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ANTIBES (Alpes-Maritimes), 25 janvier 2024 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) d'Antibes Juan-les-Pins espère en 2024 la validation par l'agence régionale de santé (ARS) de son projet de reconstruction du bâtiment médico-technique, a expliqué mardi à APMnews le directeur de l'établissement, Bastien Ripert-Teilhard.

Le projet de modernisation du CH, baptisé "Hôpital d'Antibes 2030", a été présenté à partir de 2021 (cf dépêche du 07/01/2022 à 18:17 et dépêche du 09/07/2021 à 13:22).

Sa principale opération est la reconstruction du bâtiment d'hospitalisation complète de psychiatrie ainsi que l'aménagement d'un nouveau parking. Pour elle, il a reçu un soutien supplémentaire de l'Etat de 2,6 millions d'euros (M€) au printemps 2023 (cf dépêche du 16/05/2023 à 17:50).

Le projet de reconstruction du bâtiment de psychiatrie "avance bien". Le permis de construire a été déposé fin 2023 et "on ambitionne la pose de la première pierre à la fin de septembre 2024", a expliqué le directeur.

"Nous allons également lancer en 2024 la délégation de service public pour la construction du parking de 400 places qui est lié à l'opération de psychiatrie", a-t-il continué.

Le chantier de psychiatrie n'a pas commencé fin 2023 comme initialement prévu car il y a eu "nécessité d'affiner le dossier" du fait de sa "complexité".

C'est une "opération globale qui regroupe trois objectifs: disposer d'un bâtiment neuf et moderne pour accueillir les patients, reconstruire dans le même environnement le parking de 400 places, et redessiner l'entrée basse de l'hôpital qui est à parfaire".

La livraison du bâtiment de psychiatrie est toujours prévue en 2026 mais plutôt vers la fin de l'année, en septembre. La livraison du parking suivra dans les six mois, début 2027.

Les projections budgétaires pour cette opération sont "stables" malgré l'inflation des prix du bâtiment. Le coût du projet de psychiatrie est toujours chiffré autour de 35 M€, dont 14 M€ d'aides de l'Etat.

Passage prochain devant le comité régional de l'investissement

La reconstruction du bâtiment médico-technique est la deuxième grande opération du projet de modernisation. Elle doit aboutir à un agrandissement et une modernisation des urgences, du bloc opératoire, ainsi qu'à la reconstruction du laboratoire et de la pharmacie.

Actuellement, "nous en sommes au stade de la discussion" avec l'ARS Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) pour être accompagnés financièrement sur ce "projet extrêmement important pour notre établissement", poursuit le directeur.

L'opération est pour l'instant chiffrée à 35 M€, dont 5 M€ d'aides de l'ARS et 2 M€ de la Région. Pour financer le reste, le CH d'Antibes Juan-les-Pins est dans la procédure du comité régional de l'investissement en santé (Cris) pour que le projet soit validé et éligible à des aides financières.

"On espère qu'il sera validé d'ici la fin de l'année et soutenu de manière importante", commente Bastien Ripert-Teilhard.

"Aujourd'hui, nous avons un programme technique très détaillé et nous sommes prêts à lancer le concours d'architectes sur cette opération", sous réserve d'aboutir à un accord avec l'ARS Paca sur le montage financier.

La livraison du nouveau bâtiment technique est toujours espérée avant la fin 2029.

En ce qui concerne la troisième étape du projet de modernisation, qui est la construction d'un institut médico-chirurgical, "il faut déjà passer à l'étape du bâtiment médico-technique pour aboutir" à cet autre grand projet.

"Pour l'heure, cela reste une ambition institutionnelle. Il est indispensable pour le cycle 2030-2040 de l'hôpital mais pour l'heure, nous sommes focalisés sur la réussite" des deux premiers projets.

"Remettre à niveau le plateau technique" en 2024

Parallèlement aux grandes opérations du schéma directeur immobilier, de "nombreux investissements" sont prévus en 2024, dont l'"ouverture prochaine" de deux salles de cardiologie interventionnelle "entièrement rénovées", et l'installation d'un troisième scanner spécifique aux urgences.

"Comme chaque année", une des salles de bloc opératoire doit être rénovée. Entre outre, "tout l'équipement" d'endoscopie va être renouvelé.

L'objectif est ainsi de "remettre à niveau le plateau technique", indique Bastien Ripert-Teilhard.

Il est également prévu de poursuivre les "travaux d'embellissement de l'hôpital avec l'objectif de mettre à niveau un service par an". En 2024, "ce sera le tour du service de médecine interne qui a énormément participé pendant la crise Covid", explique le directeur.

Aux urgences, il faut rapidement trouver cette année une solution pour agrandir des locaux qui sont aujourd'hui sous-dimensionnés, "sans attendre" la livraison du bâtiment médico-technique. Le service a été conçu à l'origine pour "30.000 passages par an alors que nous sommes aujourd'hui à 50.000".

Un autre sujet "extrêmement important est l'ouverture en 2024 d'un institut de l'enfant et de l'adolescent, avec la création d'un hôpital de jour pour adolescents" qui a été autorisé et financé par l'ARS et le ministère en charge de la santé.

Les "investissements courants" vont représenter entre 3 M€ et 4 M€ en 2024, auxquels s'ajoutent 5 M€ de location d'équipements médicaux.

Une situation financière dégradée

Comme la "plupart" des hôpitaux publics, la situation financière s'est "dégradée mécaniquement" sous l'effet de l'inflation, de mesures salariales "bienvenues" mais non compensées par les recettes du CH, une baisse de l'hospitalisation conventionnelle depuis les années Covid avec une durée moyenne de séjour qui augmente.

Tout cela "pèse beaucoup" sur les finances de l'hôpital qui affiche en 2023, sous réserve d'une "bonne nouvelle" dans la dernière circulaire budgétaire, un déficit (avec aides) de 6 M€ sur un budget de 180 M€.

En 2022, le déficit (avec aides) était de 3,5 M€ sur un budget de 170 M€.

Dans ce contexte, le CH a mis en place en interne fin 2023 un "plan performance" qui prévoit le retour à l'équilibre budgétaire d'ici trois ans.

En 2023, l'activité a été toutefois globalement "dynamique" avec +10% en ambulatoire (soit +75% depuis 2019), +2% de naissances (+12% par rapport à 2019) et +3% en hospitalisation conventionnelle (mais cela correspond à 4% de moins par rapport à 2019).

Il "apparaît donc clairement que la crise sanitaire a complètement déstabilisé les établissements". Le fait d'avoir "consacré une bonne partie de nos activités aux patients Covid" a ébranlé "en profondeur nos organisations et notre attractivité", déplore Bastien Ripert-Teilhard.

syl/bd/ab/APMnews