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30/07 2025
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LE CH DE GIEN (LOIRET) NON CERTIFIÉ PAR LA HAS

GIEN (Loiret), 30 juillet 2025 (APMnews) - La Haute autorité de santé (HAS) a décidé la non-certification du centre hospitalier (CH) de Gien, selon un rapport paru en juin qui pointe sa gestion des tensions hospitalières, son traitement des indicateurs de qualité et sécurité des soins ou encore son analyse des événements indésirables associés aux soins (EIAS).

Dans le premier chapitre ("Le patient"), la HAS observe que si les coordonnées des représentants des usagers (RU) sont affichées, "ces informations sont peu relayées par les professionnels de santé de l'établissement" et que, de fait, peu d'usagers savent comment les contacter, formuler une plainte ou signaler un événement indésirable.

Plusieurs écueils sont relevés dans le deuxième chapitre, centré sur les équipes de soins.

L'analyse de pertinence des actes transfusionnels, réalisée au fil de l'eau par l'équipe de médecine, n'est "ni formalisée, ni tracée, ni régulière", note la HAS.

S'agissant du Smur, la haute autorité déplore l'absence d'ambulancier au sein de l'équipe, même si l'effectivité du travail est constatée. Elle note que le traçage des prises en charge en trois volets (administratif, patient, et un restant au sein du Smur) n'a jamais été analysé.

La dispensation des médicaments est globalement sécurisée, mais certaines prescriptions manuscrites aux urgences ne précisent pas l'heure, l'unité, la durée du traitement ou encore la voie d'administration. "Le bilan thérapeutique n'est pas retrouvé dans le courrier de sortie qui fait office de lettre de liaison", selon la HAS.

La prescription d'antibioprophylaxie utile n'est "ni prescrite en consultation d'anesthésie, ni en visite préopératoire".

La recherche clinique n'est pas développée au sein du CH, a constaté la HAS dans le troisième chapitre ("L'établissement").

Elle remarque également que le projet des usagers a été écrit mais n'est pas diffusé et que le volet "qualité du projet d'établissement 2024-2028" n'a pas encore été formalisé.

"Malgré un 'Tchat' mensuel envoyé aux agents avec les indicateurs qualité, la connaissance de la démarche qualité n'est pas totalement appropriée par les équipes rencontrées", qui sont "peu à même d'identifier des axes qualité en dehors de leurs propres pratiques", peut-on lire dans le rapport.

Si les événements indésirables (EI) sont analysés en comité de retour d'expérience, les professionnels ne connaissent pas l'ensemble des EI déclarés en lien avec leur activité et l'évaluation des plans d'action proposés n'est pas formalisée avec un échéancier, des indicateurs et une réévaluation.

Ainsi, la HAS a formulé plusieurs recommandations à l'égard du CH: respecter les bonnes pratiques de prescription et de dispensation des médicaments; fournir une aide au patient pour ses besoins élémentaires; sécuriser la prise en charge transfusionnelle; perfectionner la prise en charge de la douleur; renforcer la prise en charge des urgences vitales; impliquer les professionnels dans la gestion des tensions hospitalières; associer les professionnels à la démarche qualité; développer l'analyse des EI; maîtriser le risque de dépendance iatrogène; garantir la maîtrise des risques numériques.

Un score global de 88,2%

Contacté mercredi par APMnews, le CHU d'Orléans, qui est en direction commune avec le CH de Gien, "a pris acte" de cette décision de la HAS et ne compte pas former de recours.

Selon l'établissement, le score global de satisfaction aux attendus du référentiel de l'hôpital giennois serait de 88,2%.

"En l'absence d'anomalie relevée au cours de la visite et de point critique portant sur la qualité et la sécurité des soins, cette décision trouve visiblement sa source dans un nombre trop important d'écarts par rapport au référentiel, en particulier sur son chapitre 'établissement'", a estimé le CHU.

Le CH de Gien a en effet obtenu ses pires résultats dans ce chapitre, avec notamment 57% des critères remplis pour la maîtrise de la gestion des tensions hospitalières et des situations sanitaires exceptionnelles et 50% pour l'analyse, l'exploitation et la communication des indicateurs de qualité et sécurité des soins, selon les données communiquées par le CHU.

Sa maîtrise des bonnes pratiques d'antibioprophylaxie liées aux actes invasifs (80%) et son analyse des EIAS déclarés (76%) font aussi l'objet de critiques importantes de la part de la HAS dans le chapitre sur les équipes de soins, note-t-on.

Les équipes du CH s'attachent actuellement à analyser les recommandations de la HAS et se préparent pour la nouvelle visite de certification qui aura lieu, au plus tard, dans deux ans.

Le CH de Gien a été contraint de fermer la moitié de ses lits de médecine polyvalente en mai en raison d'un manque d'effectifs, rappelle-t-on (cf dépêche du 12/05/2025 à 18:09).

