Actualités de l'Urgence - APM

LE CH D'ARDÈCHE MÉRIDIONALE VA LANCER LA CONSTRUCTION D'UN NOUVEAU BLOC OPÉRATOIRE ET D'UNE STÉRILISATION
Les actions de préparation du chantier ont commencé. Après le dépôt de la première pierre prévue le 14 octobre, les travaux seront lancés en novembre pour une fin prévue en mars 2026 et une ouverture en mai de cette même année.
La construction d'un nouveau bloc opératoire au Charme "marquera une avancée déterminante dans la modernisation des infrastructures de santé de la région", souligne Gilles Duffour, interrogé mercredi par APMnews. Le bloc actuel (4.625 actes en 2023) est "d'origine", date des années 1980 et n'a subi depuis que de légères rénovations.
Après l'élaboration d'un premier projet, il a été finalement demandé en 2021 par l'agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes de construire un nouveau bloc. Il sera implanté sur une zone libérée par les anciennes urgences et comprendra cinq salles, avec une foncière prévue pour l'ajout d'une sixième salle à venir.
Il a été aussi demandé que ce chantier s'accompagne d'une sécurisation électrique du site. Alors que le Charme ne dispose que d'un seul groupe électrogène pour alimenter l'ensemble de ses infrastructures en cas de coupure de courant, une refonte complète du système sera effectuée et permettra d'équiper l'hôpital de deux groupes électrogènes indépendants, dont un qui sera exclusivement consacré au bloc opératoire, "garantissant une alimentation électrique continue et sécurisée pour les interventions chirurgicales, même en cas de panne majeure".
Un autre élément important du projet concerne la reconstruction d'une stérilisation à proximité immédiate du bloc opératoire.
Le service actuel se révélant trop petit pour répondre à l'augmentation des besoins liés à l'activité du bloc et n'étant pas adapté à la prise en charge de la sous-traitance des instruments de la Clinique du Vivarais et des différents services de soins, l'hôpital va construire un nouveau service qui sera relocalisé sous le bloc opératoire.
La nouvelle stérilisation gardera une liaison directe avec le bloc grâce à deux monte-charges spécifiques. Ses locaux seront dimensionnés pour répondre aux besoins actuels et permettront d'anticiper la croissance future de l'activité.
Elle sera aussi capable de prendre en charge des dispositifs d'un autre établissement en cas de panne ou de cyberattaque dans le cadre du groupement hospitalier de territoire (GHT). Elle disposera de trois laveurs désinfecteurs d'instruments à déchargement automatique et de deux stérilisateurs de grande capacité, dotés de systèmes de supervision et de traçabilité informatiques.
Le projet va également permettre de sécuriser les "codes rouges", pour les urgences absolues en maternité, en particulier lorsqu'il est nécessaire de pratiquer une césarienne d'urgence, "où chaque minute compte pour assurer la survie", avec l'objectif de pratiquer une naissance dans un délai maximal de 15 minutes à partir de la décision.
"Pour améliorer cette prise en charge, des travaux sont prévus pour construire une passerelle directe entre le service de gynécologie et le bloc opératoire afin de réduire les délais de transfert des patients en cas de code rouge."
La construction du nouveau plateau technique s'accompagnera d'une refonte "complète" des équipements biomédicaux, avec notamment l'intégration d'une solution de vidéo-management au niveau des nouvelles tables d'opération.
La salle de soins post-interventionnels de 10 places bénéficiera également d'équipements de pointe, dont un système de monitorage centralisé.
La réalisation du nouveau bloc et de la stérilisation a été confiée à un groupement d'entreprises spécialisées dans le domaine de la construction hospitalière et des infrastructures.
Le groupement Rivasi BTP a été sélectionné comme entreprise mandataire. Il travaille avec l'entreprise SNEF pour les installations électriques et les réseaux, Chaussabel pour les systèmes de chauffage, ventilation et climatisation et la société SATP pour les terrassements et les aménagements extérieurs.
Le coût de l'investissement total s'élève à plus de 14,6 millions d'euros (M€). Il sera financé par des subventions à hauteur de 5 M€ (3 M€ de l'ARS dans le cadre du Ségur investissement et 2 M€ du conseil régional) et le reste (9,7 M€) par emprunts et fonds propres, précise Gilles Duffour.
