Actualités de l'Urgence - APM

02/02 2024
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LE CH DE CORNOUAILLE EN ATTENTE DE VALIDATION DE SON NOUVEAU SCHÉMA DIRECTEUR IMMOBILIER

QUIMPER, 2 février 2024 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) de Cornouaille à Quimper-Concarneau va développer un nouveau schéma directeur immobilier de plusieurs dizaines de millions d'euros dans les prochains mois et années à venir, a indiqué son nouveau directeur Yann Dubois, dans son discours de vœux prononcé le 25 janvier à Quimper et dont APMnews a eu copie.

Yann Dubois, qui était responsable de la filière directeur d'hôpital (DH) de l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), a pris ses fonctions le 2 janvier, après cinq ans de direction assurée par Jean-Pierre Heurtel qui a pris sa retraite à l'été 2023.

En 2023, l'établissement breton a réalisé plus de 100.000 hospitalisations, 320.000 consultations externes, 2.100 naissances, 15.000 interventions au bloc opératoire et 170.000 journées d'hébergement pour les résidents des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), a indiqué Yann Dubois dans son discours de vœux.

En 2022, le nombre de consultations externes avait atteint 335.238 venues et les hospitalisations 101.780 venues. L'activité des urgences avait bondi de 12,3% par rapport à 2021 avec 64.018 passages et le CH avait réalisé 14.461 interventions au bloc opératoire, tandis que le nombre de naissances diminuait de 2,5% à 2.417, note-t-on.

Le directeur a indiqué que le schéma directeur immobilier, "qu'on pourrait aussi dénommer plan de développement des activités de soins, sera une des grandes affaires des prochains mois et des prochaines années". Il est en attente de validation par l'agence régionale de santé (ARS) Bretagne, a répondu la direction questionnée par APMnews.

Ce schéma s'appuie sur le projet médical et sur le projet médico-soignant partagé (PMSP) du groupement hospitalier de territoire (GHT) Union hospitalière de Cornouaille (UHC), a-t-il noté.

Le projet médical du CH de Cornouaille comporte quatre axes principaux:

  • le parcours des urgences et soins non programmés
  • le parcours des patients atteints de cancer
  • le parcours des patients et résidents âgés
  • la gouvernance de l'établissement dans un contexte de souhait de consolidation et de renforcement du pilotage médico-administratif.

La feuille de route de l'établissement reprend aussi des thématiques du PMSP qui a été adopté par les instances et devrait être présenté prochainement.

"Sur un plan de développement de cette envergure, la question du financement est inévitable. Il faut avoir les moyens de ses ambitions, et ce n'est pas anodin. Nous allons terminer l'année 2023 en déficit, nous avons transmis un EPRD [état des prévisions des recettes et des dépenses] 2024 déficitaire, et notre projet de développement se monte à plusieurs dizaines de millions", a-t-il déclaré.

Un financement à trouver

"L'équation n'est pas évidente", a reconnu le nouveau directeur. "Dans tous les cas, nous ne laisserons pas filer les comptes. Vous m'entendrez souvent dire que l'autonomie financière conditionne notre autonomie politique, autrement dit nos choix et notre liberté. A charge pour nous de trouver la bonne stratégie financière, en assumant des choix et des priorisations, sans que cela se fasse au détriment de nos professionnels", a-t-il expliqué au personnel.

Sur les ressources humaines, "notre établissement est bien armé. Ce que j'appelle le cœur du réacteur, c'est la capacité de notre établissement à recruter et à garder des professionnels de qualité", a estimé le directeur.

"Alors oui, nous avons des postes d'urgentistes ou d'anesthésistes non pourvus, oui nous avons des postes d'IDE [infirmiers diplômés d'Etat] et d'AS [aides-soignants] non pourvus, oui nous peinons à compenser les absences pour arrêt maladie. Mais il convient de rappeler que depuis 2018, soit sur cinq années pleines, nous avons créé 43 postes médicaux, quasiment tous pourvus, et 160 postes non médicaux quasiment tous pourvus", a-t-il décrit.

Il a reconnu "des problèmes de recrutement", mais pas d'attractivité. "La question des conditions d'exercice est néanmoins cruciale pour pouvoir profiter de cette attractivité naturelle de notre territoire", a-t-il noté, mentionnant un "basculement sociologique" dans le sens où "travailler la nuit, le week-end, ou l'été fait souvent figure de repoussoir pour les professionnels, alors que l'hôpital fonctionne 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 et 365 jours sur 365".

"La question des rappels sur repos, ou de la planification des congés annuels (avec une durée minimale suffisante) sont pour moi des enjeux stratégiques, et participent directement à notre capacité à garder nos soignants", s'est-il engagé.

A propos des urgences qui ont connu une forte tension en 2023 à Quimper à tel point que les professionnels du service ont publié une lettre ouverte pour dénoncer des conditions "intenables" car 13 postes sur 35 n'étaient pas pourvus (cf dépêche du 23/11/2023 à 19:27) et que des représentants d'usagers ont écrit à l'ARS pour dénoncer une dégradation des urgences (cf dépêche du 08/12/2023 à 18:09), "on ne peut pas se satisfaire de la situation actuelle qui voit de nombreux patients de plus de 85 ans stagner sur un brancard pendant plus de 24h".

"De nombreuses mesures ont déjà été engagées au sein de l'établissement, et nous allons continuer à les décliner, et à rechercher d'autres solutions", a-t-il assuré.

