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12/01 2021
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LE CH ANNECY GENEVOIS VA FINALISER PLUSIEURS PROJETS EN 2021, TOUT EN MAINTENANT SA MOBILISATION CONTRE LE COVID

(Par Sabine NEULAT-ISARD)

ANNECY, 12 janvier 2021 (APMnews) - Le centre hospitalier Annecy Genevois (Change), qui est engagé dans la prise en charge de patients touchés par le Covid-19 depuis près d'un an, a maintenu cependant des projets d'investissements qu'il finalisera en 2021, a indiqué son directeur, Vincent Delivet, dans un entretien à APMnews lundi.

Le Change a été engagé très tôt dans l'épidémie de Covid-19 en 2020, puisqu'il a commencé ses premières prises en charge début février, dans le cadre du cluster découvert aux Contamines-Montjoie (cf dépêche du 10/02/2020 à 01:00 et dépêche du 20/03/2020 à 13:51). Puis "on a eu une première vague importante", suivie d'une deuxième "très élevée", durant laquelle le Change a pris en charge "deux fois et demie" plus de patients Covid, soit près de 300 patients au moment du pic (à la mi-novembre 2020) et une cinquantaine en réanimation, relate Vincent Delivet.

Le virus, qui a touché également plus de professionnels de santé libéraux et d'établissements médico-sociaux en octobre et novembre qu'au printemps, a aussi conduit à une nette augmentation des décès chez les patients. A l'automne, l'établissement a eu à déplorer plus de 170 décès, contre une cinquantaine sur une période équivalente.

Au cours de l’automne, huit patients qui étaient en réanimation ont été transférés vers d'autres régions (Bretagne et Nouvelle-Aquitaine) dans le cadre du dispositif supervisé par l'ARS et le niveau central et avec "un énorme travail" de tous les services de réanimation.

La deuxième vague "est montée en flèche" puis "est redescendue très rapidement dans un premier temps". "Depuis, nous restons avec un nombre très élevé de patients Covid hospitalisés. C'est pourquoi nous avons pérennisé certaines structures supplémentaires", indique Vincent Delivet. Ainsi, en réanimation, le Change qui a 16 lits en temps normal, a conservé une structure, ouverte au moment de la première vague, et qui regroupe 24 autres lits.

Le Change accueille toujours actuellement en permanence une dizaine de patients Covid en réanimation, sur une occupation proche de 100% ou proche de ce taux, et entre 60 et 70 patients hospitalisés en médecine.

"Cette situation n'est pas neutre sur le fonctionnement habituel. On a repris des activités de façon concertée avec les autres établissements du département mais la situation n'est pas revenue à la normale", prévient le chef d'établissement. "Le marathon est long", relève-t-il.

Etablissement pivot pour les vaccins

Vincent Delivet indique que son CH a aussi commencé, mercredi dernier, la campagne de vaccination (cf dépêche du 06/01/2021 à 10:53). Après avoir démarré "très progressivement", le temps de trouver et de former les professionnels qui vaccineront dans les centres, "nous devrions accélérer très fortement et être capables de vacciner beaucoup plus, y compris le week-end", souligne le directeur. Il précise que le Change, qui est l'établissement pivot pour le département sur ce sujet, a alimenté ou va fournir en vaccins le centre ouvert au sein des locaux du conseil départemental de l'ordre des médecins ainsi que d'autres établissements, publics et privés, de Haute-Savoie.

Il observe que l'accueil des professionnels de santé de plus de 50 ans vis-à-vis du vaccin est "très positif" et que leur demande de vaccination est "importante". Afin d'avoir "une gestion plus souple" de ces vaccinations, le Change déploie le système Doctolib pour faciliter les prises de rendez-vous pour les professionnels. "A partir de mardi, cela permettra d'être plus efficace pour la réponse aux professionnels de santé qui sont hors établissement." "Et nous réfléchissons avec l'ARS et la préfecture sur le déploiement de nouveaux centres de vaccination qui seront alimentés par le Change, pour bien caler les choses en termes d'organisation et de logistique."

"Nous continuons donc à gérer les malades du Covid tout en participant à la politique de vaccination, en espérant qu'elle va permettre de limiter les formes graves", résume Vincent Delivet. Même si l'établissement a bénéficié de "l'expérience de la première vague et du soutien de l'ARS pour éviter d'être débordé", "nous avons absorbé la deuxième vague mais au prix d'une mobilisation extrême des professionnels de santé", insiste-t-il.