Un schéma directeur immobilier de 65 M€ en préparation
L'hôpital, qui dessert un bassin de 100.000 habitants mais montant à 300.000 pendant la période estivale avec beaucoup de traumatologie, a installé en 2024 un second scanner.
Il finalise actuellement avec l'ARS des discussions sur un schéma directeur de 65 M€ sur 15 ans qui table sur un schéma de modernisation en trois phases, au profit en particulier des services d'hospitalisation et des conditions hôtelières et pour mettre en œuvre les objectifs du projet d'établissement.
Interrogé sur la situation financière du Charme, son directeur précise qu'il a enregistré un déficit de 2 M€ sur 2023 (tous budgets confondus) qui est donc "minime" au regard du montant des produits (130 M€). "Nous avions un report excédentaire de l'exercice précédent", souligne-t-il.
La situation financière de l'hôpital, qui se révèle donc moins dégradée que celle d'autres établissements, est le fruit du travail mené, sur les effectifs, les organisations et le développement de l'activité, avec la gouvernance médicale, explique le directeur. Il quittera ses fonctions début novembre pour prendre la tête des CH de Digne et de Manosque, des hôpitaux de proximité de Riez, de Castellane et de Seyne-les-Alpes et des Ehpad de Thoard, Valensole et Puimoisson (Alpes-de-Haute-Provence).
Nette amélioration de la situation des urgences
Interrogé sur la situation du service d'urgences qui avait dû fermer la nuit de nombreuses fois en 2023, faute d'effectifs médicaux, il indique qu'elle s'est bien améliorée. "Depuis le 27 avril, nous n'avons plus de fermetures la nuit. Et l'été s'est très bien passé", se félicite le directeur.
Grâce à sa politique de fidélisation et d'attractivité et à ses actions de communication, l'hôpital est parvenu à recruter des médecins urgentistes et dispose d'une équipe "jeune et solide". Deux praticiens supplémentaires vont arriver en novembre aux urgences et cinq autres en principe en 2025.
Si comme tous les établissements, il fait face à des départs de praticiens, il parvient à recruter dans d'autres spécialités, comme un médecin généraliste à orientation pédiatrique, un chirurgien viscéral et un urologue ou encore deux gériatres. Il conserve en revanche des difficultés de recrutement en oncologie, précise Gilles Duffour.
san/ab/APMnews
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LE CH D'ARDÈCHE MÉRIDIONALE VA LANCER LA CONSTRUCTION D'UN NOUVEAU BLOC OPÉRATOIRE ET D'UNE STÉRILISATION
Les actions de préparation du chantier ont commencé. Après le dépôt de la première pierre prévue le 14 octobre, les travaux seront lancés en novembre pour une fin prévue en mars 2026 et une ouverture en mai de cette même année.
La construction d'un nouveau bloc opératoire au Charme "marquera une avancée déterminante dans la modernisation des infrastructures de santé de la région", souligne Gilles Duffour, interrogé mercredi par APMnews. Le bloc actuel (4.625 actes en 2023) est "d'origine", date des années 1980 et n'a subi depuis que de légères rénovations.
Après l'élaboration d'un premier projet, il a été finalement demandé en 2021 par l'agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes de construire un nouveau bloc. Il sera implanté sur une zone libérée par les anciennes urgences et comprendra cinq salles, avec une foncière prévue pour l'ajout d'une sixième salle à venir.
Il a été aussi demandé que ce chantier s'accompagne d'une sécurisation électrique du site. Alors que le Charme ne dispose que d'un seul groupe électrogène pour alimenter l'ensemble de ses infrastructures en cas de coupure de courant, une refonte complète du système sera effectuée et permettra d'équiper l'hôpital de deux groupes électrogènes indépendants, dont un qui sera exclusivement consacré au bloc opératoire, "garantissant une alimentation électrique continue et sécurisée pour les interventions chirurgicales, même en cas de panne majeure".
Un autre élément important du projet concerne la reconstruction d'une stérilisation à proximité immédiate du bloc opératoire.
Le service actuel se révélant trop petit pour répondre à l'augmentation des besoins liés à l'activité du bloc et n'étant pas adapté à la prise en charge de la sous-traitance des instruments de la Clinique du Vivarais et des différents services de soins, l'hôpital va construire un nouveau service qui sera relocalisé sous le bloc opératoire.
La nouvelle stérilisation gardera une liaison directe avec le bloc grâce à deux monte-charges spécifiques. Ses locaux seront dimensionnés pour répondre aux besoins actuels et permettront d'anticiper la croissance future de l'activité.
