pour procéder à des emprunts, ce qui n'est pas possible pour le CH actuellement en raison de son taux d'endettement. L'objectif est de construire un nouveau bâtiment médico-social pour remplacer l'actuel depuis longtemps obsolète.

Enfin, "2024 sera l'occasion d'élaborer un nouveau projet d'établissement pour les quatre ans à venir. Ce sera l'occasion, collectivement, de nous requestionner sur la place du CH sur son territoire, de ce qu'il peut apporter de plus à la population mais aussi à ses professionnels".

sl/ab/APMnews