L'élaboration du nouveau projet d'établissement reprend

Interrogé sur les autres projets menés par le Change en 2021, le directeur indique que les travaux d'élaboration du nouveau projet d'établissement (cf dépêche du 17/01/2020 à 16:51) ont repris.

Ils portent sur un "peu plus de 25 thématiques" dont 2 "majeures": la "consolidation" du fonctionnement bi-sites de l'établissement (Annecy et Saint-Julien en Genevois) notamment pour bien assurer l'offre de soins dans le Genevois et le Pays de Gex; la "transformation du management interne" pour aboutir à une "culture managériale commune" et à de nouveaux modes de fonctionnement en matière de gestion, "dans une logique de responsabilisation et de participation aux projets de l'établissement".

Chaque thématique sera animée par un "trio", composé d'un médecin, d'un directeur et d'un cadre. Elles concerneront la gestion des ressources humaines, la qualité, l'organisation du processus décisionnel au sein de l'établissement ou des démarches projets, l'animation d'équipes... Elles permettront d'aborder les questions d'attractivité et de fidélisation des personnels, lesquelles seront aussi abordées lors de l'élaboration du projet social, souligne Vincent Delivet.

D'autres thématiques porteront sur les relations ville-hôpital, la prise en charge des personnes âgées à l'hôpital, notamment celles qui sont polypathologiques, les projets territoriaux avec une révision du projet stratégique du groupement hospitalier de territoire (GHT) Haute-Savoie Pays de Gex et les travaux menés avec le GHT Léman Mont-Blanc pour une politique médicale départementale, à travers notamment des filières de soins.

"On espère aboutir d'ici la fin de l'année mais cela dépend de la crise Covid car il ne s'agit pas de réunir les gens quand tout le monde est sur le pont", prévient le directeur.

Plusieurs projets d'investissement en voie de finalisation

Sur le plan des investissements, en application d'une partie du projet d'établissement, le Change devrait ouvrir, début juillet, un nouveau centre de cancérologie en partenariat avec le groupe de cliniques Vivalto santé, un centre de chirurgie ambulatoire, puis, en septembre les nouveaux locaux pour les urgences adultes (cf dépêche du 07/03/2018 à 13:20).

Puis l'établissement poursuivra "sa restructuration" en mettant en place un accueil spécifique pour toutes les urgences pédiatriques (en incluant les urgences traumatologiques) et un nouveau circuit pour les urgences gynécologiques. "Par effet ricochet, des activités allant bouger avec la création de nouveaux bâtiments, nous repositionnerons certains services", ajoute Vincent Delivet.

Le Change va aussi créer une "petite unité" de pédopsychiatrie à côté de l'unité post-urgences de psychiatrie adultes. Cette implantation "s'inscrit dans un projet de développement de l'ambulatoire et de repositionnement des activités des CMP [centres médico-psychologiques] et de développement des équipes mobiles pour prévenir les crises et assurer des retours à domicile ou en institution dans de bonnes conditions".

Deux projets du Change ont d'ailleurs été retenus dans le cadre de la deuxième édition (2020) de l'appel à projets visant à renforcer l'offre en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent (cf dépêche du 06/01/2021 à 16:46).

Fin 2019, le Change a déjà concrétisé une opération importante et mis en route les nouveaux locaux de ses instituts de formation (cf dépêche du 03/12/2020 à 19:22). Les anciens locaux sont utilisés actuellement pour son centre de prélèvement et la vaccination contre le Covid.

Par ailleurs, dans le cadre de la réforme des autorisations, le Change "est prêt pour mettre en place une activité de thrombectomie", annonce Vincent Delivet.

Dans le projet d'établissement, on travaillera également sur les questions d'innovations, sur l'implication des patients dans leur prise en charge et sur la structuration de la recherche que l'on souhaite renforcer dans une logique de coopération territoriale.

L'année qui a commencé sera aussi consacrée à la mise en oeuvre des mesures du Ségur de la santé, ajoute Vincent Delivet. Mais il précise que les professionnels hospitaliers haut-savoyards sont en attente d'une reconnaissance spécifique des coûts élevés des loyers et de l'immobilier auxquels ils doivent faire face dans leur territoire.