Elle sera aussi capable de prendre en charge des dispositifs d'un autre établissement en cas de panne ou de cyberattaque dans le cadre du groupement hospitalier de territoire (GHT). Elle disposera de trois laveurs désinfecteurs d'instruments à déchargement automatique et de deux stérilisateurs de grande capacité, dotés de systèmes de supervision et de traçabilité informatiques.
Le projet va également permettre de sécuriser les "codes rouges", pour les urgences absolues en maternité, en particulier lorsqu'il est nécessaire de pratiquer une césarienne d'urgence, "où chaque minute compte pour assurer la survie", avec l'objectif de pratiquer une naissance dans un délai maximal de 15 minutes à partir de la décision.
"Pour améliorer cette prise en charge, des travaux sont prévus pour construire une passerelle directe entre le service de gynécologie et le bloc opératoire afin de réduire les délais de transfert des patients en cas de code rouge."
La construction du nouveau plateau technique s'accompagnera d'une refonte "complète" des équipements biomédicaux, avec notamment l'intégration d'une solution de vidéo-management au niveau des nouvelles tables d'opération.
La salle de soins post-interventionnels de 10 places bénéficiera également d'équipements de pointe, dont un système de monitorage centralisé.
La réalisation du nouveau bloc et de la stérilisation a été confiée à un groupement d'entreprises spécialisées dans le domaine de la construction hospitalière et des infrastructures.
Le groupement Rivasi BTP a été sélectionné comme entreprise mandataire. Il travaille avec l'entreprise SNEF pour les installations électriques et les réseaux, Chaussabel pour les systèmes de chauffage, ventilation et climatisation et la société SATP pour les terrassements et les aménagements extérieurs.
Le coût de l'investissement total s'élève à plus de 14,6 millions d'euros (M€). Il sera financé par des subventions à hauteur de 5 M€ (3 M€ de l'ARS dans le cadre du Ségur investissement et 2 M€ du conseil régional) et le reste (9,7 M€) par emprunts et fonds propres, précise Gilles Duffour.
Un schéma directeur immobilier de 65 M€ en préparation
L'hôpital, qui dessert un bassin de 100.000 habitants mais montant à 300.000 pendant la période estivale avec beaucoup de traumatologie, a installé en 2024 un second scanner.
Il finalise actuellement avec l'ARS des discussions sur un schéma directeur de 65 M€ sur 15 ans qui table sur un schéma de modernisation en trois phases, au profit en particulier des services d'hospitalisation et des conditions hôtelières et pour mettre en œuvre les objectifs du projet d'établissement.
Interrogé sur la situation financière du Charme, son directeur précise qu'il a enregistré un déficit de 2 M€ sur 2023 (tous budgets confondus) qui est donc "minime" au regard du montant des produits (130 M€). "Nous avions un report excédentaire de l'exercice précédent", souligne-t-il.
La situation financière de l'hôpital, qui se révèle donc moins dégradée que celle d'autres établissements, est le fruit du travail mené, sur les effectifs, les organisations et le développement de l'activité, avec la gouvernance médicale, explique le directeur. Il quittera ses fonctions début novembre pour prendre la tête des CH de Digne et de Manosque, des hôpitaux de proximité de Riez, de Castellane et de Seyne-les-Alpes et des Ehpad de Thoard, Valensole et Puimoisson (Alpes-de-Haute-Provence).
Nette amélioration de la situation des urgences
Interrogé sur la situation du service d'urgences qui avait dû fermer la nuit de nombreuses fois en 2023, faute d'effectifs médicaux, il indique qu'elle s'est bien améliorée. "Depuis le 27 avril, nous n'avons plus de fermetures la nuit. Et l'été s'est très bien passé", se félicite le directeur.
Grâce à sa politique de fidélisation et d'attractivité et à ses actions de communication, l'hôpital est parvenu à recruter des médecins urgentistes et dispose d'une équipe "jeune et solide". Deux praticiens supplémentaires vont arriver en novembre aux urgences et cinq autres en principe en 2025.
Si comme tous les établissements, il fait face à des départs de praticiens, il parvient à recruter dans d'autres spécialités, comme un médecin généraliste à orientation pédiatrique, un chirurgien viscéral et un urologue ou encore deux gériatres. Il conserve en revanche des difficultés de recrutement en oncologie, précise Gilles Duffour.
san/ab/APMnews