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15/05 2024
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LE CH DE BOURGES ADOPTE UN PLAN D'ACTION POUR RETROUVER SA CAPACITÉ À INVESTIR

BOURGES, 15 mai 2024 (APMnews) - Le plan Invest'2026 du centre hospitalier (CH) Jacques-Cœur de Bourges vise à renouer avec la performance et à moderniser ses organisations hospitalières, a expliqué mardi le directeur de l'établissement, Rémi Fauquembergue, au cours d'une conférence de presse.

Le CH de Bourges connaît "un défaut d'investissements depuis plusieurs années, c'est une vraie difficulté pour l'établissement", a fait valoir Rémi Fauquembergue, reprenant les conclusions d'un rapport de la chambre régionale des comptes paru en 2023.

Un autre enjeu est de réduire la durée moyenne de séjour (DMS) au CH. Celle-ci est actuellement de 30% supérieure à la moyenne nationale pour des établissements de taille similaire, a pointé le directeur.

En réponse, un "plan de performance et de modernisation des organisations hospitalières" a été élaboré. Intitulé Invest'2026 et annoncé en février (cf dépêche du 21/02/2024 à 15:19), il fixe des cibles médico-économiques à atteindre afin d'augmenter la capacité à investir du CH pour soutenir ses projets.

Les actions prévues pourraient réduire l'écart entre les recettes et les dépenses du CH de 9 millions d'euros (M€). "Ce serait dans le meilleur des cas", a précisé Rémi Fauquembergue. "L'objectif du CH est plutôt d'atteindre les 6 M€", ce qui permettrait de financer les projets programmés, a-t-il ajouté.

L'hôpital a connu un déficit d'environ 8 M€ en 2023, et son état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) pour 2024 table sur un déficit de 6,5 M€.

Développer l'ambulatoire

"La pénurie de professionnels, qu'ils soient médicaux ou non, hospitaliers ou libéraux, constitue l'entrave majeure de l'offre de soins auprès de la population et du développement de l'établissement", peut-on lire en préambule de ce plan.

"Il convient d'intensifier les alternatives à l'hospitalisation complète et dynamiser la pertinence des organisations, renforcer la qualité de vie au travail et augmenter l'efficience de la gestion", poursuit le CH.

L'hôpital berruyer souhaite ainsi développer la prise en charge ambulatoire, qui représente 30% de son activité globale et 58% de son activité en chirurgie. "Reste toutefois que plusieurs séjours en hospitalisation complète pourraient se faire en ambulatoire", est-il relevé.

Pour accompagner le développement de cette activité, un hôtel hospitalier va aussi être expérimenté. Cette structure doit par ailleurs participer à la réduction de la DMS.

Le CH affiche aussi l'ambition de "fluidifier" les parcours patients, en cherchant à optimiser la gestion des flux programmés et non programmés et en limitant autant que faire se peut les situations de tension hospitalière dans tous les domaines d'activité.

Le plan prévoit de "questionner le temps de travail des personnels non médicaux et médicaux". Les règles et habitudes qui régissent ce temps de travail "demandent à être réévaluées et mises à jour", est-il soutenu.

Pour le personnel non médical, le CH veut notamment évaluer la pertinence des astreintes, harmoniser les durées quotidiennes de travail ou encore évaluer les heures supplémentaires.

Pour les médicaux, "il convient de dimensionner de façon adaptée la permanence des soins assurée par le personnel médical. Pour cela, il sera procédé, en lien avec la commission de l'organisation de la permanence des soins (COPS), à une réévaluation de la pertinence des gardes et astreintes", est-il mis en avant.

En quête de rationalisation

Le CH consacre une partie de ce plan à la promotion de la qualité de vie au travail et au sein des équipes. L'établissement propose par exemple "de mettre en place un programme de formation au management systématique pour les praticiens chargés d'une responsabilité institutionnelle, afin de promouvoir une approche dynamique et ouverte".

Plus largement, la direction du CH a rappelé sa volonté d'instaurer, dans les services en faisant la demande, une organisation en 12h. Celle-ci va être expérimentée en réanimation prochainement, et devrait peu à peu être proposée à d'autres services, dont notamment les soins palliatifs.

"Dans un contexte budgétaire et démographique contraint, le CH promeut le développement des temps médicaux partagés prioritairement avec les établissements parties au [groupement hospitalier de territoire, GHT] du Cher", est-il également noté.

L'hôpital souhaite promouvoir la mise en place d'équipes médicales de territoire visant à favoriser l'offre de soins et le partage des connaissances.