La direction avait indiqué, fin 2023, avoir ouvert une unité de parcours socio-médical et 15 lits en anticipation de la période hivernale et épidémique. Elle travaillait aussi avec ses partenaires du territoire pour favoriser les transferts et s'appuyait sur la cellule de gestion des flux pour trouver des lits d'aval, rappelle-t-on. Des travaux sont envisagés aux urgences dans le futur schéma directeur immobilier.

sl/ab/APMnews

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QUIMPER, 2 février 2024 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) de Cornouaille à Quimper-Concarneau va développer un nouveau schéma directeur immobilier de plusieurs dizaines de millions d'euros dans les prochains mois et années à venir, a indiqué son nouveau directeur Yann Dubois, dans son discours de vœux prononcé le 25 janvier à Quimper et dont APMnews a eu copie.

Yann Dubois, qui était responsable de la filière directeur d'hôpital (DH) de l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), a pris ses fonctions le 2 janvier, après cinq ans de direction assurée par Jean-Pierre Heurtel qui a pris sa retraite à l'été 2023.

En 2023, l'établissement breton a réalisé plus de 100.000 hospitalisations, 320.000 consultations externes, 2.100 naissances, 15.000 interventions au bloc opératoire et 170.000 journées d'hébergement pour les résidents des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), a indiqué Yann Dubois dans son discours de vœux.

En 2022, le nombre de consultations externes avait atteint 335.238 venues et les hospitalisations 101.780 venues. L'activité des urgences avait bondi de 12,3% par rapport à 2021 avec 64.018 passages et le CH avait réalisé 14.461 interventions au bloc opératoire, tandis que le nombre de naissances diminuait de 2,5% à 2.417, note-t-on.

Le directeur a indiqué que le schéma directeur immobilier, "qu'on pourrait aussi dénommer plan de développement des activités de soins, sera une des grandes affaires des prochains mois et des prochaines années". Il est en attente de validation par l'agence régionale de santé (ARS) Bretagne, a répondu la direction questionnée par APMnews.

Ce schéma s'appuie sur le projet médical et sur le projet médico-soignant partagé (PMSP) du groupement hospitalier de territoire (GHT) Union hospitalière de Cornouaille (UHC), a-t-il noté.

Le projet médical du CH de Cornouaille comporte quatre axes principaux:

  • le parcours des urgences et soins non programmés
  • le parcours des patients atteints de cancer
  • le parcours des patients et résidents âgés
  • la gouvernance de l'établissement dans un contexte de souhait de consolidation et de renforcement du pilotage médico-administratif.

La feuille de route de l'établissement reprend aussi des thématiques du PMSP qui a été adopté par les instances et devrait être présenté prochainement.

"Sur un plan de développement de cette envergure, la question du financement est inévitable. Il faut avoir les moyens de ses ambitions, et ce n'est pas anodin. Nous allons terminer l'année 2023 en déficit, nous avons transmis un EPRD [état des prévisions des recettes et des dépenses] 2024 déficitaire, et notre projet de développement se monte à plusieurs dizaines de millions", a-t-il déclaré.

Un financement à trouver

"L'équation n'est pas évidente", a reconnu le nouveau directeur. "Dans tous les cas, nous ne laisserons pas filer les comptes. Vous m'entendrez souvent dire que l'autonomie financière conditionne notre autonomie politique, autrement dit nos choix et notre liberté. A charge pour nous de trouver la bonne stratégie financière, en assumant des choix et des priorisations, sans que cela se fasse au détriment de nos professionnels", a-t-il expliqué au personnel.

Sur les ressources humaines, "notre établissement est bien armé. Ce que j'appelle le cœur du réacteur, c'est la capacité de notre établissement à recruter et à garder des professionnels de qualité", a estimé le directeur.

"Alors oui, nous avons des postes d'urgentistes ou d'anesthésistes non pourvus, oui nous avons des postes d'IDE [infirmiers diplômés d'Etat] et d'AS [aides-soignants] non pourvus, oui nous peinons à compenser les absences pour arrêt maladie. Mais il convient de rappeler que depuis 2018, soit sur cinq années pleines, nous avons créé 43 postes médicaux, quasiment tous pourvus, et 160 postes non médicaux quasiment tous pourvus", a-t-il décrit.

Il a reconnu "des problèmes de recrutement", mais pas d'attractivité. "La question des conditions d'exercice est néanmoins cruciale pour pouvoir profiter de cette attractivité naturelle de notre territoire", a-t-il noté, mentionnant un "basculement sociologique" dans le sens où "travailler la nuit, le week-end, ou l'été fait souvent figure de repoussoir pour les professionnels, alors que l'hôpital fonctionne 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 et 365 jours sur 365".

"La question des rappels sur repos, ou de la planification des congés annuels (avec une durée minimale suffisante) sont pour moi des enjeux stratégiques, et participent directement à notre capacité à garder nos soignants", s'est-il engagé.

A propos des urgences qui ont connu une forte tension en 2023 à Quimper à tel point que les professionnels du service ont publié une lettre ouverte pour dénoncer des conditions "intenables" car 13 postes sur 35 n'étaient pas pourvus (cf dépêche du 23/11/2023 à 19:27) et que des représentants d'usagers ont écrit à l'ARS pour dénoncer une dégradation des urgences (cf dépêche du 08/12/2023 à 18:09), "on ne peut pas se satisfaire de la situation actuelle qui voit de nombreux patients de plus de 85 ans stagner sur un brancard pendant plus de 24h".

"De nombreuses mesures ont déjà été engagées au sein de l'établissement, et nous allons continuer à les décliner, et à rechercher d'autres solutions", a-t-il assuré.

La direction avait indiqué, fin 2023, avoir ouvert une unité de parcours socio-médical et 15 lits en anticipation de la période hivernale et épidémique. Elle travaillait aussi avec ses partenaires du territoire pour favoriser les transferts et s'appuyait sur la cellule de gestion des flux pour trouver des lits d'aval, rappelle-t-on. Des travaux sont envisagés aux urgences dans le futur schéma directeur immobilier.

sl/ab/APMnews

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