"Ce serait bien qu'on ait des éléments de différenciation. Sinon, demain, on aura plus de mal à maintenir une offre de santé dans la région avec tous les professionnels dont nous avons besoin", souligne le chef d'établissement qui mène lui-même un travail sur les logements ou les crèches avec la municipalité.

san/ab/APMnews

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(Par Sabine NEULAT-ISARD)

ANNECY, 12 janvier 2021 (APMnews) - Le centre hospitalier Annecy Genevois (Change), qui est engagé dans la prise en charge de patients touchés par le Covid-19 depuis près d'un an, a maintenu cependant des projets d'investissements qu'il finalisera en 2021, a indiqué son directeur, Vincent Delivet, dans un entretien à APMnews lundi.

Le Change a été engagé très tôt dans l'épidémie de Covid-19 en 2020, puisqu'il a commencé ses premières prises en charge début février, dans le cadre du cluster découvert aux Contamines-Montjoie (cf dépêche du 10/02/2020 à 01:00 et dépêche du 20/03/2020 à 13:51). Puis "on a eu une première vague importante", suivie d'une deuxième "très élevée", durant laquelle le Change a pris en charge "deux fois et demie" plus de patients Covid, soit près de 300 patients au moment du pic (à la mi-novembre 2020) et une cinquantaine en réanimation, relate Vincent Delivet.

Le virus, qui a touché également plus de professionnels de santé libéraux et d'établissements médico-sociaux en octobre et novembre qu'au printemps, a aussi conduit à une nette augmentation des décès chez les patients. A l'automne, l'établissement a eu à déplorer plus de 170 décès, contre une cinquantaine sur une période équivalente.

Au cours de l’automne, huit patients qui étaient en réanimation ont été transférés vers d'autres régions (Bretagne et Nouvelle-Aquitaine) dans le cadre du dispositif supervisé par l'ARS et le niveau central et avec "un énorme travail" de tous les services de réanimation.

La deuxième vague "est montée en flèche" puis "est redescendue très rapidement dans un premier temps". "Depuis, nous restons avec un nombre très élevé de patients Covid hospitalisés. C'est pourquoi nous avons pérennisé certaines structures supplémentaires", indique Vincent Delivet. Ainsi, en réanimation, le Change qui a 16 lits en temps normal, a conservé une structure, ouverte au moment de la première vague, et qui regroupe 24 autres lits.

Le Change accueille toujours actuellement en permanence une dizaine de patients Covid en réanimation, sur une occupation proche de 100% ou proche de ce taux, et entre 60 et 70 patients hospitalisés en médecine.

"Cette situation n'est pas neutre sur le fonctionnement habituel. On a repris des activités de façon concertée avec les autres établissements du département mais la situation n'est pas revenue à la normale", prévient le chef d'établissement. "Le marathon est long", relève-t-il.

Etablissement pivot pour les vaccins

Vincent Delivet indique que son CH a aussi commencé, mercredi dernier, la campagne de vaccination (cf dépêche du 06/01/2021 à 10:53). Après avoir démarré "très progressivement", le temps de trouver et de former les professionnels qui vaccineront dans les centres, "nous devrions accélérer très fortement et être capables de vacciner beaucoup plus, y compris le week-end", souligne le directeur. Il précise que le Change, qui est l'établissement pivot pour le département sur ce sujet, a alimenté ou va fournir en vaccins le centre ouvert au sein des locaux du conseil départemental de l'ordre des médecins ainsi que d'autres établissements, publics et privés, de Haute-Savoie.

Il observe que l'accueil des professionnels de santé de plus de 50 ans vis-à-vis du vaccin est "très positif" et que leur demande de vaccination est "importante". Afin d'avoir "une gestion plus souple" de ces vaccinations, le Change déploie le système Doctolib pour faciliter les prises de rendez-vous pour les professionnels. "A partir de mardi, cela permettra d'être plus efficace pour la réponse aux professionnels de santé qui sont hors établissement." "Et nous réfléchissons avec l'ARS et la préfecture sur le déploiement de nouveaux centres de vaccination qui seront alimentés par le Change, pour bien caler les choses en termes d'organisation et de logistique."

"Nous continuons donc à gérer les malades du Covid tout en participant à la politique de vaccination, en espérant qu'elle va permettre de limiter les formes graves", résume Vincent Delivet. Même si l'établissement a bénéficié de "l'expérience de la première vague et du soutien de l'ARS pour éviter d'être débordé", "nous avons absorbé la deuxième vague mais au prix d'une mobilisation extrême des professionnels de santé", insiste-t-il.