Le CH a en outre pour objectif d'augmenter l'efficience de sa gestion, avec une recherche globale de rationalisation.

"Ceci a conduit à modéliser et à rechercher un dimensionnement standardisé des unités à 30 lits par secteur de soins pour les hospitalisations complètes et partielles selon une logique médico-chirurgicale au sein des différents étages des bâtiments reposant sur des multiples de six places", est-il détaillé. Cette logique doit se retrouver également dans l'organisation des soins critiques et des plateaux techniques, diagnostiques et interventionnels.

"Concernant les hospitalisations de moins de 24h, les activités doivent être mutualisées plus particulièrement dans une logique fonctionnelle et spatiale, afin de respecter la modélisation définie ci-dessus", est-il mis en exergue.

Une dynamique "positive" de recrutements

Enfin, une "maîtrise de la masse salariale" du CH est recherchée. Pour le personnel non médical en particulier, "l'optimisation des moyens est réalisée en s'interrogeant sur la pertinence du remplacement à chaque départ", a estimé l'établissement.

Interrogé à ce sujet, Rémi Fauquembergue a toutefois assuré qu'il n'y aurait pas une réduction du nombre de personnels hospitaliers, ni de son capacitaire en lits et places.

"On veut plutôt recruter pour augmenter la masse salariale […] et augmenter le capacitaire", a-t-il assuré. "On va toutefois être plus attentif sur l'intérim, les astreintes et les heures supplémentaires", a-t-il résumé.

Actuellement, le CH compte 42 postes vacants d'infirmier. Au sein des urgences, du Samu et du Smur, 40% des postes sont vacants, a également décrit le directeur.

Par conséquent, l'hôpital a 30 lits fermés en médecine-chirurgie-obstétrique (MCO) et 24 en soins médicaux et de réadaptation (SMR).

La situation a néanmoins plutôt tendance à s'améliorer, a-t-il fait valoir: 14 personnels médicaux (dont deux sages-femmes) ont été recrutés depuis début 2024, pour seulement trois départs à la retraite.

Côté paramédicaux, le CH a recruté 13 infirmiers depuis le début d'année, et souhaiterait en embaucher 36 supplémentaires. "Nous sommes sur une dynamique positive de recrutement", a ainsi souligné Rémi Fauquembergue.

mg/ab/APMnews

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BOURGES, 15 mai 2024 (APMnews) - Le plan Invest'2026 du centre hospitalier (CH) Jacques-Cœur de Bourges vise à renouer avec la performance et à moderniser ses organisations hospitalières, a expliqué mardi le directeur de l'établissement, Rémi Fauquembergue, au cours d'une conférence de presse.

Le CH de Bourges connaît "un défaut d'investissements depuis plusieurs années, c'est une vraie difficulté pour l'établissement", a fait valoir Rémi Fauquembergue, reprenant les conclusions d'un rapport de la chambre régionale des comptes paru en 2023.

Un autre enjeu est de réduire la durée moyenne de séjour (DMS) au CH. Celle-ci est actuellement de 30% supérieure à la moyenne nationale pour des établissements de taille similaire, a pointé le directeur.

En réponse, un "plan de performance et de modernisation des organisations hospitalières" a été élaboré. Intitulé Invest'2026 et annoncé en février (cf dépêche du 21/02/2024 à 15:19), il fixe des cibles médico-économiques à atteindre afin d'augmenter la capacité à investir du CH pour soutenir ses projets.

Les actions prévues pourraient réduire l'écart entre les recettes et les dépenses du CH de 9 millions d'euros (M€). "Ce serait dans le meilleur des cas", a précisé Rémi Fauquembergue. "L'objectif du CH est plutôt d'atteindre les 6 M€", ce qui permettrait de financer les projets programmés, a-t-il ajouté.

L'hôpital a connu un déficit d'environ 8 M€ en 2023, et son état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) pour 2024 table sur un déficit de 6,5 M€.

Développer l'ambulatoire

"La pénurie de professionnels, qu'ils soient médicaux ou non, hospitaliers ou libéraux, constitue l'entrave majeure de l'offre de soins auprès de la population et du développement de l'établissement", peut-on lire en préambule de ce plan.

"Il convient d'intensifier les alternatives à l'hospitalisation complète et dynamiser la pertinence des organisations, renforcer la qualité de vie au travail et augmenter l'efficience de la gestion", poursuit le CH.