(Haute autorité de santé, rapport de certification du CH de Gien, juin 2025)

mg/lb/APMnews

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LE CH DE GIEN (LOIRET) NON CERTIFIÉ PAR LA HAS

GIEN (Loiret), 30 juillet 2025 (APMnews) - La Haute autorité de santé (HAS) a décidé la non-certification du centre hospitalier (CH) de Gien, selon un rapport paru en juin qui pointe sa gestion des tensions hospitalières, son traitement des indicateurs de qualité et sécurité des soins ou encore son analyse des événements indésirables associés aux soins (EIAS).

Dans le premier chapitre ("Le patient"), la HAS observe que si les coordonnées des représentants des usagers (RU) sont affichées, "ces informations sont peu relayées par les professionnels de santé de l'établissement" et que, de fait, peu d'usagers savent comment les contacter, formuler une plainte ou signaler un événement indésirable.

Plusieurs écueils sont relevés dans le deuxième chapitre, centré sur les équipes de soins.

L'analyse de pertinence des actes transfusionnels, réalisée au fil de l'eau par l'équipe de médecine, n'est "ni formalisée, ni tracée, ni régulière", note la HAS.

S'agissant du Smur, la haute autorité déplore l'absence d'ambulancier au sein de l'équipe, même si l'effectivité du travail est constatée. Elle note que le traçage des prises en charge en trois volets (administratif, patient, et un restant au sein du Smur) n'a jamais été analysé.

La dispensation des médicaments est globalement sécurisée, mais certaines prescriptions manuscrites aux urgences ne précisent pas l'heure, l'unité, la durée du traitement ou encore la voie d'administration. "Le bilan thérapeutique n'est pas retrouvé dans le courrier de sortie qui fait office de lettre de liaison", selon la HAS.

La prescription d'antibioprophylaxie utile n'est "ni prescrite en consultation d'anesthésie, ni en visite préopératoire".

La recherche clinique n'est pas développée au sein du CH, a constaté la HAS dans le troisième chapitre ("L'établissement").

Elle remarque également que le projet des usagers a été écrit mais n'est pas diffusé et que le volet "qualité du projet d'établissement 2024-2028" n'a pas encore été formalisé.

"Malgré un 'Tchat' mensuel envoyé aux agents avec les indicateurs qualité, la connaissance de la démarche qualité n'est pas totalement appropriée par les équipes rencontrées", qui sont "peu à même d'identifier des axes qualité en dehors de leurs propres pratiques", peut-on lire dans le rapport.

Si les événements indésirables (EI) sont analysés en comité de retour d'expérience, les professionnels ne connaissent pas l'ensemble des EI déclarés en lien avec leur activité et l'évaluation des plans d'action proposés n'est pas formalisée avec un échéancier, des indicateurs et une réévaluation.

Ainsi, la HAS a formulé plusieurs recommandations à l'égard du CH: respecter les bonnes pratiques de prescription et de dispensation des médicaments; fournir une aide au patient pour ses besoins élémentaires; sécuriser la prise en charge transfusionnelle; perfectionner la prise en charge de la douleur; renforcer la prise en charge des urgences vitales; impliquer les professionnels dans la gestion des tensions hospitalières; associer les professionnels à la démarche qualité; développer l'analyse des EI; maîtriser le risque de dépendance iatrogène; garantir la maîtrise des risques numériques.

Un score global de 88,2%

Contacté mercredi par APMnews, le CHU d'Orléans, qui est en direction commune avec le CH de Gien, "a pris acte" de cette décision de la HAS et ne compte pas former de recours.

Selon l'établissement, le score global de satisfaction aux attendus du référentiel de l'hôpital giennois serait de 88,2%.

"En l'absence d'anomalie relevée au cours de la visite et de point critique portant sur la qualité et la sécurité des soins, cette décision trouve visiblement sa source dans un nombre trop important d'écarts par rapport au référentiel, en particulier sur son chapitre 'établissement'", a estimé le CHU.

Le CH de Gien a en effet obtenu ses pires résultats dans ce chapitre, avec notamment 57% des critères remplis pour la maîtrise de la gestion des tensions hospitalières et des situations sanitaires exceptionnelles et 50% pour l'analyse, l'exploitation et la communication des indicateurs de qualité et sécurité des soins, selon les données communiquées par le CHU.

Sa maîtrise des bonnes pratiques d'antibioprophylaxie liées aux actes invasifs (80%) et son analyse des EIAS déclarés (76%) font aussi l'objet de critiques importantes de la part de la HAS dans le chapitre sur les équipes de soins, note-t-on.

Les équipes du CH s'attachent actuellement à analyser les recommandations de la HAS et se préparent pour la nouvelle visite de certification qui aura lieu, au plus tard, dans deux ans.

Le CH de Gien a été contraint de fermer la moitié de ses lits de médecine polyvalente en mai en raison d'un manque d'effectifs, rappelle-t-on (cf dépêche du 12/05/2025 à 18:09).

(Haute autorité de santé, rapport de certification du CH de Gien, juin 2025)

mg/lb/APMnews

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