L'élaboration du nouveau projet d'établissement reprend

Interrogé sur les autres projets menés par le Change en 2021, le directeur indique que les travaux d'élaboration du nouveau projet d'établissement (cf dépêche du 17/01/2020 à 16:51) ont repris.

Ils portent sur un "peu plus de 25 thématiques" dont 2 "majeures": la "consolidation" du fonctionnement bi-sites de l'établissement (Annecy et Saint-Julien en Genevois) notamment pour bien assurer l'offre de soins dans le Genevois et le Pays de Gex; la "transformation du management interne" pour aboutir à une "culture managériale commune" et à de nouveaux modes de fonctionnement en matière de gestion, "dans une logique de responsabilisation et de participation aux projets de l'établissement".

Chaque thématique sera animée par un "trio", composé d'un médecin, d'un directeur et d'un cadre. Elles concerneront la gestion des ressources humaines, la qualité, l'organisation du processus décisionnel au sein de l'établissement ou des démarches projets, l'animation d'équipes... Elles permettront d'aborder les questions d'attractivité et de fidélisation des personnels, lesquelles seront aussi abordées lors de l'élaboration du projet social, souligne Vincent Delivet.

D'autres thématiques porteront sur les relations ville-hôpital, la prise en charge des personnes âgées à l'hôpital, notamment celles qui sont polypathologiques, les projets territoriaux avec une révision du projet stratégique du groupement hospitalier de territoire (GHT) Haute-Savoie Pays de Gex et les travaux menés avec le GHT Léman Mont-Blanc pour une politique médicale départementale, à travers notamment des filières de soins.

"On espère aboutir d'ici la fin de l'année mais cela dépend de la crise Covid car il ne s'agit pas de réunir les gens quand tout le monde est sur le pont", prévient le directeur.

Plusieurs projets d'investissement en voie de finalisation

Sur le plan des investissements, en application d'une partie du projet d'établissement, le Change devrait ouvrir, début juillet, un nouveau centre de cancérologie en partenariat avec le groupe de cliniques Vivalto santé, un centre de chirurgie ambulatoire, puis, en septembre les nouveaux locaux pour les urgences adultes (cf dépêche du 07/03/2018 à 13:20).

Puis l'établissement poursuivra "sa restructuration" en mettant en place un accueil spécifique pour toutes les urgences pédiatriques (en incluant les urgences traumatologiques) et un nouveau circuit pour les urgences gynécologiques. "Par effet ricochet, des activités allant bouger avec la création de nouveaux bâtiments, nous repositionnerons certains services", ajoute Vincent Delivet.

Le Change va aussi créer une "petite unité" de pédopsychiatrie à côté de l'unité post-urgences de psychiatrie adultes. Cette implantation "s'inscrit dans un projet de développement de l'ambulatoire et de repositionnement des activités des CMP [centres médico-psychologiques] et de développement des équipes mobiles pour prévenir les crises et assurer des retours à domicile ou en institution dans de bonnes conditions".

Deux projets du Change ont d'ailleurs été retenus dans le cadre de la deuxième édition (2020) de l'appel à projets visant à renforcer l'offre en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent (cf dépêche du 06/01/2021 à 16:46).

Fin 2019, le Change a déjà concrétisé une opération importante et mis en route les nouveaux locaux de ses instituts de formation (cf dépêche du 03/12/2020 à 19:22). Les anciens locaux sont utilisés actuellement pour son centre de prélèvement et la vaccination contre le Covid.

Par ailleurs, dans le cadre de la réforme des autorisations, le Change "est prêt pour mettre en place une activité de thrombectomie", annonce Vincent Delivet.

Dans le projet d'établissement, on travaillera également sur les questions d'innovations, sur l'implication des patients dans leur prise en charge et sur la structuration de la recherche que l'on souhaite renforcer dans une logique de coopération territoriale.

L'année qui a commencé sera aussi consacrée à la mise en oeuvre des mesures du Ségur de la santé, ajoute Vincent Delivet. Mais il précise que les professionnels hospitaliers haut-savoyards sont en attente d'une reconnaissance spécifique des coûts élevés des loyers et de l'immobilier auxquels ils doivent faire face dans leur territoire.

"Ce serait bien qu'on ait des éléments de différenciation. Sinon, demain, on aura plus de mal à maintenir une offre de santé dans la région avec tous les professionnels dont nous avons besoin", souligne le chef d'établissement qui mène lui-même un travail sur les logements ou les crèches avec la municipalité.

san/ab/APMnews

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