L'hôpital berruyer souhaite ainsi développer la prise en charge ambulatoire, qui représente 30% de son activité globale et 58% de son activité en chirurgie. "Reste toutefois que plusieurs séjours en hospitalisation complète pourraient se faire en ambulatoire", est-il relevé.

Pour accompagner le développement de cette activité, un hôtel hospitalier va aussi être expérimenté. Cette structure doit par ailleurs participer à la réduction de la DMS.

Le CH affiche aussi l'ambition de "fluidifier" les parcours patients, en cherchant à optimiser la gestion des flux programmés et non programmés et en limitant autant que faire se peut les situations de tension hospitalière dans tous les domaines d'activité.

Le plan prévoit de "questionner le temps de travail des personnels non médicaux et médicaux". Les règles et habitudes qui régissent ce temps de travail "demandent à être réévaluées et mises à jour", est-il soutenu.

Pour le personnel non médical, le CH veut notamment évaluer la pertinence des astreintes, harmoniser les durées quotidiennes de travail ou encore évaluer les heures supplémentaires.

Pour les médicaux, "il convient de dimensionner de façon adaptée la permanence des soins assurée par le personnel médical. Pour cela, il sera procédé, en lien avec la commission de l'organisation de la permanence des soins (COPS), à une réévaluation de la pertinence des gardes et astreintes", est-il mis en avant.

En quête de rationalisation

Le CH consacre une partie de ce plan à la promotion de la qualité de vie au travail et au sein des équipes. L'établissement propose par exemple "de mettre en place un programme de formation au management systématique pour les praticiens chargés d'une responsabilité institutionnelle, afin de promouvoir une approche dynamique et ouverte".

Plus largement, la direction du CH a rappelé sa volonté d'instaurer, dans les services en faisant la demande, une organisation en 12h. Celle-ci va être expérimentée en réanimation prochainement, et devrait peu à peu être proposée à d'autres services, dont notamment les soins palliatifs.

"Dans un contexte budgétaire et démographique contraint, le CH promeut le développement des temps médicaux partagés prioritairement avec les établissements parties au [groupement hospitalier de territoire, GHT] du Cher", est-il également noté.

L'hôpital souhaite promouvoir la mise en place d'équipes médicales de territoire visant à favoriser l'offre de soins et le partage des connaissances.

Le CH a en outre pour objectif d'augmenter l'efficience de sa gestion, avec une recherche globale de rationalisation.

"Ceci a conduit à modéliser et à rechercher un dimensionnement standardisé des unités à 30 lits par secteur de soins pour les hospitalisations complètes et partielles selon une logique médico-chirurgicale au sein des différents étages des bâtiments reposant sur des multiples de six places", est-il détaillé. Cette logique doit se retrouver également dans l'organisation des soins critiques et des plateaux techniques, diagnostiques et interventionnels.

"Concernant les hospitalisations de moins de 24h, les activités doivent être mutualisées plus particulièrement dans une logique fonctionnelle et spatiale, afin de respecter la modélisation définie ci-dessus", est-il mis en exergue.

Une dynamique "positive" de recrutements

Enfin, une "maîtrise de la masse salariale" du CH est recherchée. Pour le personnel non médical en particulier, "l'optimisation des moyens est réalisée en s'interrogeant sur la pertinence du remplacement à chaque départ", a estimé l'établissement.

Interrogé à ce sujet, Rémi Fauquembergue a toutefois assuré qu'il n'y aurait pas une réduction du nombre de personnels hospitaliers, ni de son capacitaire en lits et places.

"On veut plutôt recruter pour augmenter la masse salariale […] et augmenter le capacitaire", a-t-il assuré. "On va toutefois être plus attentif sur l'intérim, les astreintes et les heures supplémentaires", a-t-il résumé.

Actuellement, le CH compte 42 postes vacants d'infirmier. Au sein des urgences, du Samu et du Smur, 40% des postes sont vacants, a également décrit le directeur.

Par conséquent, l'hôpital a 30 lits fermés en médecine-chirurgie-obstétrique (MCO) et 24 en soins médicaux et de réadaptation (SMR).

La situation a néanmoins plutôt tendance à s'améliorer, a-t-il fait valoir: 14 personnels médicaux (dont deux sages-femmes) ont été recrutés depuis début 2024, pour seulement trois départs à la retraite.

Côté paramédicaux, le CH a recruté 13 infirmiers depuis le début d'année, et souhaiterait en embaucher 36 supplémentaires. "Nous sommes sur une dynamique positive de recrutement", a ainsi souligné Rémi Fauquembergue.

mg/ab/APMnews

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